Blanzy - Michelin : la CGT gagne en cassation (Le Journal de Saône et Loire)

L'entreprise Michelin de Blanzy a été condamnée en cassation pour dommages et intêrets envers 72 salariés portés par la CGT. Une condamnation faisant suite au conflit social de 2009, et au lock-out décidée par l'entreprise.


Ce procédé décidé par la direction et consistant à fermer provisoirement l'usine lors d'une grève est dénoncé par le syndicat CGT, qui voit là une fermeture à toute possibilité de dialogue. Mais la plainte, déposée par les salariés et la CGT, est portée sur des actes découlant du lock-out. " Les salariés ont été appelés un à un par la Direction, qui leur proposait d'être rémunérés à 100 % s'ils ne se pointaient pas au piquet de grève ", relate Serge Allègre, secrétaire général CGT Michelin. La CGT ajoute à cela l'acte d'intimidation des salariés par la présence d'un huissier dès la première matinée de grève. Autant de mesures destinées selon le syndicat a " enlever le droit de grève ". L'affaire, jugée au Prud'hommes en avril 2011, est passée en appel en novembre 2011 puis en cassation en janvier 2013.

" Cette victoire en cassation est importante, et fera jurisprudence " assure Serge Allègre.

" Nous prenons acte de cette décision. Nous n'avons pas pour habitude de commenter les décisions de justice " a exprimé la direction de Michelin.  

Nouvelle plainte pour espionnage

La CGT déposera de nouveau une plainte contre la direction de Michelin Blanzy et contre une personne, Denis M. Cette personne, arrivée début avril 2009 sur le site blanzynois -N.D.L.R. : avant le PSE- en tant que salarié Michelin s'est avérée être un espion industriel. " Ceci m'a été révélé par un journaliste, en septembre 2010, qui a sortie l'affaire dans l'émission " Pièces à conviction ", développe Serge Allègre. " Ce prénommé Denis M. a réussi à se faire accepter de tous, allant même jusqu'à côtoyer des salariés dans des clubs sportifs. Lors du conflit, il était présent au piquet de grève, aux prises de paroles et a largement discuté avec les psychologues dépêchés sur place". La CGT compte très prochainement porter plainte pour " atteinte à la vie privé et violation du droit d'expression syndicale ".

La CGT rappelle poursuivre aussi sa procédure aux Prud'hommes pour défendre 5 salariés licenciés en 2009 suite à la séquestration de cadres de Michelin.  " Nous ne les laissons pas tomber ".