L'Humain d'abord - Pour une 6ème République
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Forum d'information et de discussion politiques - Dim 19 Mai - 11:39
 
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 Si la télé publique coûte trop cher, le gouvernement, le parlement et les élections encore plus ! (Jean-Luc Mélenchon)

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MessageSujet: Si la télé publique coûte trop cher, le gouvernement, le parlement et les élections encore plus ! (Jean-Luc Mélenchon)   Si la télé publique coûte trop cher, le gouvernement, le parlement et les élections encore plus ! (Jean-Luc Mélenchon) EmptyJeu 13 Juin - 21:08

Le gouvernement grec ferme l’entreprise publique de télévision. C’est-à-dire une chaîne internationale, 19 chaînes régionales, six radios, un magazine de programmes de télévision, un site internet et la totalité des archives nationales audiovisuelles. Trois mille personnes sont débarquées. Même la dictature des colonels n’avait pas osé. Pourtant cette décision monstrueuse est parfaitement logique. Elle est même sage du point de vue qui guide l’action du gouvernement qui a déjà accepté la dictature de la troïka. (Attention : je suggère au journal « Libération » de recopier les phrases qui suivent pour les citer hors contexte et titrer « Mélenchon trouve sage la fermeture de la télévision grecque »). A quoi sert une télé publique quand il y a déjà des chaînes privées qui ne coûtent rien à l’Etat ? (un tweet pour Aphatie : « Selon Mélenchon la télé publique coûte trop cher ! ») Il est logique que le raisonnement du moindre coût, en tout et pour tous les sujets, conduise à cette décision. Il n’y a aucune limite à l’extension du domaine d’application de ce raisonnement. Pour les libéraux, tout ce qui est public est illégitime. Tout ! On entend dire parfois que les libéraux voudraient réduire l’Etat à ses fonctions régaliennes. C’est faux. L’armée et la police par exemple sont d’ores et déjà en voie de privatisation comme le montre la prolifération des officines de sécurité dans tous nos pays et celle des compagnies de mercenaires déjà à l’œuvre en Irak et en Afghanistan. Tout, absolument tout, sera donc privatisé soit par mise en vente des secteurs publics soit par leur disparition pure et simple. Bien sûr nous allons dire haut et fort notre indignation et réciter les diverses mantras d’usage sur de tels sujets. Mais il ne se passera strictement rien. (« Le Monde : « Mélenchon pense qu’il est inutile d’agir contre la fermeture de la télé grecque ») L’Union européenne et les eurobéats nous ferons dévaler la pente libérale jusqu'au bout. Le Parlement européen, avait bondi pour condamner le changement d’une attribution de fréquence au Vénézuéla ! Cette fois-ci la Commission s’est contentée de « prendre note » de la décision du gouvernement grec en rappelant que c’est une décision souveraine. Le comble de l’hypocrisie. Bien évidemment dans la mesure où il s’agit cette fois-ci de médias on doit s’attendre à l’expression de beaucoup d’émotion. De belles tartines de bons sentiments seront beurrées en public. Mais il s’agit tout de même d’un gouvernement d’union nationale en Grèce. Imagine-t-on que les socialistes et la droite vont se tirer dessus eux-mêmes ? Quelqu’un a-t-il l’intention de leur poser à Paris une question gênante ? Allons donc ! Je conseille donc de ne pas se laisser manipuler. Inutile de courir devant. Voyons ce que vont déclarer et faire les sociétés de rédacteurs et autres comités de vaches sacrées dans les différentes rédactions « prestigieuses » du pays. Voyons comment elles expliquent que le libéralisme s’applique à tous sauf à elles ! Pourquoi prendre seuls à notre charge de défendre la main qui nous frappe ? La vérité est que la disparition de ces outils de propagande officialistes n’a aucune espèce de conséquences concrètes pour nous. Que rabâchaient du matin au soir les « journalistes » éthiques et indépendants de ces organes de presse ? Qu’il n’y avait « pas d’autre politique possible ». Ils sont servis ! Les défendre est une posture médiatiquement profitable. Mais elle ne saurait être aveuglée.

