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 Hollande vers la coalition des libéraux ? (Eric Coquerel)

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Hollande vers la coalition des libéraux ? (Eric Coquerel) Empty
MessageSujet: Hollande vers la coalition des libéraux ? (Eric Coquerel)   Hollande vers la coalition des libéraux ? (Eric Coquerel) EmptySam 25 Jan - 21:54

Où il est question de la politique de Hollande dont l’issue logique est une coalition des libéraux, de la construction de l’opposition de gauche, de la rencontre PC/PG et de ses suites pour le Front de Gauche.

Hollande vers la coalition des libéraux ? (Eric Coquerel) 20140117_FdG_0057

François Hollande avance à marche forcée. Il ne s’arrêtera pas en si mauvais chemin. J’ai expliqué dans une note précédente, d’autres de mes camarades ont fait de même ailleurs, en quoi l’action gouvernementale n’avait plus grand chose à voir avec l’idée que l’on se fait de la gauche, tradition sociale démocrate comprise. Mais je suis convaincu que François Hollande a également pour objectif d’adapter le champs politique à cette nouvelle donne social libérale. Il l’a répété : son modèle politique c’est l’Allemagne. Or la politique de déflation salariale – un autre nom de la politique de l’offre - appliquée par Schroeder au début des années 2000 a eu rapidement une traduction politique : la grande coalition gouvernementale des libéraux. Non pas faute d’une majorité potentielle à gauche (tant en 2005, année de la première coalition, qu’en 2013 une majorité SPD - Die Linke – Verts était disponible au parlement) mais par choix politique et économique. Convenons d’ailleurs que ce mécano correspond à une certaine et triste logique : dès lors que vous appliquez un programme néolibéral pourquoi s’allier avec ceux qui le contestent à gauche plutôt qu’avec ceux qui, naturellement, y sont favorables à droite ? Cette « logique » social libérale a conduit aujourd’hui à des coalitions de ce type dans 14 pays européens sur 28. Le social libéralisme, maladie sénile de la social-démocratie, tourne en réalité le dos à la gauche.

Voilà, j’en suis persuadé, les visées de François Hollande : un gouvernement d’union des Libéraux après des Européennes dès lors que le résultat fragiliserait trop le PS. Ce qui devrait arriver aussi sûrement que sa politique ne donnera rien de bon sur le plan économique. Les réactions à droite après sa conférence de presse sont de ce point de vue intéressantes pour lui : sur le fond rien à déclarer… Il reste bien quelques tirailleurs dénonçant Hollande sur la forme. De type « nous n’y croyons pas, ce sont des paroles » et blablabla… Mais globalement, de Raffarin à Borloo, on entend une autre musique : « c’est un peu tard mais si François Hollande va jusqu’au bout nous pouvons appuyer son pacte de responsabilité ». Un bon début donc…  Au moins du côté de l’UDI et des franges « modérées » de l’UMP. (Sa déclaration ce mercredi matin sur les contreparties aux entreprises ne devrait rien y changer.
J’en fais ici l’analyse au nom du Parti de Gauche : http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/le-pacte-truque-holl…

Je ne crois pas là me livrer à de la politique fiction. Malheureusement devrais-je ajouter. La tentation d’une grande alliance avec une partie de la droite n’est d’ailleurs pas nouvelle. Depuis l’élection présidentielle de 2007, les appels du pied à Bayrou sont fréquents. Pendant sa propre campagne, François Hollande a tendu la main à ce dernier affirmant être prêt à l’inclure dans sa future majorité s’il appelait à voter pour lui au second tour de la prochaine présidentielle. La réconciliation entre Bayrou et Borloo peut laisser augurer une alliance plus large. Hollande compte sur un autre allié objectif dans l’affaire : le FN. Il pourrait être le discriminant parfait entre une droite fréquentable et celle repoussée pour cause d’alliance, réelle ou potentielle, avec FN… L’alliance des libéraux espérée par François Hollande se doublerait alors d’une alliance des « modérés » et, sur le fond, des partisans d’une intégration européenne accentuée. Je parle là de ce « fédéralisme à la sauce Merkel » dessiné par le Président de la République lors de sa conférence de presse.

