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 Des paroles et des... actes (Eric Coquerel) + Valls reprend l'avantage (Parisien)

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MessageSujet: Des paroles et des... actes (Eric Coquerel) + Valls reprend l'avantage (Parisien)   Des paroles et des... actes (Eric Coquerel) + Valls reprend l'avantage (Parisien) EmptyMar 1 Juil - 17:08

Mardi 1 juillet 2014

Cela ne s’arrange décidemment pas. Entre chaque note de blog, ma dernière datant du 7 juin, le bilan gouvernemental s’alourdit. On sait maintenant qu’à sa politique économique et sociale de droite, correspond une gestion de droite des conflits sociaux. Rien de plus logique mais on a beau s’attendre à tout, on s’étrangle quand même. Les cheminots grévistes ont ainsi eu le droit à l’artillerie lourde : désinformation systématique sur les raisons de leur mouvement et le niveau du trafic, accusation de « prise d’otage » des usagers (jusqu’aux bacheliers cette fois enrôlés de force dans cette propagande !), etc… Cela n’a pas été mieux pour le mouvement des intermittents du spectacle dont on a tenté à maintes reprises d’interdire les rassemblements et les manifestations. Pour, au final, voir Valls passer en force sur l’agrément de l’accord que les intermittents et leurs syndicats, réellement représentatifs, refusent puisque pire que celui de 2003 contre lequel, pourtant, toute la gauche s’était alors mobilisée à leur côté. Pour faire passer la pilule le gouvernement a tenté là aussi d’utiliser les vieilles recettes en faisant passer une concertation pour une concession sauf, évidemment, qu’on propose de se mettre autour d’une table après que l’accord a été agréé. Un marché de dupe en quelque sorte.

Le gouvernement est donc droit dans ses bottes comme Juppé naguère. Sauf que bottés ou pas, il s’embourbe dans le marasme économique. Les chiffres du chômage de mai sont là pour le rappeler. Au point que plus un membre du gouvernement ou de la majorité ne se hasarde désormais à commenter ces chiffres, préférant dans la période s’adonner aux tweet footballistiques. Sans doute d’ailleurs espèrent-ils que les performances de l’équipe de France de football relègueront le chômage en brèves dans le JT de 20 h.

Des paroles et des... actes (Eric Coquerel) + Valls reprend l'avantage (Parisien) 10373100_10152546281751057_3658302611020392603_o-2
DR A la manifestation des intermittents du 16 juin

Au conseil européen on allait voir ce qu’on allait voir… On a vu : rien.

S’il tient ses promesses sur les effets de la progression du chômage sur sa candidature en 2017, François Hollande peut donc préparer ses valises. Comme il n’en a nulle envie, il recourt, une fois encore, à l’esbroufe et à la méthode Coué. Pour la deuxième fois depuis son élection, le voilà annonçant avant un Conseil européen qu’on allait voir ce qu’on allait voir. La politique d’austérité imposée par Angela Merkel et Bruxelles n’en avait plus pour longtemps ! D’accord, il accepterait de donner son appui au très libéral Jean-Claude Juncker à la Présidence de la commission mais en échange il se faisait fort d’imposer des mesures de relance de l’activité. Au point même de les annoncer dans une lettre publiée dans le Monde. Point d’orgue de ces mesures : un plan d’investissement de 1200 milliard. C’était écrit, c’était donc presque fait. Sur France Culture, Guillaume Balas, l’un des responsables de l’aile gauche du PS fraichement élu député européen, s’en émerveillait d’ailleurs déjà : « les 1200 milliards exigés par François Hollande sont une véritable inflexion à la politique menée aujourd’hui en Europe » tout en prévenant « il sera néanmoins très difficile pour les socialistes Français d’accepter la candidature de Juncker ». Résultat à la sortie du Conseil ? Ni plan d’investissement, ni entorse aux règles de la BCE et à l’austérité, mais par contre Juncker est adoubé… François Hollande aura beau essayer de faire passer la candidature de ce dernier pour une victoire Franco-allemande, nul n’est dupe. On arguera la « flexibilité «  ajouté dans les conclusions du Conseil au sujet de l’application du pacte de stabilité, mais Angela Merkel en a donné le mode d’emploi : « la flexibilité cela signifie que le pacte de stabilité sera appliqué de la meilleure manière possible ». On aura compris que pour la chancelière allemande le strict respect de la règle d’or est moins important que l’accélération des réformes structurelles néolibérales exigées pour y tendre. Et de rappeler d’ailleurs qu’il est hors de question que la France, ou tout autre pays de l’union, en fasse à sa tête : « ce ne sera pas aux Etats de décider d’eux-mêmes de l’application de cette flexibilité mais à la commission ». François Hollande peut donc se préparer à de nouvelles humiliations pour quémander à l’avenir quelques menues souplesses à Juncker en échange de toujours moins de dépenses publiques, de protection sociale et toujours plus de dérégulation du marché de travail.

Fermez le ban. Pour ceux qui espéraient encore un changement de cap de ce gouvernement via un desserrement de l’étau Berlino-Bruxellois, c’est raté…

Sans les actes, les paroles sont du vent…

Rien donc, évidemment, n’a changé depuis les Européennes. Il n’y a pas d’autre voie possible : face à ce gouvernement il faut à la fois résister, construire un rapport de force et une alternative. En utilisant pour cela tous les espaces possibles dès lors qu’ils sont clairement opposés ou au moins dissidents vis à vis de sa politique.

C’est ce que nous faisons dans le Collectif du 12 avril, émanation de la marche nationale éponyme, qui voit continuer à travailler ensemble syndicats, associations et partis politiques. Sa première journée de travail le samedi 21 juin à la Bourse du travail de St Denis où nous avons commencé à plancher sur des mesures d’urgence a été intéressante. Pour la première fois un collectif de ce type, créé pour une marche, parvient à se maintenir et, mieux, à produire du concret. Ce collectif, qui fait nationalement écho à ce qui se passe à l’échelle départementale dans les Bouches du Rhône et la Haute-Garonne est précieux pour l’avenir.

C’est évidemment aussi ce que nous faisons en soutien des mobilisations sociales dont l’existence est indispensable à toute modification du rapport de force.

Enfin, c’est ce que nous faisons en répondant aux invitations de tous ceux qui, dans la majorité gouvernementale, contestent cette politique. D’où ma présence au colloque des « socialistes affligés » de Liêm Hoang Ngoc et Philippe Marlière, celle d’Elisa Martin au « rassemblement national de militants socialistes contre l’austérité » animé par Gérard Filoche à Bellerive-sur-Allier  ou encore la rencontre du Front de Gauche avec Europe Ecologie les Verts où Jean-Luc Mélenchon, Martine Billard et moi-même représentions le PG. La situation réclame en effet de tout tenter pour desserrer l’étau et éviter le pire. Mais ce ne peut être au risque de partager le positionnement naturellement ambiguë de ces partis et courants qui ont encore, au mieux, un  pied dans la majorité gouvernementale et un pied en dehors. Jean-Christophe Cambadelis  explique, non sans ironie, que le « PS est le parti des deux Gégé ». Entendez celui qui réunit le libéral assumé Gérard Colomb et le remuant Gérard Filoche. Vu la politique du gouvernement et la ligne du PS depuis quelques années, j’ai un avis très net sur celui qui sert de caution à la ligne de l’autre. Les camarades socialistes « anti austérité » (je ne sais plus comment les catégoriser) annoncent déjà leur bataille pour le prochain congrès du PS, prévu, paraît-il, au printemps prochain. Liêm Hoang Noc a résumé les deux stratégies possibles pour les socialistes contestataires en conclusion de son colloque. En substance, explique-t-il, il y a deux options possibles : celle de Marceau Pivert (leader de historique de l’aile gauche de la SFIO) consistant à peser à l’intérieur du PS pour changer sa ligne et, du coup, celle de la politique de François Hollande, et celle de Syriza qui impose de construire du neuf à côté et en confrontation avec le PS pour lui contester sa domination sur la gauche. Si j’ai bien compris sa conclusion, Liêm lui-même ne crois plus trop à la première version mais va quand même la tenter jusqu’au prochain congrès. D’autres comme Gérard Filoche s’y attèlent avec plus de conviction, affirmant qu’en réalité depuis deux ans la ligne Hollande est minoritaire dans le PS… Soit. En attendant la caravane très libérale du gouvernement passe sans être aucunement freinée par une vague de contestation interne au PS. On n’a compris que je ne partage pas cette illusion datée. Le PS, sa ligne, ses ministres, ses cadres dirigeants, son cœur, n’est plus celui du congrès d’Epinay, ni de mai 81, ni même de 1997, mais est bien plus proche du New Labour des années Blair dont John Le Carré vient de réaliser l’autopsie impitoyable à travers le parcours d’un secrétaire d’état dans son dernier « une vérité si délicate ». C’est désormais un parti que le poids des lobbies, le flirt de plus en plus poussé entre affaires publiques et intérêts privés, une politique dévoué au business mondialisé influent bien plus que des grèves de salariés et des revendications syndicales. Tout comme pour la SFIO de la fin de la 4ème République, le poids et les intérêts de la politique coloniale comptaient bien plus que les valeurs internationalistes et la solidarité avec les peuples opprimés. Doit-on pour autant rejeter tout ce qui porte malgré l’étiquette PS ? Non ce serait injuste pour des milliers de militants et d’élus de terrain  sincères et malheureux. Surtout ce ne serait pas à la hauteur d’une période qui impose de ne pas gaspiller les énergies militantes pour qui la gauche n'est pas le paravent du libéralisme. Après tout, bien des militants et dirigeants de la défunte SFIO ont été utiles pour construire le nouveau parti d’Epinay. Il en sera certainement de même pour la refondation espérée.

