L'Humain d'abord - Pour une 6ème République
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 Le retour du besoin de balais + Le lendemain et même ensuite (Jean-Luc Mélenchon)

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MessageSujet: Le retour du besoin de balais + Le lendemain et même ensuite (Jean-Luc Mélenchon)   Le retour du besoin de balais + Le lendemain et même ensuite (Jean-Luc Mélenchon) EmptyDim 16 Nov - 18:21

Jeudi 13 novembre 2014

Le retour du besoin de balais

Avais-je tort de proposer un « bon coup de balai » cette année-là alors qu’on n'en était qu’à l’affaire Cahuzac ?
« Mélenchon veut faire la “ Purification éthique ” » avait abjectement titré « Libération ». Et combien d’autres premiers prix de bonnes manières et bon langage avaient joué le grand numéro des effarouchés. Des centaines de balais furent pourtant bien brandis dans la rue ! À mesure que le temps passe, de Thévenoud en Jouyet, Balkany et à présent des sénateurs de l’UMP, on mesure combien le pronostic était le bon. La crise morale de l’entre soi et de l’impunité est le cœur de la crise qui finira par jeter à terre tout l’édifice. Raison de plus pour que les chiens de garde médiatiques redoublent d’énergie pour assurer la promotion du refrain « Ca va profiter à madame Le Pen ».
L’autre matin, sous prétexte de lutte contre le « tourisme social », expression qui est déjà en soi une ignominie, les médiacrâtes se sont déchainés. Ils ont fait dire à la décision de la Cour de Justice européenne ce qu’elle n’a pas dit sur la « préférence nationale » avant de faire semblant de s’affliger : « voilà qui va servir madame Le Pen ». Jours noirs et sombres d’un automne incertain.

Le 15 nous marchons dans la rue contre le pouvoir de Hollande et Valls et leur politique d’austérité cruelle et sans horizon qui détruit le pays et tous ses liens sociaux. Tout un arc de forces s’est élargi au fil du temps, rassemblant dans un combat commun des syndicats et des organisations et regroupements politiques de l’extrême gauche à l’écologie politique. C’est notre point d’appui. Le futur est en construction. A présent aussi pour la première fois, sur le projet sixième République, des convergences concrètes et militantes se mettent en mouvement. L’arrivée de « socialistes affligés » et d’autres bientôt comme les 65 000 signatures récoltées montrent que ce chemin est le bon, même si c’est un chemin de crête ou peut-être à cause de cela. Le succès de la votation citoyenne pour le référendum révocatoire, puis celui de la manifestation en ligne du mouvement sixième république, tout cela montre que le chemin existe, largement ouvert sur les contenus du niveau le plus élevé.

Ceux qui refusent de couper les ponts avec le PS se condamnaient déjà à devoir non seulement assumer l’ignominie de sa politique au service du MEDEF et des banques. Mais à présent il leur faut encore assumer la honte de l’entre-soi Jouyet/Fillon. Et pire que tout, il leur faut se taire sur l’abjection de l’affaire de la mort de Rémi Fraisse. Car on sait dorénavant ce que valent les protestations de Bernard Cazeneuve et sa façon de se défausser sur les gendarmes en action ce jour-là. Sa démission est le prix à payer pour ramener un peu de dignité à l’exercice du pouvoir par le PS. Bien sûr ils ne veulent pas. Ce refus d’assumer peut ruiner jusqu’au fondement toute autorité publique. Mais que leur importe ? Et Nous ? Le 15 on marche, mes amis. Tant que nous sommes là rien n’est fini, rien n’est perdu. Tout reste possible.

Junker c’est un bon résumé de l’Europe actuelle !

L'affaire Jouyet battait encore son plein quand on apprit par un groupe de « journalistes d’investigation » (!) que Junker avait mis au point un super système d’accords préférentiels et bien discrets pour que les grosses multinationales viennent se gorger au Luxembourg avec l’argent des impôts qu’elles ne paieraient pas dans les États voisins. A vrai dire, ce n’est pas une révélation car nous tous qui avons voté contre l’investiture de Junker, nous avons dit qu’il était le fondateur d’un paradis fiscal. Sur ce blog comme celui où je consigne mon travail de député européen, il en fut de même. Et ceux qui ont voté pour lui le savaient aussi. Et peut-être même est-ce pour ça qu’ils l’ont élu. Car il faut se souvenir de l’ambiance d’alors. Le sujet de la fraude fiscale en Europe tenait le haut du pavé. Il s’agit de deux mille milliards d’euros, tout de même ! D’aucuns ont pu se dire qu’avec un tel personnage, les risques de débordement de l’inquisition fiscale seraient mieux maitrisés… Bref, le Luxembourg et le grand capital se sont empiffrés en volant les États voisins dans le cadre de « l’Europe qui nous protège », cela va de soi ! « Oui, mais c’était légal » pleurniche maintenant Junker. Excellent ! Le discrédit est total.

Car cet homme-là préside la commission européenne avec les votes de la droite et des socialistes. Lesquels prétendent lutter contre la fraude et l’évasion fiscale. Cet écœurant spectacle jouait à guichet fermé cette semaine à Bruxelles à l’occasion de la session. Comme l’ordre du jour et les horaires ont changé sans cesse, et comme Junker a décidé à la dernière minute (midi pour quinze heures) de se présenter devant le Parlement, j’ai raté son discours. Je ne suis pas le seul. Je suis arrivé au pas de course tandis que Moscovici parlait. Ce qu’ils ont dit l’un et l’autre n’a aucune importance, bien sûr. Il s’agissait de sauver les apparences. Junker, mordant, s’est défaussé sur les 22 pays qui pratiquent aussi le dumping fiscal et annoncé un énième plan d’harmonisation des bases fiscales et ainsi de suite. Ce qui sera naturellement sans effet car l’harmonisation fiscale est interdite par les traités européens.

Notre groupe, la GUE, voulait déposer une motion de censure. Hélas nous ne sommes pas assez nombreux. Ni les Verts ni le PS n’ont voulu prendre la main que la présidente de notre groupe leur a tendue. La sociale-libérale Pervenche Berès a donc eu beau jeu d’encenser son camarade Moscovici dans un de ces blablas sirupeux dont elle a le secret. Elle l’a même qualifié « d’oreille gauche » du président de la Commission. Mais oui, ces gens-là sont fiers de Moscovici ! Il nous manquait donc 25 signatures en plus de celles de notre groupe pour atteindre le nombre prévu par le règlement pour pouvoir déposer cette motion de censure. Pas de censure possible dans ces conditions. On voit après cela ce que valent maints bavardages. Une occasion qui se présentait au Parlement de faire autre chose que la chambre d’enregistrement est passée. Reste la chambre d’enregistrement, l’évasion fiscale, le mensonge et les simagrées gesticulatoires. C’est-à-dire l’Europe réelle.

Hollande évaporé en 48 heures ?

