L'Humain d'abord - Pour une 6ème République
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

L'Humain d'abord - Pour une 6ème République

Forum d'information et de discussion politiques - Jeu 2 Mai - 4:21
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 

 La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart)

Aller en bas 
AuteurMessage
Admin
Admin
Admin


Messages : 5167
Date de naissance : 18/05/1952
Date d'inscription : 17/05/2013
Age : 71
Localisation : 21500 Montbard

La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart) Empty
MessageSujet: La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart)   La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart) EmptyMar 10 Juin - 17:21

La véritable histoire des Coupes du monde (Partie 1)


La véritable histoire des Coupes du monde (Partie 2)



Dernière édition par Admin le Mer 11 Juin - 5:23, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://l-humain-d-abord.forumactif.org
Admin
Admin
Admin


Messages : 5167
Date de naissance : 18/05/1952
Date d'inscription : 17/05/2013
Age : 71
Localisation : 21500 Montbard

La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart) Empty
MessageSujet: Re: La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart)   La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart) EmptyMar 10 Juin - 17:47

Lundi 9 juin 2014
 
Sur le dos des peuples

A moins de deux semaines du coup d’envoi officiel de la Coupe du Monde, le Brésil se presse pour finaliser les préparatifs alors que les protestations ne faiblissent pas.
Depuis l’annonce de la sélection en 2007, le pays a investi 25,6 milliards de réals (8,5 milliards d’euros), dont 30% pour construire ou rénover les stades des 12 villes-sièges, en plus de restructurations d’aéroports et autres infrastructures. Au Brésil, chaque capitale régionale dispose de plusieurs équipes de football officielles et par conséquent d’au moins un stade pour recevoir les compétitions régionales. Mais n’atteignant pas le gabarit requis pour l’événement, en termes de services disponibles ou de capacité, certaines villes ont dû construire un nouveau stade de toute pièce. Pour des villes moyennes comme Recife (Pernambouc) ou Cuiabá (Mato Grosso) qui recevront chacune seulement 4 matchs durant le tournoi, la note est salée puisque les Etats ont déboursé chacun autour de 200 millions de réals (65 millions d’euros) pour des équipements qui seront difficiles à recycler.

La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart) Manif_Bresil

Inégalités de traitement

D’aucuns relativisent l’importance des dépenses engagées par l’Etat brésilien. Ces 25,6 milliards de réals répartis sur 7 ans, soit l’équivalent en 2014 de 0,15% du budget annuel de l’Union, représentent peu de chose par rapport aux 400 milliards (131 milliards d’euros) que l’ensemble des collectivités locales de la fédération (Communes, Etats et Union) réservent chaque année pour des dépenses en direction de la santé et l’éducation. La Coupe du Monde ne mènera pas le pays à la banqueroute, elle ne devrait pas n’empêcher, en soit, la poursuite des programmes de développement social.

Ce qui a enflammé le débat public lors des manifestations de juin 2013, c’est l’insupportable écart entre la qualité du service public brésilien, encore défaillant et inefficace, et la priorité accordée aux méga-événements internationaux de la Coupe du Monde, des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro prévus pour 2016, mais aussi des Journées Mondiales de la Jeunes Catholique (JMJ) en 2013. En revendiquant des hôpitaux, ou des écoles au « standing FIFA », la société déplore que le Brésil, aujourd’hui 8e puissance économique du monde, ne dépense que 215 € par mois et par habitant alors que même la Grèce en crise, en 2010, en dépensait plus de deux fois plus. Malgré les grandes avancées sociales et économiques des trois gouvernements du Parti des Travailleurs (PT), la route est encore longue pour instituer un réel Etat social et protecteur. Mais ces réformes urgentes revendiquées par la société civile depuis la fin de la dictature, semblent ne pas revêtir le même caractère prioritaire que la garantie des bénéfices économiques des grandes multinationales.

Prérogatives et exception

Pour se prévaloir du privilège d’être l’hôte de la coupe du monde de football et satisfaire les exigences de la FIFA, le Brésil a dû réaliser d’importants ajustements législatifs et l’on peut sérieusement s’interroger sur leur prétendu caractère temporaire. Sur le plan fiscal et financier, alors qu’une récente loi de régulation destinée à la maitrise de la dette publique interdit aux collectivités locales de s’endetter pour investir dans des politiques sociales, des clauses complémentaires ont été ajoutées pour autoriser les dépenses d’infrastructures destinées aux méga-événements. Des douze stades en travaux, toutes des opérations à caractère privé, seuls deux d’entre eux font l’objet d’un investissement partiel de capital privé. Le reste de l’argent injecté est public, moitié en investissement direct des Etats, moitié en prêts publics fédéraux à des taux d’intérêts presque nuls, sans aucune condition imposée par l’Etat en matière de sécurité du travail (9 ouvriers sont morts sur l’ensemble des chantiers). Enfin, autour d’un milliard de dollars d’exonérations fiscales seront accordées à la FIFA pour faciliter ses importations et transactions financières.

