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 David Wagner : « Nous proposons une refondation de l’Union Européenne » (Place au peuple)

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MessageSujet: David Wagner : « Nous proposons une refondation de l’Union Européenne » (Place au peuple)   David Wagner : « Nous proposons une refondation de l’Union Européenne » (Place au peuple) EmptyVen 3 Jan - 12:54

Entretien avec David Wagner, co-porte-parole de déi Lenk (Luxembourg)

David Wagner : « Nous proposons une refondation de l’Union Européenne » (Place au peuple) 8398553_orig

Bonjour David Wagner. À quels facteurs attribuez-vous votre progression aux dernières élections luxembourgeoises (environ 5%) ? À votre travail et vos thèmes de campagne comme le logement ?

Il y a certainement plusieurs facteurs qui jouent : d’une part, la participation du LSAP (socialistes) au gouvernement avec le CSV (chrétiens-sociaux) et la frustration de certains électeurs socialistes face à la politique qu’ils ont menée, comme la réforme des retraites ou la manipulation du système d’indexation des salaires. Mais nous sommes aussi reconnus comme une force qui met l’accent sur les sujets sociaux, proche des syndicats. Notre profil est “ radical et réaliste ”, c’est-à-dire que nous voulons aussi bien sortir d’un discours social-démocrate sans pour autant paraître déconnectés des réalités. Nous sommes les seuls à parler des travailleurs, par exemple.

Vous êtes en mesure de reproduire ce résultat à l’occasion des élections européennes ? Voire une nouvelle progression ?

C’est difficile à dire. Etant donné que le Luxembourg n’envoie que 6 députés à Strasbourg, la barre est assez haute et le réflexe “vote utile” peut jouer en notre défaveur. Néanmoins, nous pensons que nous pouvons faire mieux. Comme il y a eu des élections anticipées, ce seront les premières élections européennes qui n’auront pas lieu en même temps que les législatives. Et comme nous menons un discours différent des autres partis, plus critique envers l’UE, nous pensons être en mesure de nous démarquer. Et nous avons aussi quelques petites idées pour présenter une liste intéressante. Pour l’instant, depuis 2009, nous augmentons d’élection en élection, il y a donc une dynamique positive.

David Wagner : « Nous proposons une refondation de l’Union Européenne » (Place au peuple) Wagner

Quel est le rôle joué dans votre campagne et dans vos résultats par l’immigration sachant que le Luxembourg compte un nombre important de ressortissants étrangers ?

Le problème, c’est que, à l’instar des autres pays d’Europe, les étrangers ne disposent pas du droit de vote au niveau national (seulement aux communales et aux européennes). Toutefois, bon nombre d’immigrés de la deuxième génération sont entre temps naturalisés. Ils sont la plupart du temps issus de la classe ouvrière (notamment les Portugais-e-s qui représentent 15 % de la population) et ont plus tendance (selon une étude publiée en 2009) à voter à gauche, voire à gauche de la gauche.

Quel est l’impact du résultat des communistes du KPL (légèrement en progrès) sur votre résultat ? Pensez-vous possible une évolution des rapports entre vos deux organisations à l’avenir ?

Il y a évidemment une concurrence entre déi Lénk et le KPL, mais les dernières élections ont montré que tandis qu’ils stagnent, nous croissons. Nous sommes donc reconnus comme étant la véritable alternative à gauche. Si les rapports entre militants du KPL et de déi Lénk sont souvent cordiaux, il n’en va pas de même au niveau des partis. En fait, nous n’avons aucune relation officielle. Il n’y a ni collaboration, ni conflit. Pour ce qui est des rapports futurs, ce n’est peut-être qu’une question de temps : les membres les plus jeunes du KPL se montrent beaucoup moins réticents que les “ historiques ”.

David Wagner : « Nous proposons une refondation de l’Union Européenne » (Place au peuple) Deilenk-1024x555
Fabienne Lentz et David Wagner, porte-paroles de déi Lenk

Pensez-vous que votre résultat reflète une évolution au sein de la société luxembourgeoise notamment parmi les jeunes d’avantage insécurisés (socialement parlant) que leurs parents ?

Il est indéniable que les temps ont changé, y compris au Luxembourg. Je suis né en 1979, et lorsque j’ai quitté le secondaire, le chômage était alors encore un phénomène abstrait qui touchait tout au plus 2 % de la population active. 10-15 ans plus tard, le taux a grimpé à 7 % (taux officiel qui ne prend pas en compte les personnes qui se trouvent dans des mesures de réinsertion). En quelques années, les jeunes sont passés d’une sécurité de l’emploi vers l’insécurité. S’y rajoute la baisse du pouvoir d’achat combinée à un marché du logement aux prix prohibitifs. On peut dire que la génération des 20-25 ans ne connaît pas l’époque “dorée” des années ‘80 qu’ont connu leurs parents. En plus, le système néolibéral a très fortement perdu son crédit. Ce qu’il manque, c’est l’alternative, ce à quoi nous travaillons.

Quel est l’impact de la crise financière de 2008 sur le Luxembourg ? Et son impact électoral ?

