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 Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers)

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MessageSujet: Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers)   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyMer 11 Sep - 10:48

Salvador Allende vit, Salvador Allende vivra ! (Raquel Garrido)

9 septembre 1973.

Il y a 40 ans, dans la colline O'Higgings de Valparaiso – la perle du Pacifique – mon père, qui venait d'avoir 23 ans, était inquiet car son organisation – le MIR – avait depuis un certain temps annoncé le risque de coup d'état. Ma mère, qui venait d'avoir 20 ans, avait découvert depuis peu qu'elle était enceinte de moi.

Deux jours après, leur vie a basculé.

Mes deux parents ont été emprisonnés, ainsi que la plupart de mes oncles et tantes.

Le rêve éveillé qu'ils vivaient avec le Gouvernement de l'Unité Populaire de Salvador Allende a été brutalement interrompu.

Leur vie d'errance et d'exil les porta dans un premier temps au Canada, puis en France – où je suis restée – puis au Brésil, puis de retour au Chili.

Dans deux jours, le monde entier se souviendra du 11 septiembre 1973.

J'aurai l'occasion également de participer à ces célébrations. Je publierai ce vendredi un petit papier dans l'Humanité. Et demain j'enregistre à Public Sénat un débat qui sera diffusé conjointement avec l'excellent documentaire de Thomas Huchon " Allende, c'est une idée que l'on assassine ". Le docu-débat será diffusé 4 fois à compter du 14 septembre. La première diffusion aura lieu ce soir à 22h30.

Nous reparlerons de tout ceci.

Mais, pour commencer, je vous fais part de ce film réalisé en 2009 lorsque je suis allée pour la première fois sur la nouvelle tombe de Salvador Allende. Je lui ai rendu hommage au nom du Parti de Gauche, du Front de Gauche, et des français. Le film est en espagnol mais je suis certaine que chacun comprendra le fond de ma pensée.


[Ajout le 11 septembre 2013]
Je reviens sur le débat à Public Sénat.
Il fut question de la modernité du discours et du programme de Salvador Allende, de l'influence de son combat sur la gauche mondiale et latino-américaine, du caractère radical de ses réformes, de l'impunité de ses assassins avec la complicité de la Concertación et en particulier du PS. L'un des participants au débat, professeur à Sciences-Po, nuançait les réussites programmatiques du Gouvernement de l'Unité Populaire, soulignant des échecs sur le plan économique. Cette thèse des " erreurs économiques " de Allende est très largement portée par la social-démocratie et la droite, et bien sûr par les fascistes. Ce que ces personnes oublient en général de dire, c'est que le Gouvernement Allende a été sous attaque de la CIA dès le debut. Comme le prouvent les archives déclassifiées de la CIA et en particulier cet ordre publié ce jour par le New Yorker, la consigne de fomenter une intervention militaire dans un climat d'instabilité économique et politique a été donnée dès le 7 octobre 1970, autrement dit 34 jours après la prise de fonction de Salvador Allende le 4 septembre 1970.

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MessageSujet: Chili : 11 septembre 1973, un coup d'État millimétré (Humanité)   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyMer 11 Sep - 11:04

Chili : 11 septembre 1973, un coup d'État millimétré

En une journée, les forces armées chiliennes balaient l'Unité populaire et s'emparent du pouvoir. Le " golpe " (coup d'État) est lancé dans le port de Valparaiso par le soulèvement de la marine ; il aboutit, à Santiago, au bombardement du palais présidentiel de La Modena et à la mort d'Allende. Extrait du hors-série de l'Humanité : Chili, l'espoir assassiné.

Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) Chili1109
Dimanche 8 septembre 2013, des dizaines de milliers de Chiliens ont défilé à Santiago pour la défense des droits de l’homme.

Il est 6 heures à Valparaiso, ce 11 septembre 1973. Les forces navales chiliennes parties la veille rejoindre au large les navires des États-Unis dans le cadre des manoeuvres annuelles reviennent dans la nuit. Le soulèvement a démarré avec l’aide logistique des bâtiments américains assurant la couverture radar et la surveillance des communications.

6 h 40. Santiago. Le président Allende est informé des événements. Il quitte sa résidence et file à vive allure vers La Moneda entouré de sa garde rapprochée.

7 h 40. La hiérarchie militaire ne répond pas aux appels de la présidence de la République. Salvador Allende nprononce sa première allocution radiophonique.

8 h 30. Pinochet, nommé un mois auparavant chef nde l’armée de terre, a trahi. Dans la nuit, une dernière réunion de « coordination » a eu lieu à l’ambassade des États-Unis, à Santiago, en liaison radio avec le bureau du secrétaire d’État Henry Kissinger. C’est lui, après un échange avec Richard Nixon, qui donne le feu vert.

Vidéo:  la CIA, Kissinger, Nixon et la chute d'Allende

9 heures. Des avions de chasse passent au-dessus de La nMoneda. Distribution d’armes légères aux collaborateurs de Salvador Allende. Il prononce plusieurs brèves allocutions sur les ondes de deux radios non occupées par les militaires. La troupe massée à proximité de La Moneda tire sur la présidence.

11 heures. Communiqué militaire demandant la reddition de Salvador Allende et de ses collaborateurs. Autour de La Moneda, la fusillade continue.

11 h 58. Bombardements aériens de La Moneda qui prend feu. Aussitôt après, la fusillade reprend.

Vidéo : le dernier discours d'Allende

13 h 50. Allende demande à ses gardes du corps et à ses collaborateurs de quitter La Moneda. Quelques instants avant sa mort, il adresse un dernier message transmis par Radio Magallanes : « Ils vont sûrement faire taire Radio Magallanes et vous ne pourrez plus entendre le son de ma voix. Peu importe, vous continuerez à m’écouter, je serai toujours près de vous, vous aurez au moins le souvenir d’un homme digne qui fut loyal avec la patrie. Le peuple doit se défendre et non pas se sacrifier, il ne doit pas se laisser exterminer et humilier. Allez de l’avant, sachant que bientôt s’ouvriront de grandes avenues où passera l’homme libre pour construire une société meilleure. Vive le Chili ! Vive le peuple ! Vive les travailleurs ! Ce sont mes dernières paroles, j’ai la certitude que le sacrifice ne sera pas vain et qu’au moins ce sera une punition morale pour la lâcheté et la trahison. »

vidéo: documentaire sur les derniers jours d'Allende

13 h 58. Allende refuse la proposition de partir en exil à bord d’un avion militaire. La présidence est en feu. Il refuse d’être pris vivant et se suicide dans son bureau d’une rafale de mitraillette. Plus tard, dans l’après-midi, les militaires investissent le palais présidentiel. Le général Palacios fait transporter le corps d’Allende à l’hôpital militaire. Le lendemain, le cercueil du président est transporté à Vina del Mar. L’enterrement au cimetière de Santa Inès quadrillé par la troupe est expéditif. Au moment de descendre le cercueil, Hortensia Bussi, la veuve d’Allende, s’empare de quelques fleurs des tombes voisines et, les jetant en offrande, prononce d’une voix forte : « Que l’on sache qu’ici repose le président constitutionnel du Chili. »

José Fort
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MessageSujet: Amaya Fernandez Allende : " Salvador Allende est toujours présent dans le peuple "   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyMer 11 Sep - 11:13

Amaya Fernandez Allende : " Salvador Allende est toujours présent dans le peuple "

Amaya Fernandez Allende est la petite-fille du président assassiné lors du coup d’État militaire de Pinochet, soutenu par les États-Unis, le 11 septembre 1973. Cet entretien figure dans le hors-série exceptionnel de l’Humanité, disponible dès aujourd’hui.

Amaya Fernandez Allende avait deux ans lors du coup d’État de 1973 et elle a dû s’exiler à Cuba avec sa mère. Membre de la direction du Parti socialiste du Chili, elle est candidate aux législatives de l’automne prochain.

Le coup d’État militaire a brisé l’élan de l’Unité populaire que dirigeait Salvador Allende, votre grand-père. Quel rapport entretenez-vous avec ces événements  ?

Amaya Fernandez Allende. En premier lieu, c’est la démocratie que l’on a brisée avec des violations des droits de l’homme systématiques. Mon grand-père est arrivé au pouvoir grâce au débat d’idées et à la démocratie, par la voie des urnes. Il y est parvenu grâce à l’appui des gens. Quarante ans plus tard, je crois qu’il faut soigner la démocratie, la travailler sans pour autant taire les divergences. Car il faut savoir exprimer les problématiques de la société. Nous sommes à un moment clé de ce point de vue.

Que signifie être la petite-fille d’Allende, engagée politiquement au sein du Parti socialiste, le même que votre grand-père, et qui plus est candidate aux élections législatives de novembre 2013  ?

Amaya Fernandez Allende. La figure de Salvador Allende est puissante. Cela n’a jamais été un fardeau pour moi, mais plutôt un orgueil. Je viens d’une famille dont l’histoire est très forte, où chacun respecte le chemin qu’a pris l’autre. Salvador Allende et ma mère, Beatriz, sont des exemples pour moi-même si je suis ma propre trajectoire. Je suis fière de mes origines. Je suis toujours touchée par la réaction des gens, toujours prompts à me raconter une anecdote sur mon grand-père. En dépit des quarante années passées, Allende est toujours présent parmi le peuple.

Comment expliquez-vous que le Chili se trouve toujours dans une phase de transition, pétrie par une Constitution héritée de la dictature  ?

Amaya Fernandez Allende. Pour nos parents, la perte de la démocratie a été très violente. Ils ont dû récupérer la démocratie et la soigner. Aujourd’hui, celle-ci est plus solide. Et l’heure est venue de faire de grands changements. Comme les jeunes dirigeants étudiants, je crois que le Chili doit avoir sa propre Constitution, démocratique et citoyenne. Une Constitution que nous sentions comme nôtre. Le peuple est prêt.

Une nouvelle maturité politique 
est-elle en train d’émerger  ?

Amaya Fernandez Allende. Les enfants ou les petits-enfants de ceux qui ont vécu les événements ressortent dans la rue. Ce que nos parents avaient cessé de faire. Arrive une nouvelle génération qui veut reprendre la main mais en démocratie. Il reste beaucoup à faire, notamment contre les inégalités. Il faut des transformations en dépit d’un système politique binominal. C’est le signe d’une maturité démocratique.

Un large spectre de la gauche 
et du centre fait corps autour de la candidature de l’ex-présidente socialiste Michelle Bachelet pour la présidentielle du 17 novembre. Comment l’analysez-vous  ?

Amaya Fernandez Allende. Cela met en exergue le travail accompli lors des dernières élections, lorsque la Concertation a gagné et que le Parti communiste l’a appuyée au second tour. Une série de questions ont été travaillées au sein de l’Assemblée nationale, comme la réforme fiscale. Nous avons des points de convergence. La diversité est une richesse et nous devons y être attentifs, car la droite mène encore ses campagnes anticommunistes. Il faut s’attaquer aux inégalités. D’où la question des grandes transformations de l’éducation, de la santé, et du système fiscal. Quatre ans de mandat, c’est court. Mais le pas doit être fait. J’espère que la Concertation s’ouvrira à d’autres formations, comme la Révolution démocratique. Car nous avons plus de points en commun que de désaccords.

