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 Nous étions tous des noms d'arbre... Une journée au Testet (Corinne Morel Darleux) + Carnage et désolation : choses vues au Testet (Reporterre)

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MessageSujet: Nous étions tous des noms d'arbre... Une journée au Testet (Corinne Morel Darleux) + Carnage et désolation : choses vues au Testet (Reporterre)   Nous étions tous des noms d'arbre... Une journée au Testet (Corinne Morel Darleux) + Carnage et désolation : choses vues au Testet (Reporterre) EmptyDim 21 Sep - 1:42

Samedi 20 décembre 2014

Nous étions tous des noms d'arbre... Une journée au Testet

Depuis fin aout j'avais des fourmis dans les pieds. Contactée par Yannis Youlountas pour faire partie des premiers membres du comité de soutien, j'ai ensuite co-signé une tribune de personnalités associatives et politiques à l'invitation de Reporterre pour interpeller la Ministre Royal, puis suivi et relayé de loin les différents événements se déroulant contre le projet de barrage de Sivens dans le Tarn. Il était temps pour moi d'y aller, aussi quand l'invitation des camarades de Toulouse et du Tarn est arrivée j'ai sauté sur l'occasion d'aller voir tout ça de plus près.

Ce projet de barrage, non seulement implique le déboisement et la destruction de la zone humide du Testet, mais il a pour vocation d'irriguer des cultures céréalières très gourmandes en eau, à rebours du modèle d'agriculture paysanne que nous défendons. Il a été décidé de manière opaque, porté par le président du Conseil général qui reconnait aujourd'hui lui-même que le projet est peut-être surdimensionné et qu'il n'a pas les financements européens sur lesquels il comptait pour le réaliser. Diable. Dommage de le dire une fois que le déboisement est effectué ! Car vendredi j'y suis allée, et je peux témoigner qu'il n'y a plus que trois arbres debout sur toute la zone, ceux dans lesquels des citoyens se sont harnachés pour s'opposer au saccage. Le reste est parti pour faire des meubles et du bois de chauffage.

Environnement, agriculture, démocratie. On retrouve au Testet tous les ingrédients des luttes écologistes contre les grands projets inutiles et imposés qui se multiplient depuis que le combat de Notre Dame des Landes a permis d'accroitre mise en réseau et visibilité de ces différents lieux de résistance contre le modèle productiviste et les abus de pouvoir qui lui sont intimement liés. Du combat contre les gaz de schiste à la ferme-usine des 1000 vaches, jusqu'au triangle de Gonesse contre le projet d'Europa-City où une marche a rassemblé largement ce samedi à l'initiative du collectif Alternatiba d'Ile de France, la mobilisation citoyenne s'amplifie, stimulée par la perspective du sommet Cop 21 de négociations internationales sur le climat à Paris en 2015.

Mais localement au Testet c'est dur. Les zadistes sont peu nombreux, fatigués et harcelés par certains pro-barrage qui opèrent de nuit sur la zone. Les dernières décisions de justice ne vont pas dans le bon sens, les arbres ont été coupés. Le moral tient mais il faut les aider. Parce que leur combat c'est aussi le nôtre, celui d'un intérêt général humain à sauvegarder les conditions même de la vie humaine sur terre, à changer nos manières d'être à la nature et de l'exploiter. Pas par utopie fleur bleue, pas pour emmerder les agriculteurs du coin ou se donner des airs écolos : juste parce qu'on en a impérativement besoin. L'eau, l'oxygène, la biodiversité, la fertilité des sols... Est-il encore besoin d'expliquer que sans tout ça l'être humain n'est rien ?

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Heureusement au Testet les soutiens affluent, jusqu'aux comédiens de Groland, peu à peu les relations sur place se teintent d'humanité avec les gardes mobiles, les renforts des lycéens (voir la vidéo ici) redonnent du cœur, et de plus en plus de journalistes commencent à venir rendre compte de la situation. En tant qu'élue, en montrant ma carte du conseil régional et après quelques minutes de négociation, j'ai pu passer le barrage policier vers la zone fermée de la Zad du Testet. Avec Jean-Christophe Sellin, membre du Bureau National et deux camarades du PG munies d'une caméra, nous avons ainsi pu apporter notre soutien à la dizaine de jeunes citoyens qui continuent d'occuper vaille que vaille d'occuper le terrain. Une caravane leur sert de point fixe, les huissiers apparemment ne veulent pas venir sur zone constater la situation, or faute de constat et de décision de justice, il ne peut y avoir de décision d'expulsion. Du moins c'est ce qu'ils espèrent, tout en redoutant les bulldozers.

