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 Notre-Dame-des-Landes (Divers)

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MessageSujet: À Notre Dame des Landes, les Naturalistes en lutte ont changé la donne + Notre Dame des Landes :
 la préparation de la manifestation du 22 février à Nantes s’accélère (Reporterre) + Les anti-Ayrault de la résistance (Les Inrockuptibles)   Notre-Dame-des-Landes (Divers) EmptySam 15 Fév - 11:17

samedi 15 février 2014

Dans le combat extraordinaire qui se mène à Notre Dame des Landes, on avait presqu’oublié un enjeu essentiel : la nature. Jusqu’à ce qu’émergent les Naturalistes en lutte : un collectif spontané, mêlant experts et citoyens. Leur expertise scientifique corrige les incroyables lacunes des études officielles. Leur travail est devenu une pierre angulaire de la lutte globale.

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Dimanche 2 février, Zad de NDDL, hangar « la VacheRit », 14h15. Il y a là quelques 200 personnes, deux fois plus de bottes en caoutchouc, et un petit air de printemps. Comme tous les premier dimanche du mois depuis janvier 2013, les Naturalistes en lutte viennent ratisser le terrain et faire découvrir le bocage à un public familial et curieux. Mais ce jour est un peu particulier, c’est la « journée mondiale des zones humides ». Et cette sortie fait suite à une soirée spéciale à Nantes, au cours de laquelle les Naturalistes présentaient les résultats de leurs travaux devant une salle comble.

En un peu plus d’un an, l’équipe des Naturalistes est devenue un acteur clé de la lutte contre l’aéroport.

Ce collectif s’inscrit dans le courant de la recherche participative, qui fait partie des nouveaux modes d’exercice de la citoyenneté en plein essor depuis une vingtaine d’années. Parmi ceux-ci, on trouve des réseaux de citoyens lanceurs d’alerte concernant la protection de la nature. Ces programmes permettent d’associer des scientifiques aux amateurs mobilisés individuellement ou autour d’associations, et les enjeux concernent l’élaboration ou la remise en cause de politiques publiques.

Structure informelle organisée, les Naturalistes en lutte regroupent des membres de plusieurs associations de protection de l’environnement (dont : France Nature Environnement, Ligue de Protection des Oiseaux - LPO -, Bretagne Vivante, Groupe Mammalogique Breton, Eau et Rivières de Bretagne…), des étudiants en biologie et sciences naturelles de l’université de Rennes I, des personnes travaillant dans des bureaux d’études et de simples citoyens amoureux de la nature.

« C’est, à ma connaissance, un cas sans précédent », dit Loïc Marion, chercheur en écologie au CNRS à l’université Rennes I. « On a là un groupe de plus de deux cents naturalistes bénévoles, dont le travail va pallier les insuffisances des études officielles. Cette mobilisation citoyenne a permis de démontrer les faiblesses de l’inventaire du bureau d’études Biotope mandaté par l’Etat. Sur la méthode d’investigation pratiquée par les Naturalistes en lutte, il n’y a rien à redire. C’est un travail de grande valeur scientifique ».

Ornithologue échange savoir avec entomologiste

Jumelles en bandoulières, Guy Bourles fait partie de ces irréductibles, omniprésents sur le terrain. Pêcheur professionnel, il est naturaliste à la LPO depuis plus de 25 ans, et anime des groupes au sein des naturalistes en lutte. « A cette échelle de moyens et de compétences, c’est la première fois que je vois une mobilisation pareille », résume-t-il.

« Cela nous a surpris nous-mêmes. Nous sommes un milieu relativement cloisonné. Il est rare qu’un spécialiste des insectes échange régulièrement en co-étude avec un spécialiste des oiseaux. C’est ce qui se passe ici ; au-delà du travail d’inventaire, on propose un véritable échange des savoirs. Et sur les deux cents personnes, on a un noyau dur d’au moins cinquante personnes qui sont des experts dans leurs domaine. Il faut dire que dès le départ, on a pressenti ce qui se jouait à NNDL : une sorte de laboratoire de déformation de la loi sur l’eau qui faciliterait la destruction des zones humides ».

François de Beaulieu, investi dans l’association Bretagne Vivante, est porte-parole des Naturalistes en lutte : « Chacun avait conscience qu’on avait affaire à une nature d’une exceptionnelle richesse. En novembre 2012, on a lançé un appel sur nos réseaux associatifs. En décembre le blog et la boite mel étaient ouverts, et on a donné rendez-vous pour le premier dimanche de chaque mois afin de commencer les inventaires naturalistes. Le message est passé ce façon… virale ! »

En effet, pas moins de 220 personnes se sont retrouvées lors du tout premier rendez-vous. « Les plus réguliers habitent dans un rayon de cent kilomètres en moyenne. Les personnes sont d’âges et de milieux sociaux extrêmement divers, ce qui fait beaucoup pour la richesse du débat ».

Dès le début, le collectif s’organise, se répartit par thématiques selon affinités et connaissances. Batraciens, reptiles, insectes, oiseaux, flore, mammifère, il y en a pour tous les goûts ! « Chaque sous-groupe est accompagné d’un ou plusieurs coordinateurs. En plus des rendez-vous mensuels, certains viennent travailler sur place dès qu’ils en ont la possibilité. Et il y a aussi un gros travail pour préparer les fonds de cartes, les protocoles, les fiches d’identification, rédiger les synthèses ».