La stratégie de l’aiguillon est une illusion

Qu’elle se concrétise ainsi ou pas, la logique politique qui sous-tend ces coalitions exclut en tous cas un gouvernement d’union de la gauche de type 1981 ou 1997. Pour les mêmes raisons conduisant le SPD à exclure toute construction d’une majorité de gauche au Bundestag. Ceux qui espéraient un gouvernement Hollande 2 plus orienté à gauche après le constat de l’échec de la politique de l’offre – l’échec est pourtant patent – en seront pour leur frais. Hollande n’est plus de cette gauche là, j’allais dire de ce monde là… C’est également ce qu’il faut comprendre de certaines décisions et annonces prises qui sont autant de messages envoyés à la gauche politique comme syndicale.  Je pense, par exemple, au refus de toute amnistie sociale prolongée par la persécution en appel des 5 de Roanne, à l’autorisation du travail dominical ou, côté politique, à l’annonce de la rapide suppression des départements de la petite couronne parisienne dont le Val de Marne et à la nouvelle loi électorale sur les cantonales qui non seulement charcute les cantons mais constitue une prime au bipartisme.

Hollande ne penche à gauche ni économiquement, ni politiquement ce qui rend caduque toute stratégie de l’aiguillon. L’aiguillon ? C’est l’idée qu’en « poussant » le gouvernement, plus fortement que le Medef, il finira par aller dans le bon sens. Seulement, on l’aura remarqué, le Medef n’a même pas eu à pousser pour que le gouvernement applique sa politique. Car il s’agit d’une politique consentie et assumée telle quelle. Il n’obéit plus au modèle social-démocrate consistant justement à établir un compromis après l’établissement d’un rapport de force entre le travail et le capital, il applique juste une politique au service du capital. Capital rebaptisé pour les besoins de la propagande sous le vocable trompeur d’entreprise en ce qui a l’avantage de nier justement les intérêts contradictoires entre ce capital et le travail.

C’est pourquoi ceux des socialistes qui, tout en critiquant la politique de Hollande, appellent à l’unité électorale de la gauche comme si de rien n’était, ce qui vu le rapport de force institutionnel actuel conduirait dans une grande majorité des cas à accepter de le faire derrière le PS, sont des semeurs d’illusion. Ils nous amèneraient en réalité à les rejoindre, traînés derrière le char droitier de Hollande, en se contentant de lâcher avec eux quelques critiques aussi vaines et qu’inefficaces. Nous verrons d’ailleurs ceux qui d’entre eux voteront contre ce pacte de responsabilité qui contient l’inverse de tout ce qui fait la gauche et ce pourquoi ils ont été élu-e-s.

Construire l’opposition de gauche

François Hollande ne changera pas de cap. Sauf s’il est obligé de le faire par la contrainte. Traduction : un rapport de force électoral en la faveur de ceux qui s’opposent à sa politique. On l’a vu il y a plusieurs façons de s’opposer. A droite, il s’agit aujourd’hui non d’une question de fond mais de forme. C’est donc une opposition formelle. Ceux qui s’opposent sur le fond à cette politique se retrouvent à gauche. Leur épicentre c’est pour le moment le Front de Gauche. C’est donc une opposition de gauche. La seule qui changerait réellement quelque chose en s’attaquant à la racine du problème : la financiarisation de l’économie et le coût qu’elle représente pour la société.

Voilà ce qui a dominé et donné le ton à la rencontre avec le PCF vendredi dernier. Le Front de Gauche, bien plus encore qu’à sa création, parce qu’il se retrouve face à la situation qu’il redoutait, est devant des responsabilités historiques : que faire quand la « gauche » au pouvoir rompt avec tout ce qui fait la gauche ? Les deux délégations ont répondu de la même façon : « on s’oppose » ! Pierre Laurent, terme repris ensuite par la dirigeante communiste Marie-Pierre Vieu dans une déclaration à la presse, a été un pas plus loin : « nous sommes en opposition à la politique du gouvernement mais nous sommes plus que l’opposition au gouvernement, nous sommes désormais la gauche ». Ce qui pourrait laisser entendre qu’en réalité le gouvernement et ceux qui le soutiennent ne le sont plus du tout. La Une de l’Humanité lundi confirme cette tendance : à propos de la rencontre PC/PG et de la manifestation politico-sociale contre l’austérité de Marseille le 18 janvier où le FDG a été très présent avec photo à l’appui de Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, l’Huma titre « LA gauche monte au front ». Difficile de leur donner tort. Mais nous n’allons pas si loin, nous contentant d’appeler à construire une opposition de gauche à ce gouvernement. Cela nous conduit à interpeller notamment les militants et élus du PS et d’Europe-Ecologie pour la construire avec nous. Pour le moment, l’effort n’a pas été couronné de succès. Du côté de l’assemblée nationale, les votes de contestation des projets les plus libéraux du gouvernement, dont le dernier sur les retraites, que ce soit par le vote contre ou même l’abstention, se sont même réduits au fil des mois. Mais qu’importe, nous poursuivons l’effort dans l’espoir que quelques courageux finiront bien par entendre leur conviction. Il en suffit parfois de peu pour que l’édifice se fissure. Alors oui nous les invitons à faire des listes communes aux municipales dès lors qu’elles sont clairement opposées aux politiques d’austérité – il y en aura près de 70 avec EE-LV et parfois à des socialistes dissidents comme à Lyon. Oui nous les invitons à faire des listes communes d’opposition de gauche et de rupture avec l’UE avec nous aux Européennes. Pouria, Delphine, Pascal, Emmanuel, Marie-Noëlle, pour ne citer que des voix critiques au PS, c’est maintenant qu’il faut rompre.

