L'Humain d'abord - Pour une 6ème République
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

L'Humain d'abord - Pour une 6ème République

Forum d'information et de discussion politiques - Mar 7 Mai - 16:53
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

 

 Rendez-vous à la Fête de l’Humanité (Jean-Luc Mélenchon)

Aller en bas 
AuteurMessage
Admin
Admin
Admin


Messages : 5167
Date de naissance : 18/05/1952
Date d'inscription : 17/05/2013
Age : 71
Localisation : 21500 Montbard

Rendez-vous à la Fête de l’Humanité (Jean-Luc Mélenchon) Empty
MessageSujet: Rendez-vous à la Fête de l’Humanité (Jean-Luc Mélenchon)   Rendez-vous à la Fête de l’Humanité (Jean-Luc Mélenchon) EmptyJeu 11 Sep - 8:06

Jeudi 11 septembre 2014

J’ai bouclé mon post quand j’ai appris la composition de la nouvelle Commission européenne. Je commenterai ça sur mon blog europe. Mais je ne peux cacher mon écœurement. C’est un ramassis des premiers de la classe des coupeurs de budgets sociaux, d’austéritaires confits de libéralisme. Et quel dégout de voir cette liste où des socialistes réjouis sont mêlés à des énergumènes de la droite extrême comme le hongrois qui a été le ministre des lois contre la liberté de la presse dans son pays. Mais voici quelques éclairages sur mon présent politique, chemin faisant.

Ceux qui voudront m’entendre viendront à la Fête de l’humanité où je serai les trois jours comme d’habitude. Je m’exprimerai le samedi après-midi à quinze heures trente comme chaque année, sur le stand du PG.

Ce post est assez réservé à la tambouille de la politique. Je fais de mon mieux pour y faire voir un point de passage. Mais je voulais donner moi-même quelques précisions que j’ai vu demander à plusieurs reprises autour de moi. Beaucoup sont inquiets et déprimés car ils voient trop bien comment la situation d’ensemble tourne mal. Je ne dis pas que je démens leur mauvais pressentiment. Mais je les invite à plonger leur main dans le combat pour y répondre. Que faire d’autre ? Vous connaissez l’adage ? Pessimistes et optimistes sont les deux faces d’une même capitulation. L’optimiste pense que tout va s’arranger, le pessimiste dit que tout est foutu. Les deux s’en remettent au temps pour régler les problèmes. Les deux ne se reconnaissent aucun rôle dans la fabrication du futur.

Quelques mots du mouvement pour la sixième République…

Je veux y consacrer mes efforts. Je ne reviendrai ici pas sur les arguments de fond concernant la nécessité du changement des institutions. Ni sur le rôle particulier de la convocation d'une assemblée constituante pour la transformation du peuple en acteur politique. Je ne parle que de la méthode de travail. Il s’y niche en effet une difficulté que chacun peut voir facilement. Je prends l'initiative et je dispose, pour la conduire, de bien des moyens que me donnent ma propre audience et celle des camarades qui décideront de partager cette tâche avec moi. Pour autant, un tel mouvement ne peut trouver toute sa signification s'il est approprié par une personne ou par un groupe. Il ne faut pas que la façon d'avancer soit en contradiction avec l'objectif visé. Je veux dire par là qu'on ne peut vouloir imaginer une société de réelle coopération entre les individus qui la composent et utiliser une méthode qui en soit l'inverse à cause des difficultés de mise en œuvre. Ces difficultés ne sont pas nouvelles. Elles sont renforcée quand elles s’appliquent à un projet aussi totalement ouvert que l’est la préparation d’une nouvelle Constitution. Cependant, je crois que nous disposons dorénavant des moyens techniques de les surmonter. Ils commencent seulement leur apparition dans la sphère politique. Mais il est vrai que l'on n’a plus besoin des rigides structures verticales et de tout l'appareil d'organisation qui étaient nécessaire aux époques où les réseaux sociaux n'existaient pas ou bien étaient extrêmement limités.

Dorénavant, la possibilité existe de systèmes forts simples d’accès pour des connexions interactives très complexes. De plus, la participation de 27 millions de personnes en France au réseau Facebook a fourni des apprentissages d'un nouveau mode d'existence de l'espace public. Il faut d’ailleurs rappeler combien l’espace public traditionnel a été progressivement vidé de possibilités d’interventions politiques. Les digicodes, les interdictions de diffuser dans les centres commerciaux où se presse pourtant l'essentiel de la population dans ses moments de temps libres, la raréfaction des espaces d'affichage public, la parole politique réduite à un bruit de fond dans la turbulence médiatique, tout ceci a rendu l'espace concret en réalité très… virtuel. A l’inverse, beaucoup peuvent dire : mes voisins que je ne vois jamais, à qui je ne parle jamais, sont plus virtuels que mes « amis » sur Facebook qui entretiennent quotidiennement une relation avec moi. Bien sûr, ces formules caricaturent la situation mais elles permettent de rétablir l’équilibre face à un certain mépris que j'observe chez d'aucuns pour ce qu’ils nomment le « virtuel », suspect de n'avoir aucune réalité aussi longtemps que la présence physique n'est pas confirmée. À mes yeux, l’espace du réseau social n'est pas plus virtuel que l'espace physique n'est concret. Tous deux sont réels, a leur manière. Mais le plus fluide et interactif est celui du réseau social.