C'est à peine croyable. Annoncée pourtant à son de trompe et commenté par avance dans maints éditoriaux, le show du président de la république sur TF1 aura disparu du paysage politique sans laisser de traces en moins de quarante-huit heures. Il est vrai que l'on avait eu droit à un spectacle si pitoyable que la plupart des commentateurs n'avaient ensuite rien à dire puisque rien – ou presque – ne s'était dit. J'ai eu l'occasion de m'exprimer sur le sujet. Mon commentaire a été diffusé sur trois chaînes d'information en continu. Je ne consacrerai donc pas une ligne de plus à un tel non-événement, sommet de la riquiquisation du Hollandisme réel. Je ne sais quel génie de la communication a pu concevoir un numéro aussi pitoyable de conseiller de Pôle Emploi puis de passe plat d’une patronne grossièrement anti-syndicat et aussi apatride que son fric. Alors seul le Medef, tout au fil de la soirée, a été gavé de bonnes nouvelles et de délicieux reculs des acquis sociaux. 150 ans d'Histoire de la gauche pour en arriver là ! Quelques heures ont passé et elles auront suffi à montrer, avec l'affaire Jouyet-Fillon, la profondeur des liens qui unissent les divers secteurs de la droite et l'entourage immédiat du président de la République. Sur cela non plus il n’y a rien à ajouter.

C'est un épisode à l'intérieur d'une séquence qui mène à l'effondrement de tout ce petit monde de l'entre-soi. Le commun des mortels se sera juste souvenu à cette occasion que le numéro un parmi les collaborateurs du président de la République, et son meilleur ami, est un ancien ministre de François Fillon et Nicolas Sarkozy, une figure de la grande bourgeoisie d’alliance. La trahison et le mensonge dans la bonne foi tranquille des dominants s'incarnent dans cet homme. Mais que peut-on lui reprocher que le reste de ces gens-là ne pratique déjà usuellement ! Ce genre d’épisode, les faits de corruption ou de déchéance morale s'ajoutant les uns aux autres de Cahuzac à Thévenoud en passant par Balkany, sont des enchaînements caractéristiques qui conduisent au point de non-retour que j'ai baptisé dans le passé « qu'ils s'en aillent tous », que les Tunisiens appellent « dégage ! », que les Espagnols, les Grecs, les Portugais ont déjà chacun nommés à leur façon. C'est à cette aspiration qu’a voulu répondre l'action du Parti de gauche avec sa votation citoyenne pour le droit de révoquer les élus en cours de mandat.

Les quatre jours de vote pour le referendum révocatoire

Dans les rues et sur les marchés, ils ont été une formidable occasion de prendre le pouls de larges secteurs de la société, au hasard des rencontres. Cinq cent urnes mises en place, des dizaines de milliers de discussions et même des files pour voter sont des signaux importants. Voici ce dont je puis attester à présent, après avoir pris le temps d'écouter ou de lire de nombreux comptes rendus faits par mes camarades. Il est absolument certain que le grand nombre de nos concitoyens comprend l'importance de la règle du jeu et des institutions dans la situation qui nous accable ! L'écho médiatique de cette initiative, le succès tout de même remarquable compte tenu du fait que nous n'étions pas présents partout, la violence des réactions hostiles des élus UMP et FN, la méfiance et parfois même l'hostilité visible des caciques du PS qui ont croisé les groupes de camarades qui organisaient la votation, tout cela a bien prouvé que le doigt été mis sur la plaie ! Le sondage publié par le gratuit « Vingt minutes » a montré qu'une majorité de sondés s'est dite intéressée par le sujet et partisane d'offrir cette possibilité de révoquer les élus. Je crois que le mouvement pour la sixième République devrait reprendre à son compte ce type d'initiative. C’est ce que nous propose Raquel Garrido qui est l’organisatrice et la porte-parole de cette action pour le PG. Et pour ma part, je pense que ce serait vraiment une bonne idée que de se déployer tous sur le terrain pour une action de ce type. En tout cas, la dynamique est là. L'objectif des 100 000 signatures est donc en bonne voie de réalisation. D'autant que cette semaine nous avons eu le plaisir de recevoir des signatures et des engagements de participation venue de la sphère des partis politiques de gauche. Aujourd’hui je ne vais évoquer que les socialistes.

Des socialistes viennent vers nous

Certes, les petits appareils de la gauche du PS, déjà en concurrence entre eux, sont beaucoup trop inhibés et jaloux de tout ce qui détourne l'attention d’eux pour faire quoi que ce soit de mieux que des paroles. Mais cela ne résume pas la situation dans ce parti. À côté des notables frondeurs, préoccupés d’élection ou de réélection aux divers offices du parti, une base bien plus exaspérée hésite entre le départ silencieux du PS et l’action socialiste publique.
Je crois que c’est de là que vient l'arrivée au M6R du groupe des « socialistes affligés » avec l’économiste Liêm Hoang Ngoc, toujours membre du bureau national du PS. Ce groupe est significatif. Il est issu du courant Hamon. Pas seulement il est vrai. Mais il me parait important de signaler parmi les signataires de cette équipe la présence de Sylvain Mathieu, premier secrétaire de la fédération de la Nièvre. C’est l’homme qui avait recueilli 32,8% des voix dans le vote qui l’avait opposé à Jean Christophe Cambadelis pour le poste de Premier secrétaire du Parti socialiste.

Un autre point important et tout aussi significatif est l’arrivée aux côtés de ces socialistes de plusieurs membres dirigeants du Mouvement de la Jeunesse Socialiste au niveau national comme départemental. Ils sont ainsi sept membres du BN du MJS et toute une série d’animateurs départementaux du mouvement. Ceux-là ont fait le choix de participer drapeau et musique en tête au Mouvement pour la Sixième République. Ils y sont accueillis à égalité avec tous les autres participants et ils partageront toutes les responsabilités de la décision et de l’action. Aucune négociation ou je ne sais quoi d’approchant n’a eu lieu. Juste s’est manifesté une volonté commune d’agir pour rendre majoritaire une idée dans la population. Ça c’est de la politique à l’état pur. Elle est tournée vers le grand nombre et sa conquête plutôt que sur l’entre-soi. Cela prouve qu’une idée et une bataille concrète fédèrent bien mieux que n’importe quelle cajolerie diplomatique. D’autres groupements politiques seront annoncés après la marche du quinze novembre. Pourquoi après ? Parce que la marche elle-même est une épreuve de vérité politique. Il y a ceux qui sont dans la rue avec l’opposition de gauche et ceux qui sont nulle part.

