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MessageSujet: Retour au clavier (Jean-Luc Mélenchon)   Retour au clavier (Jean-Luc Mélenchon) EmptyMer 3 Sep - 11:17

Mercredi 3 septembre 2014

Je reprends ma place au clavier. On me pardonnera la raideur de plume de la rentrée. Ce n’est pas que j’ai les doigts engourdis par les châteaux de sable de mon été. Au contraire, j’ai passé tout mon temps ou presque à écrire. Mon livre parait en octobre. Il s’intitule « l’Ere du peuple ». Notre période estivale a été assombrie par le spectacle violent du monde. Mais aussi par des coups qui nous frappaient de plus près, comme c’est le cas dans toute communauté humaine. Ainsi, quand nous avons eu à subir la mort de notre camarade et ami de tous, Bruno Leprince, éditeur de cinquante de nos livres. Sans oublier que, parfois, le sort semble s’acharner et vouloir frapper de tous côtés en nous serrant de près.

Dans ce premier post je survole la scène. Mais je précise, pour ceux que ces questions intéressent, une vision du moment et de la stratégie à mettre en œuvre.

La géopolitique commande la politique

Cet été nous avons été les témoins d’un franchissement de seuil de la scène internationale vers une catastrophe qui s’avance à pas tranquille. Le pilonnage de Gaza n’a pas seulement martyrisé une population. Les crimes de guerre sans sanctions internationales ont créé une ambiance délétère qui effondre les repères. Mais partout la résistance des consciences aux embrigadements a été exemplaire et rien n’a permis d’en fausser la signification en dépit des tentatives honteuses de quelques agences d’influence finalement ridiculisées. Ne perdons jamais de vue qu’en Israël même, et dans de nombreuses communauté juives du monde, une courageuse gauche indépendante a aussi manifesté contre la guerre à Gaza. Ce qui est terrible, c’est de voir comment les visions de court terme font de la politique de guerre dans cette zone une suite de bêtises et d’erreurs tragiques qui fragilisent sans cesse davantage les maigres points d’appui des forces démocratiques là où il en reste quelques traces. Le choix du pire conduit au pire. Le soutien aveuglé aux opposants islamistes de Bachar el Assad conduit à armer des gens qu’on s’acharne ensuite à combattre un peu plus loin. Les voilà rendus sur le plateau du Golan comme n’importe qui pouvait le prévoir.

Même aveuglement en Europe. La compétition des agences nord-américaines de sécurité a joué le coup de trop. Menacer la Russie et croire qu’elle va réagir comme un pays sous développé est une stupidité d’une ampleur inouïe. La Russie a joué gagnant à chaque coup parce que l’offensive n’a pas les moyens de ses provocations. Le rejet de toutes les ouvertures faites par les Russes à mesure du conflit a solidarisé la société russe. Quand à l’Europe, ses peuples se mordent les doigts des sanctions qui ne fragilisent qu’eux. Et maintenant quoi ? La guerre totale avec la Russie ? Transformer en champ de bataille les alentours de Tchernobyl ? Bien sûr que non ! Et surtout pas pour soutenir un régime et un gouvernement ukrainien qui compte des néo-nazis dans ses rangs ! La presse française est assez curieusement la seule en Europe à avoir une vision strictement pro-ukrainienne du conflit. Elle est aussi la seule à ne pas mettre en rapport les faits les uns avec les autres dans une guerre d’ores et déjà globale. La réplique aux sanctions économiques que les USA ont fait adopter est déjà là, à échelle du globe. C’est la décision en juillet des BRIC cet été de construire un FMI et une banque mondiale alternatifs. C’est la décision de la Chine et de la Russie en août de s’acquitter de leurs échanges mutuels en monnaie nationale et non plus en dollars… La marche au chaos monétaire avance, en même temps que les agressions de l’Otan et les manœuvres agressives de cet empire aux abois que sont les Etats-Unis d’Amérique. Ce n’est pas un spectacle au loin. C’est un fait qui entre dans ce que va être notre quotidien sous peu. Entre deux vagues de quarante mètres dans la mer, puisque c’est paraît-il devenu courant avec le changement climatique désormais irréversible. Mais qui se saisit de ce dernier volet du problème ? Hollande ?

Valls et Hollande fabriquent de propos délibérés une crise dans leur camp

Le point de départ pour juger de ce qui va se passer après le sketch saignant des universités de la Rochelle est le suivant : la politique économique du gouvernement ne peut pas marcher. Nulle part cette recette n’a marché. Mais en fait, ce diagnostic n’est vrai qu’à condition d’observer la situation du point de vue des perdants actuels : chômeurs, travailleurs pauvres, intermittents précaires et ainsi de suite. Mais il y a un autre point de vue sous lequel cette politique est un succès total. C’est celui du CAC 40 qui se gave comme jamais. Et pour beaucoup, c’est cela qui compte. Pour beaucoup, tout le reste est du spectacle. Ceux qui se gavent sont en état de se payer les relais d’opinion et les moyens de croire qu’ils contrôleront la situation jusqu’au bout. C’est pourquoi pour le duo des fossoyeurs de la gauche entre le populo toujours mécontent et qui ne vote pas, et les puissants qui commandent et arrosent, le choix est vite fait. Le centre de gravité de leurs propos va se déplacer toujours plus loin dans la transgression et sans peur de la provocation la plus vulgaire comme l’a montré le discours de Valls reprenant le « j’aime les entreprises » en « j’aime les socialistes » devant un parterre de benêts contents d’être aimés par un tel personnage !

Mais je ne veux pas sortir du registre de la politique de scène dont nous avons été abondamment régalés ce weekend end. Les frondeurs et autres espèrent un congrès tôt, pensant pouvoir apporter la preuve du mécontentement du parti et leur droit à diriger. Le premier secrétaire fait le même calcul pour ses raisons, c’est-à-dire pour construire une position centrale qu’il occuperait sans muselière ni laisse, au nom d’une unité à préserver aujourd’hui au bord de l’abîme. Le président et le Premier ministre veulent un congrès tard, à la veille de la séquence présidentielle en 2016. Ils détruiront sans problème le parti socialiste ou, dit autrement, ils se préparent à le caporaliser comme jamais. C’est ça la ligne Blair et Schroeder. Dans tous les pays où le virage social libéral a été pris le changement de programme s’est accompagné d’un changement du parti et du système d’alliance électorale, que ce soit sous la forme des partis membres de la coalition, ou sous la forme des clientèles prioritaires du programme. Ni Valls ni Hollande ne s’arrêteront en chemin. Le dos au mur, ils n’ont pas d’autre choix. La scission du PS est donc possible. Elle est souhaitable et utile s’il s’agit de reconstruire « la gauche » dans le pays. Mais elle n’est pas indispensable. En tous cas il ne peut être question de résumer l’action à l’attendre ou à cajoler des gens pour les aider à être courageux. Au contraire, si l’on veut fédérer le peuple sur des revendications de la vie quotidienne, mieux vaut marquer ses distances pour ne pas être confondu avec les pusillanimes. Et comme il est impossible de sortir le pays de l’ornière sans une vigoureuse action de la société elle-même. Voilà qui me ramène aux leçons d’un passé récent.

Du bon usage de l’échec

J’évoque assez régulièrement le mot « échec » à propos des européennes pour que vous l’ayez remarqué. Ce n’est pas mon habitude. D’autant que la meute en a fait un large usage à chaque étape. Dès le soir de la présidentielle il était question de mon « échec » puisque je n’avais pas atteint 18 % comme le prévoyait un sondage. Les neuf points gagnés par rapport au score de départ ne comptaient pour rien. Non plus que les mille voix gagnées en trois semaines à Hénin-Beaumont. Nouvel « échec ». Et ainsi de suite… Dans ces circonstances, je protestais plutôt contre l’usage du mot. Car je voyais bien qu’il était utilisé pour effacer ce qui avait été accompli et donc interdire l’essentiel : en tirer les enseignements positifs. C’est toujours la capacité à tirer positivement les leçons d’une situation qui est l’enjeu d’un résultat électoral. De même en ce qui concerne celui des élections européennes. Si nous n’admettons pas « l’échec » et si nous passons à la petite popote suivante, nous ne pouvons pas tirer des leçons et chercher d’autres points de passage pour notre projet. Il ne faut pas être dupe de la grossière campagne sur mon prétendu « départ à la retraite ». C’est toujours le même but: empêcher d’analyser et de comprendre. Il ne faut pas craindre ces comportements, surtout quand on a fait soi-même l’analyse de la place des chiens de garde. Pourquoi s’étonner ensuite qu’ils le soient ?