L’heure est au rassemblement tous ceux qui refusent cette politique de l’offre dans une opposition à la politique de Hollande. Nous ne serons donc pas chiche dans l’effort. Mais nous n’oublions pas l’essentiel : la mise en mouvement populaire. Cela passe par la constitution d’un Front politico-social le plus large possible à l’image de la manifestation de Marseille du 18 janvier qui a constitué un ballon d’essai.

C’est de tout cela que notre Bureau National de samedi dernier a débattu. Sa déclaration finale adoptée à l’unanimité en porte la marque. Son titre : « construire l’opposition de gauche ». Elle est d’importance : http://www.lepartidegauche.fr/actualites/actualite/construire-opposition-gauche-26582

Depuis vendredi, la crise du FDG est maintenant surmontable

Bien évidemment, cette déclaration indique notre appréciation sur la rencontre PG/PCF de vendredi. Je vais revenir sur celle-ci pour conclure. La délégation du PG conduite par Jean-Luc est arrivée avec la volonté de sortir d’une crise du FDG d’autant plus préjudiciable que la situation l’oblige à assumer ce rôle de déclencheur. Cela a été une vraie discussion politique avec, je crois, des échanges qui ont fait évoluer le point de départ de chacune des délégations. Nous y avons dit, et Jean-Luc le premier, à quel point il ne fallait pas ramener nos désaccords politiques, à des problèmes personnels inventés. Ce n’est pas la hauteur du FDG. Les arguments échangés ont été sérieux. Nous avons dit qu’il fallait un compromis pour dépasser la situation des municipales sans pour autant effacer le débat stratégique entre nous et qui concerne l’avenir du FDG. Nous aurions pu, vu l’escalade de François Hollande, demander à nos camarades du PCF de se retirer des listes gouvernementales dans les endroits les plus emblématiques. Nous ne l’avons pas fait car nous étions sûrs alors du blocage. Nous nous sommes contentés de demander de ne pas concéder notre démarche commune au PS. Cela passe par l’utilisation du logo du FDG que nous refusons de voir dénaturer dans des listes conduites par le PS. Je ne rentrerai pas dans les détails mais nous avons proposé une formule de compromis au cours de la discussion constituant au plan national bien peu de difficultés pour la réaliser. Nous l’avons assorti d’une demande spécifique sur Paris non pas par parisianisme mais parce qu’il est évident que les résultats des villes PLM auront une portée nationale spécifique. Ce fut le cas en 2007 et François Hollande l’a annoncé à l’avance. Marseille et Lyon étant réglés puisque le Front de Gauche y sera en listes autonomes, reste donc Paris. Nous attendons donc des actes mais aussi des gestes dans l’esprit pour ne pas laisser des cicatrices qui rendraient impossibles la suite. Que nos camarades communistes parisiens comprennent que de titrer leur tract de campagne avec la photo d’Anne Hidalgo et de Ian Brossat surplombé d’un énorme slogan « Prenez le Pouvoir », soit celui de notre candidat commun à la présidentielle, n’est pas de nature à réchauffer nos rapports et à permettre que nous nous retrouvions pour les Européennes. Permettre ainsi à Anne Hidalgo de se revendiquer implicitement du souffle de notre campagne présidentielle alors même qu’elle a récemment rappelé son soutien au gouvernement est une tromperie. Bref, il faut désormais des actes pour poursuivre la route. Ce que nous avons mis sur la table au cours de la discussion doit le permettre. L’enjeu est tel que je ne le comprendrais pas autrement. J’attends donc le retour du PCF avec espoir. D’autant plus que sur le reste de nos propositions, qu’elles soient sur les Européennes, les Régionales ou les cantonales, les réponses de la délégation communiste peuvent laisser espérer une relance d’un Front de Gauche appuyé sur une stratégie d’indépendance et de confrontation électorale assumée avec les libéraux de droite comme de gauche. Mais encore une fois, après ces derniers mois difficiles, il ne faut pas seulement des paroles mais des actes. Comme je l’ai affirmé au nom de notre délégation à la sortie de la rencontre : la crise n’est pas derrière nous mais elle est désormais surmontable. C’est souhaitable car nous avons du travail : rien de moins que de recomposer la gauche… et proposer un autre chemin au pays que celui que veut imposer François Hollande.



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