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Forum d'information et de discussion politiques - Mar 7 Mai - 11:44
 
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 Réélection d’Angela Merkel (Divers)

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MessageSujet: Réélection d’Angela Merkel (Divers)   Réélection d’Angela Merkel (Divers) EmptyLun 23 Sep - 16:39

Merkel propulsée par les sociaux-démocrates

La droite européenne a son modèle : l’Allemagne. Angela Merkel sort confortée des élections de dimanche. Après deux mandats, elle fait progresser fortement la CDU-CSU. Le paradoxe de sa démonstration est qu’il s’agit d’une exception allemande non exportable. Ailleurs, les politiques austéritaires imposées par la chancelière créent à ses propres collègues conservateurs les pires difficultés. En Espagne et en Grèce, les amis politiques de Merkel sont dans la panade et pestent contre l’intransigeance de leur mentor. Quant à Sarkozy, il s’est fait congédier après un mandat. Seuls les médiacrates qui échappent à la sanction du suffrage universel peuvent continuer sans dommages à vanter le « modèle allemand », en faisant mine d’oublier que l’économie d’exportation n’est par définition pas un modèle puisqu’elle n’est pas généralisable.

Depuis presque deux siècles, l’Allemagne était au contraire le pays de référence de la sociale-démocratie. Le SPD, qui fêta cette année son 150ème anniversaire en présence de Merkel et Hollande, est en effet le premier parti social-démocrate, le plus puissant et organisé. Le voilà en charpie. Dimanche il ne fit guère plus que son plus bas historique de 2009. Un échec aussi cuisant ne peut s’expliquer par la seule « équation personnelle » du candidat à la chancellerie Peer Steinbrück. Il confirme l’impasse du projet social-démocrate.

Peer Steinbrück fit mine d’appliquer la vieille stratégie consistant à négocier des compromis sociaux avec le capital. Il fut si proche des capitalistes dominants, les financiers, qu’ils le rémunérèrent grassement pour ses conférences. Steinbrück sauta donc l’étape du Bourget et afficha directement son amitié avec la finance. Ce fut le premier acte de sa déroute électorale. Puis le SPD continua de payer les politiques libérales impulsées par Schröder. L’ancien chancelier qui retarda l’âge de la retraite à 67 ans et encouragea l’explosion de la pauvreté par ses réformes du marché du travail, est un héritage encombrant. Un ange passa d’ailleurs quand Hollande lui rendit hommage lors des 150 ans du SPD alors que les dirigeants du SPD, refusant de le désavouer, préféraient le cacher sous le tapis.

Incapable de constituer une majorité, même relative, pour passer en tête, le SPD avait comme seul salut la constitution d’une coalition alternative. Là encore son orientation sociale-démocrate y fit obstacle. Le dogme de la croissance vue comme le préalable du progrès social éloigne idéologiquement le SPD des quelques écologistes qui ne sont pas gagnés aux thèses du capitalisme vert. Le ralliement aux politiques dictées par la finance rend impossible tout accord avec Die Linke. A peine les premières projections affichaient une majorité SPD-Die Linke-Verts, Steinbruck rejeta d’ailleurs ce scénario, répétant une position exprimée pendant la campagne. Et finissant d’ouvrir la voie à Merkel.

Hollande aussi a écarté toute majorité alternative en adoubant dans un communiqué officiel dimanche la chancelière sortante. L’ANI, sa réforme des retraites et son atlantisme en faisaient déjà l’héritier de Schröder. Il partage sa capacité à diviser la gauche et son aveuglement sur l’urgence écologique. La conclusion de la conférence environnementale samedi ne célèbre-t-elle pas la compétitivité des entreprises, faisant roucouler le MEDEF ? Au nom du « modèle allemand », Hollande embrasse à pleine bouche le capitalisme vert. La grande coalition entre Merkel et les sociaux-démocrates allemands ne serait donc pas une aberration. Elle existe déjà par-delà la frontière.

François Delapierre, Secrétaire national du Parti de Gauche

Réélection d’Angela Merkel : une victoire en trompe l’oeil

François Hollande s’était déplacé spécialement pour, soi-disant, "aider" le SPD en campagne. Pourtant il fut le premier, hier soir, à entériner une victoire d’Angela Merkel alors même qu’elle n’est pas majoritaire en sièges au Bundestag, contrairement à ce que clament les médias à l’unisson.

