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 Pourquoi moi aussi, je quitte le Parti Socialiste (jad Seif pour Médiapart)

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MessageSujet: Pourquoi moi aussi, je quitte le Parti Socialiste (jad Seif pour Médiapart)    Pourquoi moi aussi, je quitte le Parti Socialiste (jad Seif pour Médiapart)  EmptyDim 13 Avr - 10:35

Vendredi 11 avril 2014

Pourquoi moi aussi, je quitte le Parti Socialiste (jad Seif pour Médiapart)  Ps-logo

Je me suis engagé au PS en décembre 2012. Je pensais pouvoir y défendre des idées marquées à gauche, y être écouté. Je croyais que les militants PS étaient tous attachés à un idéal socialiste contenu jusque dans le nom de leur parti. Il faut reconnaitre qu'il y a au PS des militants qui sont attachés à cet idéal, et je tiens à saluer la section PS de ma ville, où la majorité des militants, notamment le secrétaire de la section, m'ont écouté, m'ont donné des responsabilités et m'ont traité en véritable citoyen et non seulement en distributeur de tracts. Ils ne sont pas les responsables de mon départ, et si je pars, c'est aussi avec beaucoup de tristesse. Mais il est du devoir de tout citoyen, quand l'engagement politique pour lequel il s'est engagé pâtit, de prendre des décisions radicales. C'est pour cela que je quitte le PS, déçu mais la conscience tranquille.

Je ne pense plus qu'il est possible, au PS aujourd'hui, de s'écarter de la ligne politique prônée par le gouvernement et la direction du parti. Certains prétendent que pour que nos idées soient écoutées, il faut agir de l'intérieur. Il faudrait donc à tout prix rester et garder espoir. Mais quand on fait tout pour que de l'intérieur, vos idées ne soient pas écoutées, il n'est plus possible de se faire d'illusions, il faut partir. Dans une dictature, seuls les inconscients croient qu'on pourra changer les choses en fondant un courant politique et en s'exprimant par voie de presse; les autres font la Révolution. De même, dans un parti politique où vos idées ont peu de place, rester ne changera rien. Le rôle du militant PS au niveau départemental et national est d'approuver le projet du gouvernement ou de se taire, projet qui est à mille lieues du socialisme.

Je ne pense plus qu'aujourd'hui, le PS soit majoritairement de gauche. Etre de gauche, ce n'est pas être encarté au PS. Il faut des preuves de gauche. A la différence des libéraux qui croient en l'individu, qui pensent que l'homme peut se bâtir à la force de son mérite, à la sueur de son front, les socialistes donne un rôle à l'Etat, qui va aider les plus défavorisés. L'homme pâtit de sa position sociale, et si certains ont réussi à sortir de la misère en se bâtissant un Empire, ils sont rares. L'Etat est présent, pas seulement pour autoriser le mariage homosexuel, mais aussi pour lutter contre les inégalités, permettre à la société d'être meilleure, changer le monde, faire en sorte que nous ayons tous un rôle dans la société et que nous contribuions au bien de la société selon nos moyens. La politique, ce ne sont pas de petites mesurettes, c'est un projet à la hauteur de l'idéal auquel on tient.

Or ce que j'ai vu au PS, en grande partie, ce sont des militants qui, par aveuglement (ou par opportunisme), défendent un projet politique à des lieux du socialisme. Le gouvernement Valls aujourd'hui propose un projet politique libéral. Nous connaissons Manuel Valls, notamment parce que sa ligne politique a été exposée pendant les primaires de 2011. Au niveau du social, il ne se différencie pas de la droite, en prônant entre autres la fin des 35 heures. Il en va de même pour la sécurité, les expulsions sous Valls n'ayant pas diminué: il a même mieux fait le job que Sarkozy. Les militants PS les plus sages s'étaient plaint du tollé suite à la nomination de Valls comme Premier ministre. Ceux qui défendirent Valls nous dirent d'attendre qu'il prononce son discours, nous reprochant de nous fonder sur des a priori. Mais le discours de politique générale de Manuel Valls nous a prouvé que nous avions raison: devant l'Assemblée Nationale, il a exposé un projet politique de droite enrobé de bons sentiments gauchistes qui ne sont qu'une caricature de la gauche. Mais pas un des socialistes qui nous avait dit d'attendre n'avait élevé sa voix contre ce projet, lui qui aurait trouvé ce programme indigne dix ans plus tôt. Et je dois, moi engagé à gauche, applaudir comme les autres?

Mais que dire des mesures prises sous Jean-Marc Ayrault ? Parlons de l'ANI, qui accorde des avantages aux employeurs sans contrepartie pour protéger les employés. Parlons des impôts demandés aux plus modestes. Parlons de la retraite à 66 ans. Parlons aussi de la suppression des élections prud'homales, autre coup porté à la gauche. Puis on vous expliquera que la solidarité, c'est très bien, mais qu'aujourd'hui, c'est impossible, parce que le monde a changé. Libre à vous de le penser, mais n'allez pas prétendre que vous êtes socialiste. Nous ne faisons pas de la politique seulement pour gérer l'Etat, nous faisons de la politique pour porter un projet de société, des valeurs. L'action politique ne doit pas se contenter du « réel », du « concret », à moins d'oublier que toute doctrine qui a fondé nos systèmes politiques relève de l'idéologie et part d'un idéal.

Et si l'entrée d'Harlem Désir au gouvernement ne vous a pas convaincu de la médiocrité des conceptions politiques de François Hollande et de ceux qui le soutiennent, peut-être avez-vous préféré fermer les yeux et croire encore en un avenir radieux pour le PS. Mais ce n'est pas par le silence qu'on arrivera à faire bouger la gauche. Le PS est en perdition. Croire que le salut de toute la gauche dépend du PS, c'est oublier qu'un parti politique n'est qu'un moyen donné à une doctrine politique de prendre vie. La gauche n'a plus besoin du PS pour exister, c'est même le PS qui la tue. Le PS n'est pas la seule victime de ses erreurs, tous les partis à gauche risquent d'en pâtir. Je ne tiens pas à militer dans un autre parti politique, je resterai sans étiquette. Mais je veux que tous ceux qui au PS souhaitent une politique de gauche, interrogent leur place dans ce parti. Eux qui sont citoyens, qui ont le droit à la parole, le droit d'exprimer leurs conviction, comme cela est la règle dans toute démocratie, sont-ils vraiment obligés de se taire, de faire confiance? Nul n'a le droit de nous obliger à faire confiance. C'est surtout lui qui par ses actes nous montre qu'on peut avoir confiance en lui. Le PS perd cette confiance, qu'il ne mette pas sur autrui la responsabilité de son échec.

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MessageSujet: Re: Pourquoi moi aussi, je quitte le Parti Socialiste (jad Seif pour Médiapart)    Pourquoi moi aussi, je quitte le Parti Socialiste (jad Seif pour Médiapart)  EmptyDim 13 Avr - 10:47

Un autre premier pas. l'analyse est correcte.
Ceci étant dit, le jeune auteur ne veut pas rejoindre un autre parti politique. Ne plus accepter de servir de caution de gauche (contrairement aux Filoche et autres moulins à vent) à un parti qui est définitivement passé dans le camp du libéralisme est indéniablement un premier pas indispensable.
Maintenant, pour que cela serve à quelque chose, il faut contribuer à construire une alternative de gauche, faire avancer l'opposition de gauche.
C'est possible, même sans rejoindre une organisation politique. Cette possibilité c'est le Front de gauche qui regroupent des organisations certes, mais aussi un grand nombre de citoyens non encartés.
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