De leur côté, les législations protégeant la propriété intellectuelle et régulant le commerce ont été soumises à des amendements totalement anticonstitutionnels. La FIFA souhaite s’assurer le monopole de la divulgation des symboles et logos « officiels » exigeant des droits pour toutes divulgations. Même chose pour la captation d’images ou la radiodiffusion, où elle devient l’exclusive titulaire de tous les droits à l’image afférents aux tournois. De plus, des zones exclusives de restriction commerciale ont été imposées autour des stades, enfreignant le droit de libre circulation et de libre entreprise. Seuls les vendeurs et les denrées préalablement enregistrés y seront autorisés. Une restriction particulièrement sévère alors que le Brésil compte un nombre important de vendeurs ambulants. L’application de l’ensemble de ces clauses sera en outre contrôlée par des juridictions d’exception, autorisées à prononcer des sanctions spéciales, indépendamment du code pénal en vigueur. C’est ainsi qu’un voleur d’appareil-photo a été condamné à 15 ans de prison en Afrique du Sud lors du dernier mondial.

La sécurité fait évidemment partie des autres domaines affectés. L’Etat a investi 2 milliards de réals en matériel et équipes de surveillance et des troupes d’interventions spéciales ainsi que des militaires seront mobilisés en renfort dans les villes-sièges en cas de mouvements sociaux. Le Congrès examine actuellement en procédure d’urgence un projet de loi « anti-terrorisme » qui prévoit jusqu’à 10 ans de prison pour des actes visant à provoquer et inciter à la « terreur généralisée », qui peut s’appliquer autant à un poseur de bombe qu’à une infraction à l’ordre public. Aucun doute que les principaux visés par cette loi sont les manifestants, dont environ 2000 avaient déjà été arrêtés en juin 2013 et certains torturés et emprisonné injustement.

Résistances et incertitudes

Dans une société passionnée par le football, la période des vacances scolaires a même été rallongée de deux semaines pour couvrir la durée de l’événement. Mais malgré les réjouissances, une grande partie de la population proteste et s’inquiète des événements à venir.
Environ 200 000 personnes ont été expropriées suite aux opérations urbaines dans des conditions parfois illégales. A Rio et à São Paulo, plusieurs incendies criminels ont été recensés dans des bidons-villes proches des centres-villes et des zones d’intérêt commercial, sans qu’aucun auteur n’ait pu être identifié. Des centaines de grèves ont été organisées depuis le début de l’année dans les secteurs de la fonction publique, de l’éducation, des transports. Un nombre en nette augmentation par rapport aux années précédentes. Malgré les menaces de répression, les manifestations reprennent également. Le 15 mai, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays marquant le « jour international des luttes contre la Coupe du Monde ». D’autres sont prévues. A quatre mois des élections présidentielles, la conjoncture politique s’avère particulièrement complexe.

Brigitte Blang
Revenir en haut Aller en bas
https://l-humain-d-abord.forumactif.org
Admin
Admin
Admin


Messages : 5167
Date de naissance : 18/05/1952
Date d'inscription : 17/05/2013
Age : 71
Localisation : 21500 Montbard

La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart) Empty
MessageSujet: Re: La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart)   La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart) EmptyMer 11 Juin - 5:31

Mardi 10 juin 2014

Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités

Yves Altazin, de Frères des hommes, et Frédéric Apollin, d’Agronomes et vétérinaires sans frontières, qui travaillent avec les paysans du Mouvement des sans-terres, replacent le mouvement social au Brésil dans son contexte, celui d'un des pays les plus inégalitaires d'Amérique, où les bénéfices de la coupe du monde de foot, qui démarre le 12 juin, ne seront pas les mêmes pour tout le monde.




« Il faut absolument dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde et qu’ils sont là pour montrer les beautés de leur pays et leur passion pour le football. Faites un effort pendant un mois, calmez-vous. » Cette déclaration de Michel Platini en mai dernier montre l’arrogance de la FIFA vis-à-vis des manifestations qui secouent le pays depuis des mois et du Brésil de manière générale. Pour le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST), le plus important mouvement social du Brésil, qui vient de fêter ses 40 ans, il ne s’agit pas de manifester contre le principe d’une coupe du monde. Beaucoup parmi ses dirigeants la regarderont ou iront dans les stades. Le problème vient du fait que cette « belle coupe du monde » profitera à une minorité alors que le pays est un des plus inégalitaires d’Amérique du sud, surtout dans les campagnes.