De fait, Madame Merkel peut gagner par défaut. Le SPD aurait en effet pu choisir une autre alliance majoritaire avec die Linke et les Verts, mais, engoncé dans sa logique de coalition avec la droite et dans sa soumission au libéralisme, il n’imagine même pas une telle alliance Rose-Rouge-verte.

A l’identique du gouvernement Ayrault en France, la politique proposée par le SPD ne peut rassembler la gauche : compatible avec la droite et des capitalistes allemands, elle la divise au contraire. La grande leçon du scrutin allemand est celle-ci : le social-libéralisme est le fossoyeur de la gauche et ne sert plus à rien pour le peuple.

Le Parti de Gauche salue ses camarades de Die Linke désormais 3ème force politique du pays. Après ce qu’il convient d’appeler l’abdication du SPD, il revient à Die Linke d’assumer son rôle de leader à gauche en proposant une stratégie anti-austérité, indépendante des partis qui s’y soumettent.

Le Parti de Gauche - Eric Coquerel, Raquel Garrido, Christophe Ventura
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MessageSujet: L'impasse Merkel (Humanité)   Réélection d’Angela Merkel (Divers) EmptyLun 23 Sep - 17:06

L’impasse Merkel

Réélection d’Angela Merkel (Divers) 2013-09-23merkel

La chancelière va poursuivre une politique qui étouffe la croissance et généralise la concurrence entre salariés, estime Patrick Apel-Muller dans l'éditorial de l'Humanité de ce lundi.

Ce n’est pas une bonne nouvelle. La reconduction d’Angela Merkel comme chancelière va encore aggraver les maux dont souffre l’Union européenne. À la tête de la première puissance économique du continent, elle a consacré le règne des marchés financiers, brisé les solidarités éventuelles pour leur substituer l’égoïsme et le mépris du plus fort à l’égard de l’affaibli, alimenté les regains nationalistes et les replis identitaires. Si elle est aujourd’hui la première dirigeante européenne à se faire réélire depuis la crise de 2008, c’est qu’elle a fait croire à son peuple qu’elle lui avait évité le pire et qu’elle le protégeait des convoitises des paresseux qui se massent aux frontières sud de l’Allemagne. Le résultat de son parti, la CDU, lui permet d’envisager d’amplifier une politique qui étouffe la croissance et généralise la concurrence entre salariés de l’UE et du monde. Ce n’est pas non plus une bonne nouvelle pour les salariés allemands dont la situation se détériore et qui comptent une des plus fortes proportions de bas salaires d’Europe. C’est cela, le paradoxe allemand: des banques et des multinationales prospères font face à une population de plus en plus privée de droits sociaux.

Le modèle allemand est une imposture si on le juge du point de vue de son peuple. C’est d’ailleurs ce qui explique le très mauvais score des sociaux-démocrates. Ils sont à l’origine de la casse des garanties sociales permises par les réformes Hartz qui ont tant fait rêver Nicolas Sarkozy. Ils tentent bien aujourd’hui de réclamer quelques pansements sociaux mais leur passé plaide contre eux tout autant que leur soumission aux règles économiques inspirées par les marchés financiers. Leur espace s’est réduit à la définition du système formulée par Angela Merkel, la «Marktkonform Demokratie», la démocratie conforme au marché, qui exclut tout pas de côté, toute rébellion à l’égard de la loi du capital. La pensée unique comme horizon. Pacte fiscal, règle d’or et désormais traité transatlantique sont les deux piliers de cette dévaluation démocratique. Le SPD avait d’ailleurs renoncé à un réel changement de cap dès lors qu’il refusait toute alliance avec Die Linke, la gauche combative, sortie confortée hier des urnes. Si les conservateurs, privés semble-t-il de leur allié libéral, vont devoir gouverner dans le cadre d’une grande coalition, l’exercice ne leur fait pas vraiment peur ; leur précédente expérience, il y a quatre ans, a laminé le SPD, incapable de se distinguer.

Ce n’est décidément pas une bonne nouvelle. Pour les Français non plus. Renforcée par ce scrutin, la chancelière restera inflexible si les peuples ne s’en mêlent pas. François Hollande n’avait-il pas très vite renoncé à ses promesses électorales d’une réorientation de la politique européenne en faveur de la croissance et de l’emploi? Élu en juin 2012, il avait battu en retraite avant le mois de juillet de la même année! Les solidarités et la communauté d’actions entre syndicalistes français et allemands, entre salariés des deux rives du Rhin, entre progressistes des deux pays sont devenues une affaire de salut public. Les financiers de Francfort et de Paris jouent depuis longtemps à saute-frontière pour mettre les deux pays en coupe réglée.