Si la télé publique coûte trop cher, le gouvernement, le parlement et les élections encore plus ! (Jean-Luc Mélenchon) Besancon_fdg-228x320

La liberté qu’il s’agit de défendre c’est celle d’une caste en accord avec le système, qui l’a bien défendu et qui renvoie systématiquement dos à dos victimes et bourreaux. Il s’agit d’un milieu qui permet sans broncher une surexploitation des précaires et intermittents absolument éhontée. On ne saurait défendre la liberté de la presse et le droit à l’information en donnant l’impression d’avaliser les privilèges moraux et matériels d’une caste. Je ne défendrai pas la télévision publique grecque sans rappeler ce que doit être un vrai service public de l’information. On ne défendra pas le service public de l’information sans parler des conditions de sa démocratisation. On ne défendra pas la télévision grecque sans exiger que soit dénoncée la politique qui conduit à cette monstruosité et notamment celle qui frappe tous les jours les pauvres gens. On ne défendra pas les journalistes sans rappeler que les métallos, les cheminots, les hospitaliers, les enseignants, qu’ils méprisent et ridiculisent le reste du temps, dont ils ont dénoncé sans relâche les « privilèges »et contre qui ils ont soutenu avec zèle toutes les mesures qui les frappaient sont eux aussi dignes de respect. Bref notre indignation contre une mesure insupportable ne doit pas fonctionner comme un blanc-seing et une amnésie. Au contraire il faut que l’exécution de la télé publique grecque fasse réfléchir les personnels des médias. Il faut qu’une prise de conscience s’opère dans leurs rangs. Il faut qu’elle aille au-delà du cercle des précaires et des techniciens déjà majoritairement conscients et politiquement convaincus, jusqu’aux bureaux où trônent les bons statuts professionnels. C’est là qu’il est temps d’ouvrir les yeux. C’est là qu’il s’agit de comprendre de quel monstre est en train d’accoucher la hiérarchie des normes à laquelle tous ces gens ont cru et qu’ils défendent chaque jour. A eux de comprendre que la liberté de penser et de s’exprimer n’est pas menacée par les « rouges » mais par ceux qu’ils ont adulé et par les normes qu’ils ont encouragées. Vous verrez : il ne se passera rien. Rien. La sphère médiatique est la deuxième peau du système, pas son antidote.

Après le meurtre, à quand la dissolution ?

Cette semaine j’avoue que j’ai broyé du noir. Le meurtre de Clément Méric m’a sonné. Pas seulement politiquement quoi que ce soit là un grand malaise pour moi. Mais dans une dimension purement humaine. Pourquoi ce visage si jeune m’obsède-t-il ? J’ai beaucoup pensé à ce jeune homme dont je découvrais au fil des heures des aspects de la personnalité qui le rendait touchant de pure et brûlante sincérité. Et la dimension criminelle du geste qui l’a tué m’a saisi d’effroi. Clément  Méric est mort quasi sur le coup parce que l’arête de son nez est entrée dans son crâne. La perforation l’a plongé immédiatement en coma phase 4. Celui qui l’a frappé à cet endroit avait nécessairement conscience de ce qu’il faisait. En effet, les amis sportifs qui connaissent quelque chose aux questions de combat m’apprennent qu’on ne peut parvenir à ce résultat à poing nu, sauf à se détruire le poing. Raison pour laquelle personne ne frappe jamais cet endroit du visage en boxe ou combat. Si donc celui qui a frappé l’a fait c’est qu’il savait son poing protégé du choc. Et donc qu’il savait la violence du coup qu’il donnait. Le procureur avait incriminé un « homicide volontaire ». Le juge d’instruction a requalifié à la baisse. J’en suis pantois. Pendant que je mâchais ces cendres, me parvenaient par intervalle les échos de la sphère médiatique. Dans une absolue irresponsabilité et paresse intellectuelle, elle  renvoyait dos à dos les protagonistes du drame. D’aucun n’hésitèrent même pas à en faire quasiment une querelle de clients venus à des soldes de chiffon. Au fil des heures on a vu aussi se construire une barrière de protection médiatique autour des Le Pen pour empêcher que le lien soit fait entre les groupuscules de cette mouvance et leur vaisseau amiral : le parti de Marine Le Pen. Mon ami Alexis Corbière a publié une note qui est une véritable bombe par le nombre des renseignements qu’elle contient ! Comment comprendre que des nuées de photographes et de journalistes ont fait les beaux dans le bistrot d’Ayoub sans voir l’effroyable tableau qui se trouve derrière lui. Cette cécité est-elle le résultat d’une commande, ou seulement un effet du panurgisme médiatique, ou un effet d’auto-aveuglement ? J’en parle.