Et accessoirement, décortiquer, en moins d’un mois, les 4247 pages du dossier de demande de dérogation à la destruction d’espèces protégées, déposé par les maîtres d’ouvrage (AGO et la DREAL pays de la Loire).

" Ils font le travail qu’aurait dû faire l’Etat "

Mais il en faut plus pour effrayer les Naturalistes en lutte. « Nous avons maintenant un pôle de contre-expertise capable de contrer, dans le détail, les arguments des porteurs de projet. Et notre objectif reste de répondre à toutes les demandes des juristes qui préparent les dossiers », résume François de Beaulieu.

Romain Ecorchard, juriste de l’association Bretagne Vivante, fait partie de l’équipe juridique de la lutte contre l’aéroport. Pour lui, le travail fourni par les naturalistes « apporte une vision critique des études officielles et propose une contre-expertise très fouillée, grâce notamment au travail de terrain. Les Naturalistes en lutte ont permis d’élever le niveau du débat avec des données très techniques, précieuses pour nous autres juristes. Si on est capable de démontrer l’insuffisance des dossiers que nous mettons en cause, les arrêtés seront annulés et la procédure devra reprendre depuis le début, ce qui serait bien fâcheux pour les porteurs de projet ! »

Julien Durand, président de l’ACIPA , confime : « Le travail des naturalistes apporte une base technique concrète et fiable. Les documents qu’ils fournissent alimentent et consolident tout le volet juridique. En fait, ils font le travail qui aurait dû être fourni par le cabinet d’études mandaté par l’Etat. Mais ils sont plus nombreux, et mettent plus de moyens en terme de temps passé sur zone. Par ailleurs, leur présence élargit le champ de mobilisation, en touchant d’autres couches de citoyens. Pour nous, c’est un appui très important ».

Pour résumer, « Les naturalistes ont montré que l’inventaire officiel est tronqué, ils contestent la méthode de compensation, et remettent en question l’idée même de compensation » note Loic Marion.

La bataille, loin d’être finie, promet d’être rude. En filigrane apparaissent des enjeux qui dépassent le cadre strict de l’aéroport. En effet, la méthode de compensation imaginée par le bureau d’études Biotope laisse perplexe. En cas de destruction d’une zone humide, la loi oblige à compenser les pertes, espèce par espèce.

« le bureau d’études officiel attribue de manière arbitraire des points à telle ou telle espèce, et comptabilise ces points en fonction des surfaces sur lesquelles l’espèce est présente. Mais dans leur système, tout se vaut : par exemple, on va compenser la perte de lézards vivipares par la création de prairie humide. C’est une méthode comptable qui détourne totalement l’esprit de la loi.

Pour le chercheur au CNRS, « le bureau d’études officiel attribue de manière arbitraire des points à telle ou telle espèce, et comptabilise ces points en fonction des surfaces sur lesquelles l’espèce est présente. Mais dans leur système, tout se vaut : par exemple, on va compenser la perte de lézards vivipares par la création de prairie humide. C’est une méthode comptable qui détourne totalement l’esprit de la loi.

Pour moi, c’est comme remplacer des carpes par des lapins, ça n’a pas de sens. Si cette méthode est validée, elle va faire jurisprudence, et, à terme, c’est tout le socle de la protection de la nature, espèces et habitats, qui serait remis en cause ».

Isabelle Rimbert pour Reporterre


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MessageSujet: Re: Notre-Dame-des-Landes (Divers)   Notre-Dame-des-Landes (Divers) EmptyLun 17 Fév - 19:33

lundi 17 février 2014

La mobilisation pour la manifestation de samedi prochain à Nantes est intense. La diversité des opposants, unis dans la préparation, se révèle une force.

Notre-Dame-des-Landes (Divers) Arton5416-e516b

Bien que l’actualité sur la Zad ait été peu médiatisée cet hiver, l’activité y demeure intense : agricole, avec les semis d’octobre et les plantations de haies de début novembre, l’anniversaire de l’occupation/sauvetage de la ferme de Bellevue, avec le collectif Copain, et enfin les projets agricoles du printemps en préparation, avec Sème ta Zad...

Activité juridique également, avec le dépôt le 3 février de recours sur le fond contre les quatre arrêtés signés fin décembre par le préfet, et la préparation de référés suspensifs en cas d’intervention sur le terrain.

La commission des pétitions de Bruxelles est régulièrement informée des développements du dossier, car la pétition reste ouverte. L’information se poursuit, soutenue par la production de documents offensifs : ’’La résistance s’enracine à Notre Dame des Landes", "Toujours présents, toujours résistants, plus légitimes que jamais".

L’engagement de s’opposer à tout début de dégât irréversible a été discuté, ratifié (Assemblée générale de l’Acipa début novembre, AG quinzomadaires entre les différentes composantes de la lutte sur la ZAD). Un large démarchage a été mené par des militants auprès des agriculteurs et des propriétaires des terres autour de la Zad pour qu’ils refusent de s’engager dans des mesures de compensations écologiques proposées par AGO/Vinci. L’accueil est très bon, ce qui ennuie Vinci : il a besoin de présenter ces compensations face au massacre écologique programmé.

Conscients de la nécessité de se montrer aussi sur Nantes, et du caractère particulier de l’actuelle période pré-électorale, des habitants de la ZAD ont proposé en décembre à la Coordination d’y organiser un événement important en fin février.

Une organisation conjointe... innovante...

Pour la réaliser, un calendrier serré d’assemblées générales a été mis en place. La première mesure a été la rédaction d’un appel commun, destiné à être le chapeau de différents appels plus spécifiques, composés par divers membres ou composantes de la lutte (voir le site). Affiches, flyers... ont été discutés en commun.

Plusieurs commissions ont été mises en place : communication (banderoles, presse, prise de paroles), logistique de la manifestation (trajets, circulation des tracteurs, des cars et bus), logistique globale (hébergements, restauration le 22 à midi)... Animation (pendant la manif voire le lendemain).

Pour que la manifestation reflète aussi bien la diversité des participants que l’unité dans la lutte contre le projet d’aéroport, après discussion, décision a été prise d’inviter les participants à fabriquer et utiliser des drapeaux de la lutte en même temps que les drapeaux de leurs organisations, en évitant les regroupements partitaires et les effets de ’blocs’ (ceci concernant également les ’bonnets rouges’, voir site).

Notre-Dame-des-Landes (Divers) Manif_a_nantes_22_fevr-verte-v_1-fac61

Le rôle des collectifs locaux

A l’appel conjoint de membres de la Zad et de la Coordination, une réunion des comités Notre Dame des Landes s’est tenue le18 janvier 2014 à Fay de Bretagne.
Plus de cinquante comités étaient représentés par plus de deux cent personnes. Dans une excellente ambiance, beaucoup d’idées se sont exprimées pour la manifestation du 22 février, en particulier des animations diverses autour de la biodiversité et des espèces protégées. La mobilisation des comités est d’ores et déjà exceptionnelle. Le matériel de communication (affiches, flyers, … dont c’était le premier tirage) a manqué, et a dû être réservé aux comités les plus lointains. Des milliers d’affiches et de flyers ont fleuri en France.

Une mobilisation prometteuse

A l’image des comités locaux, les organisations locales membres de la Coordination, des organisations nationales liées à la défense de l’environnement ou du climat... relayent l’information, sur la manifestation, l’organisation de cars, l’accueil militant. Des ateliers drapeaux fonctionnent. Les messages de solidarité, et les annonces de venues affluent. Une délégation du mouvement No-Tav, également dans l’action ce 22 février, sera présente.

Sans préjuger du nombre possible de tractoristes et de participants, on peut d’ores et déjà prévoir qu’ils seront très nombreux, samedi prochain, à affirmer dans le calme et la détermination leur refus du projet, à être vigilants contre d’éventuels incidents et provocations, tant semble partagée la volonté que cet événement soit exemplaire, vu l’énormité des enjeux.

Et qu’une fois de plus, au terme d’un processus de préparation compliqué mais fécond, les différentes composantes du mouvement d’opposition à l’aéroport réussiront à transformer leur diversité en force pour construire ce qui risque d’être un des événements majeurs de ce début d’année.

Source : Courriel à Reporterre.

Geneviève Coiffard-Grosdoy
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MessageSujet: Re: Notre-Dame-des-Landes (Divers)   Notre-Dame-des-Landes (Divers) EmptyMer 19 Fév - 9:49

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MessageSujet: Notre-Dame-des-Landes (Divers)   Notre-Dame-des-Landes (Divers) EmptyDim 23 Fév - 23:37

Samedi 22 Février 2014

Nombreux étaient les militants du Parti de gauche à manifester samedi 22 février contre l’aéroport de NDDL. Parmi eux, Martine Billard, Jean-Luc Mélenchon co-présidents, Raquel Garrido, Jean-Charles Lallemand, Benoit Schneckenburger, secrétaires nationaux, Bertrand Seys, Lione Debraye et Selin Ersoy, membres du BN.

Notre-Dame-des-Landes (Divers) Manif_NDDL_LE_ROUX2

« Je respecte le droit de manifester, concédait François Hollande fin 2012, mais en même temps, il y a aussi la force du droit et la primauté de la volonté, non seulement de l’Etat mais aussi des élus et au-delà même des alternances politiques. » L’avertissement ne s’adressait pas aux futurs Bonnets rouges vent debout contre l’écotaxe et la fiscalité en général, mais aux citoyens, aux associations, aux partis, aux riverains de Notre-Dame-des-Landes qui contestaient hier comme aujourd’hui d’y voir installé le nouvel aéroport de Nantes.

Le projet, qui remonte aux années 60, remisé après la crise pétrolière de 1973, a refait surface au début des années 2000. Comme s’il ne s’était rien passé durant 40 ans et que l’objectif de développement d’une région passait toujours par les mêmes extensions quantitatives. Un gros aéroport serait plus censé attirer les compagnies aériennes, multiplier les lignes, accroître les échanges et profiter à l’économie locale qu’un petit. Aussi, la messe a vite été dite et le projet a été reconnu d’utilité publique en 2008.

Au nom de l’intérêt général, on n’allait pas plus s’embêter avec une poignée d’agriculteurs qui n’auraient qu’à aller planter leurs choux ailleurs qu’avec quelques grenouilles et bécasses présentes sur la lande. Mais contre toute attente et en dépit des promesses des lendemains qui chantent, la résistance s’est organisée contre cette volonté de réquisition qui n’est pas sans rappeler le Larzac. Et les opposants ont épluché jusqu’au trognon le bien-fondé économique du projet, souligné la nécessité du maintien d’une agriculture aux portes de la cité nantaise, se sont inquiétés des dégâts irréversibles causés à la flore, à la faune, aux réserves en eau du territoire convoité.

A en croire les promoteurs du projet, l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique ferait pâle figure dans les plans de vol internationaux pour ne posséder qu’une seule piste. De quoi décourager les investisseurs dont il est question dans les JT de 20h. Mais surprise, il a été plébiscité par les compagnies aériennes en 2012 comme le meilleur aéroport européen. La direction nationale de l’aviation civile lui a décerné pour sa part un A. Un collectif de 200 pilotes, opposés au transfert, a certifié qu’il n’y avait aucun risque de saturation en perspectives. L’aéroport suisse de Genève, de même configuration, accueille entre trois et quatre fois plus de passagers (14 millions par an) sans le moindre problème.
Il n’est ainsi pas fantaisiste de se demander si la dépense des 556 millions d’euros publics (hors taxes et sans les inévitables dépassements) s’avère si indispensable et ne va surtout profiter à l’entreprise Vinci, chargée des travaux.

Notre-Dame-des-Landes (Divers) 2012-11-10-manif-contre-aeroport-nddl-Manif_NDDL_2012_11_10

Des concessions ont pourtant été faites à l’esprit du temps. Les travaux envisagés ont été repeints en vert. Quatre ans, pas moins, après avoir décidé de l’utilité publique du projet, l’on s’est inquiété de ses impacts environnementaux. A défaut d’éviter le béton, il a été envisagé de mettre le bocage en pièces détachées. Dans une vaste perspective de « compensation », il a été prévu, avec des garanties toutes théoriques, de déplacer les mares, les haies, les espèces sur la base d’un improbable système de quotas. Au bout de cette véritable délocalisation des écosystèmes, un développement forcément durable…

Ça n’a évidemment pas convaincu. Mais ni les occupations du site, expulsées de manière musclée, ni les rassemblements festifs et massifs, ni la formidable chaîne humaine de 25 km qui a encerclé la zone de Notre-Dame-des-Landes l’an passé n’ont pour l’instant été entendus. Ils font monter le volume ce 22 février pour que cette importante question démocratique soit prise en considération. Car en dehors d’une gestion toute bureaucratique et dépassée de ce projet d’aéroport, il s’agit bien d’entendre les citoyens qui refusent que se perpétuent des modèles économiques condamnés et des choix de vies dont ils ne sont pas les véritables acteurs. Mettre du plomb dans l’aile à ce fantasme d’Ayraultport est de salubrité publique et citoyenne.

Notre-Dame-des-Landes (Divers) Manif_NDDL_LE_ROUX1


Dernière édition par Admin le Lun 24 Fév - 20:19, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Notre-Dame-des-Landes (Divers)   Notre-Dame-des-Landes (Divers) EmptyLun 24 Fév - 9:16

Dimanche 23 Février 2014

Ayrault partira et son aéroport ne se fera pas

La manifestation contre le projet d’aéroport de Notre dame des Landes a été une grande réussite. Preuve est faite que la mobilisation se renforce, loin de s’essouffler comme le pronostiquait le gouvernement de Ayrault et Valls. Elle exprime surtout la montée d’une conscience civique nouvelle en France. Les citoyens n’acceptent plus le productivisme aveuglé et destructeur dont les grands projets inutiles sont l’expression la plus aberrante.

J’ai participé avec Martine Billard et mes camarades du Parti de Gauche à une manifestation familiale, pacifique et bon enfant. Mais il est vrai que le gouvernement pariait sur des violences pour discréditer le mouvement. Il a pris des mesures d’organisation du parcours et de ses abords qui multipliaient les provocations. Bien sûr nous condamnons totalement le recours aux violences et aux dégradations. Mais nous nous n’oublions pas la sauvagerie de la violence déployée contre les cabanes de la zone de résistance à la construction de l’aéroport ! Elle n’avait pas soulevé la même protestation de la part de Valls et Ayrault. Ils avaient même traité les jeunes occupants de « kystes ». Le premier ministre veut faire oublier la réussite de la manifestation. Il veut criminaliser ceux qui s’opposent à lui et à son Grand Projet Inutile. Il veut en profiter pour resserrer la muselière des ministres EELV.

Notre-Dame-des-Landes (Divers) NDDL-Nantes-20140222

Quand une poignée de « bonnets rouges » patronaux saccagent des portiques ou que des traditionnalistes cassent tout sur leur trajet Ayrault leur cède tout. Mais lorsque 50 000 personnes défilent contre le projet de Jean Marc Ayrault, ce seraient des criminels ?

Rien n’y fera. Une très large majorité des français est opposée à ce projet. Ayrault partira et son aéroport ne se fera pas.

Jean Luc Mélenchon
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MessageSujet: Re: Notre-Dame-des-Landes (Divers)   Notre-Dame-des-Landes (Divers) EmptyLun 24 Fév - 12:31

Lundi 24 Février 2014

Les travaux de construction de l’aéroport n’ont pas commencé mais le site de Notre-Dame-des-Landes attire déjà des personnes venues de la France entière et même d’au-delà de nos frontières. Plus de 50 000 manifestants se sont encore retrouvés à Nantes ce samedi pour s’opposer au projet « d’Ayrault-port ». Après avoir monté un dispositif policier qui s’est montré efficace dans le registre de la provocation, Valls a puisé dans le répertoire de son prédécesseur Pasqua pour dénoncer le parti de l’étranger. Pour la droite, le contestataire est en effet un ennemi de la patrie. Sauf bien sûr quand ce sont des bonnets rouges patronaux qui cassent des portiques ou des traditionalistes qui pourchassent nos concitoyens dont la vision de la famille leur déplait. Ceux-là obtiennent satisfaction.
 