Patrick Apel-Muller

Allemagne : 4 années de plus avec Merkel (Humanité)

La chancelière allemande Angela Merkel devrait débuter son troisième mandat à la tête du gouvernement allemand, quatre années suplémentaires pour la principale promotrice des politiques d'austérité en Europe. Son parti, les conservateurs du CDU, ont remporté ce dimanche les élections avec 41,5% des suffrages. Une victoire modérée par la débâcle des alliés libéraux de Merkel, qui devrait la former à mener une coalition.

Réélection d’Angela Merkel (Divers) Angela-merkel_0

L'allié libéral de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), le FDP (4.5%) n'a pas réussi à atteindre les 5% nécessaires pour avoir des députés au Bundestag (chambre basse du Parlement). Ce qui devrait forcer Angela Merkel à trouver un autre allié pour s'assurer une majorité au parlement. Les plus évidents seraient les sociaux-démocrates du SPD. Avec plus de 26 %, représentent la deuxième force politique du pays. C'est alliée avec ce parti qu'Angela Merkel a fait son premier mandat. Les Verts, avec 8 % des suffrages pourraient éventuellement convenir également.

Réélection d’Angela Merkel (Divers) 2013-09-23elections-allemagne_0

Die Linke demeure la troisième force politique du pays avec un peu plus de 8 % et reste la seule véritable opposition. Le parti aurait pu atteindre un score plus élevé sans le réflexe du " vote utile " qui a profité au SPD. Le score de Die Linke est particulièrement bon dans les Länder d'Allemagne de l'Est où le parti atteint les 21 %, 3 points devant le SPD.

A lire: Une majorité SPD-Verts-Die Linke aurait été possible

Réélection d’Angela Merkel (Divers) 2013-09-23allemagne-vote
Les résultats en Allemagne de l'Est

Avec 41,5%, la victoire d'Angela Merkel est très large et n'est qu'à quelques sièges de la majorité absolue. " C'est un super résultat " a réagi Angela Merkel. Les autres partis ne dépassent pas la barre des 5 % nécessaires pour entrer au parlement. Dans ces premières estimations, le parti d'extrême droite anti-euro et très nationaliste " Alternative für Deutschland " (AFD), comme le FDP, frôlent cette barre, autour de 4,8 % des voix. Le parti pirate stagne de son côté autour des 2 %.

La participation a été plutôt forte, avec 73% des électeurs allemands qui se sont déplacés pour voter.

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MessageSujet: Allemagne : Une majorité SPD, Verts et Die Linke aurait été possible (Humanité)   Réélection d’Angela Merkel (Divers) EmptyLun 23 Sep - 17:26

Une majorité SPD, Verts et Die Linke aurait été possible

Ce lundi, Le Front de gauche français a fustigé l'attitude du SPD et des Verts qui auraient pu former avec Die Linke une majorité au Bundestag forte de 42,7% des suffrages et 319 sièges au total.

Réélection d’Angela Merkel (Divers) 2013-09-23elections-allemagne2
Capture d'écran de la télévision allemande
La CDU d'Angela Merkel, elle, a remporté 41,5% et 311 sièges lors de l'élection législative de dimanche. " SPD et Verts refusent a priori toute coalition avec Die Linke, qui pourtant, s'affirme comme troisième force politique du pays. C'est un choix qui tourne le dos aux besoins des classes populaires d'Allemagne et d'Europe ", s'emporte ce lundi le Parti de la gauche européenne et le PCF dans un communiqué.

" Mauvaise nouvelle pour les peuples européens "

" Angela Merkel a dirigé d'une main de fer, avec la complicité des gouvernements et de la Troïka, l'application de l'austérité en Europe. Elle a utilisé la puissance de son pays pour protéger les intérêts de la finance et rendre intouchables les responsables de la crise. Elle a été à l'origine de la campagne d'intoxication idéologique contre le sud de l'Europe qui a divisé et fait monter les extrêmes droites. Sa réélection est une bonne nouvelle pour la finance mais une mauvaise nouvelle pour les peuples d'Europe ", poursuit le PGE, dont le président est Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

Réélection d’Angela Merkel (Divers) 2013-09-23elections-allemagne
Même tonalité de la part du Parti de gauche français, qui dénonce dans un communiqué: " Mme Merkel peut gagner par défaut. Le SPD aurait en effet pu choisir une autre alliance majoritaire avec Die Linke et les Verts. Mais, engoncé dans sa logique de coalition avec la droite et dans sa soumission au libéralisme, il n'imagine même pas une telle alliance Rose-Rouge-verte. A l'identique du gouvernement Ayrault en France, la politique proposée par le SPD ne peut rassembler la gauche: compatible avec la droite et des capitalistes allemands, elle la divise au contraire. La grande leçon du scrutin allemand est celle-ci: le social-libéralisme est le fossoyeur de la gauche et ne sert plus à rien pour le peuple ".