La manif du quinze est un seuil

Cette marche a été préparée avec soin et méthode. Elle est avant tout un acte collectif et la continuité d’un travail commencé depuis les lendemains de l’élection présidentielle. Nous avons voulu projeter dans la résistance à la politique d’austérité la force acquise dans les votes. La méthode a consisté à construire une coalition de forces sociales sur le terrain. C’est ce que nous appelons le « Front du peuple ». Ce n’est pas simple à faire car chacune des composantes a sa propre raison d’agir et ses propres impératifs. Toutes doivent être autonomes et indépendantes de bout en bout si l’on veut que l’attelage soit viable. Ce n’est pas le plus difficile pour les organisations politiques. C’est moins évident avec les organisations syndicales, certaines excluant, en toute hypothèse, une telle convergence dans l’action soit avec les autres syndicats soit davantage encore avec des forces politiques. En vérité, en partant d’un point de vue purement pratique, la plupart d’entre nous s’attendaient à ce que le mouvement syndical marche en tête de cette résistance aux politiques d’austérité. Les forces politiques de l’opposition de gauche seraient venues en soutien. Mais l’état de l’unité syndicale à cette rentrée ne l’a pas permis. Dès lors, les convergences qui se sont construites dans la préparation des premières marches sont devenues cruciales.

Un nouvel espace s’est construit tranquillement. D’autant que les plus amples mobilisations sociales depuis 2012 ont été à l’initiative de ce comité. La confiance mutuelle et la cohésion forgées au fil du temps ont payé. Le collectif d’organisations a maintenu ses réunions régulières. Il porte avec humour dorénavant un nom : « le collectif triple A ». C’est en partant de là qu’Éric Coquerel, après une tournée de contacts exploratoires positive, s’est adressé au nom du Parti de Gauche à tous les membres du comité pour suggérer l’organisation d’une marche. L’idée était que le trimestre ne reste pas dominé par la droite et ses manifestations, déséquilibrant davantage encore le rapport de force déjà dominée par l’appareil médiatico-lepéniste. La proposition a été bien accueillie et le comité « triple A » l’a prise en charge sous sa propre bannière. D’une marche à l’autre, l’arc des forces politiques impliquées s’était élargi. A présent, côté politique c’est très nettement visible. Cette fois-ci le NPA, le POI, Nouvelle Donne et la gauche des Verts seront là avec « les socialistes affligés » et le Front de Gauche au grand complet. Côté associatif, les participations du passé, comme celle du DAL, se sont confirmées ; de nouvelles se sont engagées. Ainsi d’ACRIMED par exemple, et même Attac, qui a intégré l’appel en dernière limite. Côté syndical, le nombre des unions régionales, départementales et des branches entières de l’industrie va en augmentant. De façon très positive, nous avons vu ces organisations faire voter leurs adhérents ou leurs instances sur la participation à la marche du 15 novembre.

De cette façon la démarche globale s’enracine dans la durée. Et l’autonomie de chaque participant se fortifie positivement. Je veux dire que cela se fait non dans l’exacerbation de ce qui différencie ou l’affirmation des frilosités mais dans la recherche de ce qui peut être fait ensemble. Dans ce processus, j’ai adapté ma participation au dispositif de mobilisation. Selon moi, la maturité dans la durée du collectif prouve qu’il n’y a plus besoin de se jeter dans la mobilisation médiatique comme je l’ai fait dans le passé quand rien n’existait. C’est un soulagement pour moi, je ne le cache pas. La personnalisation des marches orchestrée par nos adversaires jouait contre l’élargissement du collectif, je l’ai bien vu. Car la presse sociale-libérale et sous influence FN jouait beaucoup de cette situation, m’imputant comme ralliement personnel toute participation. Bien sûr, cela n’avait pas empêché la démonstration de force de se faire. Mais cela augmentait aussi les moyens de provocations en concentrant les coups sur moi. Vous savez tous comme je suis las de cette vie sous l’acide du parti médiatique, cette peau de Nessus qui est désormais vissée sur moi par une poignée de tiques papelardes. Deux émissions de radio matinales, une diffusion publique de tract, deux post ici et des publications de panneaux d’appel à la marche sur ma page Facebook ont été ma contribution personnelle à la préparation de la marche. Je crois aussi que nous devrions avoir un bon résultat si j’en juge par les échos reçus du terrain. Mais il ne faut pas être naïf, l’éparpillement régional et parfois même départemental va faciliter les manœuvres de minorisation du ministère de l’Intérieur et de ses relais médiatiques. Raison de plus de donner un démenti par les actes.

La « manifestation en ligne » pour la 6ème République

Elle a très bien fonctionné ce 12 novembre. C’est une forme d’action nouvelle : il s’agissait de publier et de partager sur les réseaux sociaux du contenu (texte, images, vidéos, etc.) en utilisant systématiquement le mot-clé #6eRépublique. Comme Sonia Rolland, qui a salué une « démarche citoyenne », j’ai participé à l’exercice sur Facebook et sur Twitter pour donner un coup de pouce. Voici quelques points de repères pour évaluer l’action.

Sur Twitter. Ce sont plus de 500 000 personnes qui ont été touchées par le mot-clé #6eRépublique si l’on s’en tient au nombre total d’abonnés des participants. Et ce mot-clé s’est imprimé en tout plus d’un million de fois sur les fils d’actualité Twitter. Impressionnant ! Près de 5 000 tweets ont été publiés ou échangés avec le mot-clé « #6eRépublique ». C’est plus que le nombre de tweets utilisant les mots-clés « #Valls » ou « #Sarkozy ». En temps normal, le sujet « 6ème République » aurait été le plus partagé de France. Mais la sonde Philae nous a ravi la vedette. Et on n’en est pas triste ! On fera sournoisement remarquer qu’il lui a fallu 10 ans pour atterrir et la manifestation en ligne seulement 6 jours pour décoller. Attention, je dis ça pour plaisanter !

Sur Facebook. Il y a eu plus de 2 800 inscrits à l’événement. Pour donner un élément de comparaison, il y avait 2 400 inscrits à l’événement Facebook relatif à la marche du 1er décembre à laquelle 100 000 personnes ont ensuite participé « physiquement ». Et le tout en trois fois moins de temps pour la manifestation en ligne que pour la marche du 1er décembre ! Les publications du mouvement pour la 6ème République ont connu des records d’audience et de partage qu’on n’avait pas vu depuis le lancement de la page.

Cette manifestation sur les réseaux sociaux a eu d’autres effets encore. Ainsi, on a dépassé le cap des 65 000 signatures ce 12 novembre grâce au coup de fouet apporté par la mobilisation numérique. Sur deux mois, cela signifie que nous avons marché à la moyenne de plus de 1000 signatures par jour ! Pour l’heure, ce jour-là, ce qui est le plus impressionnant, c’est le foisonnement d’images publiées ou envoyées par mail ! Plusieurs centaines ! Le recensement de toutes ces productions est en train d'être fait dans un album en ligne. On peut y voir toute la créativité de celles et ceux qui ont participé à cette manifestation en ligne : dessinateurs, graphistes, photographes, peintres…

Quelle leçon tirer de tout cela ? Je n’en sais rien à vrai dire. Comme nous innovons, nous n’avons pas de repères pour apprécier la portée de l’action. Nous sommes en train de roder des méthodes nouvelles de combat. Le cyberespace ne se substitue pas à la réalité. Il en est une composante aussi concrète que n’importe quelle autre, quoiqu’il soit en capacité de les impacter toutes. Il ne retire pas au réel, il ajoute a sa complexité. Le cyberespace est une dimension supplémentaire de la réalité concrète. Encore faut-il en maîtriser le fonctionnement. C’est ce que nous apprenons à faire. Après quoi il nous reste un deuxième niveau d’apprentissage à acquérir. Celui qui implique la circulation entre virtuel et concret. Comment une action passe du concret au virtuel, ça, on connaît ! Il suffit de voir comment la moindre situation concrète peut donner lieu à des milliers de retour en photos ou en live-tweets ce qui en amplifie l’attrait, la réputation ou l’impact. Comment on passe du virtuel au concret, c’est un thème plus obscur. Une manif virtuelle pourrait-elle devenir concrète dans la rue ? Si je mets de côté les évènements de Tunisie, les exemples récents connaissables de près ne sont pas si nombreux. C’est en partie ce qui s’est passé avec la manif climat. Je vais avancer dans l’analyse de tout cela et je compte bien que le mouvement sixième République soit totalement en pointe et en maîtrise de toutes ces techniques d’action. Gageons que tout ce qui sera appris à ette occasion ne sera pas perdu pour l’avenir de notre combat commun.



Dernière édition par Admin le Lun 17 Nov - 11:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Le lendemain et même ensuite (Jean-Luc Mélenchon)   Le retour du besoin de balais + Le lendemain et même ensuite (Jean-Luc Mélenchon) EmptyLun 17 Nov - 11:39

Lundi 17 novembre 2014

Le lendemain et même ensuite

Je publie ce post juste après la marche du 15 novembre. Je dirai dans ma prochaine édition ce que je pense de cet évènement. Car la satisfaction du travail accompli, et surtout de l’arc de forces constitué, ne me masquent aucune des difficultés rencontrées dans la mobilisation et l’organisation matérielle de l’évènement. L’appel par un collectif mal connu, la convocation de marches régionales bientôt doublée d’appels à plus de trente rassemblements départementaux très inégaux, a ôté sa visibilité à notre grand nombre et diminué la motivation à agir dans les secteurs les plus résignés parmi le peuple. La vigueur militante, l’enthousiasme des groupes qui marchaient doivent être savourés. Pour autant il ne faut pas manquer d’analyser ce qui doit être impérativement modifié pour que notre dispositif soit à la hauteur de la tâche à accomplir. Car à mes yeux le rôle du « collectif 3A », véritable front du peuple réunissant des syndicats des associations et des partis et mouvement politique n’est pas fini. Loin de là. Selon moi, il va être même central.

Ici, mes lignes traitent d’un jeu vidéo qui m’a impliqué dans quelques savoureuses polémiques. Puis je reviens sur les questions de stratégie pour notre camp après un bref séjour à Grenoble.

Au niveau national, les déclarations de Pierre Laurent sur France 3 le dimanche 1er novembre ont refermé la plaie ouverte aux municipales et retiré au PS son unique point marqué contre nous : désormais, plus question d’alliance avec le PS. Sauf au détail et uniquement pour ceux qui abjurent l’allégeance à Valls et sa politique d’austérité. Le contexte pour notre gauche change donc profondément.

Je rappelle quelques évènements récents qui me paraissent essentiels comme l’adhésion au Mouvement pour la sixième République des « socialistes affligés » et d’un groupe de membres dirigeants du MJS. Enfin j’annonce la signature au Mouvement pour la sixième République de deux des trois co-présidents de « Nouvelle Donne », la député Isabelle Attard et le conseiller régional Patrick Beauvillard. Dans le prochain post je rendrai compte du point où nous sommes rendus dans l’évolution du mouvement après la réunion du comité d’initiative qui va lui permettre de franchir un seuil d’organisation après qu’il ait déjà atteint 66000 signatures.

Peut-on parler des jeux vidéo ? Je l’ai fait.

Et de nouveau de la grande Révolution de 1789. Ici le point de départ est le soutien que j’ai apporté à une saine interpellation lancée par mon ami Alexis Corbière sur son blog à propos d’un jeu vidéo situé dans cette période-là. Cela m’a valu une masse considérable de commentaires sur les sites spécialisés comme sur d'autres supports. Je suis très heureux du défi intellectuel que cela a représenté pour moi. J’ajoute que souvent grâce à la violence des répliques qui me furent faites, je fus conduis à devoir non seulement clarifier mes idées, mais encore à faire un effort pour les exprimer aussi clairement que possible.

Je vais donc partir de ce que j’ai trouvé de plus frustre dans ce qui m’a été objecté. Je montre donc d’abord l’importance qu’a à mes yeux le cyberespace dans toutes ses composantes et je discute la distinction faite d’habitude entre le monde « réel » et le monde « virtuel ». Puis je montre pourquoi je prends le jeu en général au sérieux et ne partage pas non plus le point de vue qui distingue absolument le les activités « sérieuses » et le jeu « futile ». Ensuite, j’en viens à ce que je pense du jeu vidéo que je considère comme un art à part entière. Et de ce fait, le droit à la critique sur la forme comme sur le fond, loin d’être un mépris est, à l’inverse, une reconnaissance. Pour moi donc, ceux qui m’ont prié de ne pas m’en mêler, s’ils sont sincères, tirent une balle dans le pied de leur propre passion. Pourquoi la critique sur le fond et la forme d’une œuvre serait-elle réservée à certains arts et serait-elle futile pour d’autres ? Je persiste et signe. D’ailleurs je vais m’offrir une console de jeu.

Ce nombre à lui seul est une indication très précieuse. Elle confirme l'étendue du cyberespace à l'intérieur du monde dans lequel nous évoluons. Il prouve sa forte capacité de réaction et d'interactivité en son sein et dans le monde réel. Pour une partie de ceux qui me lisent à cet instant, tout cela est parfaitement clair. Pour d'autres, ce que je dis est à peu près incompréhensible. Ce que j'ai à expliquer à présent s'adresse pourtant aux deux catégories de personnes. Je ne suis pas sûr d’être aussi clair qu’il le faudrait et je prie mes lecteurs de m’en excuser. J'appelle cyberespace l'ensemble des « lieux » sur Internet ou s'opèrent les relations interactives entre ceux qui s’y connectent. Pour résumer, cela concerne à la fois, bien sûr Facebook et les réseaux sociaux, mais aussi tous les lieux de réalité virtuelle comme par exemple l'espace de jeu vidéo puisque c’est d’eux dont il s'agit à présent. Ce cyberespace est capable d'englober toute la réalité connue de chacun d’entre nous puisqu’il la pénètre de mille et une manières. L'arrivée des objets connectés va étendre ce cyberespace dans des proportions désormais inouïes. Cet exemple des objets connectés permet d’ailleurs de comprendre à quel point la frontière entre le « virtuel » et le « concret » n'a pas le sens l'on pourrait d'abord croire. Bien des choses seront désormais à la fois virtuelles et réelles.

