Pour sa 23ème édition, la
Nuit des étoiles aura lieu à partir d’aujourd’hui jusqu’au samedi 10 août. Un événement ouvert au grand public, afin de comprendre ce qu’il a au-dessus de la tête et pour qu’il niche un peu plus souvent sa tête dans les étoiles.
En Bourgogne, la soirée se déroulera à l’observatoire des Hautes Plates, sur le parking supérieur de la Combe à la Serpent, entre Dijon et Corcelles les Monts. Pour en parler, la rédaction du Miroir a contacté Éric Chariot, le président de la
Société astronomique de Bourgogne (
Sab), organisatrice de l’événement.
Eric Chariot, bonjour. Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste la Nuit des étoiles ?La Nuit des étoiles est un événement national organisé par l’association française d’astronomie, qu’on relaie depuis le début dans la région. On est l’un des sites les plus fréquentés de France, l’an dernier on a réuni 6.000 personnes, cette année on compte faire pareil.
Auparavant on appelait la soirée Nuit des étoiles filantes, désormais c’est une fête de l’astronomie à part entière. On fait venir le public pour lui faire découvrir ce qu’il a au-dessus de lui, notamment avec le planétarium à ciel ouvert : les gens s’allongent dans l’herbe et un commentateur leur montre les constellations à l’oeil nu, les aide à les repérer et leur explique la mythologie qui leur est propre. Les étoiles filantes se sont maintenant le petit bonus qui vient éclairer la soirée des spectateurs, quand une belle traverse le ciel tout le monde d’exclame en coeur, c’est sympa.
Justement, qu’est-ce qu’une étoile filante ?C’est une poussière de comète qui entre dans l’atmosphère terrestre et du coup brûle à son contact. Les comètes, quand elles s’approchent du soleil, perdent de la matière (des poussières, du gaz, de l’eau), et restent dans l’espace, formant un nuage. Du coup, la planète Terre traverse ces nuages sur son ellipse, ce qui fait que chaque année, le 12-13 août, on a des soirées riches en étoiles filantes. Mais il n’y a pas que cette date dans l’année, il y en a d’autres l’hiver par exemple.
Quelle est la différence entre une comète, un astéroïde et une météorite ?On abordera le thème dans la soirée justement, et on tentera de démonter les affirmations qu’on fait les médias cette année avec la chute d’
un bolide à Tcheliabinsk, en Russie.
Une comète, c’est plutôt un objet glacé. En passant devant le Soleil, elle développe une queue en réaction à la chaleur. Son orbite est très allongée et très longue.
Les astéroïdes n’ont pas de queue, n’ont pas de réaction à la chaleur avec notre étoile, ils sont généralement rocheux. Leur orbite est un peu plus circulaire et est plus courte, puisqu’ils proviennent souvent de la ceinture d’astéroïde située entre Mars et Jupiter et s’approchent moins du Soleil.
Une météorite c’est le caillou qu’on retrouve sur Terre. Si on a un astéroïde qui rentre dans notre atmosphère, il va s’échauffer et sûrement exploser en plusieurs morceaux. Les débris que l’on retrouve sont des météorites.
Vous parliez de la chute de l’astéroïde en Russie en début d’année qui a énormément buzzé. Mais comment se fait-il qu’on n’ait pas pu prévoir sa chute ? Les corps célestes qui gravitent autour de nous dans l’espace sont pourtant surveillés…Il était trop petit pour qu’il apparaisse dans nos programmes de détection. Le même jour de cette chute, il y avait un astéroïde qui a frôlé la Terre et qui mesurait une cinquantaine de mètres, et on l’avait détecté un an avant. Plus petit, c’est trop compliqué pour le repérer et il arrive que même des fois, des objets de 100 mètres ne soient pas cartographiés. Et pourtant, des astéroïdes de cette taille sont capables de faire d’énormes dégâts.
Dans les petites conférences prévues au programme de la Nuit des étoiles, il est question du rayonnement fossile. Qu’est ce que c’est ?Dans la théorie du Big Bang, l’univers est en expansion. Ça suppose qu’il était plus petit auparavant, et que toute sa matière était réduite dans un volume assez petit. Toute la matière, uniquement de l’hydrogène, devait être condensée, et la lumière ne pouvait pas exister. Il faut de l’espace pour qu’elle puisse apparaître et qu’elle ne soit pas directement absorbée par la matière. Avec le Big Bang, il y a eu plus d’espace, jusqu’au moment où, 390.000 ans après la création de l’univers, la première lumière de a été émise.
Aujourd’hui, on capte ce rayonnement fossile, qui est micro-onde, qui n’est pas de l’ordre du visible. On le capte par antenne, en particulier le satellite Planck qui a cartographié tout l’univers avec des longueurs d’onde inaccessibles pour l’oeil humain.
Cette cartographie de l’univers grâce au rayonnement fossile est très utile puisqu’elle permet de déduire des choses sur l’univers à ses débuts jusqu’à maintenant. Exactement comme un fossile, il y a des empreintes dessus qui permettent de poser des hypothèses sur le Big Bang.
Pour se rendre sur les lieux, la Sab a dressé un itinéraire
iciPremière soirée aujourd’hui, de 22h à 2h
Deuxième soirée, samedi 10 août, de 16h à 18h
Valentin Euvrard