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 Carvounas engage la privatisation de l’école publique (François Cocq)

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MessageSujet: Carvounas engage la privatisation de l’école publique (François Cocq)   Carvounas engage la privatisation de l’école publique (François Cocq) EmptySam 18 Jan - 17:33

Il en fallait un pour s’engouffrer dans la brèche de la privatisation du temps périscolaire ouverte à l’occasion de la réforme des rythmes. Et le grand vainqueur est…Luc Carvounas ! Le sénateur-maire solférinien d’Alfortville vient d’annoncer qu’il allait sous-traiter auprès d’un prestataire ces activités périscolaires. Peillon l’avait prévu, Carvounas l’a fait !
Le diable était bien comme toujours dans les détails. Dès la promulgation du décret Peillon sur la réforme des rythmes scolaires en janvier 2013, la confusion savamment entretenue entre temps scolaire et temps périscolaire était apparue au grand jour. La porosité devenait la règle, les enseignements artistiques étant par exemple dans un premier temps placé hors temps scolaire, avant d’y être réintégré sous la pression des syndicats et des parents d’élèves, mais avant peut-être demain d’en être à nouveau retirés. Or c’est sur ce temps périscolaire que le ministre Peillon a enfoncé le coin qui mine aujourd’hui tout l’édifice de l’école républicaine.

La façon dont est organisé le temps périscolaire est laissée à l’appréciation des communes. A elles de définir notamment si celui-ci sera donc payant ou gratuit pour les familles. Par le ricochet du périscolaire, Peillon revient ainsi sur le principe de gratuité de l’école de la République. Pour mémoire souvenons-nous que c’est du principe de gratuité que découle le principe d’obligation scolaire, fondateur du triptyque de l’école publique laïque, gratuite et obligation.

Mais la réalité hollandesque de la politique de l’offre aidant, les collectivités locales sont chaque jour un peu plus étranglées financièrement. François Hollande vient ainsi d’annoncer lors de sa diabolique conférence de presse du 14 janvier une nouvelle cure d’austérité pour les finances publiques : 15 milliards d’euros en 2015 et 50 milliards supplémentaires pour la période 2015-2017…période au cours de laquelle devraient être installée la réforme des rythmes. Et la réalité anti-républicaine d’une école différenciée selon les territoires comme le théorise la réforme Peillon de se décliner d’un coup très concrètement. Soit les villes sont « riches » et elles pourront continuer à assurer un service public de qualité et gratuit. Soit elles le sont moins et elles auront le choix entre le fait de rendre payantes les activités périscolaires…ou les externaliser, ce qui d’ailleurs reviendra au même, la gratuité maintenue d’aujourd’hui préparant l’appel au financement par les familles de demain.

C’est dans cette voie que Luc Carvounas s’est engouffré pour espérer recevoir un bon point de ses maîtres solfériniens. Le secrétaire national aux relations extérieures du PS vient donc de décider de sous-traiter les rythmes scolaires, prolongeant ainsi la délégation de service public déjà engagée à Alfortville sur les activités périscolaires. Sans même s’en cacher, il révèle pour justifier son choix le mécano sordide mis en place par Vincent Peillon. Ainsi, la mise en place de la réforme des rythmes scolaires coûterait trop cher : « En régie publique, ce serait impossible. Comment voulez-vous trouver autant de monde (300 animateurs seraient nécessaires) pour occuper si peu de plages horaires ? La masse salariale représente déjà 53 % du budget de fonctionnement. Mieux vaut un délégataire dont c’est le métier, entouré d’animateurs formés ». Luc Carvounas externalise donc les activités périscolaires…pour garantir la gratuité ! Diantre, le voilà nous servir l’entière panoplie libérale qui voudrait que le privé soit plus efficace que le public et à moindre coût. Le Medef ne saurait avoir de meilleur ambassadeur.

En pratique, Luc Carvounas va donc devoir lancer un marché public auquel pourront répondre des organismes agréés par le ministère. La liste des 130 associations agréées laisse la place à de grandes disparités dans la nature et la qualité de la prise en charge des enfants. Cette liste peut d’autre part être complétée par les recteurs d’académie dans le cadre du conseil académique des associations complémentaires de l’enseignement public. Et pourra le moment venu, sous d’autres gouvernements ou sous celui-ci d’ailleurs (sa politique étant un puits sans fond), être encore étendue aux boîtes privées qui feront leur miel sur le dos de l’éducation nationale. Bref la boîte de Pandore est ouverte. Sans compter que de grandes entreprises comme Total ont par le biais de leur fondation déjà signé des conventions avec le ministère pour financer à leur guise des activités ciblées sur le temps périscolaire issu de la réforme des rythmes.

La voie dans laquelle s’aventure Luc Carvounas n’est pas simplement dangereuse. Elle est destructrice pour l’Ecole de la République. Demain, le privé prendra directement pied sur le marché du périscolaire tel qu’il est installé par les solfériniens. Et le fait de ramener les contenus à un socle commun minimaliste et utilitariste qui consiste en lire, écrire, compter voire cliquer fait basculer dans le champ du périscolaire ce qui ne saurait relever d’autre chose que d’un enseignement public, gratuit et obligatoire pour tous les élèves : les savoirs universels et humanistes qui permettent l’émancipation individuelle et collective de tous les enfants. Demain, dogme de l’austérité aidant, la gratuité volera d’autant plus en éclat que c’est au nom des règles du marché qu’il faudra individualiser la prise en charge financière par les familles. Tout cela, Luc Carvounas le sait très bien. Et c’est en toute connaissance de cause qu’il fait un choix politique pour aider ses amis de Solférino au détriment de l’intérêt des alfortvillais-es.

Quand des villes comme Vitry ou Champigny ont autour de lui su mettre l’Etat devant ses responsabilités pour ne pas avoir à mettre en œuvre cette réforme injuste, ceux qui sont embarqués dans la galère alfortvillaise doivent décidément souquer ferme pour ne pas couler. Et, puisque Luc Carvounas repousse le vote à l’après-municipale, porter avec lui la responsabilité d’avoir vendu l’école publique au plus offrant.

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