J'ai déjà eu l'occasion de décrire ici même comment un réseau « virtuel » du type de Facebook est souvent plus réel, humainement parlant, qu’un réseau « concret » comme celui que constitue un immeuble pour l'ensemble des voisins qui y vivent. En effet votre voisin, pourtant bien concret, peut être parfaitement virtuel dans la mesure où vous ne le rencontrez jamais, vous ne lui adressez peut-être jamais la parole, parfois vous ne connaissez même pas son visage. A l’inverse, un ami de Facebook, que vous n'avez jamais rencontré, échange avec vous, parfois chaque jour, des images, des impressions, il partage avec vous des centres d'intérêts politiques ou culturels, vous connaissez sa date d’anniversaire et ainsi de suite. Vu sous cet angle, l’« ami Facebook » est ainsi devenu plus concret et votre voisin plus virtuel qu’il n’y paraissait d'abord.

Dès lors, en ce qui concerne les jeux vidéo, il ne faut pas du tout commencer par se dire qu’il s’agit d’un espace « irréel » dont l'expérience serait sans impact sur la personne réelle qui joue. Et je ne vise pas seulement le fait que ces jeux donnent à ceux qui les pratiquent mille occasions d’en parler avec les autres joueurs « virtuels » ou « concrètement » connus. La raison la plus importante à évoquer concerne la pratique du jeu lui-même. Le jeu a toujours été une affaire très sérieuse. Contrairement aux apparences superficielles le jeu n’est jamais gratuit au sens où il serait sans motivation, sans finalités et sans résultat. Pour les enfants le jeu est indispensable dans la construction de soi. Il est un mode d’apprentissage social essentiel. Pour l’adulte le jeu est toujours l’occasion d’une réalité augmentée en émotion et en empathie. Qu’il s’agisse de jouer ou de regarder jouer, il s’agit d’obtenir des sensations d’un registre particulier, mais toutes aussi réelles que les autres sensations de l’existence. En ce sens, le jeu est une fin en soi comme activité et c’est aussi vrai qu’il s’agisse de poker ou de jeu vidéo, de la marelle ou de la belote.

S’il fallait être provocateur pour surligner le trait, je dirai qu’on ne joue pas parce qu’on s’ennuie, mais qu’on s’ennuie parce qu’on ne joue pas, que la réalité du jeu n’est pas un pauvre à côté pour personnes inapte à la vie sociale réelle. A l’inverse, il est le fait de ceux qui cherchent une vie sociale augmentée par les émotions du jeu. La 3D et l’implication personnelle du joueur donne à l’expérience du jeu vidéo une force qui se distingue que fort peu de l’expérience réelle. Attention, ce surlignage ne doit pas conduire à une autre erreur d’évaluation. Le jeu n’est pas meilleur que la vie, mais il n’est pas moins bon que la vie réelle. Il en est une composante et, comme tel, discutable non parce que c’est le jeu et que « ce n’est pas sérieux » mais parce que n’importe quelle préférence d’activité faite à un instant se discute. D’ailleurs chacun d’entre nous le fait en soi avant de décider ce qu’il va faire. Il n’y a pas de hiérarchie entre les activités sinon relativement au moment et aux enjeux qu’elles comportent. Entre donner à manger aux gamins et jouer il y a une évidence : il faut donner à manger. Mais cela ne veut pas dire que jouer soit futile. La preuve : on peut le faire ensuite sans dommage mais utilement pour son plaisir. 

J’en viens maintenant à la place du jeu vidéo comme art. Le mot fera peut-être bondir. En ce qui me concerne, le refus de hiérarchiser les genres d’expression et de création est ancien et il s’applique « tous azimuts ». J’ai expliqué dans une note sur ce blog il y a déjà quelque temps le rôle qu’a joué dans mon auto-éducation ce que certains appellent avec mépris « la littérature de gare ». C’est de cette façon que j’ai découvert toute la science-fiction et la plupart des auteurs américains qui ont structuré ma manière d’écrire et de représenter les choses vues ou senties. J’attends à présent celui qui viendra m’expliquer que Philip K. Dick n’est pas un génie de la littérature. Et, après avoir vu « Blade Runner », je demande au même si la puissance philosophique du roman de Dick dont il est tiré, « les androïdes rêvent-ils de moutons électriques », lui parait aussi dérisoire que le titre pouvait le lui faire penser. J’ai même avoué la futilité de mes motivations d’achat et j’ai expliqué pourquoi, réflexion faites, elles me semblent tout à fait respectables : oui j’ai acheté des livres et découvert des auteurs à cause du dessin de la couverture ! Et c’est comme ça que j’ai acheté mon premier Erskine Caldwell qui a provoqué sur mon sens esthétique de littéraire le même choc que Marx sur ma vision du monde social ! J’ai eu une autre occasion de vivre moi-même la séquence mépris avant adulation dans un autre genre. Je lisais Mickey et Tintin. J’étais pressé de savoir lire couramment pour suivre les aventures des héros quand j’ai commencé à voir les vignettes dont j’essayais de deviner les liaisons. Puis quand advint « Pilote » et même « Harakiri hebdo » (les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître), je me souviens de l’insondable océan de mépris que ces « lectures » suggéraient à maintes belles personnes. Aujourd’hui, elles considèrent Corto Maltes comme un sommet du minimalisme graphique et Enki Bilal comme un Rembrandt de la vignette. Elles donnent des sommes folles pour avoir des originaux ou des premières parutions. Pour eux le marché a tranché. Je l’ai vérifié : on m’a cambriolé sans prendre mes romans reliés cuir mais en emportant mes BD de Tintin pourtant en loques. Je ne finis pas ce tour d’horizon des « genres mineurs » sans dire que pour moi, le zapping est une « écriture » à plusieurs niveaux d’entrée et le tumblr bien davantage qu’une pure rigolade même si on s’amuse bien avec.

Tous ces genres, toutes ces écritures, ne se hiérarchisent pas. Les critiquer c’est les apprécier les unes par rapport aux autres au hasard de nos appétits changeants et entre elles a l’intérieur d’un même domaine. On ne peut pas comprendre la splendeur de « Out of Africa » si l’on n’est pas capable de comprendre que « Les bidasses en folie » jettent un maximum de pâté. Mais demain les étudiants vont peut-être se jeter sur « Les bidasses en folie » comme sur un monument de l’humour troupier, lui-même issu de la longue tradition du comique troupier, genres aujourd’hui incompréhensibles depuis que la conscription a été abandonnée… Il n’est donc pas certain que le pâté d’aujourd’hui ne soit pas demain le morceau de bravoure qu’il faudra avoir vu pour être honnêtement informé des avatar de l’humour dans nos familles. Dans ce domaine, la liste est longue des réhabilitations tardives. Les « arts premiers » d’aujourd’hui sont les gribouillis de sauvages d’hier. Je reviens de l’exposition « Hokusai » au Grand Palais. Je n’y ai pas seulement rencontré l’un des ancêtres au dix-huitième siècle de la bande dessinée, auteur d’innombrables mangas aujourd’hui encore bien méprisées. J’y ai trouvé la production dont l’arrivée en Europe provoqua un choc esthétique dont l’un des enfants est sans doute l’impressionnisme. Je dis donc à ceux qui me soupçonnent de regarder de haut le jeu vidéo qu’ils ignorent combien l’honnête homme de la fin du vingtième siècle que je suis a appris à se départir de tout académisme. Et je forme le vœu que tous les « gamers » aient pour la contemplation des colonnes de Buren et sur les colonnes elles-mêmes le respect et la curiosité émotionnelle qu’ils demandent pour leur jeu.

