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 Un président de lutte des classes (François Delapierre)

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MessageSujet: Un président de lutte des classes (François Delapierre)   Un président de lutte des classes (François Delapierre) EmptyLun 13 Jan - 17:38

Un président de lutte des classes (François Delapierre) Holgat

Quel est le problème du capital en France ? Le travail ! Voilà une thèse qui dégage un parfum furieusement tenace de lutte des classes. Celle-ci avait pourtant été décrétée caduque par Cahuzac, supernova du gouvernement Ayrault. La vieille lune a donc été enrobée dans du papier brillant. On ne dit plus qu’il faut baisser les salaires et les droits sociaux mais qu’il faut « réduire le coût du travail ». La perte de précision du vocabulaire a un effet anesthésiant. C’est le but recherché. Mais s’il occulte la violence sociale des dominants, le refrain sur le « coût du travail » montre à quel point ceux-ci dominent le vocabulaire dont sont tissés les grands médias. Car il n’y a que pour le capital que le travail est un coût. Pour la grande majorité de la population c’est sa seule richesse. Pour l’humanité tout entière, c’est le moyen de la satisfaction de ses besoins. A ce titre, ne doit-il pas permettre de mener une vie décente, ce qui implique qu’il ait un bon prix ?

L’efficacité de l’offensive patronale ne repose bien sûr pas uniquement sur une astuce de vocabulaire. C’est François Hollande qui lui fournit son carburant essentiel. Voilà maintenant dix-huit mois que le président qui a contenu l’exigence de changement du peuple français met en scène son « tournant social-démocrate ». Autre rengaine factice. Si Hollande prit un quelconque tournant, il le fit le lendemain de son élection. Refus d’un coup de pouce au SMIC, soumission aux « pigeons », traité européen austéritaire, détricotage du droit du travail, si la ligne suivie va dans le mur, elle y va tout droit. Alors pourquoi ce feuilleton ? D’une, il permet de fabriquer les nouveautés factices qui soutiennent –momentanément- la vente de papier journal. De l’autre, il fait peser sur Hollande l’obligation d’abjurer en permanence son passé de gauche et de multiplier sans fin les preuves de son repentir. Car chaque « tournant » ainsi mis en scène est l’occasion d’accabler ceux qui ne tournent pas. La soumission de Hollande est déjà acquise : c’est celle du peuple français qui reste à obtenir.

Ce n’est pas si simple car la liaison entre Hollande et Gattaz lui coûte très cher. Pendant que le chef du MEDEF fait miroiter la création d’un million d’emplois, le chômage bat des records. Car le déclencheur numéro un de l’embauche, c’est le carnet de commandes. Pour le patron Gattaz, celui-ci ne dépend que marginalement de la bonne tenue de l’activité économique en France puisque son entreprise réalise 80% de son chiffre d’affaires à l’exportation. Mais pour le grand nombre des entreprises qui vivent du marché intérieur, la politique hollandienne de baisse des salaires, des dépenses publiques et des transferts sociaux asphyxie le carnet de commandes.

La domination idéologique du MEDEF a donc une double conséquence. Au plan global, elle crée les conditions d’une dégradation constante du travail traité comme une charge pesant sur le capital. Au plan des relations entre les entreprises, elle renforce le pouvoir des firmes les plus internationalisées, qui sont aussi les plus financiarisés, sur toutes les autres. Déjà les donneurs d’ordre se préparent à récupérer la part des 20 milliards du CICE versée à leurs sous-traitants en les contraignant à baisser leurs prix. Quant à la hausse de la TVA qui finance cette largesse, ce sont les artisans et les commerçants qui vont la subir de plein fouet. Eux aussi dégustent pour les actionnaires du CAC 40. Quand Hollande parle le MEDEF c’est donc que l’empire de la finance a tissé sa toile jusque dans sa bouche.
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