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 La mort de Lénine. Les derniers combats du père de la Révolution russe (Humanité) + Extrait du Parti bolchévique de Pierre Broué

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La mort de Lénine. Les derniers combats du père de la Révolution russe (Humanité) + Extrait du Parti bolchévique de Pierre Broué Mort_d10


Dernière édition par Admin le Mar 21 Jan - 21:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La mort de Lénine. Les derniers combats du père de la Révolution russe (Humanité) + Extrait du Parti bolchévique de Pierre Broué   La mort de Lénine. Les derniers combats du père de la Révolution russe (Humanité) + Extrait du Parti bolchévique de Pierre Broué EmptyMar 21 Jan - 20:35

Extrait du Parti bolchévique de Pierre Broué

Lénine et la montée de l'appareil.

Dès son retour à l'activité politique, après sa première attaque, Lénine concentre son attention sur le problème de la
bureaucratie montante, qui l'a frappé pendant sa progressive reprise de contact. Se plaignant des « mens onges et des
vantardises communistes » qui lui font « atrocement mal au coeur » il cherche parmi ses compagnons de lutte l'allié et le
confident dont il a besoin avant toute offensive. Selon Trotsky, c'est à lui qu'il propose en novembre, « un bloc contre la
bureaucratie en général et contre le bureau d'Organisation en particulier. »8 : Le 14 décembre : il a une deuxième attaque qui le
laisse à moitié paralysé. Le 15, il dicte la note qui sera comme son « testament » : le texte, publié en 1925 par les soins de Max
Eastman, sera longtemps dénoncé comme un faux par les dirigeants russes avant d'être confirmé en 1956 par Khrouchtchev
avec l'éclat que l'on sait. Il y commente qualités et défauts des principaux dirigeants bolcheviques, prévoit la possibilité d’un
conflit entre Staline et Trotsky, conseille de l'éviter, sans suggérer pourtant de solution.
Dans les jours qui suivent, il va subir un véritable choc : la révélation des événements qui se sont déroulés en Géorgie.
C'est en 1921 que l'armée rouge est entrée en Géorgie pour y soutenir une « insurrection » bolchevique. La résistance à la
domination russe y est vive et se traduit par un sentiment national très vif chez les communistes géorgiens. A l'été 1922, ils se
dressent contre le projet du commissaire aux nationalités, Staline, qui prévoit la formation d'une République fédérée
comprenant la Géorgie, l'Arménie, et l'Azerbaïdjan, et destinée à adhérer à l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques au
même titre que la R.S.F.S.R., la Biélorussie et l'Ukraine. Le 15 septembre, le comité central du parti communiste géorgien
prend position contre le projet, que soutient Ordjonikidzé, secrétaire du bureau régional de Transcaucasie. La protestation de
Boudou Mdivani, dirigeant du parti communiste géorgien, auprès de Lénine provoque un premier heurt entre Staline et Lénine,
qui l'accuse de s'être montré « trop pressé ».
Mais à la mi-octobre, quand le comité central du parti russe approuve le plan de Staline, les communistes géorgiens,
malgré l'appel de Lénine à la discipline, refusent de s'incliner. Ordjonikidzé, installé à Tiflis, entreprend alors de briser leur
résistance par les méthodes de l'appareil et contraint le comité central géorgien à démissionner. L'opération, probablement
inspirée par Staline, dont Ordjonikidzé n'est que l'exécutant, est menée rondement, avec recours à la répression policière et à
la violence. Les appels des communistes géorgiens provoquent la constitution d'une commission d'enquête présidée par
Dzerjinski : elle donnera son blanc-seing à l'action menée par Ordjonikidzé. Déplacés par le bureau d'organisation, séparés de
leur organisation, les dirigeants géorgiens réussissent pourtant à atteindre Lénine et à lui présenter un dossier accablant pour
l'activité déployée contre eux en Géorgie par Staline et Ordjonikidzé.
Lénine découvre alors brusquement l'étendue des dégâts et se le reproche, en termes inhabituels chez lui : « Je suis, je
crois, terriblement coupable, à l'égard des travailleurs de Russie, pour n'être pas intervenu assez vigoureusement et assez
radicalement sur cette question ». Les « forces puissantes qui détournent l'Etat soviétique de sa route doivent être désignées :
elles émanent d'un appareil qui nous est foncièrement étranger et représente un salmigondis de survivances bourgeoises et
tsaristes », « seulement couvert d'un vernis soviétique » et qui enfonce de nouveau le pays dans un « bourbier d'oppression ».
Contre Staline qu'il désigne de façon transparente dans la dis cussion de l'affaire géorgienne, il a des mots très durs : « Le
Géorgien qui considère avec dédain ce côté de l'affaire, qui lance dédaigneusement des accusations de « social-nationalisme »
(alors qu'il est lui-même non seulement un vrai, un authentique « social-national », mais encore un brutal argousin grandrusse),
ce Géorgien-là porte atteinte en réalité à la solidarité prolétarienne de classe »9

