Un proverbe des Balkans dit : « Goutte par goutte se fait la mer » - et en période de fortes chaleurs, chaque goutte d’eau compte. La jeunesse bourguignonne, un peu à sec, peine toujours à financer ses projets. Alors elle a eu l’idée décisive de se tourner du côté de la solidarité locale. Espérant que ceux qui possèdent encore un peu de liquide puissent mettre la main à la poche pour arroser d’espoir la petite graine qui fera un arbre. C’est ce que l’on appelle
une production communautaire.
Les idées poussent et se retrouvent sur des sites internet de financement participatif tels qu’Ulule.com, Kisskissbankbank ou Octopousse. Les jeunes de tous milieux surfent là sur une vague de taille : la mode aux projets collaboratifs (
crowdfunding en anglais). Elle est même devenue en quelques années un phénomène international. Presque un nouveau mode de pensée et de comportement imposé par la génération connectée.
La série dijonnaise LOBO, le livre du médaillé paralympique Charles Rozoy sont deux exemples de réussite. Et puis, il y a les autres…
L’idée plaît, le projet marcheLe site de crowdfunding kiss kiss bank bank
Internet s’est, avec le temps, transformée en véritable machine à fluidifier l’offre et la demande. Ainsi les différentes plateformes de
crowdfunding s’inventent lieux de rencontres entre créateurs inspirés et mécènes prêts à parier sur le projet. Sauf que l’affaire ne se conclut pas en costume trois pièces, un cigare à la main dans le boudoir d’un hôtel particulier ou dans le fumoir d’un grand hôtel, mais plutôt de manière très simple entre « petits » acteurs de la vie sociale.
Le projet est décrit de manière exhaustive et détaillé à l’aide de vidéos. Il affiche la somme nécessaire et un temps imparti à l’opération. Celui qui souhaite soutenir l’idée peut mettre 1 euros comme 20 comme 500, en fonction de son apport, les créateurs du projet lui proposent différentes petites attentions en remerciement. Si la somme n’est pas atteinte à temps, le projet tombe à l’eau. Les mécènes sont remboursés.
Petits perdants, grands gagnantsC’est entre autre ce qui est arrivé à un projet de
jardin en permaculture dans le Périgord auquel participait Benji, un Bourguignon, sur Octopousse, la plateforme des projets engagés, solidaires et artistiques. Le projet
Là où il pleuvine se retrouve sur la brèche, avec 69% du total de ce qu’il demande, 1200 euros pour mettre en place la 4e édition d’un festival à Saulieu, sur le site Kiss kiss bank bank.
Le projet CRANE lab dont nous avions parlé dans nos pages (
Lire ici), n’a trouvé aucun collaborateur également.
Parmi les projets en cours, on croise celui de
Kaophonic Tribu, sur ulule.com, un groupe de rockers venus de Bourgogne qui cherche à publier son album, coût : 2000 euros et pour l’instant, 700 euros ont été investis. Rendez-vous le 5 septembre 2013 pour savoir si le projet est viable. Sur la toile, il y a aussi une série dijonnaise qui n’attend que ses collaborateurs pour voir le jour. Il s’agit de
« Le métier de comédien pour les nuls », porté par un duo danseur / scénariste et réalisé par l’équipe de Chapet Hill que la rédaction du Miroir a suivi quelques mois plus tôt sur un tournage de court-métrage (
Lire ici). Un autre projet attend de voir le jour, il s’agit d’un énorme
match international de boxe, porté par un Dijonnais ambitieux, là aussi.
La série Lobo remporte son pari
Les heureux gagnants – de la somme qu’ils demandaient – ont pu commencer à mettre en oeuvre leur projet. On parle ici de l’équipe de créateurs bourguignons du
pilote de la future série dijonnaise LOBO. Ils ont reçu 105% des 1500 euros dont ils avaient besoin, soit 1580 euros. Ils ont d’ores et déjà tourné deux bandes annonces du pilote qu’ils présenteront à des producteurs. Le sportif Charles Rozoy avait demandé le concours de ses fans pour
réaliser un livre sur Sport.sponsorize.me, le Dijonnais multiple médaillé et recordman de natation handisport écrit : « Je me suis toujours dit, ou entendu d’autres personnes dire
« Un jour il faudra que j’écrive un livre » en rigolant. Et pourtant, ce jour est arrivé; plus tôt que prévu ».
Le projet à 12 000 euros marche beaucoup mieux que prévu et le sportif de 26 ans récolte … 17 039 euros.
Marion Chevassus