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 Tout s'accélère ! (Jean-Luc Mélenchon)

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MessageSujet: Tout s'accélère ! (Jean-Luc Mélenchon)   Tout s'accélère ! (Jean-Luc Mélenchon) EmptyJeu 1 Mai - 1:24

Mercredi 30 avril 2014

Je jette ces lignes chemin faisant entre Narbonne et Sète, dans la nuit. J’affinerai sans doute chemin faisant. Mais comme tout s’accélère en ce moment ! Le gouvernement Valls a réussi à perdre son principal allié corps et bien dès sa création. Puis dix députés qui ne lui ont pas voté la confiance. A présent, il a encore perdu trente députés de plus dans son propre parti ! Ils s’ajoutent à ceux du Front de Gauche, aux écologistes pour s’abstenir ou voter contre. A noter : un autre allié perdu : le MRC ! Le plus grand diviseur de la gauche est en place. Son destin est scellé. Jamais la droite politique ou médiatique ne lui attribuera un autre usage que de lui faire désorganiser la gauche. Et la gauche va le rejeter de jour en jour. Rendez-vous pour le coup de grâce aux européennes. Raison de plus pour redoubler d’unité et d’ouverture au Front de Gauche. Mais dans l’immédiat, l’essentiel du point de vue du long terme c’est l’énorme affaire Alstom. Et comme elle intervient alors même que le gouvernement présente un plan d’austérité qui aggrave la division des élus et des partis de la victoire de 2012, la conjonction de ces deux situations fait sens. C’est tout un monde mental et toute une construction politique aberrante en France et en Europe qui coule le bateau national aux sons d’un orchestre eurobéat et atlantiste qui ne se rend même plus compte de la frontière entre complicité et trahison. Choisir à qui brader le fleuron de l’industrie du futur n’est pas un choix, c’est une capitulation sans condition. Je viens sur le dossier Alstom. Ne laissons pas faire ce honteux désastre. Mais d’abord, comprenons. Je vous propose ici un argumentaire qui vous permet d’informer à votre tour et surtout de bien saisir à quel point le cas Alstom prouve la force de toute notre analyse depuis le diagnostic jusqu’aux solutions.

Mais il est vrai que cette semaine, toute la situation politique a poussé ses curseurs vers le rouge. De la paix et de la guerre, pour l’instant ce sont les risques de guerre qui ont augmenté. A mesure que les Etats-Unis ont encouragé l’équipe d’énergumènes qui constituent les autorités de fait de l’Ukraine. La visite du directeur de la CIA à Kiev était consternante. Quel besoin d’afficher ce qui se fait d’habitude par « Skype » ? Précisément, il s’agissait de cela : afficher. J’en parle. Mais convenons qu’on ne pouvait imaginer concours de circonstances plus effrayant que cette conjonction entre une guerre civile commençante et l’anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.  

Y-a-t-il un dénouement possible autre que désastreux ? Toutes les dimensions de la situation peuvent fusionner en un processus unique. Une catastrophe peut venir d’Ukraine, que ce soit sous forme militaire ou sous forme d’effet financier domino comme un résultat des ineptes « sanctions économiques » décidées par les USA et leurs caniches européens. L’absurde politique d’austérité peut générer une chaîne de désastres dans l’économie productive qui nous rendraient encore davantage dépendants de décisions extérieures. Et ainsi de suite. Crûment, on peut dire que, pour l’instant, nous n’avons pas la main, loin de là. Le pire crime de cette équipe gouvernementale est d’avoir donné tant d’air, d’espace et de légitimation aux thèses les plus grossières de la droite. Immigration, politique économique, laïcité, toutes les transgressions de la droite par rapport à la tradition globale de la France née de la Libération ont été validées. La nouvelle hégémonie culturelle des élites sociales et de la sphère médiatique est entièrement sous contrôle néolibéral. Le centre de gravité de la vie officielle du pays a été brutalement poussé à droite et au-delà. Pour autant, la force de résistance politique n’a cessé de faire son œuvre. La stabilité politico-sociale de l’action du Front de Gauche a été un levier. Une buttée d’arrêt. Mais l’autre branche de la tenaille, bien plus active et puissante est la répulsion qu’exerce sur l’ensemble du système de la gauche la politique économique de droite du gouvernement. L'équipe Hollande-Valls a démultiplié les causes de division de la gauche. Après le groupe parlementaire du Front de Gauche entré dans l’abstention avant le vote contre la confiance, c’est au tour des Verts, et a présent d’une partie significative du bureau national et du groupe socialiste à l'Assemblée. Cette pente est irréversible. Elle vient à la rencontre des frustrations infinies de la population. C’est cette histoire-là, ce double rapprochement qui vise à faire naître une opposition de gauche politique et sociale, à laquelle nous travaillons. Les ingrédients sont là. Le mouvement est engagé. Et tout a été si vite ! Si bien qu’à notre tour, Front de Gauche, à peine né nous devons déjà nous remettre en cause aussi profondément que les nouveaux contours politiques y obligent.  