Est-ce là un legs de votre
grand-père  ?

Amaya Fernandez Allende. Le legs le plus important est la loyauté. On peut critiquer Chicho (surnom de Salvador Allende – NDLR) pour certaines de ses décisions mais il a toujours été loyal envers son peuple, sa façon de faire de la politique et de se donner à son peuple. C’est une valeur qui fait défaut aujourd’hui en politique.

Entretien réalisé par Cathy Ceïbe
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MessageSujet: 11 septembre chilien : il y a 40 ans (Gérard Filoche)   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyMer 11 Sep - 11:21

11 septembre chilien : il y a 40 ans

Le socialiste chilien Salvador Allende était au pouvoir depuis le 4 septembre 1970, élu avec 36,4% des voix devant une droite divisée. Le 4 avril 1971, l’Unité Populaire avait obtenu 50 % des voix aux municipales. Les mines de cuivre, 80 % des ressources et devises du Chili, étaient nationalisées le 11 juillet 71. Fidel Castro venait visiter Santiago du Chili. En 1972, les exigences des masses s’accrurent : 500 000 personnes à Santiago le 25 juillet 72 contre le fascisme et pour accélérer l’application du programme de l’UP. L’état d’urgence était proclamé dans 24 provinces sur 25 le 11 octobre, les généraux rentraient au gouvernement le 2 novembre. Le 4 mars 73, l’UP progressait et obtenait 44 % des voix aux législatives : les militaires étaient écartés. Il y eut 600 000 manifestants à Santiago (dans un pays de 9 millions d’habitants) pour soutenir le gouvernement et hâter ses réformes le 21 juin 73. Le 29 juin 73, le régiment blindé n°2 de Santiago se souleva. Les combats durèrent trois heures, Allende demanda aux travailleurs de défendre le gouvernement « avec ce qu’ils ont ». La centrale unique des travailleurs appella à l’occupation des entreprises. Les camionneurs, soutenus par la droite, se mirent en grève et bloquèrent le pays le 23 août pour la deuxième fois. L’Unité populaire discuta avec la Démocratie chrétienne, fit rentrer à nouveau des militaires au gouvernement le 9 août… ils démissionnèrent le 18, revinrent le 23 août. 800 000 personnes défilaient pour la 3° anniversaire de l’UP le 4 septembre : le peuple entier était dans la rue… mais le 11 septembre, les généraux faisaient le coup d’état le plus violent, le plus cruel de l’histoire du Chili.

« Conformément à la Constitution, l’armée ne fait pas de politique » avait déclaré Luis Corvalan, le secrétaire du PCC chilien en décembre 72 ! Las, les militaires avaient hypocritement participé au gouvernement, vérifié que les dirigeants ne prenaient pas de mesures pour que les travailleurs puissent résister et ils avaient cyniquement assassiné la démocratie. Ils commencèrent par purger l’armée elle-même et la terroriser, puis ils s’en prirent à tout le peuple du haut en bas de l’échelle. Non seulement ils prirent d’assaut La Moneda, le palais présidentiel, tuèrent le président Allende et ses proches, mais systématiquement ils détruisirent le mouvement social organisé, usine par usine, branche par branche, quartier par quartier, ville par ville, région par région. Ils désignèrent les cadres, puis les militants, puis les sympathisants, et les torturèrent, fusillèrent, afin d’éradiquer les syndicalistes, les membres du PS, du PC, les groupes d’extrême-gauche. Ils les parquèrent dans les stades, dans les prisons, dans des camps puis dans les fosses communes. Ils coupérent les doigts, en public, du célèbre guitariste populaire Victor Jara.

La résistance ne pouvait être guerilleriste, comme le tenta le MIR: face à une armée entière mobilisée et un peuple écrasé, faute de direction et d’armes, les quelques clandestins courageux n’avaient aucune chance. En quelques mois, les meilleurs dirigeants étaient découverts, exécutés.

Trente ans après, le sinistre Pinochet n’avait pas encore payé pour ses crimes, mais l’humanité doit compter son nom parmi la lie du monde, un verrat parmi les noms de tous ces bourreaux lâches, vils et veules, qui se sont crus investis d’une mission supérieure, pour l’argent, et qui sont des corrompus assassins de leurs peuples.

En ces 11 et 12 septembre 1973, quand tomba la nouvelle du coup d’état, en France, la Ligue (LC) était dissoute. On venait de passer deux mois à essayer de réorganiser les rangs. Les stages d’été avaient été dramatiquement annulés. Des cellules s’étaient envolées, des militants cherchaient encore des rendez-vous secondaires, j’en trouvais encore à la fin de l’été sur un quai de métro, ils venaient sagement chaque semaine à la même heure au rendez vous qui avait été fixé… et que tout le monde avait oublié et ils étaient surpris de voir un membre du BP déambuler librement, et, pire encore, de savoir qu’il venait du local, où le BP et ses commissions se réunissaient à nouveau ! « - Mais alors, on n’est pas dissous ? ».

