Filoche à Montbard (Lionel) + Montbard : réunion publique à la MJC (Le Bien Public) + mon dialogue avec Filoche sur son blog

Bonjour,

Le Front de Gauche a lancé la campagne pour les municipales sur la commune.
Depuis, la maire de Montbard a annoncé qu'elle se représentait : " Vous pouvez comptez-sur moi, je compte sur vous "
Le 28 novembre, le PS local a sorti la grosse artillerie en faisant venir Gérard Filoche.
S'il fait partie d'une espèce en voie de disparition au PS, cette figure nationale du PS est peu connue du grand public.
Je vais le présenté brièvement avant de résumer son intervention :

D'origine ouvrière (père menuisier à la SNCF, mère aide-soignante), Gérard Filoche est un homme politique français de gauche, membre de l'UNEF, de la CGT, membre de l'Union des étudiants communistes, du Parti communiste français puis de la LCR avant d'atterir au Parti socialiste.
Il est également connu pour son métier d'inspecteur du travail et ses livres sur Mai 68 et sur le droit du travail, ses travaux sur les questions sociales et le salariat (code du travail, retraites, sécurité sociale, CHSCT, dette publique, etc.).

En juin 2008, il est le premier signataire d'une des vingt et une contributions déposées dans le cadre de la préparation du Congrès de Reims du PS. En septembre 2008, il cofonde la motion de gauche UMA avec Emmanuelli, Lienemann et Benoît Hamon : « Un monde d'avance : reconstruire l'espoir à gauche ». Il anime la campagne nationale autour de l'appel d'ATTAC/Copernic/FSU/Solidaires/CGT pour le droit à la retraite à 60 ans sans décote et pour tous au cours de l'année 2010. Parmi les premiers, il soutient l'idée de la candidature de Martine Aubry à l'élection présidentielle de 2012.

Au Congrès de Toulouse, il présente sa contribution « Redistribuer les richesses d'abord » avec le courant Démocratie et Socialisme, puis, actant des divergences stratégiques avec le courant Un monde d'avance de Benoît Hamon, lequel refuse de présenter une motion, il est le numéro 2 de la motion 3 « Maintenant la gauche : le social au cœur » avec Emmanuel Maurel. Il est réélu au Bureau national le 15 novembre 2012.

Il mène campagne pour que le gouvernement de gauche refuse " l'ANI-Medef " du 11 janvier 2013, pour qu'il amnistie les syndicalistes, pour qu'il conduise une politique plus à gauche.
Il est placé sous les feux des médias pour un coup de gueule télévisé (le 2 avril 2013 sur LCI) contre la corruption du ministre du budget Cahuzac et publie le 13 juin un livre " le choc, après Cahuzac " (Ed. Gawsewitch)

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Quelques 70 à 80 personnes pour cette réunion à la Maison des jeunes (7 personnes selon Valls) dont une bonne quinzaine de militants ou sympathisants du FDG.

C'est le politologue local qui a ouvert le bal. Sourire en coin, dents bien blanches, chemise rétro, il a consacré son intervention à faire l'apologie de l'invité de marque, nous apprenant qu'il avait découvert Filoche.... au congrès de Toulouse.
Il a ensuite donné la parole à sa dame de cœur, maire de la ville.
Plus tendue, elle est intervenue dans le même sens révelant un scoop pour la première fois en (petit) public : le PS à Montbard fait partie de l'aile "gauche".
Ensuite, elle s'est dite ouverte à la discussion avec toutes les organisations sauf une. Puis, elle a levé un coin du voile qui masquait à peine ses préoccupations et expliquait la venue de Filoche plutôt que Rebsamen voire "mieux". Si Jean-Luc Mélenchon ou Clémentine Autain venaient à Montbard se serait avec plaisir que je les accueillerais.
Une succession de quelques je puis elle fait entrer en scène l'attraction de la soirée en espérant qu'il sera en forme.
Il faut reconnaître qu'il a de l'humour, le bougre, et que le côté théatral n'était pas absent.
À un moment, j'ai cru qu'il allait nous créditer d'une larme, peut-être deux, comme au moment de l'affaire Cahuzac.
Se présentant plusieurs fois comme modéré, il nous a fait un bilan pour le moins très critique des mesures prises par le gouvernement.
Il n'a pratiquement rien oublié commençant par les mesures qui n'auraient rien coûté comme l'amnistie des syndicalistes. Puis, il s'en est pris à l'ANI, la réforme des retraites,  le Crédit compétitivité, le TSCG.
Il souligne au passage que Mélenchon avait accepté le traité de Maastricht alors que lui, le vaillant guerrier, s'évertuait contre... Oubliant que Mélenchon, et d'autres ont reconnu leur erreur, et que, la ligne de moins en moins sociale-démocrate et de plus en plus social-libérale du PS, l'impossibilité de faire évoluer les choses dans le bon sens les ont contraint à en tirer les conclusions qui s'imposent : Le PS n'est pas réformable, il n'est même plus réformiste, il n'y a plus d'autres solutions que de quitter ce parti et créé une véritable alternative à gauche. De là, s'est créé le PG puis le Front de Gauche.
Lui, il est resté à la bergerie.

