Danielle Simonnet, conseillère de Paris Front de Gauche et candidate aux municipales, interpelle la ministre de la santé, le directeur de l’Agence régionale de santé, celui de l’AP-HP, le maire de Paris et sa première adjointe sur la fermeture du service des urgences de cet hôpital du centre de Paris.
Les urgences de l’Hôtel-Dieu ne sont plus opérationnellement des urgences depuis le 4 novembre. L’Hôtel-Dieu a en effet été vidé de ce qui caractérise un hôpital : les lits d’hospitalisation (médecine interne), l’arrivée des patients notamment par ambulances et par la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) ainsi que les personnels (médicaux et paramédicaux mutés ou non remplacés). Les promesses, les mensonges, les enfumages ont assez duré. La situation exige de la clarté et de la réactivité !
La direction de l'Hôtel-Dieu a fait partir en catimini mercredi 13 novembre dans la soirée le dernier patient du service de médecine interne et a fermé administrativement les lits portés des urgences. Le plan de fermeture est dans sa phase terminale... Le but était simple : réduire l’Hôtel-Dieu à une coquille vide pour plaider ensuite l’insuffisance d’activité et de moyens afin qu’une fermeture totale s’impose d’elle-même. Tel est le plan que les mandarins sont donc en train d’imposer définitivement.
Madame la ministre, vous aviez donné votre parole en décrétant en juillet dernier de reporter sine die la fermeture initialement prévue au 4 novembre. Que comptez-vous faire aujourd’hui ? Quelle va donc être la feuille de route du nouveau directeur que vous avez nommé ? De poursuivre le projet porté par l’ancienne directrice que vous avez limogée ou bien de réinstaller le service des urgences, le service de médecine interne ainsi que tous les services démantelés ?
Monsieur Claude Evin, directeur de l'Agence régionale de santé (ARS), selon vous, la fermeture des urgences ne serait « pas le problème » puisqu'un service de consultation 24 H/24 doit prendre le relais. Vous continuez donc à soutenir le projet initial de substituer le service d’urgences par ce projet de dispensaire de santé à l’ancienne, malgré la forte opposition persistante. Allez-vous donc entendre les cris d’alarme sur l’état actuel de si forte saturation de l’ensemble des autres services d’urgences sur Paris ?
Madame la ministre, pourquoi démettre de ses fonctions la directrice de l’AP-HP et maintenir dans ses fonctions monsieur Claude Evin qui soutient pourtant les mêmes orientations ?
Monsieur Martin Hirsch, vous venez d’être nommé en remplacement de madame Faugère à la tête de l’AP-HP. Allez-vous vous contenter d’enregistrer cette fermeture ou bien restaurer les services et ouvrir enfin de réelles concertations sur l’avenir de l’Hôtel-Dieu ?
Monsieur Delanoë et madame Hidalgo, vous avez depuis le début soutenu les positions de monsieur Jean-Marie le Guen, qui préside le conseil de surveillance et approuve le projet d’hôpital sans lits. Vous avez depuis juillet changé d’avis et décidé de soutenir l’exigence d’un moratoire sur le démantèlement des services. Vous avez sans aucun doute joué un rôle déterminant dans la démission de madame Faugère que nous revendiquions avec le comité de soutien à l’Hôtel-Dieu. Mais pourquoi maintenez-vous monsieur Jean Marie Le Guen dans ses fonctions puisqu’il persiste dans son soutien au projet initial ?
Madame la ministre, monsieur le directeur de l’ARS, monsieur le directeur de l’AP-HP, monsieur le maire de Paris, madame la première adjointe, que valent vos paroles ? Que valent vos engagements ?
Un hôpital se meurt en plein cœur de Paris. Un hôpital qui a bénéficié de nombreux travaux. Un hôpital si utile pour les neuf premiers arrondissements de Paris.
Vous êtes en responsabilité, assumez vos responsabilités. Rétablissez toutes les conditions nécessaires au bon fonctionnement du service des urgences.
Danielle Simonnet, conseillère de Paris et candidate tête de liste Front de Gauche aux municipales à Paris.