« Si la loi sur le non-cumul est votée, je choisirai Dijon », a déclaré le sénateur-maire de Dijon ce mercredi matin. Une phrase qui, paradoxalement, renouvelle son opposition au projet de loi.C’est un des grands combats de l’aile Gauche du PS. Mais aussi des militants de base socialistes. Le non-cumul était d’ailleurs inscrit dans les propositions du candidat François Hollande, poussé en ce sens notamment par Martine Aubry.
Il n’est pour l’instant qu’un principe et doit être inscrite en tant que loi dans les textes avant d’entrer en vigueur. Ce ne sera pas avant 2017 et beaucoup d’élections auront eu lieu d’ici là.
Ce, suite à un avis défavorable du Conseil constitutionnel.
Mais le débat a été lancé. Certains, on connaît l’exemple de Laurent Grandguillaume qui, élu député, a quitté la vice-présidence du Grand Dijon et le mandat d’adjoint au maire, pour redevenir « simple » conseiller dans les deux collectivités.
On connaît aussi le contre-exemple de François Rebsamen, chef de file des « pro-cumul ». Avec la subtilité de dire que ce non-cumul ne doit pas concerner les sénateurs. Etant élus non pas par les citoyens mais les élus, pour représenter les élus.
Plutôt maire que sénateur
L’affaire est revenue sous les feux de l’actualité ce mercredi 12 juin, dans la matinée. François Rebsamen était l’invité de la presse parlementaire (lire l’article du
Figaro.fr). La question lui a été posée.
En tête du combat, François Rebsamen ne pouvait pas y échapper. Il est d’ailleurs régulièrement critiqué, y compris par ses « amis » du PS, sur sa position.
La presse de Gauche, Libération en tête, n’hésitant pas à l’affubler systématiquement du doux nom de « cumulard », sans les guillemets…
Une fois la loi votée et appliquée dans l’esprit qu’on lui connaît jusqu’à maintenant, préfèrera-t-il son mandat de maire à celui de sénateur. En sachant qu’il est, c’est une des raisons de son influence sur la politique nationale, également « patron » des sénateurs socialistes.
Réponse : « je préfère rester maire ».
Tout en précisant qu’il ne « croit pas » que le projet de loi sera voté en l’état.
« Cette loi, on va l’amendé. On verra si mon amendement est voté. », nous avait-il d’ailleurs précisé en juin 2012 » (
lire notre article).
Un point…pour les municipales de 2014 ?
« Je serai candidat au renouvellement de mon mandat de maire de plein exercice. Je considère qu’il n’est pas anormal qu’on puisse être sénateur et maire », a-t-il également souligné ce mercredi matin, devant les journalistes. En s’assurant que ces quelques phrases seront bien évidemment répercutées, comme à chaque fois qu’il s’exprime sur le non-cumul.
Mais le calcul est habile. Puisque, même à Paris, François Rebsamen adresse un message subliminal aux Dijonnais. Egalement à ses opposants qui ont parfois utilisé l’expression de « tremplin » dijonnais en parlant de son avenir politique national.
Or, à un an des municipales, la phrase ne devrait pas laisser ses électeurs complètement indifférents…
Bruno Lédion