La Ligue manifesta néanmoins avec une partie de l’extrême-gauche, en partant de la Place des Invalides : on se disputa sur la banderole, je voulais un slogan contre le coup d’état de Pinochet, le BP imposa « Le réformisme désarme les travailleurs ». Je voulais qu’on appelle à la solidarité, qu’on crée un comité de défense des victimes, des prisonniers politiques et de leurs familles, de dénonciation des putschistes, il n’en fut pas question, il fallait d’abord clarifier la responsabilité des réformistes… Oui, mais les réformistes eux-mêmes étaient des victimes, les gens ne comprenaient pas, nous devions défendre toutes les victimes du Golpe, pas seulement nos partisans. Pour la majorité du BP, il fallait soutenir « la lutte révolutionnaire du peuple chilien », la lutte « armée » aux portes de Santiago. Mais il n’y avait pas de lutte armée, pas de résistance possible. Il fallait sauver les vies, les têtes, nom par nom. Pour eux, on devait soutenir la résistance de tout le peuple chilien du plus modeste au plus gauchiste : « Pueblo unido jama sera vencido », « Pueblo armado jama sera vencido ». Je prenais contact avec ceux qui, à partir du CEDETIM, l’organisation remarquable de Gus Massiah, qui, avec Alain Joxe, Bernard Dréano, et quelques autres, lancèrent les « comités Chili » pour essayer de développer un large mouvement de soutien unitaire, à la façon dont fonctionnait le comité Vietnam national avant 68. Ces comités appelèrent, et nous avec eux, sur mon insistance, à manifester contre la venue du « club de Paris » qui se proposait de soutenir financièrement la Junte, puis en février 94, contre la venue de l’ambassadeur chilien. Chaque fois, il y eut des dizaines de milliers de manifestant. Les comités s’étendirent en nombre et en force, ils regroupaient effectivement des gens indignés par le putsch, mais qui n’avaient pas tous « fait clivage avec le réformisme », loin de là. Tous pleuraient quand on voyait les images du film sur l’enterrement de Pablo Neruda, « septembre noir chilien » : il suffisait de voir les visages de ces gens qui osaient encore défiler derrière le corps du poète, dans ce Chili baillonné, martyrisé, le poing levé, en chantant l’internationale, une dernière fois, malgré le risque pris pour leur vie. Notre camarade jean-Pierre beauvais avait pris le risque d’aller plusierus fois au Chili, prendre les contacts nécessaires, dans des conditions périlleuses. Quand il revenait, nous le faisions parler devant les membres assemblées et émus des Comités Chili (parfois 200 ou 300 personnes dans un local de la rue gay-Lussac) : avec talent Jean-Pierre décrivait le drame de la répression, des tueries là-bas, nous avions la rage au coeur, et avions envie de militer davantage contre les crimes de la dictature Pinochet.

La « ligne » de la Ligue, dont j’avais la charge, dans les comités Chili, était sans cesse surveillée, rediscutée par Alain Krivine, Daniel Bensaid, Charles Michaloux, Jeannette Habel, tout le BP. Si on faisait une collecte où allait aller l’argent ? A la résistance, à ceux qui étaient armés, au MIR, ou à Luis Vitale, historien trotskiste, ou à la petite Ligue communiste internationaliste qui s’était construite là-bas, dans les derniers temps, en solidarité avec la Quatrième internationale ? Si ce n’était pas pour des armes que nous collections, pas question, il fallait faire voter les comités sur ce point : cela revenait à les scissionner, je résistais le plus que je pouvais. Même dans les défilés, il y avait des problèmes : par exemple le grand cortège de février 74, où vingt mille personnes des Comités Chili, se trouvaient derrière notre service d’ordre toujours casqué et solidement équipé. On avait réussi, et l’article du Monde le releva, à faire venir des secteurs des Jeunesses communistes, je tenais à démontrer que nous pouvions réussir des actions unitaires avec la gauche. Mais ce jour-là, à hauteur de Montparnasse, la police argua que notre service d’ordre était trop armé, pour nous laisser passer; on perdit le contact avec nos copains qui écoutaient la radio des flics, la police avait carrément fermé les lignes et postes de téléphone dans toute la zone du défilé, on ne pouvait plus être renseignés. Je voulus qu’on aille lentement. On avança, le long d’un chantier, les gens s’armaient. Je voulus qu’on aille plus vite, on se disputait, car on était dans la nasse, on se méfiait les uns des autres, on craignait en permanence une ré-édition du 21 juin, la police nous fit tourner vers Vavin puis remonter sur Raspail et Denfert. Il fallut qu’avant de tourner, malgré nos ordres, le service d’ordre charge et jette ses cocktails Molotov. Une voiture bloquée dans l’embouteillage, faillit flamber avec un enfant dedans. Je bouillais de rage, à l’idée du gâchis politique que ce genre d’exercice produisait contre les objectifs de notre manifestation pour défendre la gauche chilienne.

On essaya un développement des comités Chili en Europe : j’allais à Heidelberg avec François Sabado et Jean Malifaud, (un professeur de maths, grand admirateur d’Evariste Gallois, mathématicien génial mort en duel à vingt ans aprs une grande découverte). On devait négocier des accords unitaires avec des groupes allemands et à Turin voir les « grands chefs » de l’extrême-gauche italienne « Lotta Continua », « Démocrazia Prolétaria », « Il manifesto » et nos amis de la Quatrième internationale, Bandiera Rossa. Les groupes italiens étaient en pleine expansion, ils disposaient de plusieurs quotidiens, ils croyaient dépasser le vieux PCI, tourner la page, là-aussi des vieux partis de gauche. Ils allaient être complétement rongés par les délires en matière de lutte armée des sinistres « brigades rouges ». C’était très difficile, vu les désaccords et les manoeuvres des uns et des autres, de combiner une initiative europénne pour défendre l’ensemble des victimes du putsch de Pinochet.

« Il faut chasser les réformistes des comités Chili », décida le Comité central, j’observais qu’une de mes anciennes camarades de Rouen, Rica Bentolila, était fermement sur cette orientation et contribuait à me minoriser. Tout cela me découragea, je craquais, je démissionnais du BP, en une autre occasion, après je ne sais quels propos injurieux tenu contre moi par Charles Michaloux, brillant, mais arrogant et sec, un des plus sectaires dans la dureté avec laquelle il fallait appliquer rigidement une « ligne ».