Notre-Dame-des-Landes (Divers) 2012-11-17-manif-contre-aeroport-nantes-NDDL_17nov12_026_01
Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)

Il est vrai que de nombreux étrangers rodent autour du site prévu pour implanter ce nouvel aéroport. Les plus nombreux sont les actionnaires de Vinci, le groupe qui a récupéré ce juteux « partenariat public-privé » (PPP). 65% des actions de ce mastodonte qui se prétend français sont en effet aux mains de fonds d’investissement étrangers. L’intérêt national est une notion qui leur est étrangère. L’intérêt général de l’humanité aussi. Car le projet d’aéroport est un extraordinaire condensé des impasses du productivisme qui sert désormais de guide officiel au pouvoir. La consternante maxime de François Hollande « l’offre crée la demande » est devenue dans cette zone déjà desservie par un aéroport parfaitement dimensionné « le nouvel aéroport créera le besoin croissant de transport aérien ». Quel que soit l’impact écologique d’une telle croissance.

Si tant de nos concitoyens se sentent concernés par ce dossier c’est qu’ils suivent les organisateurs de la manifestation qui invitent à confronter les « choix faits dans ce projet » « avec les beaux discours grandiloquents sur les économies nécessaires, la transition énergétique, la sauvegarde du climat ». La préservation des écosystèmes ne pâtit pas du manque de citations dans les conférences de presse présidentielles mais du poids des lobbys privés, de la mégalomanie des barons locaux, de la confusion oligarchique de l’intérêt public et des intérêts privés, toutes choses que l’on trouve en raccourci dans ce petit bout de terre humide à 17 km de Nantes. Si c’était un scénario de film, on le jugerait caricatural. Quel casting ! Le PPP y a été préparé par un préfet devenu salarié de Vinci. Le premier ministre se comporte comme un notable qui mobilise les moyens de l’Etat au service de sa vision du développement local. Le groupe Vinci se développe en rachetant à tour de bras des aéroports privatisés par l’Europe austéritaire, se gorge des péages d’autoroute volés au peuple français par des privatisations dispendieuses et se protège en finançant des agents d’influence médiatique comme l’Institut Montaigne.

L’issue du bras de fer à Notre-Dame-des-Landes nous concerne donc tous. Le retrait du projet serait un tournant et une première rupture concrète avec le productivisme. Une telle prise en compte de sa responsabilité environnementale placerait la France à l’avant-poste des nations du monde. Car pour nous la France doit se penser comme une nation universaliste. Pour le pouvoir hélas, les dirigeants du MEDEF sont les nouveaux ambassadeurs du génie français. Le président de Vinci, ancien conseiller de Balladur, est d’ailleurs vice-président de MEDEF international dont il préside de surcroît le comité France-Qatar. Si le parti de l’étranger existait, lui en mériterait la carte !

François Delapierre, Secrétaire national du Parti de Gauche
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MessageSujet: Re: Notre-Dame-des-Landes (Divers)   Notre-Dame-des-Landes (Divers) EmptyLun 24 Fév - 19:59

24 février 2014

Notre-Dame-des-Landes : le vrai scénario de la manifestation contre le projet d’aéroport

La ville de Nantes a-t-elle été le théâtre de scènes de « guérilla urbaine » samedi après-midi lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? Le ministre de l’intérieur, des élus locaux, des responsables politiques nationaux et des chaînes de télévision déroulent un même scénario. Pourtant, sur place la réalité fut bien différente : une manifestation familiale et festive, des violences en marge, un jeune homme gravement blessé par un tir de police. Mediapart a reconstitué le déroulé des événements.

La ville de Nantes a-t-elle été le théâtre de scènes de « guérilla urbaine » samedi après-midi lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? L’« ultra gauche violente » et de « véritables casseurs antisystème » ont-ils orchestré une razzia en plein jour au cœur de l’une des plus grosses villes de France ? Les associations de paysans et de riverains opposés au projet d’aérogare sont-elles devenues « la vitrine légale d'un mouvement armé » ?

Notre-Dame-des-Landes (Divers) Manif_sam
A Nantes, le 22 février, pendant la manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (©JJ)

Depuis samedi, le ministre de l’intérieur, des élus locaux, des responsables politiques nationaux et des chaînes de télévision déroulent un même scénario, univoque : la prise en otage d’une manifestation familiale par des hordes armées et la mise à sac du centre-ville (voir notamment ici, ou là, et encore ici) . Ces déclarations sont pourtant bien éloignées des faits que Mediapart a pu constater sur place, samedi, pendant la manifestation. Que s’est-il vraiment passé samedi 22 février entre 13 heures et 19 heures dans la métropole des Pays de la Loire ? Voici le déroulé des événements que nous avons pu reconstituer.