Ne pas penser le PS réformable de l’intérieur ne nous empêchera pas de poursuivre un temps la réflexion et pourquoi pas les actions communes avec ceux qui contestent ce qu’il est devenu. Mais qu’à l’inverse qu’on ne nous demande pas de jouer les « Gégé » d’une « gauche »  qu’il conviendrait de toujours tenter d’unifier, de Cambadélis à Besancenot, en attendant que la gauche du PS soit parvenue à changer le centre de gravité de son parti. Cette mythification de l’unité, quelles qu’en soient les conditions et le rapport de force, comme moteur naturel de toute transformation à venir est un leurre dangereux au temps du social libéralisme. Car toute impression laissée que nous serions dans le même camp que celui du gouvernement est suicidaire pour la suite. Et en dehors de quelques illusionnistes, plus ou moins sincères, nul ne pensera que le PS puisse aujourd’hui être affilié au rang de ses contestataires. La schizophrénie en politique à ses limites. Autrement dit oui à tout dialogue et toute action avec ceux qui dans la majorité gouvernementale sont encore sur l’espérance du « changement de cap » mais rien qui ne nous fasse passer pour des alliés, critiques certes mais potentiels, du PS. C’est une des conditions que nous, PG, avons posé à nos camarades d’EELV et qui constitue un délimitateur de toute construction à venir.

Mais une autre nécessité s’impose progressivement. Il nous reste deux ans pour bâtir une force et un projet politique à même de remettre la société, ou tout au moins une partie importante de la société, en mouvement. Il y a donc urgence. Difficile aujourd’hui de dire d’où cela partira et si même l’histoire reviendra d'ici là de notre côté. Mais une chose est sûre : cela signifie que les paroles ne suffiront plus. Il faut des actes. Ils vont vite devenir indispensables pour tout travail en commun. Pour ceux qui sont dans la majorité gouvernementale cela passe maintenant par des votes clairs à l’Assemblée. Celui, favorable et quasi unanime du PS et d’ EELV sur la loi ferroviaire nous inquiète, c’est peu dire.  A quatre députés socialistes près, dont trois qui ont avoué s’être juste trompés et ont tenu à rassurer le gouvernement, aucun-e n’a voté contre cette loi qui contient la libéralisation du chemin de fer. Maintenant, aujourd’hui, sont sur la table celle du correctif budgétaire qui intègre les mesures d’austérité qui ont suscité le vent de contestation au PS et le vœu de EELV pour que leurs parlementaires ne l’adoptent pas en l’état. On dit ce mardi matin que le gouvernement utiliserait le vote bloqué de peur d’une contestation trop voyante. J’attends donc que les frondes sortent. Et ce ne peut évidemment sous la forme d’un vote favorable. Voilà qui délimitera ceux avec qui il sera possible de continuer à œuvrer à une autre majorité à l’avenir. Le vote du collectif budgétaire à l’automne constituant le dernier test en la matière. Car il serait bon de ne pas oublier le coup de tonnerre des élections européennes : on ne peut se dire contre l’austérité et finalement l’adopter voir même s’abstenir. L’heure de vérité approche. Les paroles ne sont que du vent si elles ne sont pas accompagnées d’actes les prouvant.

Eric Coquerel


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