Pour moi, je ne dis pas seulement qu’il faut accepter toute licence en art mais que tout art ne peut être que licence devant ce que nous croyons d’abord être le réel. Car plus cette liberté est grande et plus la complexité et la splendeur du réel nous est révélée. La « vérité » du bombardement de Guernica est davantage dans le tableau de Picasso que dans n’importe quelle photo ou film faits le jour même et même que dans le vécu de quelqu’un qui se trouvait, ici ou là, ce jour-là, sous les bombes. Ce qui est dit du monde par un air de Claude François et ce qui nous en est dit par Mozart ne diffère que par son but. Non par son instrument. On n’écrit pas à son patron pour une augmentation de salaire comme à la personne qu’on aime pour lui dire ses sentiments. La confusion serait audacieuse mais sans doute très contre performante. Les deux réalités se distinguent par leur mode d’accès. Entre autres choses bien sûr, mais aussi par eux ! Le jeu vidéo a d’ores et déjà ses chefs d’œuvre. Le graphisme et l’histoire, et sans doute la musique et les bruitages sont autant de composantes qui ont chacune leurs critères d’évaluation exactement comme au cinéma. Un jeu s’apprécie donc dans diverses directions, non ? Pourquoi celle du sens, de la signification politique serait la seule à devoir rester par définition hors débat ? Peut-on discuter le tableau « La Liberté guidant le Peuple » sans tenir compte ni du contexte dans lequel il fut fait, ni de ses finalités, ni de sa signification ? On parlerait de quoi alors ? Du tour de main du pinceau ? Des seins de la Liberté ? De l’impression reçue sans la décortiquer, comme si nous étions des animaux ? Qui connait les entreprises qui réalisent un jeu de cette nature sait qu’elles mettent un soin fantastique à leur préparation historique et contextuelle. La reconstitution du Paris de la Révolution dans le jeu qui nous occupe est considérée par mes amis historiens comme un pur tour de force.

Dans ces conditions, comment espère-t-on me faire croire à la neutralité purement ludique du jeu ? Il y a un parti pris idéologique. Le nieriez-vous si vous veniez à apprendre que tel ou tel personnage clef de cette entreprise ou de la réalisation a des liens personnels avec l’extrême droite ? Non, vous seriez troublés, n’est-ce pas ? Mais pourquoi le seriez- vous ? Parce que le rapport entre ces personnes bien réelles et la trame ludique virtuelle exposée vous sauterait aux yeux. Je vous propose de vous dispenser de cette preuve. Contentez-vous de voir ce qui est dit, raconté et mis en scène. S’agit-il de découvrir qui complote contre la vie de Robespierre ? Où est l’armoire de fer secrète où Louis XVI et Marie Antoinette cachent leurs correspondances avec le roi d’Autriche pour lui suggérer d’envahir la France ? S’agit-il de découvrir des preuves des complicités dans le parti révolutionnaire dont a bénéficié le Chevalier de Maison Rouge qui tenta de faire s’enfuir la reine ? Cherche-t-on les preuves de l’argent qui a circulé pour convaincre de voter la guerre alors que Robespierre défendait le contraire de peur que le régime républicain ne s’effondre, soit sous les coups de l’envahisseur, soit sous la botte d’un général ? Qui a tué Lepelletier de Saint-Fargeau, ancêtre de monsieur Jean d’Ormesson, notre actuel académicien, ami de Robespierre et rapporteur sur l’éducation ? Qui a payé Vadier, président du comité de sureté générale, élu de l’Ariège, qui se vantait de « faire tomber les têtes comme des tuiles », pour monter le complot contre Robespierre et faire croire qu’il agissait sur les suggestions d’une diseuse de bonne aventure, Catherine Théot, dite « la mère de dieu » ? 

Dans ces conditions, comment espère-t-on me faire croire à la neutralité purement ludique du jeu ? Il y a un parti pris idéologique. Le nieriez-vous si vous veniez à apprendre que tel ou tel personnage clef de cette entreprise ou de la réalisation a des liens personnels avec l’extrême droite ? Non, vous seriez troublés, n’est-ce pas ? Mais pourquoi le seriez- vous ? Parce que le rapport entre ces personnes bien réelles et la trame ludique virtuelle exposée vous sauterait aux yeux. Je vous propose de vous dispenser de cette preuve. Contentez-vous de voir ce qui est dit, raconté et mis en scène. S’agit-il de découvrir qui complote contre la vie de Robespierre ? Où est l’armoire de fer secrète où Louis XVI et Marie Antoinette cachent leurs correspondances avec le roi d’Autriche pour lui suggérer d’envahir la France ? S’agit-il de découvrir des preuves des complicités dans le parti révolutionnaire dont a bénéficié le Chevalier de Maison Rouge qui tenta de faire s’enfuir la reine ? Cherche-t-on les preuves de l’argent qui a circulé pour convaincre de voter la guerre alors que Robespierre défendait le contraire de peur que le régime républicain ne s’effondre, soit sous les coups de l’envahisseur, soit sous la botte d’un général ? Qui a tué Lepelletier de Saint-Fargeau, ancêtre de monsieur Jean d’Ormesson, notre actuel académicien, ami de Robespierre et rapporteur sur l’éducation ? Qui a payé Vadier, président du comité de sureté générale, élu de l’Ariège, qui se vantait de « faire tomber les têtes comme des tuiles », pour monter le complot contre Robespierre et faire croire qu’il agissait sur les suggestions d’une diseuse de bonne aventure, Catherine Théot, dite « la mère de dieu » ? 

Je pourrai en écrire des pages où l’on verrait que l’époque permet des milliers d’enquêtes où les grands hommes (et femmes) de la Révolution sont pris en tenaille entre des « exagérés » violents et le parti monarchiste des traitres à la patrie. On ne cherche pas à savoir combien Barras, « le prince des corrompus », Carrier, l’homme qui noyait les prêtres à Nantes, ou Fouchet, celui qui décida de raser Lyon, ont payé pour former une majorité qui décrète l’arrestation de Robespierre le jour où il avait prévu leur élimination ? Ce n’est pas cette trame-là qui est proposée. Et ce n’est pas sans raison. Les gentils, ici, ce sont la reine, cette infâme traitresse et corruptrice, le roi, ce mollasson vendu, les aristocrates agents des autrichiens, des anglais et de n’importe qui qui soit contre le peuple, voilà les héros, subliminaux ou bien déclaré. Il suffit de voir le « trailer », écrit par un débile américain, pour comprendre le mal que fait ce genre de scénario à l’image de la France populaire et historique ! Que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et donc de l’égalité en droit de tout être humain, soit présentée comme l’œuvre de brutes sanguinaires et absurdes ne peut-être un hasard ludique. Aux « gamers » je leur dis : cette version de l’Histoire vous manipule. Que ça ne vous empêche pas de jouer ! Au contraire, ça rajoute au jeu. Essayez de repérer les manipulations en cours de route… Un bon début est de visionner ce bref résumé des bobards de la légende noire de Robespierre.  