De quoi Alstom est le nom

Le pillage en cours d'Alstom révèle une double impasse : celle du capitalisme financier et celle de l'Europe de l'austérité et de la concurrence. Avant d'entrer dans le détail des causes de ce désastre, rappelons le caractère stratégique de ce groupe. Pour notre pays et pour nous, du point de vue de la mise en œuvre de notre programme. Alstom permet à la France d'être leader mondial dans deux domaines essentiels pour l'avenir : le train à grande vitesse et les équipements hydro-électriques. Deux activités directement liées à la mise en œuvre de notre politique écologique du transport et de l'énergie. Alstom permet aussi à la France d'avoir une autonomie technologique et productive en matière d'éoliennes et d'hydroliennes mais également dans la maintenance de toutes les centrales électriques, qu'elles soient thermiques ou nucléaires. En janvier 2012, j'ai visité, à l'invitation des syndicalistes d'Alstom, l'atelier des ailettes qui produit à Belfort les pièces les plus délicates des turbines. Un savoir-faire décisif pour l'avancée technologique de la France en matière d'énergies renouvelables, qu'elles soient éoliennes ou marines. Pas de transition écologique de la production d’énergie sans ces outils. Ce n'est donc pas rien que d'envisager de démanteler ce groupe pour en vendre l'essentiel à l'un ou l'autre de ses principaux concurrents mondiaux : General Electric ou Siemens. Outre l'enjeu de maîtrise technologique, se pose aussi un enjeu géopolitique quand il s'agit de maintenance de centrales nucléaires ou de barrages.

A court terme, Alstom est confronté à une double impasse en forme de cercle vicieux. Son carnet de commandes n'est pas assez rempli. Ses investissements sont insuffisants. Dans les deux cas la situation n’est aucunement imputable aux refrains du gouvernement et du MEDEF sur les difficultés des entreprises. Au contraire, on y trouve une validation quasi chimiquement pure de nos diagnostics économiques.

La faiblesse du carnet de commandes résulte directement des choix de l'Europe en faveur de l’austérité, de l'euro fort et de la libéralisation du marché de l'énergie. Tout ce que nous avons dénoncé sans relâche. Les plans d'austérité ont fait chuter les commandes publiques de trains, tramways et bus fabriqués par Alstom. Ils ont aussi ralenti les plans d'équipements en énergies renouvelables, et en particulier les installations de parcs éoliens et hydroliens. Quant aux exportations de tous ces matériels à l'étranger, elles ont été plombées, en particulier dans les pays émergents, par la hausse de 10 % de l'euro depuis un an. Le résultat de ce cocktail explosif de concurrence, d'austérité et d'euro fort est une chute du chiffre d'affaires d'Alstom. La libéralisation du marché de l'électricité a aggravé la baisse des investissements faute de planification écologique. C'est exactement au même sous-investissement que conduira dans le rail la poursuite de la libéralisation avec le 4ème paquet de directives ferroviaires européennes.