Le ralentissement de l’économie et l’augmentation du chômage. Si le niveau de vie luxembourgeois est encore plus élevé que chez nos voisins, il décroît sensiblement. Le patronat multiplie les offensives : il veut abolir l’indexation sur les salaires, voire même le salaire minimum. La place financière joue un grand rôle au Luxembourg. Notre économie est fortement axée sur cette dernière, délaissant d’autres secteurs, comme l’industrie (voir la fermeture progressive de la sidérurgie, qui appartient à ArcelorMittal). Il y a certainement un impact électoral, mais qui reste à nos yeux insuffisant : c’est une question qui se pose à l’ensemble de la gauche radicale européenne. Comment se fait-il qu’à une période où le système économique dans lequel nous sommes ait perdu son crédit, que nous ne réussissions pas à toucher davantage les premiers concernées, à savoir le salariat? Quelles erreurs avons-nous commises, voire continuons-nous à commettre? Dans ce contexte, passer de 4 à 5 %, c’est bien, mais c’est loin de correspondre à l’ampleur de ce que nous vivons.

Quelle analyse faites-vous de l’apparition des deux nouveaux acteurs politiques sur la scène luxembourgeoise ? Quel impact sur vos résultats ?

D’un côté, le Parti des Pirates peut séduire certains jeunes, issus des classes moyennes ou supérieures, en manque de rébellion. Leurs thématiques sur les questions des libertés individuelles sont intéressantes . Il n’en reste pas moins que sur le plan économique, ils sont néo, voire ultralibéraux, rappelant parfois le mouvement “ libertarien ” aux Etats-Unis. Le problème, c’est que cet aspect ne saute pas (encore, peut-être) aux yeux de leurs jeunes élections. Quant au PID (Parti pour la démocratie intégrale), nous ne pensons pas qu’il puisse survivre longtemps. Il est la création d’un député dissident de l’ADR (droite de la droite), qui, même si lui-même se qualifie de gauche, a un profil flou : tantôt aux accents anticapitalistes, tantôt légèrement ésotérique.

Croyez-vous possible un développement du courant anti-européen au Luxembourg ?

Que signifie le terme “ anti-européen ” ? Est-ce un scepticisme vis-à-vis de l’institution qu’est l’Union européenne ou est-ce un nationalisme pur et dur? La gauche ne doit pas commettre l’erreur de confondre Europe et Union Européenne. Cette dernière repose sur des traités qui rendent impossible tout progrès social et démocratique. Nous proposons une “ refondation ” de l’UE, ce qui va très loin. Mais nous devons encore approfondir la question. Je pense que la Gauche européenne doit discuter plus profondément de la nature de l’UE. Nous avons pendant longtemps été trop naïfs sur cette question. L’UE n’est pas un but en soi. Le danger, ce serait, à mes yeux, que la gauche radicale continue à défendre béatement un projet néolibéral dont plus personne ne veut, tandis que la seule force qui critique ce projet serait l’extrême-droite.

Pensez-vous la coalition en cours de formation (DPLSAP-GRENG) durable ? Des tensions et contradictions ne peuvent-elles pas apparaître à moyen terme et la fragiliser (notamment au sein de Dei Greng) ?

Nous pensons que cette coalition sera une coalition de démantèlement social. Le DP est clairement un parti néolibéral. Les Verts sont en pleine mutation : un quotidien satyrique les qualifie de “ DP vert ”. Une nouvelle génération a pris le relais, et elle est composée d’avocats, entrepreneurs “ responsables ”. Le LSAP dispose au moins encore d’une base syndicale, bien que sa direction souhaite s’en “ émanciper ”. La tête de liste et futur vice-premier-ministre, Etienne Schneider, actuellement encore ministre de l’Economie, appartient à l’aile libérale du LSAP. Sous ces auspices, hormis quelques réformes sociétales acceptées par une majorité de la population (comme le mariage pour couples de même sexe), nous pensons en effet qu’il n’y a rien à attendre de positif de ce futur gouvernement. A titre personnel, je ne pense pas que ce soit tant les Verts qui souffriront le plus des contradictions à venir, mais bien le LSAP.

David Wagner : « Nous proposons une refondation de l’Union Européenne » (Place au peuple) Wagner_

Quelle est l’évolution des rapports entre syndicats et force de gauche en particulier « Dei Lenk »?

Ces cinq dernières années, ces relations se sont fortement renforcées. A plusieurs reprises, le président de l’OGBL (le principal syndicat, équivalent de la FGTB en Belgique), a dit publiquement que le député de déi Lénk était le seul à défendre les droits des salarié-e-s. Il a même participé de son propre chef à un meeting de solidarité organisé par déi Lénk devant l’ambassade du Portugal, rompant ainsi avec une règle non écrite qui veut que l’OGBL se tienne à l’écart de manifestations de partis politiques. Un grand nombre de cadre intermédiaires voire supérieurs sympathisent avec déi Lénk, s’ils n’en sont pas membres. Un de nos candidats aux législatives était par exemple le responsable du département des transports de l’OGBL.

Propos recueillis par Pierre Durant

> Lire l’article dans la Lettre de la Commission Europe du Parti de Gauche
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