En Languedoc-Roussillon, le peuple est en marche ! (Hugo Daillan et Nicolas Séné)

Dimanche 28 septembre 2014

Ce samedi 27 septembre a été riche d’initiatives dans le Languedoc-Roussillon. D’abord, à Montpellier (Hérault), à l’occasion de la journée de la transition citoyenne où chacun-e était invité-e à s’engager pour changer de système. En écho au « moi président », le mot d’ordre était « moi citoyenn-e » ! Un village militant s’est donc installé au pied du Polygone, cœur commercial de la ville, proposant une alternative crédible au consumérisme sans fin. Ecologie, gaz de schiste, dons d’objets, etc. autant d’actions concrètes pour montrer que « les alternatives existent ! », lance l’un de ces citoyens engagés. « On peut faire autrement ! Là c’est notre première action à Montpellier et nous comptons aller vers l’organisation d’un Alternatiba », ces villages des alternatives qui fleurissent aux quatre coins du pays.
 

Autre place, autre lutte : celle du collectif « sciences en marche », dont les chercheurs partiront le lendemain à vélo pour converger vers Paris le 17 octobre. Petits et grands étaient invités à coller l’œil sur le microscope pour voir la science de plus près. « L’emploi scientifique est l’affaire de tous ! », clame la CGT des organismes de recherche. Avec 80 000 précaires de la recherche, les scientifiques subissent eux-aussi la précarité de plein fouet. Leurs emplois sont pourtant un investissement d’avenir bénéfique pour tous.


Quelques kilomètres plus loin s’ouvrait la traditionnelle Fête de la République de Grabels dont le maire René Revol est aussi co-secrétaire du PG 34. Là aussi, les citoyen-nes sont appelés à s’engager. La thématique ? La sixième République bien sûr ! Raquel Garrido, secrétaire nationale du PG, est venue en présenter les grandes lignes car les petites seront écrites par le peuple lui-même. Elle propose même un outil : le referendum révocatoire pour bouter hors du pouvoir les élus qui ne respecteraient pas leur programme. « La révocabilité fait démocratie car la qualité de la délibération est meilleure », explique-t-elle. La méthode ? « Le peuple a le pouvoir constituant. Faisons donc ensemble ce peuple pour la constituante de la sixième République ! »

Au Vigan (Gard), on se penchait sur l’écosocialisme en entrant par la petite porte du nucléaire. Roland Desbordes, président de la Criirad présente les enjeux : « à Marcoule, il y a le projet d’un nouveau réacteur qui est présenté comme le réacteur de demain. Mais il a été conçu il y a quarante ans ! C’est le même que le réacteur Phoenix qui n’a jamais fonctionné correctement car il y a eu des problèmes », explique-t-il. Le projet serait donc non avenu. Encore faudrait-il que le peuple est droit de cité. C’est ce que pointe Didier Thévenieau, responsable du pôle énergie du Parti de Gauche. « Le projet de loi sur la transition énergétique est discuté depuis deux ans. Les citoyens pouvaient y participer mais c’était tellement obscur que personne ne le savait. Et il n’était pas question de parler du nucléaire ! », raconte-t-il. De façon générale, « il est strictement impossible d’avoir un débat ouvert sur le sujet. C’est un déni de démocratie ! » Corinne Morel-Darleux, coordinatrice des Assises de l’écosocialisme au Parti de Gauche, enchaîne : « on ne peut pas faire d’écologie sans poser la question du système économique et capitaliste où prime la recherche du profit et du court terme. » Ce qui s’oppose à la logique écologique et de l’intérêt général. Elle pose donc la planification écologique comme solution car cela « intègre le long terme et les transitions nécessaires dans les rênes publiques. » Pour elle, l’implication citoyenne doit être totale car « l’air, l’eau, le sol, etc. sont des biens communs qu’on ne peut pas laisser dans la sphère privée qui ne gère pas dans l’intérêt général. »


Institution, écologie, alternatives, biens communs, sans conteste, en Languedoc-Roussillon, le peuple est en marche !

Hugo Daillan et Nicolas Séné