Au retour, nous avons pu longuement discuter avec leur avocate Claire Dujardin et le porte-parole du collectif du Testet, Ben Lefetey. Entourés de Bernard Cottaz-Cordier et Nadine Verdier du Tarn, de Lise Maillard et des nombreux camarades venus apporter le soutien du PG, nous sommes ensuite allés rejoindre les lycéens qui avaient organisé une manifestation à Albi pour prolonger le mouvement de solidarité engagé dans différents lycées du coin. Qui a dit que les jeunes ne se bougeaient pas ? Ils étaient là, avec mégaphone et banderoles, soucieux de leur avenir et prenant les choses en main. Et bon sang ça fait du bien. Tout comme ça fait incroyablement plaisir de voir les grands Gatti, Neruda, Thoreau et Mendes habiller de leurs mots nos pancartes...

J'en ai passé des heures à défendre des projets, des luttes, des Yasuni ITT, à parler du projet absurde de Center Parcs dans la forêt des Chambarans, des militants de SOS Forêts, des travailleurs de l'ONF, des communes forestières étouffées par l'austérité, des emplois menacés ou de la loi dite d'avenir agricole... Mais on a aussi tous besoin d'un peu de poésie dans le maquis, et tout ça me fait toujours irrésistiblement penser au grand combattant-poète, amoureux des arbres : Armand Gatti.

Dante Sauveur Gatti... En 1982, il présentait au festival de Cannes son film « Nous étions tous des noms d'arbres », un film d'Irlande sur fond de combats à Derry - en gaélique : « la forêt de chênes ». La même année il s'installait non loin du Testet, à Toulouse, et y fondait l’Atelier de création populaire. Dans La Révolte des objets de Maïakovski, il jouait le rôle de l’auteur. Et en effet, qui d'autre que lui pour incarner cet « Amour, poésie, révolution » cher à Maïakovski ? Qui sinon Gatti, qui veut retrouver « les mots et le langage qui permettent d’affronter le monde » et concevra avec le groupe de La Parole errante, un théâtre qui se veut « l’université du pauvre » ?

On n'en a pas eu tant que ça, des résistants capables de mêler rimes et pistolet. Car pour Gatti, la langue est une arme. Comme le raconte le journal L'Humanité, surnommé « Don Qui » dans la résistance, en forêt de la Berbeyrolle non loin de Tarnac, le maquisard prenait le temps entre deux combats d'écrire les lettres d'amour de ses camarades, et d'aller lire aux arbres Les cahiers de prison de Gramsci. Il raconte : « Je ne sais pas exactement comment, mais au bout d’une semaine, j’ai eu le sentiment que les arbres répondaient, qu’ils comprenaient Gramsci. Parfois, il fallait les secouer un peu, puis ils partaient à l’assaut du ciel. Nous avions creusé un trou, il fallait l’habiter, le rendre stratégique. Et pour ça, les arbres qui sont avec les hommes les deux choses verticales dans le monde pouvaient nous aider ». Plus tard, arrêté puis déporté dans un camp de travail, Armand Gatti composera une épopée sur les arbres en deux mille alexandrins puis, évadé, il retournera à pied jusque sa forêt, avant de repartir en jeune parachutiste d'à peine vingt ans portant béret rouge et vert.

Je voudrais que les Zadistes du Testet ici, comme les Camille de Notre Dame des Landes, tous les hommes et femmes en lutte, placent leur pas sous la protection et dans la lignée fière, libre et farouche d'Armand Gatti, du syndicaliste brésilien Chico Mendes, des arracheurs de pieux chers à Jean-Jacques Rousseau, du désobéissant Henry David Thoreau et de l'arbre du peuple de Pablo Neruda qui écrivait « Voici venir l’arbre / c’est lui l’arbre du peuple, tous les peuples / de la liberté, de la lutte ».

Parce que leur lutte est belle, et qu'elle contient aussi notre liberté... Merci à eux.

