Un ex-élu FN, condamné pour homophobie, en remet une couche (Gazette-Info)

Vendredi 23 mai 2014

Richard Jacob était conseiller municipal d’Auxerre. Invité par France 3 à réagir à sa condamnation, il ne peut se contenir. La Gazette a mis la main sur l’intégralité de l’enregistrement. Pour sa défense, il ne fait pas vraiment dans la poésie.

«C’est lamentable, même l’empire de Rome a été destitué à cause de la pédérastie. Eh bien au FN, voilà c’est arrivé, et je constate que la plupart des cadres nationaux se disent, bi, trans, gays, hybrides et le revendiquent fort et clair. » Condamné à deux ans d’inéligibilité et huit mois de prison avec sursis pour violences et insultes homophobes, le 7 mai dernier, Richard Jacob, ancien conseiller municipal d’Auxerre, peine à se contenir devant la caméra de France 3. L’interview dure au total plus de six minutes. Enregistrée depuis les studios de France 3 Paca, la chaîne régionale de la Bourgogne n’en a diffusé que quelques extraits. La Gazette a pu visionner la totalité de l’entretien. L’ex-élu d’extrême droite n’est pas prêt à se lancer dans une carrière de poète.
 
Richard Jacob n’en veut pas qu’aux homos. Le FN actuel aussi est dans sa ligne de mire. « Beaucoup d’homosexuels ont pris des postes clés au niveau national, avec monsieur Philippot – et toute sa bande – appelé d’ailleurs la petite Philipette. » Sur sa lancée, il embraye : « De bons cadres comme moi, se sont vu évincer. La place a été prise par toutes ces bandes d’homosexuels parisiens qui ont pris le pouvoir au Front national. » Pour ceux étant un peu durs de la feuille, il insiste : « Les patriotes vont se réunir et mettre un bon coup de balai à cette prétendue famille politique frontiste qui a évacué tous les anciens comme Roger Holeindre, parti en disant à Le Pen que les pédés avaient pris le pouvoir au FN ». Pourtant, il ne voit vraiment pas où est le mal : « Un élu FN a été condamné. Alors qu’il voulait simplement se rendre à la mairie d’Auxerre, il a été confronté à une association LGBT, trans, bi, gays, hybrides en tous genres. Les dés étaient pipés. » À la question de savoir quelles sont les conséquences sur son avenir politique, Richard Jacob poursuit sur sa lancée, évoquant du chagrin et de la rancœur. « Quand la justice rend des décisions politiques, vous avez des milliers de personnes en prison ou condamnées qui gardent de la rancœur. Vous en faites des tueurs en puissance. Je continuerai. » Des propos rassurants et constructifs.

Jérémie Demay