Il y eut une réunion de crise à Guéménée, de « psychodrame » comme se plaisait à le dire Alain Krivine, quand ça arrivait (ça n’arrivait pas qu’à moi, certaines fois c’était Pierre Frank qui s’en prenait à Charles Michaloux, d’autres fois Daniel Bensaïd à Gérard de Verbizier ou Jean-Pierre Beauvais, les réunions étaient longues, dures et de plus en plus souvent houleuses). Tout le BP fit le point longuement, chacun s’exprima, me demanda de revenir sur ma décision. J’hésitais, je voulais revenir à Rouen. Ma femme, Françoise avait trouvé un autre boulot de libraire à « La joie de lire » chez François Maspéro. J’étais mal à l’aise, je n’étais pas d’accord politiquement : soit je me battais, je tentais d’infléchir l’orientation de la Ligue, soit je m’en allais. Ils votèrent tous à l’unanimité pour que je reste. Moi, qui ne voulait pas de « tendance », pas de débat mais de l’action, pas de perte de temps mais de l’efficacité, moi qui croyais fondamentalement au trotskisme, à la construction du parti révolutionnaire, mais par d’autres voies, au coeur et pas en marge de la gauche, je faisais un rude choix. Je restais, mais il allait donc falloir que je me batte.

extrait de « Mai 68 histoire sans fin » Ed. Gawsewitch 600 p 23 euros

Gérard Filoche

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MessageSujet: « J’ai été le dernier civil à le voir vivant » (Médiapart)   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyMer 11 Sep - 11:48

« J’ai été le dernier civil à le voir vivant »

Quarante ans plus tard, Bartulín, médecin personnel et ami du président chilien, raconte le coup d’État de Pinochet.

Il est passé dans l’Histoire, avec une majuscule, pour une seule photo. Danilo Bartulín est ce grand type brun à la moustache fournie que l’on voit derrière Salvador Allende, coiffé d’un casque et mitraillette en main, le 11 septembre 1973 dans le Palais de la Moneda, à Santiago. Cette image est restée comme l’un des symboles du XXème siècle, un emblème de la lutte pour la liberté. « La mitraillette était un cadeau de Fidel Castro », se souvient celui qui fut le médecin, l’ami et l’assistant du président chilien. « Elle portait une inscription qui disait : à Salvador Allende, compagnon d’armes. »

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Salvador Allende, au premier plan, et Danilo Bartulín, derrière lui, dans le Palais de la Moneda.© dr

Ils ont vu arriver le coup d’État mais n’ont pas pu l’empêcher, et ils ne s’attendaient pas à ce que le général putschiste soit Augusto Pinochet. « Le général Carlos Prats, un inconditionnel d’Allende, nous l’avait recommandé pour le remplacer à la tête de l’armée de terre. De fait, Pinochet n’a rejoint la sédition qu’à la dernière minute, quand il a compris qu’il allait gagner », souligne Bartulín.

Malgré le temps passé, celui qui avait alors 33 ans garde une chevelure à peine parsemée de cheveux blancs et sa moustache, un peu plus courte que sur la photo historique. Il ressent toujours la même émotion en regardant un documentaire filmé par une télévision allemande pendant le coup d’État et intégrant des interviews enregistrées plus tard de Bartulín lui-même et de la veuve d’Allende, Hortensia Bussi. « Une équipe de télévision de l’Allemagne communiste, la RDA, s’est fait passer pour une chaîne ouest-allemande et les journalistes ont réussi à obtenir les témoignages des personnes impliquées dans le coup, y compris Pinochet », raconte le médecin, le sourire jusqu’aux oreilles.

Depuis quatre ans, Danilo Bartulín vit entre La Havane et Madrid, où il se consacre à des affaires d’import-export. Dans sa maison de Rivas Vaciamadrid, près de la capitale espagnole, il égrène les étapes de son parcours de survie qui l’a conduit du Chili au Mexique, puis à Cuba et finalement en Espagne.

Danilo Bartulín a miraculeusement sauvé sa vie, même s’il a passé deux longues années dans les geôles et les camps de concentration de la dictature pinochétiste. « Allende a donné une leçon morale avec sa résistance au coup d’État. Pendant l’assaut, il a sollicité une dernière faveur en me demandant de lui tirer une balle s’il était blessé. » Son ami et médecin lui a alors répondu : « Vous êtes le dernier qui doit mourir ici, nous mourrons tous avant vous. » Paradoxes de l’histoire, Allende est mort à la Moneda les bottes aux pieds et, finalement, voici deux ans, les tribunaux ont confirmé qu’il s’était suicidé.

Bartulín reconnaît qu’il continue à penser à ces dernières heures passées à la Moneda et ses souvenirs se bousculent lorsque approche, chaque année, la date anniversaire. « Allende est devenu une icône universelle pour son honnêteté et parce qu’il a été le protagoniste de la première arrivée au pouvoir de la gauche par la voie démocratique, à travers les urnes. Che Guevara disait au président chilien qu’ils aspiraient tous les deux à la même chose, mais par des méthodes différentes. »

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Danilo Bartulín devant une photo de Salvador Allende.© Fernando García

Selon Bartulín, le charisme d’Allende venait de ses prodigieux talents oratoires et sans lire de notes, de sa condition de médecin proche du peuple, et de son habileté politique pour la persuasion et la négociation. « Quand Allende lançait un appel, un million de personnes descendaient dans la rue. Sa capacité de mobilisation était supérieure à celle de toute l’Unité populaire, qui a gouverné le Chili de 1970 à 1973. Je dirais même plus, la majorité des dirigeants de l’Unité populaire (une coalition de socialistes, de communistes et d’autres plus petits partis de gauche) n’avaient ni le charisme ni le leadership d’Allende. » L’homme de confiance d’Allende voit le présent et le futur avec optimisme. Il est convaincu, quarante ans plus tard, que la voie chilienne vers le socialisme a servi à démontrer que « la révolution peut triompher par des moyens pacifiques et démocratiques »

Au fil de cette réflexion, Bartulín considère que Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili et de nouveau candidate de la gauche à la prochaine élection de novembre, représente une conséquence logique de coup d’État militaire. « Je suis ami de Bachelet, dont le père a été victime de la répression de Pinochet. Elle gagnera sans doute les prochaines élections et, chose curieuse, elle aussi est médecin. Comme Allende. »

Danilo Bartulín a été arrêté après le putsch et a partagé sa captivité, au stade de Santiago, avec Victor Jara, le chanteur chilien le plus populaire à l’époque, et autre icône universelle. « Victor était très pessimiste, il savait que son militantisme et son engagement avec le peuple lui coûteraient la vie. J’ai été le dernier civil à le voir vivant. Moi, j’ai eu la vie sauve parce qu’un lieutenant, que je connaissais, m’a écarté des groupes qui allaient être fusillés. Je crois que c’est en raison du prestige qu’avaient les docteurs à l’époque. » Pour autant, Bartulín a été torturé, humilié et soumis à un procès, accusé d’être « dangereux pour la sécurité nationale »

Finalement, il a été relaxé et a réussi à obtenir un passeport pour partir en exil en 1975, d’abord au Venezuela et plus tard au Mexique. Après une décennie au Mexique, point de chute principal des exilés chiliens, à travailler dans une entreprise d’échanges commerciaux avec Cuba, le médecin est parti à La Havane, où il a résidé vingt ans. Depuis 2009, il vit entre Madrid et la capitale cubaine.

Pendant que nous parlons, l’écran de sa télé continue à diffuser le documentaire sur le coup d’État et Bartulín fait une pause lorsque résonne la voix, assurée et cassée à la fois, de Salvador Allende s’exprimant sur Radio Magallanes, dans ce discours pour l’histoire de la liberté qui se termine ainsi : « Je ne vais pas renoncer. Impliqué dans cette étape historique, je payerai de ma vie ma loyauté au peuple. […] Allez de l’avant, mais sachez que, beaucoup plus tôt que tard, s’ouvriront de grandes avenues sur lesquelles passeront des hommes libres de construire une société meilleure. »

Quel est l’héritage d’Allende au Chili ? Celui qui a été l’un de ses hommes de confiance n’a aucun doute : « Il a laissé beaucoup, tout son exemple. Durant les mobilisations étudiantes de ces derniers mois contre les injustices dans l’éducation, la figure d’Allende était très présente. Pour la jeunesse combative chilienne, Allende est un modèle. » Bartulín songe à écrire ses mémoires. Une vie si intense et significative mérite bien d’être racontée.

Miguel Angel Villena, rédaction d’infoLibre
Version française : Laurence Rizet, Mediapart
Article original : « Allende es un icono universal »
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MessageSujet: Les conséquences de la dictature chilienne sont d'une cruelle actualité (Médiapart)   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyMer 11 Sep - 12:21

Les conséquences de la dictature chilienne sont d'une cruelle actualité

Les militaires n'ont pas seulement renversé le gouvernement d'Allende, ils ont changé radicalement le Chili, rappelle Ricardo Parvex, vice-président de l’Association d’ex-prisonniers politiques chiliens. Ce sont encore les lois de la dictature qui régissent le cadre institutionnel, économique et social du pays, plus de vingt ans après le retour à la démocratie.

Commenter et analyser des événements vieux de quarante ans tel que le coup d’Etat de septembre 1973 contre le président chilien Salvador Allende font d’habitude plus partie du métier de l’historien que du journaliste. Certes, dans le déroulement de la vie d’une nation, il y a toujours un moment où les événements politiques traversent le seuil chronologique qui les fait devenir des faits historiques. On pourrait penser que quatre décennies après le putsch contre le gouvernement de l’Unité populaire, cet acte brutal ainsi que ses conséquences feraient plutôt l’objet de livres d’histoire que de l’actualité des médias. Or c’est loin d’être le cas.

S’agit-il seulement d'une volonté tenace de faire vivre la mémoire ? Ou d’une volonté farouche de ne pas oublier ? C’est peut-être en partie le cas. Deux raisons pourtant semblent contribuer à ce que cela se passe autrement. D’une part, la plupart des protagonistes de cette expérience politique démocratique et novatrice étaient des jeunes débutant leur vie d’adultes. Il s’agissait d’un processus de changements profonds ayant pour acteur la plus clairvoyante et la plus dynamique jeunesse du Chili de l’époque. Bien qu’aujourd’hui un bon nombre d’entre eux aient déjà atteint ou dépassé la soixantaine, l’interruption brutale de leur rêve créateur des années Allende reste une plaie béante.

D’autre part, sans doute la principale raison de cet « entêtement » réside dans la violence et dans la profondeur des bouleversements entraînés par la dictature militaire. En effet, le Chili des années 1960 et 1970 était considéré par la plupart des observateurs internationaux comme l’un des –sinon le seul– pays les plus démocratiques de l’Amérique latine. La stabilité politique rythmée par des élections démocratiques et régulières, la présence de l’Etat dans le développement économique, la surveillance protectrice des autorités en matière sociale, la préoccupation des différents gouvernements concernant l’éducation, etc. faisaient de ce pays une exception au milieu de la misère et l’oppression imposées par les dictatures des pays environnants.  

Ce que les militaires chiliens ont réussi à faire, ce n’est pas seulement de renverser un gouvernement qui ne leur plaisait pas, mais d'opérer une véritable révolution qui changea radicalement les relations sociales et de classes dans le pays. Plus de Constitution, plus de code du travail, plus de syndicats ni de partis politiques, plus de liberté de presse et surtout plus de pouvoir législatif ni de Parlement. Une fois le pays mis au pas, les militaires ont pu faire revenir en arrière l’horloge de l’Histoire et mettre un terme à tout ce qui avait fait du Chili la nation progressiste et démocratique qu’elle était. 
 
Bien que terminée formellement en 1990, la dictature et ses lois continuent à fixer (et figer) le cadre constitutionnel (Constitution pinochétiste de 1980), économique (économie de marché ultralibérale, non régulée et guère contrôlée par l’Etat) et social du pays. Un si lourd héritage a fait du Chili l’un des pays les plus inégalitaires au monde, malgré son important développement économique. Puisqu’aucune des marques imposées par la tyrannie n’a changé, il est normal que, quarante ans après le putsch de 1973, les persistantes conséquences laissées par la dictature sur la vie quotidienne de tous les Chiliens continuent à être d’une cruelle et pesante actualité.

Ricardo Parvex, vice-président de l’Association d’ex-prisonniers politiques chiliens en France

Leer en español : Chile sigue sufriendo las secuelas de la dictadura
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MessageSujet: Enseigner l'histoire de la dictature (Courrier International)   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyJeu 12 Sep - 3:50

Enseigner l'histoire de la dictature (Courrier International)

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MessageSujet: 40 ans du coup d’État au Chili : Le PCF rend hommage à Salvador Allende   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyJeu 12 Sep - 9:43

40 ans du coup d’État au Chili : Le PCF rend hommage à Salvador Allende

Il y a 40 ans, un coup d’État organisé par les forces les plus réactionnaires du Chili avec l'aide active de Washington faisait tomber le gouvernement de l'Unité populaire présidé par Salvador Allende.

Ce sont les classes dominantes qui ont décidé du coup d’État qui a coûté la vie au président Salvador Allende, à des milliers de militants et de simples citoyens soupçonnés d'être attachés aux idées de progrès, dans le processus de transformation mis en œuvre au travers des luttes du peuple chilien.

Aujourd'hui, dans une grande partie de l'Amérique latine, les gouvernements progressistes en place font vivre le rêve que le peuple chilien portait en 1973 : une démocratie de participation populaire, une réforme agraire d'ampleur, la nationalisation des ressources naturelles au service du développement social, des droits nouveaux pour les travailleurs et pour les peuples indigènes et l'affirmation des souverainetés face à l'hégémonie étasunienne.

Au Chili, les idées défendues par Salvador Allende sont encore dans la rue, portées par une jeunesse combative et lucide, soucieuse de la nécessité du rassemblement populaire pour faire tomber le système hérité de la dictature. Les travailleurs des mines, les habitants des régions oubliées qui réclament de véritables services publics et le respect de l'environnement contre les transnationales, les étudiants qui exigent une éducation publique, gratuite et de qualité, le peuple Mapuche digne qui réclame la reconnaissance de ses droits, tous réclament une nouvelle Constitution qui remplace celle imposée par le dictateur Auguste Pinochet.

Le PCF souhaite saluer la mémoire de tous ceux qui ont rendu possible l'expérience de l'Unité populaire, ceux qui sont tombés et qui ont tant souffert pour l'émancipation et la liberté. Le PCF rend hommage à Salvador Allende, le militant et l'homme politique exemplaire qui nous a laissé un message d'espoir inoubliable : « D'autres hommes dépasseront les temps obscurs et amers durant lesquels la trahison prétend s'imposer. Allez de l'avant tout en sachant que bientôt s'ouvriront de grandes avenues sur lesquelles passeront des hommes libres de construire une société meilleure. »

Les communistes sont solidaires avec le peuple chilien et avec les peuples de l'Amérique latine qui portent toujours cet espoir.

Parti Communiste Français

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MessageSujet: 11 septembre 1973, Chili 40 ans après... (NPA)   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyJeu 12 Sep - 10:14

11 septembre 1973, Chili 40 ans après...

Olivier Besancenot interroge Carmen Castillo réalisatrice de Rue Santa Fe et membre du M.I.R. lors du coup d'Etat, et Alain Krivine alors dirigeant de la Ligue Communiste, 40 ans après le coup d'Etat du 11 septembre 1973 ils reviennent sur cette page de notre histoire à l'heure des commémorations.

Pour activer les sous-titres (si disponibles) : démarrer la vidéo puis mettre en pause, en bas à droite du lecteur, passer la souris sur la flèche et sélectionner CC dans le menu déroulant, redémarrer la vidéo.

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MessageSujet: "L'hommage" de Krivine à Allende   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyVen 20 Sep - 21:48

Un lecteur non inscrit du forum m'a envoyé par mail ce message que je retranscris intégralement.

"L'hommage" de Krivine à Allende

DECLARATION

Le 11 septembre 2013, à l'initiative de l'association des ex-prisonniers politiques chiliens, un acte de commémoration en hommage au président
martyr a été réalisé place Salvador Allende à Paris. Les seuls intervenants furent les organisateurs de la manifestation et des organisations françaises.

Alain Krivine, qui représentait le NPA, n'a pas hésité dans son intervention à traiter le président Allende de « réformiste », niant ainsi sa qualité de révolutionnaire. L'emploi de ce qualificatif a rappelé à certains participants des attitudes qu'ils pensaient révolues, dignes de l'époque où Allende était qualifié de “bourgeois”, de “ social-démocrate ” et de “ réformiste ”. Mais Krivine est allé plus loin affirmant qu'Allende n'était pas un dirigeant marxiste.