Mais revenons à Gérard, pas Lambert, Filoche.
Bien, bien et alors, et alors ?
Alors il l'aime ce parti qui renonce à ses engagements, qui prend toutes les mesures inacceptables qu'il a énumérée. Et la chose qu'il propose c'est l'union des forces de Gauche. À oui, tout çà pour çà ? Et sur quel programme ? Rien.
Il a appelé à soutenir les mouvements sociaux mais s'est abstenu sur la Marche pour la Révolution fiscale.
Par contre, il s'est payé le luxe de faire comprendre que finalement si le changement ce n'est ni pour maintenant ni pour demain, c'est la faute des mouvements sociaux qui ne sont pas assez fort, parlant au passage du Front Populaire de 1936.
Bref, ce n'est pas la faute du gouvernement qui pourtant dispose de tous les pouvoirs (lui manque l'essentiel : la volonté politique), mais des masses et des organisations syndicales qui ne se remuent pas assez le cul !
Chapeau l'artiste, et le pire, c'est que çà semble fonctionner.
Sa longue intervention terminée, il a donné la parole à la salle.
Les réactions, nombreuses, ont toutes été dans le même sens : une critique des mesures antisociales, quelques uns ont appuyé en exprimant leur déception ou disant qu'ils ne voulaient pas se faire avoir à nouveau.
Reprenant la parole, Filoche n'étant pas à une contradiction près, en est venu à parler de Syriza qui en est à 38 % des intentions de vote, et présentant ce parti comme une alternative à la politique austéritaire du PASOK (copie conforme du PS) et de ses successeurs.
Suite à cette intervention l'on a pu entendre dans la salle :
" Tu nous a affirmé que le PS n'était pas de droite tout en nous démontrant qu'il faisait une politique qui n'était pas de gauche, mais qu'il fallait réaliser l'union de la gauche pour battre la droite. Ton comportement s'assimile au mieux à celui de Don Quichotte, plus probablement il ne sert que de caution de gauche au gouvernement.
Il n'y a en France d'autre solution que de créer une alternative de gauche. C'est ce qu'à fait en Grèce Syriza, forcément à l'extérieur du PASOK (même si beaucoup sont issus de ce parti). Mais si Syriza a réussi cela, c'est justement parce qu'il n'était pas à l'intérieur du PASOK et que donc il ne s'est pas lié les mains."

 
À l’invitation de la section PS locale, Gérard Filoche, représentant de l’aile gauche du Parti socialiste, a animé, jeudi soir, une réunion publique à la MJC de Montbard devant quatre-vingts personnes. Il a appelé à l’émergence d’un grand mouvement social et à l’unité de la gauche. Par ailleurs, il a estimé qu’il était utile pour la gauche, malgré un certain scepticisme, de soutenir François Hollande et le gouvernement. Photo LBP

Sur son blog, Gérard Filoche vient de poster l'article de " Fakir " qui est également sur ce forum.

https://l-humain-d-abord.forumactif.org/t1103-que-faire-du-parti-socialiste-fakir?highlight=que+faire

J'ai posté le commentaire suivant :

Bonsoir Gérard,

Lorsque tu es venu à Montbard, à l'invitation du PS local, je t'ai " interpellé" après que tu nous parles de Siriza.

Ici, tu nous parles de cet article de Fakir que j'ai mis sur mon forum lors de sa parution. Tu dis :

" Contrairement à ce qu’on croit souvent, Syriza à une politique d’unité avec le Pasok : ils invitent le Pasok à les rejoindre à gauche. Ils disent pas « Pasok pourris, je vous écrase », ils disent « le Pasok, vous avez eu tort, nous le savons, vous le savez, mais rejoignez-nous pour construire une majorité de gauche »."

Ce que tu dis est vrai en France comme en Grèce.

Je ne te dis pas : « PS pourris, je vous écrase », je te dis « le PS, vous avez eu tort, nous le savons, vous le savez, mais rejoignez-nous pour construire une majorité de gauche »

Amicalement

7 mn après, il répondait :

"oui, je me souviens encore,
bien, c’est mieux que quand JLM dit que « la gauche socialiste est subclaquante »"

rajout après la fin de la discussion :

"mais il ne faut pas dire « rejoignez nous », il faut dire « unissons, voilà sur quoi, voila ce que nous proposons de faire en commun »…"

Ce qui a valut :

Ce n'est pas contradictoire. Si la gauche du PS se limite a être une caution de gauche a la politique austéritaire du gouvernement, elle signe sa propre mort.
Mélenchon a aussi essayer, gageure, de réformer le PS. Il n'a put qu'être obligé de constater que cela n'était pas possible et a du opter pour la construction d'une alternative à gauche.
Alors, comme je te l'ai dit à Montbard, plutôt que de jouer les Don Quichotte, vient nous rejoindre et construire une alternative à gauche.
Je ne pense pas que Mélenchon s'y opposerait.

Et Filoche botte en touche, en reconnaissant que réformer le PS n'est pas réformable où qu'au mieux, il faut plus de "30 ans". La conclusion : Encore 30 ans ? Et pendant ce temps là ?

" ouais, ouais, moi j’ai essayé pendant trente ans de faire ce que JLM dit vouloir faire… j’en ai tiré la conclusion… on s’est croisés.."

modifié après ma réponse qui suit par le rajout :

"nous ne pensons pas pouvoir gagner seulement par une bataille « en interne » mais avec une combinaison de luttes sociales externes conjointes
nul ne sait – à cet heure- qui aura raison, à D&S on pense que c’est nous, et en plus on a un coeur social et une tradition syndicaliste plus ancienne et plus forte, mais nous sommes unitaires, nous…"

Et bien, on est reparti pendant 30 ans, ou plus. Et pendant ce temps là, l'austérité continue et le MEDEF jubile.
Je te suis reconnaissant d'avoir accepter le dialogue, même si contrairement à le Grèce, l'impasse perdure.