La dissolution des groupes violents comme mesure durable

Dans les suites étranges de cette séquence politique j’ai noté aussi le barrage construit contre la dissolution des groupuscules d’extrême-droite. J’ai capté qu’on consultait ici et là sur les plateaux des « experts ». On se gardait bien d’indiquer depuis quel balcon chacun parlait. Pour l’un d’entre eux au moins je savais cependant qu’il appartenait à une fondation de droite. Je connais l’argumentaire. C’est le même depuis quinze ans. Ces soi-disant experts concourent à l’expulsion des politiques, réputés « partisans », au profit de prétendu techniciens supposés impartiaux. Dans le cas qui nous occupe c’est spécialement choquant. L’expérience historique et militante est une expertise autrement plus informée que le point de vue prétendument « technique ». Le journal « Libération » aurait gagné à demander l’avis des partisans de la dissolution plutôt que de nous infliger ses deux pages prétentieuses de leçons « d’experts » pour servir la soupe très suspecte du refus de dissoudre ! Juste histoire de respecter un minimum d’équanimité entre deux séances de confusion organisée. Comment oublier que cet inepte journal pourtant issu du maoïsme militant a été capable de publier dans le même numéro un éditorial dénonçant la violence des bandes organisées et l’ambiance tendue dans la manifestation contre le mariage pour tous, et, quelque pages plus loin, un reportage valorisant « l’ambiance bon enfant » et paisible qui y régnait.

Au demeurant ici le raisonnement des adversaires de la dissolution est démenti par l’expérience historique. C’est en dissolvant les ligues fascistes que la France parvint à désorganiser la force qui partout ailleurs en Europe avait fini par prendre le pouvoir. L’exception française, celle du Front populaire au milieu d’une Europe brune, n’a pas d’autre origine. La dissolution des ligues était le point un du programme du Front Populaire. S’en souvient-on ?

Dissoudre, paraît-il, n’empêche pas la reconstitution des groupes. « Au contraire » prétendent même certaines bonnes âmes. Cet argument méconnaît un point décisif. Les groupes ne se reconstituent que si on les laisse faire. La « tentative de reconstitution de ligues dissoutes » est également répréhensible. Elle est punie. Par conséquent l’argument selon lequel la dissolution n’empêche pas les groupes de ses reconstituer ne vaut qu’en raison de la faiblesse et la pusillanimité de ceux qui dissolvent. Une fois le groupe dissout, ses membres doivent être surveillé et leurs tentatives de reconstitution peuvent être poursuivies. Ainsi la dissolution peut-elle produire tous ses effets. Le principal de ces effets est la désorganisation, la confiscation des moyens matériels et la dissuasion d’appartenir à un groupe sous surveillance. Cela revient à se demander d’où viennent et comment se propagent les pratiques et les idées. Elles ne tombent pas du ciel. Il leur faut un terreau, certes, mais pas seulement. Il y faut surtout un agent opérateur qui en tire parti et l’ensemence. Cela est vrai à droite comme à gauche. C’est une organisation qui est capable de se donner un mode opératoire, une stratégie et une tactique pour élargir sans cesse son audience ou l’impact de son action. Dissoudre brise le tout. Dissoudre ouvre un espace de récupération et donc de dilution. Pourquoi croyez-vous que madame Le Pen se prononce pour la dissolution de ce groupe sinon parce qu’elle se prépare à en accueillir les membres et davantage encore les sympathisants.

Face à des groupes de cette nature c’est la détermination qui compte. La protection médiatique accordée depuis le meurtre a été un encouragement pour cette mouvance qui s’est sentie reconnue et validée par l’impunité qui lui a semblé acquise. Loin de baisser le nez, dans la honte du meurtre et la crainte du châtiment, ils se sont enhardis. Dès le lendemain des violents attaquaient une femme voilée dans l’Oise. La queue de cortège à Rouen était aussi prise à partie. En fait une semaine après le meurtre de Clément Méric, les menaces et les provocations des groupes d’extrême-droite continuent de plus belle. Dans le Cher, le Bloc identitaire menace et fait savoir à : « tous les soi-disant antifas que, si ils viennent agresser des militants comme à leur habitude, la mort peut être malheureusement au tournant. » Ce genre de déclaration est le résultat direct des caresses médiatiques. Dans le Lot-et-Garonne, à l’occasion de l’élection législative partielle, la candidate du Front de Gauche a vu ses affiches recouvertes d’inscriptions antisémites. Dans ce dernier cas, l’activité repérée de groupuscules d’extrême-droite, manifestement Renouveau national ou Bloc identitaire, détruisant les affiches de gauche, va de pair, dans une répartition des rôles évidente avec la campagne du FN qui, elle, n’est jamais visée par ces brutes. Enfin, de nombreux témoignages attestant de violences verbales contre des militants antifascistes ou du Front de Gauche nous reviennent. Cette rage inonde aussi les réseaux sociaux, les commentaires des blogs, etc. Incontestablement, tous les indicateurs attestent une montée en puissance de l’agressivité des groupes d’extrême-droite. Si Valls tergiverse encore, s’il ne réprime pas la totalité de la mouvance, la situation s’aggravera. Jusqu’à ce qu’un nouveau palier de violence soit franchi. Ce que j’écris ici est de l’ordre de la prévision plutôt que de la crainte. Mes lecteurs militants doivent en tirer des conclusions pratiques réalistes et raisonnées. Déjà dans tous nos comités nous avons commencé la sensibilisation de nos adhérents que nous appelons à la vigilance, bien sûr, mais surtout à l’action déterminée.

Les tendresses du « Monde » pour le FN

Un moment je me suis demandé si je n’allais pas devenir la tête à claque du show médiatique qui a entouré le meurtre de Clément Méric. Ainsi quand j’ai entendu par exemple Christophe Barbier de « L’Express » interroger le sénateur Jean-Vincent Placé sur la responsabilité de mon langage dans « le climat de violence ». La formulation de sa question reprenait mot pour mot les arguments du barbare Serge Ayoub. Je connais le sens de cette pose éditoriale. Ce genre de question, du seul fait de leur formulation puis de leur répétition par toute la volière médiatique, fabriquent comme on le sait un environnement. J’ai d’ailleurs retrouvé l’argument tournant en boucle sur les réseaux sociaux venus aussi bien de l’extrême-droite que du PS. J’avais la nausée. Auparavant nous avions eu droit à une longue série de dénonciations indignées des mêmes contre la « récupération politique ». L’opération permettait bien sur de stigmatiser le Parti de Gauche. Mais surtout elle avait deux visées concrètes : si la riposte au meurtre ne doit pas être politisée c’est que le fait qui l’engendre ne l’est pas lui non plus ! Bref il n’y a pas meilleur moyen de transformer en fait divers un meurtre politique ! L’autre résultat était d’isoler la mouvance « anti-fa » présentée comme sectaire et hostile à toute forme de présence de militant politique. En réalité il s’agissait d’isoler les « anti-fa » seuls avec l’espoir de débordements violents. C’est contre cette manœuvre que mes amis s’arcboutèrent en entourant d’amitié, de solidarité et de camaraderie les réseaux anti-fa avec lesquels nous étions en contact tout au long de la nuit pendant laquelle Clément agonisa.