Ces lignes sont dictées le 30 décembre. Le 4 janvier, il ajoute à son testament le post-scriptum sur Staline, dont il
dénonce la brutalité et qu'il recommande d'écarter du secrétariat. Puis il porte l'attaque en public en traitant dans un article paru
dans la Pravda du 23 janvier des « insuffisances de l'inspection ouvrière et paysanne », le département de Staline, à qui il
avait déjà reproché dans une lettre écrite en septembre 1921, de chercher à « prendre » ou à « démasquer » les gens plutôt
qu'à « les améliorer ». Le 6 février paraîtra un nouvel article sur la question - le dernier article de Lénine - intitulé : « Mieux vaut
moins, mais mieux ». Il accable Staline, toujours sans le nommer : « Les choses sont répugnantes, avec l'appareil d'Etat », « il
n'y a pas de pire institution que l'Inspection ». Il faut détruire « la bureaucratie, non seulement dans les institutions soviétiques,
mais dans les institutions du parti ». Pour tous les lecteurs avertis de la Pravda, c'est une bombe : Lénine dénonce
publiquement Staline. Trotsky est le seul à avoir donné un récit des hésitations, bien vraisemblables, du bureau politique, à
publier cet article. Kouibychev aurait même proposé de ne l'imprimer que dans un exemplaire unique destiné à abuser le
malade10. Mais la complicité de son entourage n'est pas acquise : l'article est publié. Lénine, d'ailleurs, continue ses attaques :
le rapport Khrouchtchev a définitivement confirmé, en même temps que précisé, le récit fait deux années plus tard par
Kamenev à Trotsky de l'incident survenu entre Staline et Kroupskaïa qui amène Lénine à envoyer, dans la nuit du 5 au 6 mars,
une lettre de rupture à Staline. Le 9, il subit une troisième attaque, qui le prive définitivement de l'usage de la parole. Le parti
bolchevique est privé de sa tête au moment où plus que jamais il en aurait besoin : le pays est secoué par une grave crise
économique, l'Allemagne est sur le point de voir éclater la révolution si longtemps attendue. Lénine agonise.

...................
Lénine meurt le 21 janvier 1924. Le problème de sa succession formelle est déjà réglé. Le pâle Rykov devient président
du conseil des commissaires du peuple. Trotsky, toujours absent, sera prévenu trop tard pour revenir à temps. Ce sont les
hommes de la troïka qui président aux cérémonies funèbres, prononcent les discours, célèbrent la mémoire du disparu. Staline,
dernier orateur, énonce sur un rythme de litanies les « commandements » du défunt. Cette exaltation presque mystique,
empreinte de réminiscences bibliques, plus proche de la tradition des popes que de l'enseignement de Marx, résonne
curieusement dans la grande s alle du congrès des soviets : une page est tournée.
.............

Début du culte de Lénine et suppression du testament.

Les discours et les articles de deuil donnent le ton d'une nouvelle époque. Le congrès des soviets qui siège à la mort de
Lénine débaptise Pétrograd, qui devient Léningrad, fait du 21 janvier un jour anniversaire de deuil, décide d'ériger dans toutes
les villes des monuments à sa mémoire, d'embaumer son corps et de le placer dans un mausolée sous les murs du Kremlin
afin de permettre les pèlerinages devant la momie. Contre ces décisions surprenantes pour des révolutionnaires par leur
inspiration quasi religieuse la seule voix de Kroupskaïa s'élèvera : « Ne permettez pas que votre deuil pour Illitch prenne des
formes de révérence externe pour sa personne. N'élevez pas des monuments, ne donnez pas son nom à des palais, ne faites
pas des cérémonies à sa mémoire ; il attachait si peu d'importance à tout cela, tout cela lui pesait tant. Souvenez-vous de la
pauvreté [...] qu'il y a encore dans le pays. Si vous voulez honorer la mémoire de Vladimir Illitch, construisez des crèches, des
jardins d'enfants, des maisons, des écoles, des bibliothèques, des centres médicaux, des hôpitaux, des hospices pour les
infirmes, et surtout mettons ses principes en pratique ».
Tandis que Zinoviev, promu grand-prêtre, déclare « Lénine est mort, le léninisme est vivant », tandis que le comité central
décide la création d'un nouvel organe le Bolchevik , destiné à résumer systématiquement le « léninisme » en propositions
simples et accessibles à tous, il faut pourtant régler le problème du testament, dont Kroupskaïa estime qu'il doit être porté à la
connaissance du parti, pour respecter la volonté du défunt. Il sera lu le 22 mai, à une séance du comité central élargie aux plus
anciens militants, et y produit l'effet d’une bombe. Zinoviev vole aussitôt au secours de Staline que le texte, dans l'atmosphère
d'adoration du mort, semble condamner sans rémission : « Le dernier mot d'Illitch est pour nous la loi suprême, [...] mais sur un
point au moins les craintes de Lénine se sont révélées sans fondement. Je veux parler de celui qui concerne notre secrétaire
général. Vous avez tous été témoins de notre travail en commun ces dernières années, et comme moi, avez été heureux de
confirmer que les craintes d'Illitch ne s'étaient pas réalisées ». Il propose, soutenu par Kamenev, de maintenir Staline au poste
dont Lénine voulait le chasser. Aucune opposition ne se manifeste. La suite allait de soi malgré Kroupskaïa qui voulait la
lecture au congrès, par quelque 30 voix contre 10 le comité central décide de garder le « testament » secret et de ne le
communiquer qu’aux chefs des délégations du congrès. Trotsky s'est tû d’un bout à l'autre de la réunion : son silence va, pour
des années, en faire le complice des faussaires. Pour la deuxième fois, son abstention sauve Staline et ceux qui, déifiant
Lénine et dissimulant ses dernières volontés montrent que leur maintien au pouvoir prime chez eux les autres préoccupations.
Elle éclaire, en tout cas, son abstention ultérieure : pour Trotsky, le parti reste le parti et ceux qui le dirigent doivent, quels que
soient leurs errements, être ménagés, dans l'intérêt même du parti.

8 Trotsky. Ma vie, tome 3, page 200
9 Ces notes, dont l'existence avait été révélée par Trotsky, n'ont été publiées qu'après le XX° congrès Cf. Lénine OEuvres complètes . t. 36, pp.
620-623.
10 TROTSKY, La révolution défigurée, in De : la Révolution, p. 164.
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