Une redistribution des richesses très faible

Depuis des décennies, les dépenses des Etats hôtes ne cessent de grandir. Le Brésil a investi près de 3 fois plus que la France en 1998, mais, comme l’a montré l’exemple sud–africain en 2010, les retombées économiques pour la population sont limitées et temporaires car liées à la construction des infrastructures ou à la vente de produits dérivés. Les dépenses publiques sont, elles, majeures et durables. Pour la FIFA, l’opération est gagnante dans tous les cas, sans rien dépenser. La fédération internationale attend un bénéfice de 4 milliards de dollars. Pour cela, elle n’a pas hésité à imposer ses règles. Afin d’assurer le monopole des sponsors officiels, elle a ainsi fixé une « zone d'exclusion » de deux kilomètres autour des stades, empêchant les marchands locaux de concurrencer les sponsors autorisés et les partenaires officiels, dont Adidas, qui devrait enregistrer 2 milliards d’euros de bénéfice. Ces chiffres résonnent d’autant plus fort que 21,4% de la population brésilienne vit avec moins de 1,5 euro par jour. Le pays est aujourd’hui caractérisé par une forte inégalité, malgré des années de croissance et un travail social important sous les présidences de Lula et Dilma Rousseff. La redistribution des richesses est une des plus faibles d’Amérique latine : 1% de la population possèdent 13% des richesses (soit ce que possède la moitié de la population).

Au Brésil, la concentration de la terre est l’une des plus fortes au monde

Cette inégalité touche surtout les campagnes. Au Brésil, la concentration de la terre est l’une des plus fortes au monde. Moins de 2% des propriétés occupent la moitié de l’espace rural, alors que l'agriculture familiale produit la plus grande partie des aliments consommés sur le marché intérieur et emploie la grande majorité de la main d'œuvre agricole.

Pour comprendre la situation des paysans brésiliens, il faut remonter au début de la période coloniale. Le Brésil pratique depuis cette époque une agriculture industrielle, tournée vers l’exportation. Les politiques gouvernementales soutiennent prioritairement les grands propriétaires terriens à travers des aides financières importantes. Cette modernisation de l’agriculture a certes permis d’augmenter la production nationale mais a aussi engendré des conséquences néfastes sur le plan environnemental (déforestation, appauvrissement des sols) et social (accaparement des terres par les agroindustriels). Les immenses profits générés par cette agriculture intensive ne profitent qu’à une petite minorité de grands exploitants qui privilégient la monoculture céréalière et d’élevage, destinée à l’exportation.

Depuis trente ans, des mouvements paysans ont émergé et revendiquent un soutien à l’agriculture familiale. C’est notamment le cas du MST, qui réclame ce qu'il appelle une réforme agraire populaire comportant une distribution de terres aux familles et milite pour une révision de la politique agroindustrielle du pays plus favorable à l'agriculture familiale. Mais la réforme agraire stagne, les priorités de la présidente Dilma Rousseff sont ailleurs : de 2002 à 2013, les exportations des multinationales de l’agronégoce sont passées de 25 à plus de 100 milliards de dollars. Depuis la fin de la dictature militaire, Dilma Rousseff est la présidente qui a le moins redistribué les terres.
 
Le MST ne se contente pas de dénoncer la mainmise des grands propriétaires, le mouvement forme lui-même les paysans. C’est le but de l’école Milton Santos créée en 2002, à Maringà, dans l’Etat du Parana. Une centaine d’élèves sont formés aux techniques d’agroécologie, un type d’agriculture qui consiste à utiliser les écosystèmes, plutôt que de chercher à les substituer par des engrais ou pesticides. Le défi est de faire en sorte que ces jeunes, qui sont prêts à émigrer en ville, restent dans leurs communautés et renforcent leur autosuffisance alimentaire.

Le Brésil voit actuellement s’opposer deux modèles de développement agricole. Plus qu’un simple choix économique, de ces derniers découle aussi un véritable choix de société tant la question agricole est centrale au Brésil à bien des égards. En attendant que le Brésil choisisse, l’important est que la population se « calme », comme le dit Michel Platini. Les autorités ont ainsi décidé de ne pas augmenter le prix de la bière avant le coup de sifflet final de la coupe du monde. 

Yves Altazin, directeur de Frères des Hommes

Frédéric Apollin, directeur général d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
Revenir en haut Aller en bas
https://l-humain-d-abord.forumactif.org
Contenu sponsorisé





La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart) Empty
MessageSujet: Re: La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart)   La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
La véritable histoire des Coupes du monde + Sur le dos des peuples (Parti de Gauche) + Au Brésil, la « belle coupe du monde » rime avec inégalités (Médiapart)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Solidarité avec le mouvement populaire au Brésil (Parti Communiste Révolutionnaire du Brésil)
» Prud’hommes. L’affrontement avec le monde syndical continue (Parti de Gauche)
» Le Parti de gauche solidaire des marées citoyennes au Brésil (Parti de Gauche)
» Une belle semaine pour l’agriculture paysanne ! (Parti de Gauche)
» À travers le monde, la solidarité avec Gaza (Médiapart) + Divers

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'Humain d'abord - Pour une 6ème République :: Anciens messages-
Sauter vers: