L'Humain d'abord - Pour une 6ème République
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

L'Humain d'abord - Pour une 6ème République

Forum d'information et de discussion politiques - Mar 7 Mai - 16:08
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

 

 De la diversion à la grande régression (Danielle Simonnet)

Aller en bas 
AuteurMessage
Admin
Admin
Admin


Messages : 5167
Date de naissance : 18/05/1952
Date d'inscription : 17/05/2013
Age : 71
Localisation : 21500 Montbard

De la diversion à la grande régression (Danielle Simonnet) Empty
MessageSujet: De la diversion à la grande régression (Danielle Simonnet)   De la diversion à la grande régression (Danielle Simonnet) EmptyDim 26 Oct - 6:43

Vendredi 24 octobre 2014

Budget participatif, réforme territoriale et austérité
De la diversion à la grande régression

Avec la réforme territoriale et la mise en place à marche forcée des grandes métropoles, le gouvernement est en train d’engager un terrible processus déconstituant qui va de pair avec la spatialisation du capitalisme. A l’autre bout de la chaine, Anne Hidalgo voudrait faire croire qu’elle donne les clés du budget de la ville au peuple, par son « budget participatif » au moment même où celui-ci est exclu du débat sur la métropole du grand Paris, et qu’un nouveau budget d’accompagnement de l’austérité se prépare...

De la diversion à la grande régression (Danielle Simonnet) Dsimmonet

La réforme territoriale et la mise en place des grandes métropoles correspondent à une réorganisation complète, un démantèlement profond de la République. En substituant au triptyque dans lequel s’exerce la souveraineté populaire depuis la révolution française : Etat-Nation, Départements et communes, un nouveau triptyque constitué d’une Europe aux institutions antidémocratiques, des grandes régions et des métropoles, c’est la souveraineté populaire qui est piétinée sans même une révision de la constitution et encore moins un référendum ce qui aurait été le minimum. Mais le gouvernement préfère bâillonner le peuple.

L’organisation du territoire en grandes métropoles et en grandes régions avec des territoires excentrés des pôles d’attractivité, signe l’accélération des mises en concurrence entre des territoires à plusieurs vitesses. Les logiques capitalistes actuelles, encouragées et renforcées par les politiques libérales organisent la spatialisation des mises en concurrence.

Il s’agit à chacun de ces échelons de remettre en cause cette souveraineté populaire pour mieux contraindre d’appliquer les politiques d’austérité, d’imposer les logiques libérales. Faire sans le peuple une politique contre le peuple.

Avec la Métropole du Grand Paris, il est prévu de cumuler les structures les unes sur les autres sans renforcer la démocratie mais bien au contraire en éloignant plus encore les citoyens des processus de décisions. Il s’agit ni plus ni moins de vider les lieux d’arbitrage politique de toute confrontation saine d’orientations au nom de la recherche du consensus. Dans le contexte d’austérité, on aboutira au cumul des intérêts particuliers dans une concurrence accrue entre les territoires. Comment pourrions-nous être assez naïfs pour croire ne serait-ce qu’une seconde que la solidarité entre les territoires et l’urgence écologique seront prises en compte dans un tel cadre a-démocratique…

Dernièrement une carte circulait sur twitter et présentait une comparaison du maillage des réseaux ferroviaire en France entre aujourd’hui et 1930. C’était éclairant. Il serait fort utile de faire circuler ce même type de carte concernant les taux de chômage et la réalité des recettes fiscales des entreprises, concernant la spéculation immobilière via les montants des loyers et le prix du foncier, concernant le maillage en service public de santé et concernant les peuplements par CSP…

On constaterait le résultat de la novlangue libérale sur la sacrosainte « attractivité des territoires ». Elle conduit à concentrer les emplois, les services publics dans le cœur des centres villes au cœur des grandes métropoles et à rejeter dans les périphéries plus lointaines les salariés des CSP basses, là où il manque de tout de façon criante. Au nom de cette même attractivité, et de la « mixité sociale » toujours « valable » dans les quartiers populaires et jamais dans les ghettos de riches, les politiques en faveur du logement privilégient les logements privés, intermédiaires ou sociaux les plus élevés (PLS) chassant inexorablement des centres villes les salariés plus fragiles.

En matière d’aménagement du territoire, la création de la métropole du Grand Paris, comme ailleurs des autres grandes métropoles, va accentuer les spécialisations de zones et les concurrences de territoire. Alors qu’il faudrait au contraire promouvoir une politique de planification écologique pour réduire les distances domicile travail, instaurer une mixité d’activités (emploi, logement, services publics dont espaces verts) modifier les politiques de peuplement en luttant contre la spéculation immobilière, relocaliser l’agriculture paysanne et les entreprises et étendre les services publics.

L’organisation même de la métropole du grand Paris ne permettra pas à ces deux visions politiques de se confronter et les citoyens seront dessaisis de ces choix.

En effet, comment l’implication des citoyens pourrait-t-elle être renforcée alors que dans le même temps toute la nouvelle organisation les éloignera plus encore de leurs représentants, qui eux, seront sommés de se retrouver dans des consensus dictés par les politiques d’austérité. Ne laissons pas se faire la dissolution des cadres de débats démocratiques !

Si l’on est attaché à l’héritage de la Grande Révolution Française, on doit défendre la souveraineté populaire et refuser la casse des départements. On doit s’opposer à une réforme qui prévoit de donner des compétences législatives aux futures grandes régions ce qui remettra en cause le principe même de l’unicité du territoire de la République où les mêmes lois doivent s’appliquer à toutes et tous. C’est l’unité, l’indivisibilité de la République, de l’égalité dans la communauté légale qui est ainsi bafouée.

Si l’on est attaché à la défense des services publics, à des politiques qui prennent à bras le corps les enjeux sociaux et les impératifs écologiques, alors on se doit de chercher à renforcer le contrôle des citoyens contre les lobbies des intérêts privés et les politiques d’austérité, contre cette accélération des mises en concurrence libérales et des concentrations capitalistes dans l’espace urbain.

De tout cela, le peuple de Paris et d’ailleurs n’a pas son mot à dire. La maire de Paris a choisi au contraire de le divertir, au sens premier du terme. Avec une grande campagne de com’gadget, elle l’a sommé de plébisciter 9 des 15 projets ficelés par ses services dans la démarche qu’elle a osé intituler de « budget participatif ». 5% seulement du seul budget d’investissement fut concerné, sans le moindre débat sur les 95% restant et l’entièreté du budget de fonctionnement, et sans aucune implication à la base. Et pour cause, dans le cadre contraint des baisses de dotations de l’Etat aux collectivités imposé par le gouvernement, la ville et le département de Paris sont en recherche de réduction des dépenses et n’ont pas l’intention d’en appeler au peuple pour s’y opposer. Avec le transfert de recettes et de compétences à la Métropole, l’objectif sera bien d’accélérer plus encore ces réductions de dépenses publiques.

C’est ainsi que se prépare le budget 2015 de la ville de Paris, avec une course de vitesse engagée pour trouver officiellement 185 millions d’euros d’économies. Cette somme pourrait bien aller au-delà, vu qu’il manquera 200 millions d’euros du fait des baisses de dotations de l’Etat, auxquels s’ajoutent 440 millions d’euros de contributions de solidarités de territoire. Ce n’est plus un demi-milliard en moins qu’avait déjà subi le budget 2014, mais 640 millions d’euros qui feront défaut dans les caisses de la ville ! Résultat, ce nouveau budget 2015 se fera avec les bonnes recettes libérales d’hier : réforme de l’administration parisienne, non remplacement des départs en retraites, évictions de nombreux contrats précaires, baisses prévisibles de certaines subventions aux associations, inquiétudes sur les équipements culturels, poursuite aggravée d’externalisation de service via le recours aux marchés d’appel d’offres, ventes annoncées mais non précisées du patrimoine…

Les quelques compromis circonstanciels obtenus sur la métropole du grand Paris ou l’espoir d’une réévaluation de la taxe de séjour ne pèsent pas lourds face aux baisses des dotations, à la poursuite de la casse de l’hôpital à Paris ou encore à la volonté gouvernementale d’encourager le travail du dimanche à Paris, dernier point sur lequel la maire de Paris semble déjà avoir cédé.

Amusons donc le peuple avec des projets sympathiques, qu’il ne se rende pas compte que c’est sa souveraineté-même qu’il est prévu de piétiner sur l’autel de l’austérité. Tel semble être le message du PS de la capitale en cohérence avec celui du national. Les élu-e-s PCF et EELV parisiens semblent le découvrir. Avec nos listes « A Paris, place au peuple ! », cela fait plus d’un an que nous n’avons eu de cesse de le dénoncer. Espérons que leur prise de conscience tardive les amènera à ne pas approuver le budget 2015 de la ville.

Pour l’heure, pour ne pas se laisser piétiner, marchons donc très nombreux le 15 novembre à Paris et dans de nombreuses villes aux côtés des associations, syndicats et partis de gauche contre la politique de ce gouvernement et de tous ceux qui s’y soumettent ! Refusons l’impasse des politiques d’austérité, la casse de notre souveraineté et faisons converger les nombreuses luttes. Exigeons au contraire la révocation des élu-e-s dès la votation citoyenne initiée le we des 8, 9, 10 et 11novembre prochains.
Revenir en haut Aller en bas
https://l-humain-d-abord.forumactif.org
 
De la diversion à la grande régression (Danielle Simonnet)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Danielle Simonnet : " Il faut changer de constitution "
» Cahuzac, Thévenoud, Le Guen : Ah ça ira, ça ira…! (Danielle Simonnet)
» Danielle Simonnet, invitée de France Bleu
» Paris XV. Les associations en pointe contre la tour Triangle (Parisien) + Tour Triangle : quand c'est non, c'est non ! (Danielle Simonnet)
» Sous l'hôpital condamné, la plage… (Danielle Simonnet)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'Humain d'abord - Pour une 6ème République :: Anciens messages-
Sauter vers: