Dimanche 28 septembre 2014
Sénatoriales : le PS de désastres en déroutes
La gauche avait pris le Sénat sous Sarkozy. Elle est terrassée sous Hollande.
Le PS s’effondre désormais même chez ses propres élu-e-s. La spirale infernale entraîne avec elle toute la gauche au fond.
Et pendant ce temps, le Front national surfe sur l’écume.
L’écume, c’est le système qui se désagrège. Voir les Bouches-du-Rhône qui donnent leur premier sénateur au FN et qui étrillent le parti socialiste pour mieux se donner à Guérini, le baron du CG 13. Voir le Var où même les accords sordides entre UMP et FN ne résistent pas à la porosité installée par la convergence idéologique entre les uns et les autres.
De son côté, le Front de Gauche a perdu 3 de ses 5 sénateurs communistes sortants. Ailleurs, là où le Front de gauche avait déjà affirmé son autonomie par rapport au Parti Socialiste, le Front de Gauche a confirmé sa pertinence. Notons ainsi les 260 voix du duo ADS-PG qui en Haute-Vienne talonne le PS. Ailleurs, même dans la diversité de ses composantes, il s’inscrit plus simplement dans la continuité des résultats de 2008 et ne bénéficie pas du désaveu socialiste (Rhône, Aveyron, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Savoie, Sarthe…. ).
Dans la plupart des autres cas, les candidatures PCF n’avait de Front de Gauche que l’appellation. Par contre, il convient de constater que les candidatures appelant à rejeter clairement la politique gouvernementale, la réforme territoriale de Hollande et Valls et appelant à une 6
ème République ont rencontré un modeste mais réel succès. Partout cette idée a essaimé et les candidat-e-s qui l’incarnait, malgré la faiblesse initiale de leur assise, ont obtenu des scores allant très au-delà de leurs propres élu-e-s, le nombre de voix étant par exemple multiplié par 7 en Ariège, dans le Tarn ou en Haute-Saône, et même multiplié par 14 dans l’Hérault.
Mais il faut bien revenir au général pour tirer des enseignements. La déroute socialiste va bien au-delà des calculs pourtant étayés par les résultats des municipales. Jean-Christophe Cambadélis ne peut pas dire comme il le fait ce soir que " la gauche résiste ". La Droite a environ (dans l’attente des derniers résultats) une quinzaine de sièges de marge sur la majorité que la gauche tenait pourtant à 6 voix. C’est dire l’ampleur du désastre. Et encore le scrutin ne portait-il pas sur l’ensemble des départements. Et encore celui-ci est-il atténué par les manœuvre politiciennes du PS qui ont transformé les départements à 3 sénateurs en départements à la proportionnelle ce qui leur au mécaniquement permis de regagner des sièges. Jean-Christophe Cambadélis est donc soit aveugle, soit il ment, soit il est phobique électoral. On le serait il est vrai à moins !
Avec la perte du Sénat dans ces circonstances, François Hollande est désormais confronté à un nouveau blocage politique : groupusculaire dans le peuple, minoritaire au Sénat, clanique à l’Assemblée, il prétend pourtant encore gouverner. Tout cela serait impossible dans une 6
ème république assise sur la souveraineté populaire. Il est urgent d’y passer. Ce pourrait enfin être l’occasion d’en finir avec cette aberration démocratique qu’est le Sénat : là où les député-e-s sont les représentants de la Nation toute entière, les sénatrice et sénateurs incarnent eux leur territoire. A eux, dans le particulier, de s’accommoder de l’intérêt général. Ce système est donc absurde en plus d’être inopérant. Il devra donc être passé par pertes pour l’oligarchie et profits pour le peuple.
François Cocq