Les élections présidentielles du 28 juillet ont été voulues par les autorités françaises qui cherchaient par là une forme de légitimation de l’intervention suivie de l’occupation militaire d’une partie importante du pays.
Les médias mobilisés comme s’il s’agissait d’une élection en France même, n’ont cessé de proclamer que « tout s’est bien passé, malgré quelques dysfonctionnements ». Les politiciens maliens qui se sont prêtés à cette opération saluent le taux de participation, insistant sur le fait qu’il dépasserait même celui des précédents scrutins.
Mais tout en affirmant qu’il n’y avait pas eu de difficultés majeures, ils ont été obligés de reconnaître que les habitants du Nord du pays ont peu voté, que beaucoup de déplacés n’ont pas eu leur carte, ou n’étaient pas inscrits sur les listes… Comment pouvait il en être autrement, vu que le pays est dans le chaos, suite à la guerre, que l’électricité n’est pas rétablie dans de nombreuses régions, que des dizaines de milliers de déplacés vivent dans des camps, y compris dans les pays voisins, que des zones entières restent contrôlées par les groupes armés qui ont rejeté cette élection.
Et surtout, comment parler d’élections « justes et transparentes », quand ce sont les troupes militaires qui occupent le pays qui les organisent !
Plusieurs forces maliennes ont dit que les conditions n’étaient pas réunies pour de telles élections. Cette position, nous l’avons également défendue, de même que des forces politiques, des associations françaises qui sont solidaires du peuple malien.
Sans surprise, ce sont des candidats qui ont déjà occupé des postes de ministres dans les gouvernements précédents, qui sont en tête de ces élections. A l’évidence, les autorités françaises auraient voulu qu’il y ait un « vainqueur » dès le premier tour, en l’occurrence, Ibrahim Boubakar Keita, un ancien premier ministre. Mais vu les conditions de cette élection, le nombre de candidats et les dysfonctionnements qui n’ont pas pu être occultés, cette « victoire » aurait portée trop ouvertement le seau de la France. Il y aura donc un deuxième tour.
Le candidat venu en deuxième position n’est pas une menace pour les intérêts de l’impérialisme français.
Le peuple malien aspire à l’unité du pays, à regagner son indépendance et sa souveraineté. A cela, il y a une première condition, incontournable, c’est le départ des troupes étrangères du pays. Mais il faut aussi que les forces progressistes, les forces anti impérialistes du Mali s’unissent et gagnent l’appui du peuple.
Nous sommes solidaires de leur combat.