Pour aller plus loin, voir les soutiens, s'informer et soutenir les opposants au projet de barrage de Sivens au Testet :

Le dossier du quotidien de l'écologie Reporterre sur le Testet

Les courriers de soutien des élus locaux du Front de Gauche et EELV

La lettre de soutien de Jean-Luc Mélenchon, député européen de la circonscription

Une pétition à signer contre le projet de barrage

Le site du collectif Testet et celui du Collectif Tant qu'il y aura des Bouilles

Corinne Morel Darleux
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MessageSujet: Carnage et désolation : choses vues au Testet (Reporterre)   Nous étions tous des noms d'arbre... Une journée au Testet (Corinne Morel Darleux) + Carnage et désolation : choses vues au Testet (Reporterre) EmptyDim 21 Sep - 2:34

Samedi 20 décembre 2014

Carnage et désolation : choses vues au Testet

Le massacre de la zone humide du Testet se fait à une vitesse sidérante. Face à la vision apocalyptique que laisse dans son sillage cette machinerie destructrice, l’œil du témoin est là pour garder en mémoire, donner à voir la réalité brutale. Afin de ne pas fermer les yeux et faire germer dans ces champs de désolation des graines de résistance. Images et vidéo recueillies sur la zone entre le 11 et le 13 septembre 2014.

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« Un dialogue dans le bruit des machines est-il acceptable ? »

Jeudi 11 septembre, devant le conseil général d’Albi. Elli, 56 ans, distribue des tracts aux automobilistes. « J’habite le Tarn et Garonne. Ici, on est nombreux à penser que ce qui est dit sur le projet est faux, et que les réservoirs d’eau vont servir pour la centrale nucléaire de Golfech. Le gros problème, c’est que les gens sont trop soumis : l’obéissance a ses limites. Une zone humide protégée ? Les mots n’ont plus de sens. Tout ça est parfaitement scandaleux ».

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- Le Conseil général d’Albi. -

Confortablement installée sur un plancher de palettes en haut d’un arbre qui borde la route, une jeune fille joue de la flute, entourée de banderoles : « Barrage de Sivens, projet inutile » et « Zad Partout ». Derrière une table, plusieurs personnes se relaient pour cuisiner sommairement les denrées apportées par les personnes soutenant la lutte.

Des opposants au barrage interpellent les automobilistes en leur demandant de klaxonner pour manifester leur désaccord, d’autres brandissent une pancarte sur laquelle est tracé en lettres rouges : « Carsenac dilapide l’argent public ». « Certains sont malheureusement plus sensibles à l’argument du pognon qu’à celui de la Terre », regrette une militante, « mais là, l’urgence, c’est de mobiliser tous azimuts ».

Devant le Conseil Général, c’est l’heure de l’AG. Une cinquantaine de personnes s’assoient sur le trottoir. On débat sur la pertinence d’accepter ou non un dialogue avec les autorités sans pour autant exiger l’arrêt immédiat du déboisement. Une banderole en préparation pose la question : « Un dialogue dans le bruit des machines est-il acceptable ? »

Spectacle de désolation

Jeudi 11, sur la parcelle baptisée Gazad par les opposants, les engins de chantier s’activent sous haute protection des forces de l’ordre. Roxanne, trente-et-un ans, vient d’arriver sur place. Au son lancinant des machines en action, elle découvre le paysage, incrédule : « Je ne suis pas venue depuis lundi, je ne reconnais rien… la claque… c’est un écocide. » Elle se tait un moment, sort sa caméra. « Il faut garder une trace de tout ça… Je me bats contre ce projet depuis un an, pour moi c’est comme une guerre. Des guerres écolos, il va y en avoir, et de plus en plus… »

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- La zone, sous « protection » policière, avec les machines qui s’activent en arrière-plan. -

Visiblement émue, elle s’assoit dans l’herbe face au spectacle de désolation, les larmes aux yeux. Derrière la ligne invisible formée par les gendarmes mobiles, les machines de chantier tronçonnent et soulèvent les arbres comme on cueille des champignons. En face, il y a près de trente opposants : certains sont assis en rond et discutent. D’autres, debout, regardent la forêt disparaître minute après minute, impuissants.

Profitant d’un moment d’inattention des gardes mobiles, une jeune fille grimpe à un arbre. Bientôt, elle est entourée de gendarmes et de militants. « Je vous préviens, j’ai le vertige », s’amuse un gars posté dans l’arbre voisin. À cinquante mètres du cordon de gendarmes, deux personnes assises en tailleur dans l’herbe s’amusent à les éblouir avec un morceau de miroir. Sous le soleil de plomb, le reflet brillant tournoie de façon saccadée, éclairant un à un les visages fermés des GM qui n’apprécient guère ce que leur envoie le miroir.

Les pro-barrage attaquent

Vendredi 12 septembre, croisement de la D132 et la D32, Barat est un lieu stratégique : c’est de là que part la route qui dessert plusieurs lieux d’occupation et de déboisement. Les militants se relaient pour y assurer une présence nuit et jour, et donner l’alerte si besoin. Des habitants du coin apportent du soutien et des vivres, s’arrêtent un moment pour discuter.