Principal concurrent mondial d'Alstom et surtout de Siemens, General Electric ne connaît pas les mêmes difficultés car il bénéficie de conditions politiques et économiques totalement différentes : il s'appuie sur un protectionnisme commercial qui lui garantit les commandes des Etats-Unis. Et il bénéficie de larges soutiens financiers grâce à la banque qu'il a créée et qui est massivement refinancée par la Réserve fédérale. C’est exactement ce que nous disons et expliquons à longueur d’année pendant que les pédants bavardent sur le « coût du travail », le nécessaire « choc de compétitivité » et ainsi de suite.

Alstom : le coût du capital

En fait Alstom montre de manière quasi caricaturale que c’est le coût du capital le problème de l’industrie et non le coût du travail comme le pleurnichent les officiels. Ici, la baisse du chiffre d'affaires a aggravé une autre difficulté que rencontre Alstom depuis sa privatisation en 1987, son entrée en bourse en 1998 puis sa première liquidation-revente en 2003 : le manque de capitaux pour investir à long terme. Là, c'est directement la domination des marchés financiers qui est responsable. Les actionnaires privés n'ont cessé de siphonner la trésorerie de l'entreprise plutôt que de lui fournir les fonds propres nécessaires à ses investissements. Ainsi dès son arrivée sur les marchés financiers en 1999, Alstom a été plombée par ses anciens propriétaires, Alcatel et GEC qui ont prélevé sur elle un dividende de 5 milliards. Le sauvetage orchestré par Sarkozy en 2003 n’a pas résolu ce manque de fonds propres. Il s'est confirmé avec l'arrivée de Bouygues comme actionnaire principal. Mais notez ceci : après cette opération, Alstom a cependant accumulé 5,8 milliards de bénéfices ! Cela en 7 ans, de 2005 à 2012. Soit près d'un milliard par an. Si ces profits n'avaient pas été pillés par les actionnaires mais réinvestis, ils auraient largement permis à Alstom d'acquérir la solidité financière qui lui fait aujourd'hui défaut pour investir durablement. Alors ? Coût du travail ? Les actionnaires voyous ont aussi reçu dans cette affaire un coup de main de leur allié habituel sur les marchés : les agences de notation. Jeudi, l'agence de notation Standard and Poor's a dégradé la note d'Alstom à BBB-. Cette attaque de l'agence états-unienne est arrivée exactement au moment où General Electric présentait son offre de rachat d'Alstom. On a donc assisté à une parfaite synergie de la finance états-unienne pour déferler sur le groupe français.

Les solutions actuellement présentées de vente à la découpe au profit de General Electric ou Siemens ne résoudraient nullement ces problèmes. Puisqu’il s’agit dans les deux offres de concurrents directs, le rachat conduirait nécessairement à la liquidation d'une partie des activités. C'est particulièrement évident pour Siemens, dont les turbines pour les centrales électriques sont en concurrence directe avec celles d'Alstom. Le groupe allemand essaie d'ailleurs depuis des années de faire perdre des parts de marché à son concurrent français. Le très sérieux quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung reconnaît même qu'on " peut difficilement imaginer comment, après des décennies de rivalité entretenue de la manière la plus âpre, pourrait émerger une culture d'entreprise commune entre Alstom et Siemens ". Le discours actuel sur un Airbus de l'énergie est donc un pur artifice de communication servi par le gouvernement. Quant à la contrepartie proposée par Siemens pour faire main basse sur la branche énergie qui représente 75 % d'Alstom, elle est ridicule. Siemens propose de céder au groupe français une partie de ses activités ferroviaires et en particulier son train à grande vitesse. Mais Alstom n'a nullement besoin de ce segment sur lequel il est déjà leader mondial. D'autant que le train à grande vitesse de Siemens accumule les difficultés techniques et n'a pratiquement pas de clients. Les seuls trains compétitifs que Siemens produit sont des trains régionaux et urbains que le groupe prétendait garder. Si Siemens fait donc mine de vouloir s'associer de manière coopérative avec Alstom aujourd'hui, c'est uniquement pour éviter de donner à l'autre concurrent, General Electric une taille critique dangereuse en Europe. D’autant que la perspective du Grand Marché Transatlantique ouvrirait à ce concurrent un espace juridique et commercial qu’il n’a pas forcément aujourd’hui.

