Montbard : les salariés de Valti en grève + Grève des salariés de Valinox Nucléaire (Le Bien Public) + Communiqué de presse du Front de Gauche Montbardois

Alors que les négociations annuelles étaient en cours à Valti, une grève a été lancée. Les salariés réclament des augmentations décentes.


Depuis mardi après-midi, les salariés de Valti sont en grève. En pleines négociations annuelles, ils estiment insuffisants les pourparlers. « C’est du chantage à la signature », dénoncent Emmanuel Brulard, de la CFDT, et Sébastien Bucquoy, de la CGT.

Si l’année dernière, les négociations s’étaient déroulées sans grève, cette fois-ci, les salariés expriment leur ras-le-bol. « L’an passé, le contexte était différent, il y avait moins de commandes. Mais là, il faut arrêter ! Le chiffre d’affaires du groupe Vallourec est en augmentation de 2,8 %. Et ce sont les mêmes qui en profitent : les actionnaires », poursuivent-ils. « On veut une augmentation qui soit décente et qui soit au moins au niveau de l’inflation. Et on veut une baisse des inégalités entre le collège des ouvriers et l’Atam [collège situé entre les ouvriers et les cadres] », indique Emmanuel Brulard.

« C’est du chantage à la signature »

Parmi les revendications communes de la CFDT et de la CGT : l’équivalent d’un 13e mois qui passerait par « la valorisation de la prime de fin d’exercice que l’on touche en fin d’année ».

La CGT demande aussi le déblocage de l’ancienneté dès la première année, l’augmentation de 1 % au-dessus de 15 ans… et un salaire minimum brut de 1 700 €. Et d’exiger « une harmonisation vers le haut » entre les différents sites du groupe. « Tous les ans, nous sommes obligés de nous asseoir sur ces revendications. Là, on dit stop ! Nous ne voulons pas moins que l’année dernière », assènent les délégués syndicaux.

Ce mercredi avait lieu la dernière réunion des négociations. Insatisfaisantes pour les délégués syndicaux et les salariés, qui devaient poursuivre la grève. « La direction refuse l’équivalent du 13e mois. Elle estime que le boulot doit reprendre ce mercredi (hier, ndlr) à 13 heures, et que l’accord doit être signé », explique Emmanuel Brulard. « La direction propose une augmentation générale et en individuel trop minime, tout comme les primes », poursuit-il. « C’est du chantage. C’est une pratique récurrente. Si on signe, on a ça ; si on ne signe pas, on a moins. Mais, on ne signe pas ce genre d’accord », lance Sébastien Bucquoy.

Vers 12 h 15, une rencontre a eu lieu entre les salariés et la direction. Chacun défendant ses propositions et revendications. Même si les négociations annuelles sont désormais closes, la direction affirme que le dialogue n’est pas rompu. « Effectivement, il y a 30 % du personnel qui n’est pas satisfait. Les négociations annuelles sont arrivées au bout, mais nous continuons à travailler pour trouver la meilleure solution de sortie », indique Michel Arocena, directeur de l’entreprise Vallourec Bearing (ex-Valti Montbard).


À l’image de leurs homologues de chez Valti, les salariés de Valinox Nucléaire à Montbard ont entamé hier matin un mouvement de grève. Une action, suivie par environ 80 % des salariés, soit une centaine d’entre eux, et qui intervient en pleine période de négociations salariales. Objectif pour les salariés : réduire les injustices et obtenir des augmentations de salaires, en valorisant notamment la prime de fin d’exercice reçue en fin d’année.

« Un peu désordre »

« Le chiffre d’affaires du groupe Vallourec est en augmentation, alors pourquoi pas nos salaires ? Ce serait normal de répercuter ces bons chiffres sur les salariés de l’usine, qui ont fourni de gros efforts tout au long de l’année », indiquent unanimement les délégués syndicaux de la CGT et de la CFDT. « C’est une véritable injustice sociale », lance Christiane Greiner, de la CFDT. « Si nous ne sommes pas satisfaits des échanges entre les salariés et la direction, nous avons déjà envisagé de reconduire notre mouvement », ajoute-t-elle. Mais, selon certaines sources, les grévistes semblent plutôt confiants quant à l’issue que pourrait avoir leur action.

« Un gros client d’Arabie saoudite devrait venir cet après-midi (NDLR : jeudi). Je ne pense pas que la direction souhaite que ce dernier soit au courant de notre mouvement. Cela ferait un peu désordre », glisse un salarié.

Le Front de Gauche du Montbardois soutient les justes revendications salariales des ouvriers du groupe Vallourec, Valti et Valinox Nucléaire.

Alors que le groupe enregistre des bénéfices (29% de hausse des bénéfices trimestriels selon Le Figaro du 7 novembre 2013), que les revenus des actionnaires sont florissants, que le pouvoir d’achat des salariés a constamment régressé au cours de ces dernières années, nous souhaitons que ceux-ci aient aussi leur juste part du fruit de leur travail.