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- Au croisement de la D132 et la D32. -

À la nuit tombée, vendredi 12, l’ambiance est plus que tendue : une centaine de pro-barrages, qui ont lancé un appel à casser du militant anti-barrage sur Facebook, organisent des battues dans les environs avec l’envie d’en découdre. Des dizaines de voitures passent devant le croisement en hurlant des insultes, photographiant les occupants et braquant des torches dans leur direction.

Patrick et Catherine*, des voisins, sont venus donner l’alerte. Pour Patrick, « pas mal de pro-barrages sont de la FNSEA. En tant qu’ancien faucheur volontaire, je connais bien leurs méthodes. Ils se croient tout permis, sont sans scrupules. Ils sont prêts à vous faire changer d’avis à coups de barre de fer, soyez prudents ».

Un peu plus tard, un groupe de militants se fera menacer, agresser et courser par les pro-barrage, qui, faute de pouvoir attraper les opposants, exploseront les vitres de leur voiture et incendieront leur camion.

Jusqu’aux derniers arbres...

Samedi matin, à Gazad, le réveil est adouci par le silence des engins de chantiers en repos. Pourtant, l’alerte est donnée : dans la parcelle jouxtant le camp da Gazad, deux camions de gendarmes et deux 4x4 sont stationnés sur la route qui borde ce qui reste de la forêt. Des témoins rapportent avoir vu trois arbres abattus sous la garde des forces de l’ordre, un jeune homme a filmé une partie de la scène (voir vidéo ci-dessous). Ces arbres faisaient partie des rares feuillus restés intacts au beau milieu d’un terrain déjà défriché.

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- La parcelle, après l’abattage des arbres filmé dans la vidéo ci-dessous. -

À nos demandes d’explications, les gendarmes répondent : « Ce n’est pas la gendarmerie qui coupe des arbres, ce sont des personnes qui font leur travail ; nous étions juste concomitamment présents ». Insister ne servira à rien, sauf à entendre : « On n’est pas du tout liés à eux, on ne sait pas ce qu’ils foutent et on s’en fiche ».

Dans des situations comme celle-là, ou lors de moments d’affrontement avec les forces de l’ordre, filmer est une arme pacifique redoutable. De plus en plus de militants le savent et se munissent de caméras. Une pratique également largement répandue parmi les forces de l’ordre, qui filment et photographient minutieusement les opposants.

Ré-sis-tance, ré-sis-tance, ré-sis-tance !

Samedi. Malgré une puissante entraide entre opposants et un soleil radieux, il est difficile de ne pas se laisser plomber par le sentiment d’impuissance. Chacun cherche les moyens d’agir selon sa sensibilité, comme Jean-Jacques et son faux air d’Astérix. Passionné de nature, il est venu de Foix apporter son soutien et sa créativité. Patiemment, il a ramassé une multitude d’éléments naturels récoltés ici ou rapportés de chez lui, et il s’apprête à faire une composition de land-art.

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Deux personnes glanent avec lui les composantes de son oeuvre et il leur raconte la forêt par le menu : « Cet endroit est d’une richesse incroyable : j’ai déjà repéré quatre sortes de libellules. Et dès qu’on descend la rivière, il y a de nombreuses variétés de feuillus. Tu vois ce coudrier ? » Devant lui un arbre à trois troncs semble l’appeler. Il se pose en son milieu, respire. « Quelle énergie se dégage de là… »

Quand il quitte son arbre, il s’énerve soudain contre les GM postés à l’orée de ce qu’il reste du bois. Bientôt ses mots se transforment en un cri, relayé comme un écho par des occupants des différents lieux et par des personnes postées dans les arbres. Le cri du loup résonne et rebondit dans la vallée, avant de se transformer en trois syllabes qui se répercutent crescendo et reviennent comme un boomerang : ré-sis-tance, ré-sis-tance, ré-sis-tance !

Vidéo : Le massacre de la forêt sous protection policière

Face au massacre de la forêt, effectué à une vitesse stupéfiante, il est primordial de témoigner de ce carnage surréaliste qui laisse derrière lui des paysages de désolation. Cette video nous a été transmise par un lecteur et montre l’état des lieux, le samedi 13 septembre, après le déboisement d’une parcelle opéré sous la protection des forces de l’ordre.

http://vimeo.com/106494079

* Les prénoms ont été changés.

Lire aussi : Dossier : La bataille pour sauver la zone humide du Testet

Isabelle Rimbert pour Reporterre
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