Et voici un autre jeu. A vos heures libres, essayez de savoir « qui est qui », politiquement, parmi les décideurs de ce jeu. Ce n’est pas trop dur à éclaircir, croyez moi. Et ça vous explique la violence de certaines réactions contre moi parce que j’ai dit mon accord avec la critique qu’Alexis Corbière, le premier, a fait de ce jeu. Là non plus, il n’y a pas de débiles qui jouent sans cervelle. Ce sont des militants politiques qui font exprès de confondre la mise en cause d’un scénario avec la mise en cause du jeu vidéo, parce qu’ils considèrent les autres « gamers » comme des gens incapables de faire la différence ! Quant aux historiens qui minaudent, demandez aussi lesquels travaillent pour les sociétés de jeu et pour combien. Et je m’empresse de dire que je souhaite beaucoup la participation des historiens à ces scénarios car leur implication permet qu’à la fin quelque chose de vrais passe du virtuel au réel par l’intermédiaire des temps de cerveau disponible. Quant à moi je n’en fait pas mystère : l’occasion est bonne pour faire naître, dans une bataille culturelle, des consciences politiques.

La semaine passée j’étais à Grenoble

Le dimanche, je suis allé enfin jusqu’à la Bastille qui surplombe la ville. Je voulais voir ce paysage que j’ai manqué à cinq reprises depuis que les remue-méninges du Parti de Gauche se tiennent dans cette ville. Cinq années de suite, il y a eu une fausse bonne raison de n’avoir plus de temps disponible pour cette promenade édifiante. Car on devine combien la hauteur permet de voir dans un grand souffle l’organisation de la plaine, des montagnes et des deux rivières. Comme toujours dans ce cas, la splendeur de la vue percole dans tout le corps et l’esprit. C’est comme une « limpia », l’exercice à vocation purificatrice des chamans des Andes. En tout cas, après ce regard porté sur ce tableau, on ne sait pourquoi, on se sent mieux qu’avant. Grenoble est bien posée de longue date comme un entre-deux mondes. Natif de Tanger entre Méditerranée et Atlantique, comme l’est aussi mon caractère, je repère ces sortes de lieux à des signes invisibles comme un oiseau migrateur connaît son chemin dans l’air. Les deux cours d’eau ont fait la loi ici au fil du temps long. Et si on a dompté leur croisement tout le paysage, reste un compromis avec l’eau. Elle affleure presque du sol partout où, pendant dix mille ans elle couvrait encore tout. La voie romaine savait cela et se tenait écartée de la zone restée inondable après le retrait du lac, au temps des marais. Je commence toujours par regarder ce qu’on fait les romains. Où est le « Cardo maximus » dans Grenoble, l’axe central fixé par l’arpenteur de l’Empire ? C’est la grande rue. Le plan n’a pas bougé pendant mille ans et la ville est restée sagement dans la muraille du troisième siècle. Je me demande comment s’est manifestée en ce temps-là cette constante tension politique qui semble couler du paysage. Je la sens comme une sorte de résurgence de l’énergie dissipée par le surgissement des Alpes, l’explosion du sous-sol calcaire en plateaux tout fripés et les fluides tumultueux des deux rivières se choquant l’une à l’autre pendant des millénaires. On me racontera ça, je suppose, un jour où l’autre.

La ville a d’abord été gauloise, bien sûr, car le lieu est habité depuis le temps le temps profond le plus abyssal, celui des silex taillés et des grottes en surplomb. Je suis stupéfait d’apprendre l’existence de cette église mérovingienne où l’on voit représentés des palmiers et des animaux du Moyen-Orient. A ce compte, la ville sent plus fort l’aventure que son air placide ne le laisse croire. D’ailleurs, la Grande Révolution a formellement commencé ici, un an avant l’heure parisienne et nationale. J’humais donc l’air, cherchant les fumets des remuements. Ils marquent la piste qui conduit jusqu’à Dubedout, gérant l’avant-garde de la gauche post soixante-huit et ensuite jusqu’à Eric Piolle, Elisa Martin et mon équipe d’amis. Ceux-là, depuis mars dernier, annoncent selon moi le futur de la gauche qui viendra après la nuit de la bureaucratie solférinienne.

Sous l’ancien régime, l’évêché trônait à l’est et le palais delphinal à l’ouest. Les consuls s’installèrent à mi-chemin, sur le centre-ville actuel. Le peuple ici, tel qu’il s’est défini au fil des âges, ne s’est jamais tenu sous les sujétions prévues pour lui. S’il y a consenti, c’est toujours comme si c’était négocié davantage que subit. La journée des tuiles se passe en 1788. Le parlement local se tourne en rébellion contre le roi qui envoie ses troupes pour rétablir l’obéissance. Le peuple harcèle les troupes royales en leur jetant depuis les toits les tuiles qui s’y trouvent sous la main. Le Cazeneuve de l’époque fit tirer. Sans parvenir à terroriser. C’est là une grande sagesse politique du grand nombre. Car partout en France ces Parlements étaient des antres réactionnaires défendant les refus devant l’impôt des puissants du moment. Reste qu’il fallait s’opposer et ruiner le pouvoir du monarque sachant qu’en cas de victoire sur celui-ci, la tourmente emporterait les autres privilèges ! Et c’est bien ce qui se passa. Une fois entré en rébellion, le Parlement se réunit dans une salle mise à sa disposition par un puissant notable bourgeois, dont un lointain descendant sera le président de la troisième république Casimir Perier. On vérifie ici que le temps long a toujours eu sa part entre le hasard et la nécessité. Une fois réuni, le Parlement proclama la confusion des ordres, une majorité du bas clergé et une grosse proportion de la noblesse locale se fondant avec les représentants du Tiers Etats. Un an avant la même scène à Paris, libérant l’énergie de la Révolution qui a ouvert l’ère moderne. C’est la même force préfiguratrice qui crée le maquis du Vercors, véritable et seule armée de plus de 4000 personnes en résistance constituée en pleine occupation. Les allemands eurent les plus grandes peine à la détruire en dépit de l’énorme différence de moyens mis en œuvre. Bref, Grenoble est davantage qu’une ville. C’est un cratère essentiel du volcan populaire français. Les activités souterraines et informelles de la tension politique d’une époque se libèrent ici combien davantage qu’ailleurs !