On ne doit donc pas avoir peur de discuter d’un échec ! En quoi consiste « l’échec » ? Ne pas avoir atteint notre but, bien sûr. Notre stratégie (je parle de celle de mon parti) ne s’est jamais réduit au rôle de « témoignage ». Nous avons toujours eu comme objectif la conquête du pouvoir politique par les urnes en vue d’un programme de gouvernement de rupture avec l’ordre néo-libéral. La séquence allait d’une élection européenne à l’autre. Il s’agissait, par pallier, de passer en tête de la gauche pour être le centre de la recomposition politique de notre camp. Il s’agissait de le faire à ciel ouvert devant des millions de personnes que nous rendions juges. Jusqu’à l’élection présidentielle, tout fonctionne. La progression est là, spectaculaire. Premier écueil aux législatives où nous perdons la moitié des voix qui viennent d’être gagnées même si, localement, il y a de nombreux cas où l’on fait même mieux, comme ce fut le cas de François Delapierre en Essonne, par exemple. Aucune leçon n’est tirée de ce fait. La suite vous la connaissez. Aux européennes de cette année, peu me chaut que nous ayons gagné 150 000 voix par rapport aux précédentes et que nous soyons seuls à gauche dans ce cas. Ce qui compte est ailleurs. Une abstention énorme s’est abattue. Elle nous a atteint d’autant plus facilement que nous nous étions rendus illisibles avant et même pendant. Si nous avions, comme l’extrême-droite, mobilisé les deux tiers de nos électeurs, le but était atteint. Mais c’est l’extrême droite qui est arrivée à mobiliser les deux tiers de son électorat de la présidentielle.

Au PG il y a eu une intense réflexion, de nombreuses séances de travail. Peut-être trop nombreuses, vu l’état de fatigue de la fin d’année, de sorte que certaines ont parfois été inutilement tendues. En tous cas, les axes de travail ont été dégagés. Une formule stratégique a été définie qui tient dans la phrase que vous connaissez désormais : « le système n’a pas peur de la gauche il a peur du peuple ». Cette formule a une conséquence de longue portée. Elle trace un chemin et en exclut un autre. Pour nous le « rassemblement de la gauche » n’a aucun sens concret. Se rassembler avec qui ? Pourquoi faire ? Avec le PS ? Avec les Verts ? L’un et l’autre se définissent comme membre de la majorité gouvernementale. Quel sens cela a-t-il dès lors ? Avec les partisans de la rupture qui s’expriment dans ces partis ? Pourquoi pas. Mais en quoi sont-ils en rupture ? Où sont leur vote et où sont les initiatives qui actent cette rupture ? Naturellement tout cela peut bouger. Le vote de confiance pour Valls le dira. Tant mieux si cela se fait, bien sûr. Ce serait une situation complètement nouvelle. Elle ouvrirait bien de l’espace. Mais il est vain de croire que ce sont nos cajoleries qui les aideront à avoir du courage. Dès lors tant qu’ils n’ont pas eux-mêmes fait le pas,  quel est l’intérêt de faire croire que toute la situation du pays est suspendues aux jeux des courants de ces partis ? Notre devoir n’est-il pas au contraire de former la force politique indépendante et conquérante qui sera l’appui de tous, demain, quand la bataille éclatera au grand jour ? N’est-ce pas de former et d’encourager les esprits à l’air libre du combat frontal contre la main qui nous frappe ? Bref, l’enjeu ce n’est ni de construire une agence de bons offices ni de croire qu’on va trouver un raccourci en bricolant les bois du naufrage ! C’est pourquoi, dans une formule qui reste encore générale, j’en conviens, nous disons qu’il s’agit de « fédérer le peuple » plutôt que de « rassembler la gauche ». C’est le sens du mot d’ordre de 6ème République. Il met en avant le plus grand dénominateur commun: le pouvoir des citoyens, leurs aspirations à ne plus être des jouets dans les mains des politiciens des médiacrates et des puissants. Quand je me retourne et que je regarde ce que nous avons pu dire et faire, je peux même sourire. Quand je pense qu’il y a un an on trouvait excessives mes critiques de… Manuel Valls ! Oui, mes amis, c’était seulement il y a un an !  Aujourd’hui, c’est la chasse aux chômeurs après celle aux Roms…

Le mouvement Sixième République

Pendant que je suis à regarder en arrière pour y trouver des points d’appuis raisonnés, je viens au 5 mai 2013. Nous étions très nombreux dans la rue. L’affaire Cahuzac venait d’éclater. Elle nous avait soulevés d’indignation. Notre marche voulait montrer que d’autres institutions étaient nécessaires, qui rendraient impossibles l’impunité dont le ministre du Budget avait été le symbole. Nous faisions le lien entre la politique d’austérité que le gouvernement mettait en place en dépit de ses engagements, le régime de la monarchie présidentielle qui rendait possible ce coup de force, et le recrutement de ministres immoraux. Le thème avait rassemblé des partis et des organisations syndicales ainsi que des dizaines de personnalités. C’était marcher pour le « coup de balai » et la nécessité de la 6ème République. Tout l’appareil médiatico-politique du PS s’était arcbouté en me ciblant. « Le Monde » publiait un numéro de son magazine spécialement infâme avec photomontages et une première page ou j’étais comparé à Hitler. « Libération » m’avait attribué une phrase purement inventée : « la purification éthique » publiée à la une. La pression psychologique était telle qu’on vit même de bons amis faire des mines et des pauses lancinantes à propos du « balai » devenu symbole du populisme, caractérisation sans contenu sinon une haine du peuple mal dissimulée. Pour moi, c’était la quatrième manifestation de masse sur ce thème. Les trois précédentes avaient été appelées sur ce thème dans la campagne présidentielle, à la Bastille, place du capitole à Toulouse et au Prado à Marseille. Dans chacun des discours que j’y ai prononcés, j’ai développé un aspect de ce que l’idée pouvait contenir et ce qu’elle permettait de mettre à l’ordre du jour.

Pour moi, cette question est le cœur de la stratégie de « révolution citoyenne ». C’est-à-dire d’un changement profond de la règle du jeu social par la voie démocratique. Dans ce projet, le changement de République se fait élisant une Assemblée constituante et en étendant le processus de prise du pouvoir en tous lieux où se joue la vie quotidienne des citoyens. La 6ème République est le premier point du programme présenté au meeting de Saint-Ouen à l’occasion de la fondation du Parti de gauche. Comme les évènements ont confirmé notre analyse d’alors ! A présent, le président de la République peut offrir sans contrepartie des milliards d’argent public au MEDEF, sans qu’il soit possible de l’en empêcher. Un Premier ministre est désigné après une déroute électorale sans précédent, dans la fraction la plus minoritaire de la majorité parlementaire. Aussitôt, celui-ci affiche sans vergogne une allégeance stupéfiante aux ultras du MEDEF et au président du patronat français. Il se fait acclamer par eux et renchérit aussitôt sur des mesures de la réaction la plus grossière comme le contrôle des chômeurs. Pendant ce temps, le pays agonise dans le chômage ; la pauvreté et la mal-vie s’étendent. L’inconscience à l’égard des défis écologiques et les impératifs de l’intérêt général humain sont stupéfiants de désinvolture. Et quoi encore ? La France est aussi engagée dans des guerres et des soutiens au plan international sans aucun débat public. Quoiqu’il arrive, quelle que soit la forme de la protestation du pays, qu’elle soit électorale, sociale, parlementaire, la monarchie présidentielle n’en a cure. Dès lors, le discrédit de toutes les institutions de la démocratie est si élevé que seule l’extrême droite peut y prospérer. Ses progrès sont un symptôme. La violence de la réaction du pays encore davantage : aux élections européennes, le peuple a laissé l’extrême droite se mobiliser sans réagir et en s’abstenant massivement. Mais c’est la cause qu’il faut traiter. Le pouvoir ne peut avoir recours au coup de force permanent qu’à la faveur d’institutions qui le lui permettent. Notre diagnostic commun était le bon le 5 Mai 2013 : c’est la forme du régime qui est en cause, c’est la constitution de la Cinquième République qui rend tout cela possible.

C’est cela qu’il faut changer de fond en comble. Parfois on m’objecte : tout ça est trop abstrait, il faut mobiliser les gens à partir de leurs problèmes concrets. On sous-entend par là les questions de salaires ou de services publics et ainsi de suite. Pour ma part, je ne crois pas que l’action politique ne devient « concrète » qu’avec des discours tournés vers des clientèles concernées. Ni qu’il soit de bon augure de sous-estimer la capacité de compréhension du grand nombre. Une immense majorité de gens comprend que la question posée est : qui décide dans la société et au nom de quoi. Cette question est révolutionnaire. Elle ne connait pas de frontière. Elle s’applique aussi bien à la société tout entière qu’à la vie dans l’entreprise. Pourquoi la citoyenneté s’y arrêterait-elle ? Ce raisonnement conduit à donner une place essentielle aux processus constituants dans les révolutions de notre temps. Car en définissant la Constitution, le peuple s’identifie à ses propres yeux. Il se constitue lui-même en quelque sorte. Par exemple en disant quels droits sont les siens, en organisant sa façon de prendre les décisions, en définissant l’ensemble des pouvoirs qui agissent pour faire fonctionner tout cela.

Le processus constituant est l’acte fondateur de la conquête de la souveraineté par le peuple. Ce n’est pas un à côté de la stratégie révolutionnaire de notre temps. C’est son vecteur politique. Dans cet approche, se battre pour la convocation d’une Assemblée constituante, c’est ce battre d’abord pour l’existence même du peuple comme acteur de l’Histoire. Le peuple est constituant ou il n’est rien, comme Marx disait du prolétariat qu’il était révolutionnaire ou bien qu’il ne serait rien. Tout cela souligne l’importance d’une reconstitution solennelle du peuple politique. Il s’agit donc bien de convoquer une Assemblée constituante. Sans sa convocation, sans les élections qui la forment, sans les auditions de toutes sortes qu’elle doit organiser, la Constitution n’est qu’un coup de force supplémentaire. On en a assez vu ! Car depuis la promulgation de la Constitution de 1958 en France, le texte a été changé vingt-deux fois sans consultation populaire. Et, bien sûr, sans aucune participation des citoyens à la rédaction du texte ou des changements prévus. Quant à nous, il ne s’agit pas simplement de changer la règle du jeu mais de prendre le pouvoir. La Constituante dont je parle n’est pas un arrangement technique pour peaufiner les rouages. C’est une révolution de l’ordre politique pour répondre aux questions concrètes que le système est incapable de régler. Dans mon esprit, ce projet doit nécessairement reposer sur une action de masse dont les principes d’organisation doivent correspondre au projet. Autrement dit : tout le monde doit pouvoir y participer et l’animation doit être collégiale et tournante.

Je crois en effet que les esprits y sont prêts. Dans tous les pays où l’on a fait appel à cette démarche, la réponse a été toujours très ample et au-delà des prévisions. Ce n’est pas une découverte pour moi. Je vais me permettre de me citer. Le 5 mai je m’étais exprimé avant le départ de la marche. Et voici comment je m’étais résumé : « Rien n'est plus puissant, dit Victor Hugo, qu'une idée dont l'heure est venue ! Rien ne sera plus puissant que ce mouvement pour la 6ème République que nous construisons ensemble et dont vous voyez qu'il s'élargit, qu'il n'appartient à personne sinon qu'à vous-mêmes. Ce mouvement va encore s'élargir et je vous appelle à le construire là où vous êtes ! " Ma proposition devant le Parti de Gauche cet été est de reprendre l’ouvrage là où nous l’avions laissé avant la calamiteuse période des municipales.
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