Voir ici notre dossier complet sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Le 12 février à 17 h 30, dix jours avant la date du rassemblement, le collectif des organisateurs composé d’opposants historiques à l’aéroport, d’agriculteurs et d’occupants de la Zad, la zone d’aménagement différée, déclare en préfecture une manifestation. Le parcours part de la place de la préfecture de Nantes et s’arrête square Daviais, dans le centre-ville. « Il existe une tradition syndicale en Loire-Atlantique selon laquelle on ne demande pas d’autorisation, on déclare les manifestations », explique Julien Durand, agriculteur retraité et pilier de l’Acipa, la principale association des opposants. Deux jours plus tard, ce trajet est refusé par l’État qui, selon les organisateurs, s’oppose à son passage par le Cours des 50-otages, l’une des principales artères de la ville, très régulièrement empruntée par les manifestants nantais. Plusieurs réunions se tiennent, aucun accord n’est trouvé. De son côté, Patrick Lapouze, directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, affirme avoir proposé en vain plusieurs itinéraires qui passaient tous par le Cours des 50-otages. « Le Cours des 50-otages n'est pas un problème, au contraire c'est le lieu des manifestations institutionnelles, affirme-t-il. Mais les organisateurs voulaient passer aussi par les rues latérales, commerçantes et tortueuses où le maintien de l'ordre n'était pas possible. À partir du moment, où ils ont refusé, j'ai indiqué que je bloquerais le Cours. »

Le 24 février à 13 heures, jour de la manifestation, la place de la préfecture est noire de monde. Quelque 1 500 gendarmes et policiers sont mobilisés, dont selon nos informations le GIPN. Des familles, des délégués de comités de soutien de divers départements, des bonnets rouges – dont le maire de Carhaix, Christian Troadec –, des élus, des militants associatifs et syndicaux et de nombreux masques à l’effigie d’espèces animales présentes sur la Zad et menacées par le projet d’aéroport : triton crêté, triton marbré, lézard, campagnol...Le rassemblement est calme et joyeux. Peu de banderoles. Le cortège démarre autour de 13 h 15. Il suit un parcours alternatif, plus au sud, pour dégager la route du gros des manifestants, explique Julien Durand, l’un des organisateurs. Les forces de l’ordre bloquent le bas du Cours des 50-otages, ce qui raccourcit le parcours, au risque de ne pas permettre à tout le monde de défiler, précise Durand : « C’était trop court pour l’ampleur de la manif. »

Les manifestants sont nombreux : 20 000 selon la police, sans doute 50 000 selon les organisateurs, qui comptent 65 cars et 520 tracteurs, soit plus que pour la manifestation de réoccupation de la Zad (voir ici) du 17 novembre 2012 (40 bus et 400 tracteurs environ), dont le décompte oscille entre 15 000 et 40 000 participants. Très vite, des murs se couvrent de tags : « Nantes ma prison citoyen maton », « Non à l’Ayraultport », « Vinci dégage ». Les (rares) avions qui survolent cette partie de la ville sont hués. Un slogan résonne, en boucle : « Non à l’aéroport ! Résistances et sabotages ! » Sur un chantier de Vinci, le concessionnaire de Notre-Dame-des-Landes, en bord de parcours, une tractopelle est mise en feu. Une agence de Vinci est mise à sac : volets de bois arrachés, vitrine brisée, ordinateurs détruits, fils arrachés, armoires renversées. « Pourquoi cette agence et ce matériel n’ont-ils pas été protégés ? Vinci est la cible des anti-aéroport », s’interroge aujourd’hui Julien Durand. « Comme les commerçants et la municipalité, les responsables de Vinci ont été alertés, ils ont jugés les volets de bois suffisants : après c'est un choix individuel », répond le directeur de cabinet du préfet. Mais les autorités semblent avoir été surprises par des actes de vandalisme qui ont commencé dès le départ du cortège et non sur la fin. Sur les précédentes manifestations de ce type, « les dégradations n'avaient jamais commencé aussi tôt, de façon aussi violente, et ce sous le regard bonhomme des manifestants institutionnels », indique Patrick Lapouze.

Un peu avant 15 heures, les premiers manifestants, des militants de la Confédération paysanne et de Via Campesina notamment, sont arrivés square Daviais, l’esplanade de fin de parcours. Débutent les premières prises de parole. Tout est calme. À 500 mètres de là environ, des affrontements débutent, au bas du Cours des 50-otages. D’un côté, des petits groupes lancent des pavés, des œufs remplis de peinture et autres projectiles sur les forces de l’ordre. De l’autre, des rangées de CRS tirent des bombes lacrymogènes à répétition. Les canons à eau déversent des tonnes de liquide à grands jets. Des grenades assourdissantes retentissent. Le commissariat tout proche, pourtant barricadé, est recouvert de tags, de jets de peinture. Début d’incendie à l'intérieur. Deux agences de voyagistes (Fram et Nouvelles frontières) sont mises à sac (vitrine brisée, intérieur détruit). Une antenne du conseil général est aussi visée. Le toit d’un abri de tram part en flammes. Le feu se propage à un arbre voisin qui lui aussi se consume. Il s’agit sans conteste de destructions de biens matériels. Mais pourquoi parler d’attaques contre « des symboles de la République », comme l’affirme le président de la région, le socialiste Jacques Auxiette ? Ces actes de vandalisme semblent ciblés : les autres commerces sur le parcours, sans lien avec les porteurs du projet d’aéroport, sont laissés intacts (boulangeries, boutiques de fringues, épicerie…).

En milieu d’après-midi, des slogans plus radicaux apparaissent : « un flic, une balle ». Au sol, gisent des extincteurs pré-remplis de peinture pour taguer plus vite et plus fort. Mais ces échauffourées restent très circonscrites. Car en même temps, les manifestants continuent de défiler, les yeux rougis par l’épais nuage de lacrymogènes. Le meeting du square Daviais se poursuit dans les rires et les chants. Sur la place du commerce, à 100 mètres d’une bataille rangée entre CRS et manifestants, des dizaines de personnes boivent un verre assises en terrasse. Des passants font leurs courses. Certains manifestants tentent d’empêcher les attaques anti-policières. Mais la plupart laissent faire et poursuivent leur chemin. La scène n’a rien d’une guérilla urbaine. Aucun mouvement de panique. Pas d’état de siège. Tous ceux qui le souhaitent peuvent s’éloigner.

Un jeune charpentier a perdu son œil

Notre-Dame-des-Landes (Divers) Graph_zad

Combien de militants de culture « black bloc » se trouvent-ils dans les rues de Nantes ? À vue d’œil, très peu. Quelques dizaines au maximum. On semble les reconnaître à leur organisation bien rodée. Le visage entièrement recouvert, ils changent de vêtements sous une tente pour mieux se dissimuler quand ils quittent les lieux, et transportent leur matériel en caddies de supermarché. « Il y avait des groupes hyper organisés, habillés en noir avec des sacs à dos, on en a vu certains retirer leurs vêtements pour les mettre au feu », dit Caroline de Benedetti, présente dans le cortège et qui s’occupe du magazine L’Indic. Mais autour d’eux, parmi les lanceurs de projectiles, on voit de nombreux jeunes bien moins préparés. Leur visage est apparent, parfois même sans capuches. Certains portent des drapeaux bretons, sans rapport avec les habituels étendards anarchistes. Impossible de les relier au black bloc, et encore moins à l’« ultra gauche » désignée par Manuel Valls. Cette expression, notamment popularisée par le criminologue Alain Bauer – et ami de trente ans du ministre de l’intérieur – ne recoupe aucune réalité sociologique avérée dans les mouvements politiques radicaux, beaucoup trop épars et autonomes les uns des autres. Elle avait servi au ministère de l’intérieur alors tenu par Nicolas Sarkozy, au moment de l’affaire de Tarnac. La préfecture agite quant à elle le chiffre d'un millier de personnes, ayant « le profil traditionnel de ceux qu'on rencontre sur la Zad, allant de modérément à extrêmement violents avec des méthodes qui s'apparentent à celles des Black bloc ». Car Patrick Lapouze en est persuadé : « Ce que j'ai vu à Nantes hier, c'est ce que je vois depuis des années sur la Zad. On estime que le nombre de gens qui y sont actuellement est de 200, mais le nombre total de ceux qui y tournent est de l'ordre d'un millier. »

Pour Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa Police, les événements n’avaient rien d’imprévisible. « C’est un remake du sommet de l’OTAN à Strasbourg (en 2009, ndlr) avec des petits groupes très organisés, hyper-violents, dont on connaît très bien le mode d’action, explique-t-il. Ils arrivent, ils cassent en sachant d’avance où ils vont taper, puis ils s’en prennent à la police. On aurait pu les arrêter bien avant. Mais on a senti un flottement sur les instructions samedi, avec des ordres et des contre-ordres. Un commissariat en feu, ce n’est pas normal. »

Françoise Verchère, conseillère générale du Parti de gauche et l'une des responsables du collectif des élus doutant de la pertinence de l'aéroport (le Cédépa), parle, elle, carrément de « manipulation pour essayer de justifier le projet d’aéroport » : « Dès le samedi matin, en arrivant à l’aéroport de Nantes avec les tracteurs, les policiers nous ont dit que les black blocs allaient gâcher notre manifestation », explique-t-elle, jointe par téléphone. Dans une lettre ouverte au ministre de l’intérieur, elle s’étonne donc que ces casseurs, manifestement attendus par les autorités, n’aient pas été arrêtés avant leur arrivée. Impossible, pour des raisons matérielles et de respect des libertés, de filtrer les casseurs parmi « les 20 000 personnes qui sont rentrées dans Nantes samedi pour une manifestation qui n'était pas interdite », prétend le directeur de cabinet du préfet. « Il fallait mettre 25 000 militaires autour de Nantes pour faire des barrages ? » rétorque-t-il.

Côté forces de l’ordre, la préfecture de Loire-Atlantique compte 27 personnes (13 CRS et 14 gendarmes) admises au CHU, sans plus de détails. Côté manifestants, le décompte est moins précis : une quarantaine de personnes auraient été admises. Au moins deux ont fini au CHU avec de graves blessures au visage suite à des tirs. Un jeune charpentier cordiste de 29 ans, Quentin Torselli, a perdu son œil (voir ici ce billet de blog). « L’œil est crevé et l’os ainsi que le nez sont cassés en plusieurs endroits, c’est très douloureux », explique-t-il, joint par téléphone au CHU de Nantes. Il a été touché vers 19 heures place de la Petite Hollande, alors qu’il cherchait à se replier face à un barrage de CRS, selon son témoignage. « J’ai fait la manifestation avec tout le monde jusqu’au Cours des 50-otages qui était bloqué, raconte Quentin Torselli. Les CRS tiraient lacrymos, grenades et flashballs en tir tendu en se protégeant derrière quelqu’un d’autre. J’allais pour partir quand j’ai été touché et j’ai perdu connaissance. »

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Quentin évacué par des manifestants après avoir été touché. © Yves Monteil

Pour Yves Monteil, photographe indépendant et membre de Citizen Nantes, témoin de la scène : « C’était : jets de pierres et de bouteilles contre tirs de lacrymos et de flashball. ». Il ajoute que « le manifestant blessé a été évacué dans une rue adjacente, au moment où le cordon de CRS avançait dans l’allée principale. Alors qu’une vingtaine de personnes levaient les bras en disant “Arrêtez, il y a un blessé”, les CRS ont continué à progresser dans cette rue adjacente en envoyant des lacrymos et des grenades ».

Retrouver ici notre dossier Flashball

La préfecture indique que seuls des LBD 40*46, des Flashball deuxième génération plus puissants et précis, ont été utilisés. Quentin Torselli, qui se définit comme un «citoyen, pas spécialement militant», a d’abord pensé à une grenade assourdissante «à cause du bruit». «Je me rappelle d’un grand bruit et d’un grand choc, qui correspond en fait sans doute à l’éclatement de mon œil, indique-t-il. Un médecin m’a dit que les lésions correspondent à un tir de Flashball et on n’a pas retrouvé d’éclat de grenade.» Selon Yves Monteil, un autre manifestant, lui aussi blessé au visage par un tir, a été pris en charge par les secours près du CHU à peu près au même moment. «Il a pris un tir de Flashball dans le nez dans le même quart d’heure», affirme le photographe. De son côté, Quentin Torselli a effectivement croisé «quelqu’un qui a été blessé à l’œil» en se rendant au scanner. Contacté, le CHU de Nantes n’a pas souhaité confirmer.

«La réaction policière est disproportionnée, réagit le jeune charpentier. Ces armes, Flashball, grenades assourdissantes, sont dangereuses et n’ont pas leur place dans des manifestations.» Il envisage des suites juridiques, au pénal ou devant le tribunal administratif «ne serait-ce que pour ne plus que ça arrive à d’autres». En France, selon notre décompte, une vingtaine de personnes ont été grièvement blessées par des lanceurs de balle de défense depuis 2004. «Sans surprise, la liste des blessés et des éborgnés ne cesse de s’allonger», note le collectif «Face aux armes de la police». Sans aucune réaction du ministère de l’intérieur, malgré les mises en garde à répétition de feu la CNDS puis du Défenseur des droits. « Il n'était pas masqué, pas armé, en train de reculer face à une charge, s’indigne sa mère NathalieTorselli. J'ai une tristesse infinie, une rage qu'un gosse qui est là pacifiquement pour manifester son désaccord se retrouve dézingué. Il n'a rien fait que d'être là. »

Le maire de Nantes Patrick Rimbert (PS) a indiqué dimanche qu'il allait porter plainte contre X pour tous les dégâts causés par la manifestation. Contactée lundi, la procureure de la République, Brigitte Lamy, indiquait n’avoir pour l’instant reçu aucune plainte.

A la suite de ces débordements, le préfet de Loire-Atlantique Christian de Lavernée, a accusé les associations d’opposants d’être devenues « la vitrine légale d'un mouvement armé », expression qui s’applique habituellement aux mouvements indépendentistes en lien avec des groupes pratiquant la lutte armée, au pays basque, en Corse ou en Irlande. Dans un premier temps, les organisateurs de la manifestation ont publié un communiqué plutôt conciliant vis à vis des heurts de samedi : « Il existe différentes manières de s'exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n'est pas
étonnant qu'une certaine colère s'exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la zad ?».  En réalité, les organisateurs de la manifestation sont divisés. Avant de repartir de Nantes, plusieurs comités locaux de soutien aux opposants leur ont demandé de condamner plus fermement les violences. L’Acipa, l’association historique d’opposants, tient une réunion exceptionnelledès lundi soir. Et prévoit de tenir une conférence de presse  à ce sujet jeudi prochain.

« L’unité de l’action et de l’opposition se vit tous les jours sur la zone, considère Julien Durand. Nous sortons de six mois d’occupation militaire, qui a occasioné la destruction de maisons, d’outils de travail, la pression militaire sur les habitants de la zone. J’appelle à mettre à leur juste place les dégradations matérielles de samedi par rapport aux préjudices physiques que nous avons connus. Parmi nous, certains ont perdu un oeil et ont eu des orteils arrachés». Le dossier de l’aéroport de la discorde est aujourd’hui en stand-by : la préfecture de Loire-Atlantique a publié fin 2013 les décrets nécessaires à l’ouverture des travaux mais aucune intervention n’est attendue sur le terrain avant les imminentes élections municipales et européennes.

Louise Fessard et Jade Lindgaard pour Médiapart

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Mercredi 26 Février 2014

Ce sont les socialistes qui veulent passer en force

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Le président Socialiste de la Région des Pays de la Loire a demandé aujourd’hui à François Hollande l’évacuation des militants et résistants sur le site de Notre Dame des Landes. Après avoir monté en épingle le "millier" de casseurs et les scènes de "guérillas urbaine" la ficelle est grosse.

Ce sont les socialistes et Jean Marc Ayrault qui tentent de passer en force, encore une fois. Contre une majorité de français qui s’opposent à eux, contre les faits et les chiffres qui leur donnent tort, en imposant, par la répression, un projet inutile.

Mathieu Agostini, Parti de Gauche

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