Turquie: le gouvernement menace de faire donner contre les grévistes (Humanité)

En Turquie, les syndicats volent au secours des manifestants en appelant à la grève générale ce lundi exigeant la fin des violences policières. Le gouvernement estime que l’appel à la grève est « illégal » et menace de recourir à la force.

 
« Il y a une volonté de faire descendre les gens dans la rue par des actions illégales comme un arrêt de travail et une grève », a annoncé Muammer Güler, ministre de l’Intérieur truc aux médias à Ankara. Selon les déclarations du ministre à la presse, les forces de l’ordre ne « permettront pas » que la contestation gagne de nouveau les rues du pays de manière aussi spectaculaire que ces dernières semaines. « Il est impossible de comprendre l’insistance à poursuivre les manifestations » qui secouent depuis plus de quinze jours les grandes villes, a-t-il poursuivi.

Le gouvernement turc ne pliera pas face aux manifestants

La Confédédation syndicale des ouvriers révolutionnaires (DISK) et la Confédération syndicale des salariés du secteur public (KESK) ont appelé à  la grève générale en soutien à la contestation antigouvernementale. Les syndicats, qui regroupent près de 700.000 membres, se sont réunis à 16h à Istanbul pour défiler jusqu’à la place Taksim. Problème : elle est déjà bloquée par les forces de l’ordre. Muammer Güler a déclaré que le gouvernement « n’abandonnerait pas cette place aux terroristes », promettant même d’envoyer l’armée pour ramener le calme. Des organisations de médecins, d'ingénieurs et de dentistes ont également annoncé prendre part à cet arrêt de travail. Cet appel à la grève générale est l'occasion d'apprécier le soutien dont bénéficie le mouvement au sein de la population, puisqu'il est impossible de se rendre compte de l'ampleur de la mobilisation au travers des médias locaux.

Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé qu’il ne plierait pas, organisant des vagues d’arrestations à travers le pays. Près de 600 personnes ont déjà été interpellées dans la journée de dimanche selon les tribunaux d’Istanbul et d’Ankara.