La nouvelle de la bagarre était parue dès 19 heures sur le site du journal « 20 minutes ». Cela suffit pour que le corporatisme joue à fond : aucun organe de presse ne la relaya du fait du traditionnel mépris des médias officiels pour la presse gratuite. Aucun journaliste ne vint rôder autour de l’hôpital pour pêcher les informations. Pourtant cette nuit-là il y avait au moins deux cent jeunes venus aux nouvelles et beaucoup repartis en larmes. Les dirigeants de notre service d’ordre national, le réseau Gracchus Babeuf, y vinrent. Ils y passèrent la nuit aux côtés de leurs camarades. C’est eux qui nous alertèrent et nous donnèrent l’analyse du contexte. Alexis Corbière me contacta à Rennes où je me trouvais. Pour eux tous, c’était un nouveau franchissement du niveau de violence des groupes de l’extrême-droite. Il venait après celui du premier mai ou l’on avait vu sortir les couteaux et les bombes à acide. C’est alors qu’il fut décidé, en parfaite harmonie avec les responsables anti-fa présents sur place, de donner l’alerte politique et de ne pas laisser l’affaire se diluer dans les faits divers. L’AFP réagit au quart de tour et donna une dépêche à partir du communiqué informatif d’Alexis Corbière. Dans la nuit tous les responsables de notre parti se mirent en mouvement pour préparer le rassemblement de la place Saint-Michel. Objectif central : entourer politiquement et syndicalement au maximum la mouvance « anti-fa » pour éviter son isolement et les provocations. Les échanges entre nous nous trouvèrent unis sur la même conviction : si après un meurtre les « anti-fa » étaient stigmatisés et mis sur le même plan que les assassins, ce serait une déroute pour tous et un encouragement incroyable donné aux groupes d’extrême-droite. Notre idée était aussi d’élever le niveau de prise de conscience de toute la gauche sur le sérieux du problème qui nous est posé à tous. Car il est évident à nos yeux que Manuel Valls, qui en sait autant que nous depuis des mois et qui dispose de surcroît d’une vision des faits mieux alimentée, a totalement sous-estimé la situation et bloqué la prise de conscience nécessaire. Peut-être parce que ça l’arrangeait pour laisser pourrir les manifestations contre le mariage pour tous. Impossible de comprendre sans cela qu’il ait déclaré en octobre dernier « réfléchir à l’interdiction » du groupuscule responsable de l’occupation du chantier de la mosquée de Tours et qu’il n’ait rien fait. Et cela alors même que cette inertie permis une véritable escalade attestée de tous côtés par nos amis sur le terrain.

J’ai déjà dit ce qu’il faut penser de la campagne contre « la récupération politique ». Puis il fallut subir le spectacle inouï de ce Serge Ayoub paradant sur les plateaux de télévision. Puis l’incroyable veulerie de ceux qui avalèrent tout rond les explications de madame Le Pen prétendant ne pas connaître ces groupes et leurs responsables. Le paroxysme de cette ambiance glauque fut la page du « Monde » consacrée à un tendre portait de Serge Ayoub. L’homme est dépeint comme une sorte de baroudeur romanesque que l’on retrouverait même protégeant des « femen » de la vindicte des groupuscules fascistes. Pas un mot, là encore, des liens de ce dernier avec Marine Le Pen. La stupeur vient du nom de la signataire de l’article. Il est en effet rédigé par quelqu’un qui est une spécialiste du dossier et qui a été la première à révéler ce lien dans un chapitre d’un de ses livres. Qu’est-ce que tout cela pouvait bien vouloir dire ? Le sentiment du danger me serrait la gorge. A cette heure encore je ne comprends pas tout ce qui s’est passé. Je sais qu’il s’est passé quelque chose. Le plus évident c’est que la population droitière des rédactions a évolué dans le même sens que tout le reste de la droite dans la direction décomplexée que lui a proposé Nicolas Sarkozy en son temps et que résume si bien Patrick Buisson dans son interview au journal « Le Monde » (titre respectueux du contenu et photo correcte) quand il parle d’un nouveau « populisme chrétien ». Ceux-là parfois aussi jubilent à voir les musulmans maltraités et humiliés par ces groupes et leur vouent une tendresse parfois agacée mais quand même  bienveillante.

Dans ce ciel tout noir des percées ont fini par venir. Un soir, « Le Petit Journal » fut grand en étant seul à montrer le lien entre les Le Pen et les groupuscules d’Ayoub. Et ce mardi dans l’hémicycle, Jean-Marc Ayrault redevint socialiste le temps de ces interventions où il refusa d’arrache-pied l’amalgame entre l’extrême-droite et ceux que la droite appelle « l’extrême-gauche » sans pouvoir citer un seul nom à mettre en parallèle avec les violences meurtrières des groupuscules lepénisants.

Austérité : rien ne marche comme prévu

L’absurdité de la politique d’austérité du gouvernement se confirme. Comme prévu et annoncé par nous, et par moi notamment, partout où l’on m’a donné la parole depuis deux ans : les recettes de l’état se sont mises à baisser. Le déficit va donc se creuser. A moins que l’on diminue les dépenses de l’Etat d’autant. Ce qui ralentira l’activité économique encore davantage. Et donc fera baisser les recettes fiscales. Et ainsi de suite. Comme nous l’avons annoncé et comme cela s’est produit déjà au Portugal, en Grèce et en Espagne. Quand on regarde le détail de cette baisse de revenus de l’Etat, on est frappé par la netteté de la conformité des faits avec nos prévisions. Car les recettes de l’impôt sur le revenu progressent de 11% ! Le changement du barème en est la cause. Preuve que cet outil fonctionne pour produire le résultat attendu de lui. Mais la TVA, elle, produit une recette en recul de 2,3%. C’est peu ? Il faut se souvenir que ce recul s’applique à la moitié des recettes de l’Etat ! La baisse de rendement de la TVA ne signifie qu’une chose : la baisse de la consommation. Vérification faites par le fait que le rendement de la taxe sur l’usage des produits pétroliers est lui aussi en baisse. On circule moins, on consomme moins. Dans le modèle économique productiviste actuel, c’est mortel. Notre pronostic se réalise. Hélas.

Mais restons-en aux pures questions de gestion dont les petits « je sais tout » qui nous gouvernent font si souvent leur apanage. Parlons donc de cette magnifique gestion « sérieuse », de la rigueur qui n’est pas de l’austérité et qui se pratique comme chacun le sait dans la justice. Ramenons tout ce blabla à l’essentiel de ses prétentions. Je rappelle que cette politique a pour objet de réduire la dette du pays. Je rappelle que la dette est égale au montant du déficit augmenté des intérêts dus aux emprunts qu’il faut faire pour le financer. Je rappelle que ce déficit résulte de la différence entre les recettes et les dépenses dans le budget de l’état. Je rappelle que cette différence vient soit de l’accroissement des dépenses soit de l’abaissement de recettes. La politique d’austérité diminue les dépenses de l’état et augmente les recettes de l’impôt direct ou indirect. En tous cas c’est ce qui est prévu. Mais en réalité les choses se passent exactement en sens inverse. Les dépenses augmentent. Ainsi, celles des comptes sociaux du fait, par exemple, de l’indemnisation du chômage croissant provoqué par la baisse d’activité lui-même engendré par la baisse de la dépense publique. C’est ennuyeux car ces dépenses-là comptent pour l’évaluation à Bruxelles du déficit total de la France et pour la formation de sa dette publique. La baisse des recettes que je viens de décrire achève de détruire les pronostics sur lesquels reposent cette politique. J’espère avoir rendu tout cela plus clair par mes explications pour tous ceux qui en avaient besoin parmi mes lecteurs. Et maintenant, que prévoient de faire les aigles qui dirigent notre pauvre pays ? Citons ce qu’ils en disent dans leur programme de stabilité transmis à la Commission européenne, notre bon maître. « Après avoir fait porter majoritairement l’effort sur les hausses de recettes en 2012 et 2013, le gouvernement privilégiera l’ajustement sur les économies de dépenses publiques ». Compris ? Après avoir augmenté des recettes qui en fait ont diminué le gouvernement se prépare à diminuer des dépenses qui vont encore faire baisser les recettes ! Les intelligents et réalistes c’est eux, les irréalistes pas sérieux c’est nous. Evident, non ?   

Les Socialistes crucifient les Solfériniens sur l'Europe

De bonnes nouvelles viennent du parti socialiste en pleine décomposition. Un bon point pour les socialistes du rang. Ils parviennent à desserrer l’étau de François Hollande sur la question de l’Allemagne et de l’Europe en général. Le groupe « la gauche populaire », pourtant composé d’une majorité d’anciens Strauss-Kahniens, fortifié par l’appui de Claude Bartolone et Arnaud Montebourg, a remis sur le devant de la scène la question de l’alignement du gouvernement Ayrault sur la politique des conservateurs allemands. Peu importe que leurs « quatre propositions clé » soient très molles et quasi inefficientes compte tenu du fait que les traités qui les rendent inapplicables ne sont pas mis en cause. Il n’en reste pas moins que rien ne fait davantage de bien à notre argumentaire que cette prise à revers du dispositif officialiste venue des rangs même du parti de la rue de Solférino. Comme l’ambiance a changé ! Il y a trois ans, j’ai publié mon livre « Qu’ils s’en aillent tous » et j’y évoquais l’impasse dans laquelle Angela Merkel conduisait la France et l’Europe. Aussitôt, Cohn-Bendit et sa bande avaient aboyé contre ma prétendue mise en cause des « boches ». L’habituel chœur des indignés et des « déçuuuus » avait jeté des grosses larmes sans même aller s’assurer de ce que j’avais réellement écrit où il n’était nullement question de « boches », évidemment, mais bien de l’émergence de l’hégémonie de la droite allemande en Europe. A l’époque l’angélisme régnait. « L’iréalpolitique », triomphait. Aveuglé par la propagande doucereuse d’Outre-Rhin, saoulés de certitudes libérales en acier chromé, ivres d’argumentaires iréniques, tous les Jeannot-lapins de la politique gambadaient dans les prairies hallucinogènes où vivent les Bisounours. De son côté, le Parti de Gauche, de réunion en congrès a progressivement fait sienne d’une façon détaillée et argumentée la dénonciation de l’hégémonie de la droite allemande sur la construction européenne. J’ai publié une suite de notes que j’ai réunies en un recueil ordonné de textes et celui-ci a déjà été traduit au moins dans une revue espagnole, du fait de l’appétit pour ce type de décryptage partout en Europe ! Nous avons mis à nu le cœur du moteur libéral de cette politique et fait un inventaire soigneux de ses conséquences néfastes pour les Allemands eux-mêmes. Autour de nous l’ambiance est devenue plus perméable à nos thèses. Ainsi, même le journal « Le Monde », au moment où Marine Le Pen a repris elle aussi cet argumentaire, s’est lui aussi fendu d’un titre barrant toute une page pour mettre en cause « l’Europe allemande ». En fait, la ligne de fracture à propos du rôle de l’Allemagne recoupe celle sur les politiques d’austérité. Mettre en cause le gouvernement allemand et mettre en cause les politiques d’austérité, ce sont deux façons de dire la même chose. C’est pourquoi tout ce qui disloque le dispositif européen de madame Merkel est bon à prendre. A condition de ne pas se laisser embarquer dans le nationalisme où vont bientôt tomber les convertis de la dernière heure. Autrement dit l’hostilité à la politique allemande n’a de sens que vue et pensée depuis le point de vue anti-austéritaire qui permet le trait d’union entre nos peuples.

Le cœur du dispositif de madame Merkel est à Paris. Tout l’espace qu’elle peut occuper repose sur la soumission de la France. Tant que la France consent, aucun autre pays ne peut résister. Du coup cela explique pourquoi nous devons nous attacher à aider de toutes les façons possibles ceux qui minent de l’intérieur, quelles que soient leur motivations, la construction politique qui permet a François Hollande et aux solfériniens de tenir son pacte néo-libéral avec les Allemands de la CDU CSU et du SPD héritier de Gerhard Schröder. Savourons donc le vote qui vient d’avoir lieu au PS la semaine passée. Il est deux fois profitable. D’abord à cause du résultat dans tous ses aspects. La très faible implication des militants, venus voter à moins de 35 %, et la majorité acquise aux amendements hostile à la politique de François Hollande sur l’Europe sont deux signes avancées de la décrépitude de la prétendue majorité qui gouverne le parti du président de la République. Ensuite à cause de la manipulation des résultats pour rendre très minoritaires les votes pourtant majoritaires. Cette basse manœuvre montre que même quand la « gauche du parti socialiste » gagne un vote, elle a quand même perdu ! Dès lors, tous les discours sur l’utilité du « combat à l’intérieur » se voient signifier de façon humiliante leur limite. Le PS ne sert qu’à une chose : donner des places. Et pour les prendre il faut accepter de cotiser au système en le protégeant. Je prends le pari que l’indignation des « vainqueurs/vaincus » n’ira pas plus loin que ce qui est compatible avec les prochaines investitures aux municipales et aux européennes. La preuve : ce résultat ne tiendrait pas une seconde devant un juge. Mais bien sur aucun juge ne sera saisi ! Même pas ceux de la Commission des conflits du parti solférinien, qui est pourtant habilitée à apprécier si le règlement intérieur du parti est respecté. La direction du parti solférinien le sait bien. C’est pourquoi elle n’épargne aucune humiliation à ceux qu’elle a décidé de traîner derrière son char de victoire. A preuve l’arrogance du communiqué de la direction donnant son analyse du résultat. Qu’on en juge. "Les résultats du vote, pérore l’équipe d’Harlem Désir, témoignent d’un très large soutien du Parti socialiste au projet européen défendu par le gouvernement et le Président de la République avec l’adoption du texte « Notre Europe » par près de 90% des votants. La cohérence et l’équilibre d’ensemble du texte ont été préservés dans la mesure où au maximum un peu plus d’un quart des votants a souhaité le compléter par un amendement." Le sel ultime de cette gifle en pleine face est que les 90 % de votants n’avaient pas d’autre choix que ce seul texte dans la mesure où la direction n’avait pas autorisé que le texte de la minorité soit mis aux voix. Bonjour les donneurs de leçon de démocratie ! Un proche d’Henri Emmanuelli a exprimé sa colère dans des termes très durs. Stéphane Delpeyrat, pourtant secrétaire national chargé de la recherche, retweeté par Emmanuel Maurel, a tonné : "J'invite mon parti, en ce jour si triste, à ne pas injurier son histoire en adoptant les méthodes de comptage des votes en vigueur à l'UMP".