Nous posons d’ailleurs une question : quelle part du gâteau « crédit impôt compétitivité » le groupe a-t-il touché ? Rappelons que ce cadeau fait aux entreprises l’est sans contrepartie et qu’il est payé principalement par les salariés puisqu’il sera financé par une augmentation de la TVA au 1er janvier 2014.

Il faut d’urgence réduire le coût du capital pour pouvoir financer les besoins humains !

Il est à noter que dans les revendications des syndicats de Vallourec il y a bien sùr l'augmentation
des salaires mais aussi l'injustice dans la grille des salaires,ils demandent une rétribution plus juste
notamment en revalorisant les bas salaires,l'échelle des salaires doit être trés grande de 1 à 50 min.
La revendication du fdg est de 1 à 20.En Suisse le we prochain les électeurs sont appellés à se
prononcer pour un écart de salaire de 1 à 12.On es est loin en France.

Salut Gérard,

Pour les écarts de salaires, il y a cet article de Basta :

Ecart de rémunérations entre salariés et pdg

Pour Vallourec, Philippe Crouzet, président du directoire depuis 2009, mari de Sylvie Hubac, la directrice du cabinet de François Hollande, le rapport entre le budget moyen de chaque salarié et le PDG donne un écart de rémunération de 1 à 31.
C'est lui qui a annoncé à l'avance le limogeage de Delphine Batho.

En 2012, il a été secoué lors d'une Assemblée générale de Vallourec le 31 mai, ses actionnaires critiquant sa stratégie et son salaire qu'ils jugeaient trop élevé vues les difficultés de l'entreprise à l'époque. Il était 38e au classement 2013 des patrons les mieux payés du CAC 40 de L'Expansion, avec un salaire total d'1,03 million d'euros.
Le classement de l'Expansion est établi à partir des rémunérations fixes et variables et ne tient pas compte des avantages en nature, jetons de présence, stock-options et actions gratuites, ces compléments de salaires représentant une part considérable des revenus des dirigeants.
En savoir plus sur Les patrons les mieux payés et ceux qui rèvent de l'être

Je suis de tout cœur avec ces salariés en lutte et partage pleinement les propos ci dessus sur le crédit d'impôt compétitivité, et je souhaite ardemment que ce mouvement aboutisse à la satisfaction de leurs demandes.

Entamé mardi après-midi pour Valti et jeudi matin pour Valinox Nucléaire, le mouvement de grève des salariés a finalement pris fin ce vendredi après qu'un accord ait été trouvé avec la direction. Même s'il n'ya pas eu d'avancées majeures, les salariés apprécient le geste qui a été fait, notamment l'augmentation générale d'environ 1,5%.
D'autres mesures ont également été discutées.
Plus d'infos dans l'édition locale de demain samedi

Voici ce que dit l'édition locale du BP ce samedi :

Après plusieurs jours de grève, les salariés de Valti et de Valinox Nucléaire à Montbard ont repris le travail, après être parvenus à un accord avec leurs dirigeants.
Les salariés qui avaient entamé un mouvement de grève chez Valti, mardi après-midi, ont repris le travail jeudi vers 14 heures. C’est le résultat d’un accord trouvé avec la direction dans le cadre des négociations salariales annuelles intervenues le jour même.
 
« On avance doucement »

Selon Emmanuel Brulard (CFDT), « ce n’est pas Byzance », mais il y a eu plusieurs avancées. Ainsi, la ­direction a accordé une augmentation générale de 1,4 % pour 2014 ainsi qu’une revalorisation individuelle – octroyée au cas par cas – de 0,7 %.
 
Par ailleurs, le principe de l’obtention d’une prime d’ancienneté relevée à 16 % après vingt-cinq ans de présence a été acté. Enfin, les syndicats estiment qu’une fenêtre a été ouverte sur le 13e mois, mesure qu’ils comptent obtenir à terme. À ce stade, la direction de Valti a accepté de revaloriser la prime de fin d’exercice de 100 € pour la porter à 5 % du salaire annuel brut. « Un 13e mois équivaut à 6,33 % du salaire brut annuel ; on avance doucement », estime Emmanuel Brulard, qui se félicite que les syndicats aient obtenu « deux avancées sociales ».
 
Même son de cloche du côté de Valinox Nucléaire, où l’on est satisfait de l’accord qui a été trouvé : « Après un jour et demi de grève, le conflit s’achève dans de bonnes conditions (NDLR : la grève a été stoppée vendredi vers 13 heures). Nous sommes parvenus à une solution équivalente à celle trouvée pour Valti, avec quelques nuances. Par exemple, on nous a accordé une augmentation générale de 1,5 % pour 2014 », ­indique avec satisfaction Lionel Demassey, délégué CFDT au sein de Valinox Nucléaire. « Au vu des bénéfices réalisés par le groupe, il nous semblait normal d’en faire profiter les salariés. C’est chose faite, même si nous comptons poursuivre nos efforts. Un tract ­devrait être prochainement distribué aux salariés pour leur faire part de ces ­avancées. »