Michelin, 2,4 milliards de profits en 2012 (+ 25%). Sanofi, 8,8 milliards. Unilever, qui contrôlait Fralib, 4,5 milliards.
Trois cas emblématiques de monopoles qui ferment des usines, suppriment des postes de travail, licencient… pour plus de profits.
Chacun se rappelle cette phrase de Jospin, alors premier ministre : “ l'Etat ne peut pas tout ”. C'était en 2000, c'était déjà Michelin qui annonçait un plan, soit disant social, entraînant d'un côté des suppressions d'emplois et de l'autre, une envolée du cours de l'action à la bourse.
Avec Hollande, l'Etat prend les devants : c'est l'ANI, véritable machine de guerre contre les salaires et les emplois, aux mains d'un patronat qui se sent pousser des ailes : 100 milliards de baisses des charges sur 5 ans réparties entre baisses des charges sociales et baisses des impôts des sociétés. C'est ce que le nouveau patron du Medef, Gattaz, est venu réclamer de Hollande lors de leur première rencontre officielle.
Il a été à bonne école patronale avec un père qui a occupé le même poste quelques années plus tôt et qui se plaignait déjà de l'incompréhension dont étaient victimes les patrons.
L'arrogance de ces “ grands ” messieurs se nourrit de l'écoute et la réceptivité dont font preuve Hollande et son gouvernement vis-à-vis des exigences patronales et des injonctions de la finance.
Le bilan du gouvernement Hollande-Ayrault est lourd pour la classe ouvrière et les masses travailleuses, et la contreréforme des retraites en préparation, si elle passe, va venir rallonger les années de cotisations nécessaires pour toucher une retraite en baisse. Les femmes travailleuses, les jeunes en seront les premières victimes.
Les attentes vis-à-vis d'Hollande et de sa majorité n'étaient pas énormes, parmi les ouvriers, les travailleurs au smic, les femmes astreintes au travail à temps partiel… Vivre de son travail, être davantage respecté, pouvoir faire des projets….
On n'attendait pas d'Hollande qu'il réalise tout cela, mais qu'au moins, ce soit plus facile pour nous de nous battre, d'arracher nos exigences à un patronat qu'on savait crispé sur ses prérogatives et ses profits. On pouvait espérer entendre unautre discours que celui sur la compétitivité, le “ coût du travail ”, les bienfaits de la circulation des marchandises et des capitaux. Au lieu de cela, on a l'apologie des bienfaits des négociations sur le “ grand marché transatlantique ”, le rappel systématique de l'impérieuse nécessité de gagner des points de compétitivité et de réduire les budgets sociaux et la participation à la traque de celui par qui l'affaire des écoutes planétaires organisées par les services secrets US et leurs alliés, a été révélée.
Les excuses de Fabius n'y changeront rien, pas plus que la recherche d'un lampiste : le gouvernement de Hollande, qui donne des leçons de démocratie, a choisi son camp : celui des grandes puissances qui piétinent la souveraineté des peuples, y compris en les bombardant, qui se place au-dessus des autres.
Face à un tel bilan, il est plus que jamais nécessaire d'organiser la résistance ouvrière et populaire, pour une véritable rupture avec cette politique et avec ce système.
La droite spécule sur le mécontentement populaire ; Sarkozy se présente en “ recours ”, avec dans son sillage l'extrême droite. Marine Le Pen et son FN relooké, copiant sans vergogne des positions du front de gauche, sont à l'affût pour récupérer et dévoyer la colère de ceux et celles qui se sentent les éternels trahis, mais qui n'ont pas compris que la cause de leurs situations et leurs difficultés est à chercher du côté des milliardaires qui financent le FN et du système capitaliste qu'il se garde bien d'attaquer.
A eux, et surtout à ceux qui ont compris cette réalité fondamentale, nous disons, venez avec nous, organisez vous avec nous, pour qu'ensemble nous combattions le système capitaliste, qu'ensemble nous fassions payer le capital, les riches, les gros actionnaires.
L'aspiration à ce combat commun, ensemble, nous l'avons vue chez les militants qui ont répondu “ présent ” à l'appel des Fralib à Gémenos, qui se battent depuis plus de 1000 jours contre la multinationale Unilever et qui veulent prendre leur avenir et celui de “ leur ” usine en mains.
Cette aspiration se retrouve dans chaque lutte collective, dans chaque mobilisation pour défendre nos droits et notre dignité d'ouvriers et de travailleurs.
Il faut lui donner les moyens de se concrétiser, de se déployer, pour gagner d'autres, pour construire un rapport de force plus important.
C'est le but que s'est fixé notre parti, en tant que parti qui se réclame de la classe ouvrière, quand il est entré dans le front de gauche.
La lutte pour la transformation sociale est une nécessité vitale : sans la participation de la classe ouvrière, des masses travailleuses des villes et des campagnes, de la jeunesse, des femmes des milieux populaires… elle ne peut triompher.