Il faut nationaliser Alstom

En tant que garant de l'intérêt général, l'Etat ne devrait nullement prendre parti dans la compétition entre concurrents privés mais faire prévaloir le long terme en nationalisant Alstom. Cette nationalisation permettrait de construire des synergies industrielles fortes avec d'autres entreprises publiques qui sont ses clients, notamment EDF et la SNCF. C’est d’autant plus évident que l’entreprise fonctionne sur un large volant de commandes publiques. Ainsi, 60 % du matériel roulant vendu est de la commande publique. C'est la condition d'une relance de l'investissement public au service de l'emploi dans cette entreprise stratégique.

L’abandon d’Alstom aux logiques de la concurrence libre et non faussée montre comment cette logique conduit à des concentrations sans rapport avec l’intérêt général. Elle nous permet de bien faire comprendre comment la relance écologique de l’activité est un outil de développement de l’industrie et des techniques de pointe et non la lamentable caricature qui en est faite habituellement avec l’image stupide du prétendu « retour aux cavernes et à la bougie ». Alstom touche au cœur de l’identité industrielle de la France et de son futur écologique. Qu’elle soit bradée n’est pas une erreur ni même une faute, c’est un crime. Il relève de la trahison. L’article 410-1 du code pénal punit l’atteinte aux intérêts fondamentaux économique du pays. Il faudra s’en souvenir en fonction de la décision qui sera prise dans les prochains jours. Il faut défendre l’entreprise bec et ongle et profiter de la crise déclenchée par ses propriétaires pour reformuler le projet du pôle public de l’énergie développé par le programme « L’humain d’abord ».

L'Ukraine : le danger d'avalanche

On voit bien, à mesure que les jours passent, combien la thèse européenne et nord-américaine est en réalité un montage comparable à ceux qui ont servi de prétexte au déclenchement des autres guerres impériales de l’Otan. Même « le Monde », journal ami de toutes les guerres américaines, a dorénavant du mal à cacher les gros doutes qui pèsent désormais sur l’identité réelle des massacreurs de la place Maidan. La presse allemande a en effet levé un gros lièvre sur le sujet. Sommes-nous surpris ? Non, puisque c’est dorénavant si banal. Les connaisseurs y retrouvent l’essentiel des méthodes traditionnelles de la provocation déjà mise en œuvre en Irak et ailleurs pour appuyer la propagande des organes de presse chargés de préparer les opinions aux interventions militaires. C’est d’ailleurs aussi la méthode qui est infligée actuellement au Venezuela, où les snipers sont eux aussi liés aux milices fascistes. Ils tuent eux aussi indistinctement des policiers anti-émeutes, des contre manifestants, sans oublier quelques-uns des autres ultra droitiers victimes de règlements de compte entre sectes d’extrême droite. Sur place, tout le monde le sait et le condamne, même à droite. Mais à Paris, les journaux sous influence peuvent donc pousser leurs habituels cris d’orfraie. De cette contradiction entre un engagement partisan ardent et la prétention à se dire « indépendants et objectifs » résultent les scènes de violences internes comme celle qui conduit « Libération » à censurer un de ses propres chroniqueurs, Pierre Marcelle, parce qu’il ose s’interroger sur la crédibilité des refrains des vaches sacrées telles que Guetta et Duhamel, les deux bouddhas aigres qui gardent les frontières de « l’Europe qui nous protège » !

La guerre de la communication est bien engagée. Voyez comment aucun organe de presse, exception faite de l’AFP, ne relaie mes questions sur l’engagement des forces navales françaises et des commandos de la DGSE en mer Noire. Pourquoi ? Devinez ? Les salles de rédaction, comme à chaque cas de guerre, sont directement sous le contrôle de l’état-major. Pour ma part je suis content que ces gens-là soient contrôlés, compte tenu de leur irresponsabilité et de leur point de vue systématiquement hostile à notre pays. Mais c’est une occasion de pointer très directement leur façon d’occulter une information aussi essentielle, quand je donne le nom des bâtiments de guerre, leur taille, leur mission. Par contre, si je dis un mot plus haut que l’autre, on sait ce qui se passe. Tel est le système médiatique français.
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