Conformément aux lois du temps long et des hasards bien ordonnés, l’élection municipale de l’an passé a ouvert la brèche par où va se constituer la nouvelle période de notre camp. Le deuxième tour avait montré comment se passent les choses quand elles le doivent. Quand ils furent convaincus que les nôtres incarnaient le vote utile du second tour, ce fut une marée qui déferla depuis les quartiers ou régnaient l’absentéisme. Tout fut emporté : la droite autant que la coalition du PS et de ses commensaux. L’onde de choc de la déroute de nos adversaires de cette séquence n’a pas fini de travailler le terrain. L’émergence des nôtres a reconstruit de fond en comble le paysage. Je me réjouis de savoir que la direction locale du PCF est en pleine restructuration. Il le fallait après la déplorable aventure qui l’a entrainé à nous combattre de bout en bout et même à se maintenir au deuxième tour contre notre liste pourtant arrivée en tête. Sur la base des nouvelles orientations du PCF affichées en Convention, la grande convergence sans ambiguïté à laquelle nous travaillons depuis des mois est désormais possible localement, me semble-t-il. La logique d’élargissement du Front de Gauche sur la ligne de l’opposition sans ambiguïté au gouvernement est à portée de main. Je crois que Grenoble peut en être le point de départ une nouvelle fois. Je dis à nos amis de la majorité municipale qu’ils ont une responsabilité particulière. Elle leur fait devoir. Je sais très bien que c’est plus facile à dire qu’à faire. Car j’ai bien vu sur place mes amis dévorés à plein temps par l’action municipale, affrontant par-dessus le marché les traquenards que tendent les revanchards socialistes et leurs divers suppôts locaux, confits de haine et de rancœurs après avoir perdus leurs prébendes. Ici comme ailleurs les équipes municipales sont aussi confrontées au coup de rabot sur les finances publiques imposé par Berlin et Bruxelles via Hollande et Valls.

J’ai vu sur place l’effort réalisé pour constituer des assemblées citoyennes sur les thèmes municipaux. Je veux dire qu’on m’en a largement parlé. L’expérience ne manque donc pas, ni la légitimité à en parler. J’ai produit ici même ce que le Parti de Gauche pense sur cette forme d’organisation pour construire l’action dans l’avenir. Dès lors, nous serions à la disposition des Grenoblois pour relayer ce qu’ils nous demanderaient de faire. Car le temps est venu de passer aux actes. Leur autorité morale est grande à cet instant de désarroi généralisé. Nous devons impérativement entrer dans la fondation d’un nouveau cycle.

Le temps du PS est passé

Il finit de s’effondrer moralement dans les connivences du libéralisme. Sa nécrose clientéliste et bureaucratique le prive même des ressorts du sursaut comme le prouvent l’évanescence des frondeurs et leur pusillanimité. L’actuel premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait annoncé la fin du PS issu d’Epinay. Il se plaint à présent publiquement que certain veuillent la mort du PS. La belle affaire ! Il n’y a pas de PS possible en France autrement que sur les bases de rupture avec le capitalisme qui furent celles endossées par le PS d’Epinay. Par conséquent, la situation présente ne demande pas de grandes enquêtes pour savoir qui veut la fin du PS. Ceux qui en ont réuni les conditions sont à l’intérieur des murs. De l’extérieur, nous ne faisons rien d’autre que de prendre sur la tête les éboulis de l’effondrement ! C’est bien pourquoi dorénavant plus personne ne veut s’allier avec le PS, de sorte que la principale fracture que les dirigeants PS avaient ouvert dans les rangs du Front de Gauche est refermée pour aborder les étapes suivantes. Cette étape sera celle à la fois de l’implication citoyenne mise au poste de commande et de la coalition des oppositions de gauche.

Nous ne partons pas de rien. Le Front de Gauche fournira sa part des fondations de la nouvelle alliance. Mais il doit tirer la leçon de ses propres limites. Ni avant, ni pendant, ni après la conquête d’une majorité, on ne peut agir sans s'appuyer sur un ressort populaire plus large que celui de nos partis. Les assemblées citoyennes, les vraies, sont notre avenir. C’est la condition de base. La conjonction des partis de l’opposition de gauche est évidemment nécessaire. Mais on voit que ce n’est pas un exercice facile. Les pesanteurs du passé moelleux, la peur panique du déclassement qui anime les nantis du système politique, la force des chantages de toutes sortes, tout cela compte beaucoup. Parmi ces âmes molles, la tentation de donner au moins disant le pouvoir de décision est si forte ! La pente est si bien huilée ! On a vu comment les « frondeurs » sont passés du vote contre à l’abstention « pour être plus nombreux » et de là au silence à l’heure de Rémi Fraisse.

Les aguichages concurrents des universités d’été socialistes sont finis. Le PCF vient d’en tirer la leçon à sa Convention Nationale. Pierre Laurent a été parfaitement clair dans son émission de dimanche à France 3. Il n’est plus question d’alliance avec le PS. L’arc de force visé est celui que nous défendons aussi depuis des mois : le Front de Gauche, les oppositions de gauche d’Europe Écologie-Les Verts, Nouvelle Donne, les socialistes affligés et ceux des groupes rompant avec la politique de Valls. Pour autant, tous les efforts accomplis par Pierre Laurent n’auront pas été vains. Ils ont permis de bien voir quelles étaient les limites des divers groupements concurrents de « la gauche » du PS de Hamon-Emmanuelli à Martine Aubry en passant par Emmanuel Maurel. Je n’en suis pas surpris. Ils ont donné le change. Rien de plus. Bien sûr il faut maintenir la porte ouverte. Bienvenue à qui veut combattre. Mais encore faut-il qu’ils veuillent combattre. Pour l’instant et pour de longs mois, tout ce petit monde va rester dans les méandres et les reptations des investitures cantonales et régionales et du congrès du PS.

Le congrès du PS sera intéressant. On peut présager sans mal que la « gauche » sera diluée et ce qui en restera sera écrasé. Au total, qui compterait dessus se lierait pour des mois à un poids mort. Je pense qu’en avançant, en agissant, se créé une dynamique plus efficace qu’en restant assujettis au règne des colloques et parlotes et de la diplomatie inter-groupusculaire. J’en veux pour preuve le mouvement opéré par Liêm Hoang Ngoc et les « socialistes affligés » accompagnés par un nombre significatif de dirigeants du mouvement des jeunes socialistes en adhérant au Mouvement pour la sixième République. En même temps qu’eux, ce sont des dirigeants de premiers plans, deux des trois co-présidents du mouvement « Nouvelle Donne » qui ont également décidé de s’impliquer dans le déploiement du Mouvement pour la sixième République. Il s’agit de la députée Isabelle Attard et du conseiller régional Patrick Beauvillard. Dans ces conditions, la question du passage à la sixième République est en train de s’inscrire comme une idée centrale dans le programme de l’opposition de gauche en construction. Et c’est bien le but si l’on veut qu’elle devienne demain l’idée capable de fédérer le peuple tout entier.
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Le retour du besoin de balais + Le lendemain et même ensuite (Jean-Luc Mélenchon)
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