64 élus

PCF comme Parti de gauche salue en revanche le bon score de Die Linke (8,6% et 64 élus). " Après ce qu'il convient d'appeler l'abdication du SPD, il revient à Die Linke d'assumer son rôle de leader à gauche en proposant une stratégie anti-austérité, indépendante des partis qui s'y soumettent ", souligne le parti de Jean-Luc Mélenchon. " Les autres forces du PGE seront à ses côtés pour continuer à porter l'alternative, dans nos pays comme au niveau européen ", conclut le communiqué du PGE.

Stéphane Guérard

La joie des militants de Die Linke
Berlin (Allemagne), correspondance. Avec 8,6 % des voix, la formation de gauche devient la troisième force politique du pays. Ambiance au QG du parti à Berlin lors de cette soirée électorale.

Réélection d’Angela Merkel (Divers) Dl3
« Ça va passer, mais de justesse. » Tels sont les pronostics de Renate, institutrice à la retraite. « Je viens toujours ici passer la soirée électorale avec Die Linke. » Une fois de plus, rendez-vous est donné à la Kulturbrauerei, une ancienne brasserie devenue centre culturel située dans le quartier de Prenzlauer Berg à Berlin. Trois jeunes sirotent leur bière dans une ambiance moins joyeuse : « On vient de Lichtenberg (autre quartier berlinois – NDLR). Le score de Die Linke n’est pas un souci dans notre quartier, Gesine Lötzsch est sûre de repasser. Le souci, ce sont les néonazis ! Ils intimident nos militants. » Les trois camarades sont venus trouver un peu de réconfort parmi les sympathisants du parti.

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Doucement, la cour de la Kulturbrauerei se remplit et la tension monte. Matthias Höhn, chef de campagne du parti de gauche allemand Die Linke, va prendre la parole dans quelques instants pour annoncer les premières estimations : « 8,5 % pour Die Linke ! » Pourtant, en 2009, la formation de gauche avait totalisé 11,9 % des voix et connu par la suite de vives tensions internes.

Réélection d’Angela Merkel (Divers) Dl1
« 4,7 % pour le FDP  ! 4,9 % pour Alternative pour l’Allemagne ! » Redoublement des applaudissements. Comme les libéraux, le parti anti-euro semble ne pas être en mesure d’entrer au Bundestag. Autre estimation : Die Linke aurait atteint les 5 % en Hesse ! Dans l’assistance, une dame se confie doucement à sa voisine : « Quel dommage que Lothar Bisky ne soit pas parmi nous ce soir. » L’ancien président de Die Linke, décédé à la mi-août, avait beaucoup donné pour la cohésion interne du parti, comme pour la position de Die Linke envers le SPD. « Le parti Die Linke est la troisième force au Bundestag. À partir d’aujourd’hui, la fin de la coalition CDU-FDP est confirmée par le vote des citoyens ! » lance Matthias Höhn.

Charlotte Noblet
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MessageSujet: Angela Merkel, la chancelière " Madame Tout-le-Monde " aime le pouvoir (Humanité)   Réélection d’Angela Merkel (Divers) EmptyLun 23 Sep - 17:35

Angela Merkel, la chancelière " Madame Tout-le-Monde " aime le pouvoir
De notre envoyé spécial à Berlin. La méthode Merkel, c’est un pragmatisme à toute épreuve : l’emporter en réussissant à présidentialiser ce scrutin, comme gravir tous les échelons jusqu’au poste suprême.

Réélection d’Angela Merkel (Divers) Merkel_3
Des blazers, toujours les mêmes, à trois boutons, qu’elle décline dans tous les coloris. Angela Merkel est passée maître dans l’art de retourner ce look débonnaire, qui se veut proche de celui de Mme Tout-le-Monde, en une arme de pouvoir. Et « Angie », comme on l’interpelle dans les meetings électoraux, ou « Mutti » (maman), comme la surnomment ses communicants quand il s’agit de peaufiner une image rassurante et protectrice, le pouvoir, elle aime. Elle a fait la campagne uniquement sur sa personne, présidentialisant au maximum le scrutin.
« Seule, toute seule », titrait vendredi un quotidien berlinois. Un impératif car dans son propre camp on s’inquiétait des contre-performances de son parti chrétien-démocrate (CDU) qui, excepté en Bavière, il y a une semaine, a perdu toutes les élections régionales de ces derniers mois.

Angela Merkel, le pouvoir, elle l’aime comme quelqu’un qui n’y était pas promis et qui l’a finalement arraché. Fille de pasteur est-allemand, devenue docteur en physique et chercheur à l’Académie des sciences de l’ex-RDA, elle est entrée en politique à trente-six ans, dans l’effervescence de la réunification, avec la CDU. Couvée initialement par l’ex-chancelier Kohl, elle va très vite monter les échelons au sein du parti jusqu’à la présidence, en dépit des multiples chausse-trappes que placeront sur son chemin tous les caciques mâles que compte la formation. Et après la conquête du parti, elle usera de la même détermination, de la même habileté, du même sens pratique redoutable pour se hisser à la chancellerie, en 2005.

Merkel mise tout sur son pragmatisme et sur une image, qui rassure. Fût-ce en procédant par petites touches. Quand le débat monte, avec des relents nationalistes, sur la nécessité prochaine d’un troisième paquet d’ « aides » à la Grèce que devrait supporter « le contribuable allemand », elle se garde bien de signaler que ledit contribuable a plutôt gagné de l’argent jusqu’ici grâce à la crise en empruntant à des taux presque nuls sur les marchés. Elle choisit au contraire de rester sur le même registre en dénonçant l’ex-chancelier Schröder dont tout cela serait la faute puisqu’il a autorisé en son temps l’adhésion de la Grèce à la zone euro. Et elle va même jusqu’à arborer devant les caméras un collier noir, rouge, or, aux couleurs du drapeau. Pour signaler qu’elle est bien la garante de… l’Allemagne d’abord.

Angela Merkel se garde d’afficher une vision, un projet, un programme. Elle ne méprise pas pour autant l’importance de ces questions. Pis que cela : elle les considère comme extérieures, ne faisant pas vraiment partie de son domaine de compétences. Dans cette conception que le philosophe Jürgen Habermas dénonce régulièrement et qualifie de « postdémocratique », ce sont les experts, en particulier ceux du patronat réunis au sein du Wirtschaftsrat (conseil économique) de la CDU, ou qui pullulent dans les cabinets ministériels, qui définissent finalement la ligne et les objectifs. Merkel, elle, est là pour les mettre en musique et… profiter du pouvoir.

Bruno Odent
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MessageSujet: Le triomphe solitaire d’Angela Merkel (Médiapart)   Réélection d’Angela Merkel (Divers) EmptyLun 23 Sep - 21:31

Le triomphe solitaire d’Angela Merkel

Angela Merkel remporte les élections haut la main mais perd son partenaire libéral, éjecté du Bundestag pour la première fois depuis 1949. Proches de la majorité absolue, les conservateurs peuvent aussi s’allier avec un SPD aux résultats moroses. L’entrée du petit parti anti-euro Alliance pour l’Allemagne au Bundestag est encore possible.  Berlin, de notre correspondant

Merkel, triomphale et impériale. La victoire de la chancelière allemande n’a surpris personne. Mais son énorme score, de plus de 42,5 %, est étonnant. C’est la première fois depuis 1994 que les conservateurs dépassent à nouveau la barre des 40 %. Angela Merkel n’arrive pas loin du résultat de Helmut Kohl de 1990 (43,8 %), alors que ce dernier incarnait le grand “ réunificateur ” de l’Allemagne. Les bons chiffres de l’économie et du chômage, ses poses électorales en « Mère protectrice de la Nation » face à la crise de l’euro, ou encore ses emprunts aux programmes des partis de gauche, tous ses coups stratégiques ont porté. Ils lui apportent un score presque « bavarois ».

Si le parti anti-euro Alliance pour l’Allemagne ne passe pas la barre des 5 % nécessaires pour entrer au Bundestag à la fin de cette soirée (on peut suivre ici l'évolution des résultats), les conservateurs pourraient même obtenir une majorité parlementaire absolue. Si tel n’est pas le cas, ils composeront alors avec les sociaux-démocrates, arrivés en deuxième position, afin de former une « grande coalition ». Cependant, comme l’a expliqué la secrétaire générale du SPD, Andréa Nahles : « Ce n’est pas ce soir que l’on décidera si l’on entre dans une coalition ou pas ! » En 2005, CDU et SPD avaient négocié pendant 9 semaines et demie avant de former une grande coalition !  

Joie sans bornes pour Angela Merkel, catastrophe absolue pour Philipp Rösler, le chef du parti libéral. Le FDP s’effondre en effet brutalement. Au fil de la soirée, les estimations confirmaient son exclusion du Parlement (moins de 5 % des suffrages). Le coup est extrêmement dur pour un parti qui, depuis 1949, a toujours été présent au Bundestag et y a longtemps joué les « faiseurs de rois », accordant tour à tour ses faveurs aux conservateurs et aux sociaux-démocrates (Willy Brandt et Helmut Schmidt). L’appel de soutien lancé en dernière minute par Philipp Rösler aux électeurs conservateurs, pour « défendre le parti de la liberté », n’a eu quasiment aucune répercussion, contrairement à ce qui a pu arriver lors d’autres scrutins. Il semble que les libéraux payent leur recentrage, annoncé en 2009, sur les « valeurs libérales ». Un recentrage qui s’est limité à promouvoir les libertés économiques et le clientélisme. Le cadeau fiscal de 1 milliard d’euros accordé à l’hôtellerie, première donatrice du FDP, l’obstruction totale sur la création d’un salaire minimum universel, ou encore le refus de venir en aide aux 10 000 salariées licenciées de la chaîne de drogueries Schlecker ont largement confirmé l'image de froideur sociale du parti à un moment où plus de 7 millions d’Allemands gagnent moins de 9 euros de l’heure. 

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Angela Merkel dans les studios de la ZDF, dimanche soir.© Reuters

À gauche, l’heure n’est pas non plus à la fête, même si les sociaux-démocrates progressent légèrement par rapport à l’élection de 2009.
Avec 25,5 %, ils réalisent néanmoins leur deuxième plus mauvais score historique. Le candidat du SPD, Peer Steinbrück, combatif sur les derniers mètres mais gaffeur et imprévisible pour le reste, n’a pas réussi à convaincre les électeurs que son parti proposait un programme vraiment différent de celui des conservateurs. Il n’a pas non plus réussi à se libérer de son profil de social-libéral qui n’hésite pas à gagner son argent en tenant des conférences devant le monde de la finance. Enfin, les deux autres partis, Die Grünen (écologistes) et Die Linke (gauche radicale), enregistrent pour leur part des pertes modérées mais douloureuses. Eux aussi n’ont pas réussi à définir et à communiquer un profil clair qui permette de mobiliser l’électorat au-delà du cercle des convaincus. Les voix qui exigent que les trois partis de gauche enterrent la hache de guerre et se mettent enfin au travail pour trouver une ligne commune étaient déjà audibles ces dernières semaines. Elles devraient gagner en force dans les mois qui viennent.

L’autre surprise de la soirée vient évidemment du score de l’Alliance pour l’Allemagne (AFD), le tout jeune parti anti-euro. À 21h30, les estimations des grandes chaînes de télévision accordaient à l’AFD un score stable de 4,9 %, soit tout juste sous la barre des 5 %. L’arrivée du président de l’AFD, Bernd Lucke, et de ses troupes au Bundestag rendrait évidemment la formation d’une grande coalition plus probable, mais ne changerait pas fondamentalement le destin de Merkel et du prochain gouvernement. En revanche, le Bundestag deviendrait une formidable tribune pour ces adversaires allemands de l’Euro, leur donnant l'opportunité d'influencer les débats parlementaires. Mais pas forcément pour bloquer les décisions de l’Allemagne puisque les partis pro-euro conservent une écrasante majorité au Bundestag.

Qu’il siège au Parlement ou pas, Bernd Lucke a en tout cas réussi son pari de convaincre en seulement six mois une bonne partie des euro-critiques allemands : 450 000 électeurs libéraux, 300 000 électeurs conservateurs mais aussi 360 000 électeurs de Die Linke ont choisi de lui donner leurs voix. Pour autant, il est trop tôt pour savoir si l’AFD est promise à un grand avenir. Il faudrait encore que le petit parti élargisse ses thématiques au-delà du seul discours en faveur de l’abandon de l’euro. Et surtout qu’il ne dérape pas dans le nationalisme ou la xénophobie, comme quand Bernd Lucke a récemment qualifié les étrangers bénéficiaires de l’aide sociale de « lie de la société »…

Thomas Schnee
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