Evidemment, les courants Maurel-Lienemann (« Maintenant La Gauche ») et Hamon (« Un monde d'avance ») affirment que leurs amendements ont obtenu plus de 50% des voix. Il est difficile de leur donner tort. Mais la direction du PS persiste à affirmer que ces amendements ont recueillis autour de 25% des "votants à la convention". Voilà une nouveauté en démocratie ! D’habitude l'adoption des amendements est validée en fonction des votes "pour" et "contre" sur chaque amendement. Quand il y a davantage de pour que de contre l’amendement est adopté ! C’est comme ça que ça se passe dans toutes les Assemblées du monde. D’ailleurs le bulletin de vote officiel du PS prévoyait explicitement une case "pour" et une case "contre" pour chaque amendement ! Pour gagner, quels que soient les votes, la direction du PS auraient pu se contenter de confier le dépouillement à Philippe Kemel, l’illustre député d’Hénin-Beaumont ! Non ! Ils ont carrément inventé une nouvelle théorie du débat démocratique et du vote des amendements ! Pourquoi une telle brutalité ? Pourquoi une telle violence faites aux usages les plus constants de la démocratie la plus ordinaire ? Pour le comprendre voyez plutôt quels amendements l’ont emporté au vote. Ils remettent totalement en cause la politique européenne de François Hollande. Ainsi contre le pacte de stabilité, le "dogme des 3%" et le "budget européen en baisse", l’amendement 4 (Maurel) et 5 (Hamon), quasi identiques étaient majoritaires. L'amendement Maurel demandait même la "suspension" et la "renégociation" du pacte de stabilité. L'amendement Hamon demandait son "adaptation". Ensuite le vote a donné une majorité à un amendement pour "réformer les statuts de la BCE" et lui permettre de "pouvoir acheter directement les titres de dettes publiques des Etats lors de leur émission sans que ces Etats aient à subir les conditionnalités prévues par le Mécanisme européen de stabilité" (Amendement 8, commun aux deux courants). C’est mot pour mot notre position sur le sujet. Enfin cet amendement pour "refuser le traité transatlantique" et "suspendre les négociations" (Amendement 10, commun aux deux courants). Un amendement d’autant plus novateur que Benoît Hamon avait voté favorablement à toute les étapes antérieures de la mise en place de ce grand marché quand il était député européen. Enfin, je ne veux pas oublier l’amendement 13 présenté par Emmanuel Maurel. En effet il reprend les 4 points clé du texte que son courant n’avait pas été autorisé à déposer : "suspension du pacte de stabilité", "la fin de l'euro cher", le refus d'un budget en baisse, "la suspension des négociations du traité transatlantique". Il proposait d'en faire la "feuille de route du PS" pour une "confrontation démocratique avec la droite européenne". Il va de soi que nous allons en faire un élément essentiel de notre propre feuille de route aux élections européennes ! Et dans ces conditions, la gauche du parti solférinien devra arbitrer si elle accepte de prendre position contre son propre programme en servant comme d’habitude de flanc-garde chargé de la sale besogne contre nous. Je prends le pari qu’ils ne vont plus accepter ce statut. Ce vote devrait même être un seuil pour de nombreux socialistes de cette culture. Nombreux voteront avec nous en juin prochain ! J’estime aussi que la tonalité de nos assises du 16 juin prochain sera largement imprégnée de cette nouvelle ambiance. Car l’équipe de Maurel et de Lienemann qui a décidé d’y participer y sera reçue en compagnon d’un même combat.
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