Mardi 17 juin 2014
Les salariés de Schneider Electric bloquent leurs usines
C’est un nouveau coup dur pour l’emploi. À l’horizon 2016, le site de
Schneider Electric de Longvic, dans l’agglomération dijonnaise, va fermer ses portes. Si une partie des salariés va être reclassée sur un autre site, à Dijon même, l’inquiétude se fait sentir. Si bien que mardi 17 juin, les salariés campaient devant les grilles pour demander des garanties.
200. C’est le nombre d’emplois menacés à travers toute la France selon la direction du groupe Schneider Electric. Le géant industriel veut purement et simplement fermer le site de Longvic, qui emploie 180 personnes, afin de le fusionner avec celui de Dijon-Epirey. “ Les salariés ne sont pas contre faire sept kilomètres en plus ”, assure Emmanuel Da Cruz, coordonnateur syndical FO. “ C’est la première fois que le groupe Schneider emploie le mot de compétitivité, alors que les deux sites gagnent de l’argent. Nous ne sommes pas contre une transformation, mais il faut une plus grande transparence quant à l’avenir ”.
Devant les grilles de l’entreprise, les salariés craignent en effet pour leur emploi. “ Ils sont KO. Ils attendent de l’entreprise qu’elle explique les transformations, qu’elle détaille ce vers quoi nous allons ”, explique Emmanuel Da Cruz. Jean-Michel Leguen de renchérir : “ Dans trois ans, la direction peut aussi nous dire que le site de Dijon, où aura été rassemblé l’ensemble des salariés, doit fermer, que c’est fini ”.
Le groupe souhaite une meilleure efficience économique, des gains de compétitivité, mais à en croire les syndicalistes, il prévoit de remplacer des lignes automatisées par des lignes manuelles : “ Le taux horaire va exploser, ce sera un des plus forts du monde ”, dénonce déjà Emmanuel Da Cruz. “ À moyen terme, nous ne serons plus compétitifs, ça ne fait pas d’illusion ”, complète Jean-Michel Leguen. “ Le groupe ne va pas laisser des postes manuels indéfiniment. La direction doit arrêter le poker menteur, nous dire la vérité et tenir ses engagements ”.
À 8h30 ce mardi 17 juin, les salariés attendaient l’arrivée du maire de la ville, le socialiste José Almeida. Dans le même temps, 200 salariés bloquaient aussi le site de Dijon-Epirey avant a tenu d’un comité d’entreprise avec la direction parisienne, visant à présenter le plan.
Jérémie Lorand