Ce matin à 8h30, "à l'aube, à l'heure où blanchit la campagne", j'étais sur France bleu. Je vous passe les aléas organisationnels d'une candidate en campagne...Trouver une babysitter pour mes filles...filer à l'autre bout de Paris et revenir après à temps au conseil de Paris pour assurer mes interventions prévues... Réussi !
NKM-Hidalgo, deux candidates pro austérité et précarité. Je suis la 3ème femme, celle qui porte l'alternative ! Lors de cette courte émission, j'ai pu exprimer de nouveau que si Paris compte déjà trois candidates femmes, une seule est féministe ! Et oui, NKM et Hidalgo sont toutes deux des candidates de l'austérité. Et l'austérité aggrave la précarité que les femmes sont les premières à subir. L'occasion de rappeler pour moi la belle marche des femmes contre l'austérité de dimanche.
De suite le journaliste me demande si pour moi cela revient au même que NKM ou Hidalgo remportent l'élection... Le premier tour n'a à peine commencé qu'on veut nous imposer le bipartisme ! Non, bien sur, hors de question que la droite reprenne la main sur Paris. La période affairiste et clientéliste de la droite parisienne est définitivement derrière nous. Il n'y a pas de risque que la droite gagne. L'enjeu de cette élection est donc quel projet nous portons pour les parisiennes et les parisiens. Qu'on laisse la spéculation immobilière se poursuivre au point où nombre de femmes et d'hommes ne peuvent plus vivre à Paris vu les prix des loyers ? Qu'on subisse les restrictions budgétaires des baisses des dépenses publiques au détriment de nos services publics ? Qu'on laisse la précarité se généraliser ? Non ! Nos listes autonomes seront la surprise de ce scrutin car nous portons les aspirations pour que les parisien-ne-s se réapproprient leur ville tandis qu'Hidalgo nous promet la soumission au cadre austéritaire gouvernemental.
J'ai pu une fois de plus donner l'exemple de l'Hôtel Dieu sur lequel j'ai encore bataillé hier au Conseil de Paris. Le PS et également EELV acceptent de fait la mort programmée de cet hôpital de proximité alors qu'un projet alternatif soutenu par les personnels est à défendre !
Les transports : une question liée au logement, un enjeu écosocialiste ! L'émission a également été l'occasion de parler transport et déplacements. De façon trop brève ! j'aurais eu tant de choses à dire ! Alors par écrit, j'en profite.
La première question à se poser, c'est pour quelle raison devons-nous déplacer : pour aller de notre domicile à notre lieu de travail. La question des transports pose d'abord et avant tout celle du logement. Du fait de l'explosion des loyers, on doit habiter de plus en plus loin de notre lieu de travail. A cet allongement des distances subies, nos politiques publiques courent pour rallonger les lignes de transports publics pour tenter d'en réduire le temps. Mais la première chose à faire est d'interroger les causes de la bulle immobilière, de lutter contre la spéculation et de repenser notre aménagement du territoire ! Nous défendons la mixité d'activité, logement, travail, services publics, culture et loisirs,espaces verts, commerces de proximité. Le tout pour que dans chaque bassin de vie, l'ensemble des ces activités soient à moins de 30 mn à pied. Cela changerait la vie ! On arrêterait de courir tout le temps à Paris et dans la région parisienne, on arrêterait de perdre notre temps dans les transports ! Cette question est éminemment sociale et écologique. De fait, nos listes vont porter un discours radicalement différent de celui des autres listes qui défendent toutes les projets de mise en concurrence et de spécialisation de territoires qu'il s'agisse du Grand Paris ou de Paris Métropole.
Une fois que nous nous sommes interrogés sur l'usage, la question des inégalités sociales se pose également autrement.
En terme de mesure d'urgence, nous devons poursuivre la bataille pour la tarification unique. Bien que candidate à Paris, je trouve inacceptable que quelqu'un qui n'a pas eu le choix que d'habiter loin dans le 77, pour travailler à Paris ou dans un département au-delà, paie bien plus cher qu'un-e parisien-ne qui pourrait se limiter à son Pass Navigo Paris intra-muros pour aller à son lieu de travail. Par ailleurs nombre de parisien-ne-s travaillent également à l'extérieur de Paris.
Alignons toutes les zones sur le tarif de la zone 1-2 !Mais je souhaite que cette campagne interroge la question de la gratuité. La mobilité doit être considérée comme un droit. Et dès lors qu'on la considère comme un droit, on ne doit pas la soumettre au marché.
Au Conseil régional Ile-de-France, ce sont les camarades aujourd'hui Front de Gauche qui avaient obtenu la gratuité pour les chômeurs et les RSA. Cette gratuité doit être étendue en mesure d'urgence aux jeunes de moins de 25 ans. La carte Imagine'R n'est gratuite que pour les boursiers. Son prix varie d'un département à l'autre et aucune aide n'est prévue à Paris tandis que dans le 94, le conseil général prend en charge 50% et dans le 93, 25 à 50%. Un jeune sorti du système scolaire qui galère n'y a pas droit ! J'en discutais encore ce week-end avec des éducatrices de club de prévention et des conseillères en mission locale. Avec la baisse des moyens, elles n'ont même plus assez de tickets de métro pour les jeunes qui se retrouvent à frauder pour aller à des rendez-vous... Les villes qui ont appliqué la gratuité des transports ont enregistré une forte baisse des incidents et incivilités. C'est à poursuivre ! Il faut exiger également le retour de la gratuité de la carte Émeraude pour les personnes âgées et en situations de handicap (qui est sous conditions de ressources mais payante dès un revenu qui n'est même pas le seuil de pauvreté...Nous avions bataillé en Conseil de Paris et nous avions réussi à maintenir un niveau de gratuité.).
Mais notre horizon doit être la gratuité pour toutes et tous avec une augmentation des versements transport et des financements publics. Par la redistribution des richesses, nous pouvons instaurer de nouveaux droits ! Evidemment, on nous rétorque toujours, "mais pourquoi des personnes aidées auraient-elles accès à cette gratuité , et comment vous financez ?". En faisant une révolution fiscale : instaurons 14 tranches à l'impôt sur le revenu, le revenu maximum, la taxation des revenus du capital autant que ceux du travail et on trouve aisément de quoi financer ces nouveaux droits !
Contre les pannes dans les transports en communs : écoutons les salariés ! La galère des transports à Paris et en Ile-de-France, ce sont aussi ces pannes à répétition. Écoutons enfin les salarié-e-s qui ne cessent de nous alerter sur l'insuffisance de moyens pour la maintenance du réseau, qu'il s'agisse de la RATP ou de la SNCF. Nombre de pannes seraient évitées avec un réseau mieux entretenu. Les réductions de personnels, c'est une dégradation immédiate et un danger public. Mais je me souviens hélas, lors d'un vœu déposé en ce sens au conseil de Paris de la réponse des groupes PS et EELV : "Nous n'avons pas à émettre un avis sur une entreprise extérieure à la ville de Paris"
sic !
Il faut également que la RATP assume ses missions en tant que régie. Quand la RATP emprunte pour investir à l'autre bout du monde, c'est autant de moyens qu'elle n'investit pas dans le réseau francilien. L'enjeu est pourtant de poursuivre la modernisation des lignes, augmenter la fréquence des bus, développer les "traverses", ces mini bus navettes inter-quartiers, prolonger le Tramway...
Autant de pistes que nous approfondirons avec les citoyen-ne-s usager-e-s et les salariés concernés dans nos ateliers citoyens pour la co-élaboration de programme de nos listes !