Le Comité de soutien aux ex-dirigeants étudiants candidats aux élections législatives chiliennes pour le Parti Communiste tient à déclarer qu'il rejette de la manière la plus ferme et la plus catégorique de tels propos.

Tout au long de sa vie, par son action, Allende a en effet prouvé qu'il était révolutionnaire et marxiste, tant par l'analyse correcte des réalités chilienne et latino-américaine, que par l'application de politiques d'unité et d'action qui ont abouti à la création du gouvernement de l'Unité Populaire. Son gouvernement représentait le point culminant de la lutte du peuple chilien contre l'impérialisme et la bourgeoisie nationale.
Le chemin qu'il a emprunté est aujourd'hui celui choisi par divers processus démocratiques et anti-néolibéraux qui s’épanouissent en Amérique Latine.

La qualité de révolutionnaire n'est pas déterminée seulement par la méthode employée pour changer la société capitaliste, mais aussi par l'analyse de la réalité qui va dicter l'action la plus adéquate pour construire un monde meilleur. Ernesto Guevara l'avait compris, lui qui a dédié son livre « Guerra de guerillas », à Allende, à “ celui qui poursuit le même but par d'autres voies ”. Et cela précisément parce que les réalités cubaine et chilienne étaient différentes.

La figure et les idées d'Allende seront, pour nous communistes chiliens qui nous sommes engagés pour le succès de l'Unité Populaire, un exemple qui nous accompagnera toujours dans la réalisation des transformations indispensables à la création du Chili plus juste que la société chilienne réclame.

Paris, mercredi 18 septembre 2013.

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DECLARACION

EL 11 de septiembre de 2013, a la iniciativa de la asociación de los ex-prisioneros políticos chilenos, un acto de conmemoración en homenaje al presidente mártir se desarrollo en la plaza Salvador Allende en París. Los únicos intervinientes fueron los organizadores de la manifestación y organizaciones francesas.

Alain Krivine, que representaba al NPA, no ha trepidado en su intervención en tratar al presidente Allende de « reformista », negando así su calidad de revolucionario. El empleo de este calificativo ha recordado a ciertos participantes actitudes que pensaban abandonadas, dignas de la época donde Allende era calificado de « burgués », de « socialdemócrata » y de « reformista ». Pero Krivine fue aún más lejos afirmando que Allende no era un dirigente marxista.

El Comité de apoyo a los ex-dirigentes estudiantiles candidatos a las elecciones legislativas chilenas por el Partido Comunista declara que rechaza de manera firme y categórica tales expresiones.

A lo largo de toda su vida, por su acción, Allende ha, en efecto, probado que era revolucionario y marxista, tanto por el análisis correcto de las realidades chilena y latinoamericana, como por las políticas de unidad y de acción que se concretaron en el surguimiento del gobierno de la Unidad Popular. Su gobierno representó el punto culminante de la lucha del pueblo chileno contra el imperialismo y la burguesía nacional. La ruta que trazó es hoy día la elegida por diversos procesos democráticos y anti-neoliberales que se desarrollan en América Latina.

La calidad de revolucionario no está determinada solamente por el método empleado para cambiar la sociedad capitalista, sino además por el análisis de la realidad que va a dictar la acción más adecuada para construir un mundo mejor. Ernesto Guevara lo había entendido y que le había dedicado su libro « Guerra de guerrillas », a Allende « a quien persigue el mismo objetivo por otras vías ». Y esto precisamente porque las realidades cubana y chilena eran diferentes.

La figura y las ideas de Salvador Allende serán, para nosotros comunistas chilenos que estuvimos comprometidos por la victoria del gobierno popular, un ejemplo que nos acompañará siempre en la realización de las transformaciones indispensables para la creación de un Chile más justo que la sociedad actual reclama.

París, miércoles 18 de septiembre de 2013.
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MessageSujet: 40 ans de luttes contre la dictature et la constitution de Pinochet (Martine Billard)   Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) EmptyLun 23 Sep - 17:48

40 ans de luttes contre la dictature et la constitution de Pinochet

Mercredi, nous étions comme chaque année, sur la place Salvador Allende, face à l'ambassade des Etats-Unis pour dire que nous n'oublions pas tous ceux qui ont résisté au coup d'état. Cette année, nous étions 400 à nous être rassemblés à Paris pendant que dans plein d'autres localités de France des activités similaires se tenaient. Ma génération politique a été marquée par l'Unité Populaire, par les débats intenses en son sein sur la meilleure façon d'enraciner la révolution qui se déroulait là-bas si loin et si proche car l'expérience en cours résonnait avec le lancement de l'Union de la Gauche ici. fallait-il approfondir le processus ? Comment empêcher les retours en arrière ? Comment faire face à la volonté de chaos et de renversement de l'oligarchie qui était en train de perdre ses privilèges ? Débat ancien et pourtant si présent de nouveau. Ma vie aura été profondément marquée par la solidarité avec le Chili, une solidarité avec beaucoup de fraternité, d'intensité mais aussi de la douleur à la pensée des camarades assassinés ou disparus. Ils resteront à tout jamais dans ma mémoire et entre tous, particulièrement un que j'ai bien connu, Sergio Ruiz Lazo, arrêté le 21 décembre 1984 et porté disparu depuis, un des derniers disparus de la dictature.

Chili. 40 ans après le coup d'Etat de Pinochet (Divers) .2013.09.11-Chili-allege_m

Dans le rassemblement mercredi, j'ai pris la parole au nom du Parti de Gauche. Mon ami Alexis Corbière a eu la gentillesse d'enregistrer mon intervention.

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