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 Quand le sage désigne la Lune, l'idiot regarde le doigt (Éric Coquerel)

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MessageSujet: Quand le sage désigne la Lune, l'idiot regarde le doigt (Éric Coquerel)   Quand le sage désigne la Lune, l'idiot regarde le doigt (Éric Coquerel) EmptyLun 9 Mar - 8:40

Dimanche 8 mars 2015

Quand le sage désigne la Lune, l'idiot regarde le doigt

Ne pas tomber dans leurs pièges

Dans deux semaines aura lieu le premier tour des Départementales. Les élections s’annoncent difficiles. Pas un jour, pas une heure, pas une émission sans que le FN n’en soit déjà promu comme le grand vainqueur. Tout désormais tourne autour du « dés-astre » Marine Le Pen au point que les leaders du FN s’amusent de cette promotion sur les plateaux. De leur côté, Manuel Valls et le PS recyclent leur vieux refrain du vote utile et de l’appel à l’unité de la « gauche » contre le danger d’extrême-droite. Ils font mine ainsi d’oublier que leur politique de droite est la responsable cette désunion et de la catastrophe annoncée.

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DR Marche du 11 janvier - Crédit Stéphane Burlot

Dans ce climat renforcé par l’illisibilité de l’élection (des « cantonales » rebaptisées « départementales » sans aucune campagne d’information pour les électeurs et alors même que le gouvernement entreprend justement la destruction des départements), nous essayons malgré tout de préparer la suite. Globalement, le FDG a travaillé à présenter un maximum de candidats autonomes des forces gouvernementales d’une part, à proposer une alternative la plus crédible possible à la gauche gouvernementale en cherchant le maximum d’alliances avec les forces qui n’en sont pas dont EELV. Nous avons réussi à en mettre suffisamment sur pied pour être en capacité de tester l’audience de ces rassemblements auprès des électeurs.  Enfin, nous avons eu pour volonté d’adosser ces candidatures à des démarches citoyennes même si de ce point de vue le résultat a été moins probant. Bref nous essayons d’ouvrir un chemin dans un contexte périlleux. Nous en verrons le résultat au soir du premier tour si nous y sommes parvenus.  Mais cette note de blog n’est en réalité pas consacrée à la physionomie de ces élections.

Elle a pour objet d’appeler à ne pas se compliquer encore plus la tâche. Un papier dans la version internet du Monde m’y pousse : http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/03/07/jean-luc-melenchon-fissure-le-front-de-gauche-sur-le-cas-de-nemtsov_4589436_823448.html

Du titre, on pourrait en conclure que Jean-Luc Mélenchon a décidé de semer volontairement la division au sein du FDG sur la question russe.  Nous sommes à vrai dire habitués à ce genre de traitement : il est plus efficace d’affaiblir le FDG en lançant une polémique pointant la responsabilité sur celui qui en est, pour la masse des gens, le représentant N°1. En l’espèce on cherchera vainement à quel moment Jean-Luc a cherché à affaiblir le FDG. Sa note de blog sur l’assassinat de Nemtsov, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, était-elle tournée contre nos partenaires du FDG ? Bien sûr que non. En réalité, pour ce qui en est des questions internes du FDG, tout est parti d’un tweet de Clémentine Autain suivi d’une interview de la porte-parole d’Ensemble dans Libération visant à prendre ses distances avec le contenu supposé de la note de Jean-Luc Mélenchon. Je dis supposé parce qu’en réalité, et c’est le plus désagréable, Clémentine répond davantage au commentaire mensonger de journalistes sur la note elle-même que sur son contenu.

Bref, s’il ne s’agit pas à tous prix de taire les débats et discussions au sein de notre camp, je proposerais dans les circonstances d’en réserver d’abord la primeur entre nous (pour l’internaute qui ne le saurait pas, la coordination du FDG se réunit une fois par semaine) plutôt que de tomber dans les pièges de médias pour lesquels la question n’est, en l’espèce, ni la Russie, ni Poutine, ni même le danger de guerre mais de susciter la division au sein d’un des seuls blocs résistant encore avec un peu de visibilité à la scène politique organisée autour de l’UMP, du PS et du FN. Mais j’exagère sûrement et prête au système médiatique des intentions qui ne sont évidemment pas les siennes, lui qui est si naturellement objectif…

Car le plus incroyable dans cette affaire c’est que tous les protagonistes  du FDG proposent sur le fond de ce dossier une analyse somme toute concordante, ou en tous les cas plus proches que divergentes sur le danger de guerre, le jeu dangereux de l’OTAN et des Etats-Unis en Ukraine et le refus de tomber dans le piège de « gentils Ukrainiens » face aux « méchants Russes » pour reprendre une des déclarations justes de Clémentine rapportée dans cet article du Monde.

Ce n’est pas certes pas nouveau puisque depuis septembre 2012, nous avons ainsi offert à nos adversaires des polémiques qui ont fragilisé ce que nous avions mis tant de mal à bâtir jusqu’aux Présidentielles mais là franchement il serait temps de s’arrêter avant qu’un mauvais vent finisse par nous emporter. Ce n’est pas tomber dans une vision « complotiste » du monde que de  dire que nous affrontons des adversaires puissants dont les intérêts financiers, politiques, géopolitiques ne prennent pas de gants pour porter des coûts. Ne leur facilitons pas le travail.

La vraie question, c'est le danger de guerre

Est-ce parce que tout en dénonçant son assassinat, Jean-Luc s’est permis de tracer un portrait de Nemtov, peu de temps après sa mort, quelque peu différent, et donc critique, de celui de chevalier blanc de l’opposition démocratique à Poutine notamment présenté dans Le Monde ? Si c’est le cas, constatons que le système est bien sélectif sur ce point. Les exemples sont légions d’articles regrettant une disparition tout en ayant une appréciation critique de la personne disparue. Parfois de façon autrement brutale et caricaturale. Je me souviens ainsi, pour ne parler que de ce dont j’ai été directement témoin,  de Daniel Cohn-Bendit au Grand Journal de Canal exécuter littéralement Chavez moins de 24 heures après sa mort en le présentant comme un dictateur haineux, anti-démocratique au moyens de contre-vérités qui, en revoyant la video, me surprennent encore par leur ton.


Pensez-vous, à l’époque, que des éditorialistes soient revenus sur cette attaque au vitriol d’un Président qui avait eu recours au suffrage universel à 14 reprises au cours de son mandat ? Rien. Pas un mot.

Je ne suis évidemment pas étonné mais je cite cette anecdote pour expliquer que la question n’est évidemment pas là. Pas plus qu’elle n’est dans le style, habituel, de la note de blog de Jean-Luc. Je pense plus simplement que sa vision du conflit en cours, de la situation politique en Russie et en Ukraine et donc des acteurs qui se font face ne correspond en rien à la pensée unique qui sévit dans le système politico-médiatique dominant. Et pour lequel il y a malgré tout longtemps que la frontière entre le bien et le mal est tracé au nom, bien commode, et évolutif, de la « démocratie » quand ce n’est pas la théorie du choc des civilisations. Dire cela ne doit en aucun cas nous conduire à la funeste théorie comme quoi les ennemis de nos ennemis seraient nos amis et donc à taire nos critiques à leur encontre mais à analyser la situation en fonction des faits et arguments, de la réalité géo-politique que nous saurions toujours bien inspirés de rechercher par nous-mêmes plutôt qu’à les puiser dans le « prêt-à-penser » de la médiacratie dominante. Ce qu’un Monde diplomatique, pour ne citer qu’un des organes de presse « résistant », fait parfaitement tous les mois.

Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde son doigt dit le proverbe. En l’occurrence ici la question est moins de disserter publiquement sur la qualité et les détails du doigts (la note de blog en question) que sur le danger qu’il pointe en préambule : une guerre en Europe. Je suis ainsi encore plus étonné que la polémique sur les déclarations de Jean-Luc ait pris plus de place dans la presse que la présence d’une division aéroportée de 600 parachutistes nord-américains en Ukraine. Elle devrait pourtant être traitée comme une information majeure, témoin de l’escalade en cours et c'est sur cela que nous aurions du réagir ensemble. N’oublions jamais que la première mondialisation capitaliste a abouti à la première guerre mondiale. Ne l’oublions jamais dans nos analyses, nos réactions, nos désaccords affichés. Nous sommes de ce point de vue, collectivement, bien en deçà des réactions que la situation implique. J'en suis, dramatiquement, certain.

Eric Coquerel
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