Je vais donc procéder par étapes dans la création du mouvement en sorte que chacune d’entre elle soit une transmission du pouvoir d'initiative au grand nombre qui décidera de s'impliquer dans ce réseau. La première étape sera la publication d'une page où venir signer une très brève déclaration qui constituera en réalité la porte d'entrée dans le réseau. Puis un appel de personnalités sera publié. La page ouvrira alors des possibilités d'intervention interactive et de prise de décision collective. À ce moment un comité d'initiatives pourra se constituer et c'est lui qui pilotera les étapes ultérieures. J'ai choisi cette méthode parce qu'elle me paraît être elle-même la plus en phase avec ce que nous voulons faire. J’en suis certain : ceux qui nous rejoindront amèneront les savoir-faire techniques qui permettront d'approfondir sans cesse les capacités de coopération entre les signataires. Le but du mouvement n’est pas de constituer un parti. Il est de provoquer dans la société un mouvement en faveur d'un but, et un seul : la convocation d'une assemblée constituante pour faire naître la sixième République. Faire naître ce mouvement, c'est donc l'alimenter et l’élargir à la fois par des initiatives d'autant plus fortes qu'elles seront originales, qu’elles seront voulues et pratiquées par le grand nombre, et par des contributions qui stimulent la réflexion. Je n'en dis pas plus pour aujourd'hui. Dans un premier temps j’ai besoin que ceux qui le veulent, parmi mes lecteurs, aident à diffuser l'existence de la page et partagent autant qu'ils le peuvent sur leurs propres réseaux l'accès à cette initiative. À mesure des étapes je donnerai ici des informations sur le déroulement de l'action.

Avec le vote sur la confiance au gouvernement Valls, la semaine prochaine va tanguer

Dans tous les cas ce sera un moment de clarification politique. On a appris que les députés du Front de Gauche ne voteront pas la confiance. C’est un bon point de départ. Il placent le Front de Gauche en position forte pour interpeller sur le sens du vote que vont faire les autres composantes de l’hémicycle. Que veulent les « frondeurs » ? Marquer des points pour négocier avec la direction du PS ? Préparer les primaires du PS ? Ou bien assumer leur opposition à la poursuite de la politique de Valls ? On comptera donc soigneusement combien de députés des bancs socialistes et écolos font un vote en conscience et cohérence. Ce sera le nombre des votes non. On comptera ensuite les votes « sans volonté exprimée », c’est-à-dire les abstentions, puisque s’abstenir c’est s’en remettre aux autres pour savoir si le gouvernement doit rester ou non. Et enfin, on notera avec soin les votes « pour » la confiance qui sont en fait la base réelle de Manuel Valls.  Il me semble qu’on peut voir tomber le gouvernement Valls.

Il n’est pas vrai que cela oblige à la dissolution. Cela n’oblige qu’à constituer un autre gouvernement qui viendrait de nouveau demander la confiance de l’Assemblée. Un gouvernement d’alliance à gauche ou avec le centre selon l’objectif du chef de l’État. Dissoudre, ce serait au contraire une manœuvre honteuse destinée à préparer la cohabitation dont rêve François Hollande pour se refaire une santé politique avant 2017. On dit que l’échec de Manuel Valls devant l’Assemblée obligerait le président désavoué à dissoudre. Voila qui serait bien neuf. Désavoué très cruellement, il l’a été déjà deux fois par les urnes qui l’ont mis en extrême minorité, et il n’en a tenu aucun compte. Pourquoi le ferait-il à propos d’une Assemblée où les députés élus par la gauche sont et restent majoritaires jusqu’à la fin de la mandature ? Lors du référendum de 2005, le vote « non » non plus n’a pas fait changer une chaise à la table du Conseil des ministres ! Pourtant, le désaveu était écrasant ! Je m’en tiens là. Mon but est de souligner qu’on ne saurait mettre en avant une évidence politique de la dissolution.

D’un point de vue démocratique, la dissolution serait encore plus condamnable. D’abord parce qu’elle ne voudrait rien dire d’autre qu’une punition pour le vote par lequel les députés veulent manifester leur fidélité à leurs propres engagements devant les électeurs. Ensuite parce qu’elle n’aurait pas d’autre signification qu’un coup de force de l’exécutif contre le législatif au motif qu’il lui aurait désobéi ! Etrange conception du rôle du Parlement ! Quant à la menace de dissolution pour faire tenir les rangs en file, savourons la perversité de ses instigateurs ! En fait, si le pouvoir réussit à faire peur aux députés de sa majorité, c’est seulement parce qu’ils savent qu’ils seraient lourdement battus. Et pourquoi le seraient-ils ? En raison de l’impopularité du chef de l’État et de son Premier ministre ! Donc Hollande n’a plus qu’une force : sa faiblesse ! A méditer. Et les députés qui voteraient contre seraient quand même battus ? Ils le pensent eux-mêmes. On voit que les escarmouches internes au système ne suffisent pas a redonner une légitimité populaire. Ce qui est une autre leçon à méditer d’égale importance…

Mais dans tous les cas, le gouvernement Valls ne peut pas avoir une majorité sérieuse c’est-à-dire conséquente ce jour-là. Tout ce qu’il peut faire, c’est passer entre les gouttes. Il peut espérer recevoir un modeste laisser-passer de résignation. Pas davantage. Les abstentions et les votes contre donneront à la majorité qui restera dans ce cas une forme que je dirai « résiduelle ». Pas du tout un point d’appui mais une béquille provisoire. Dans la discussion budgétaire ce serait pire, d’un vote a l’autre. Cette agonie d’un dispositif qui se vide de son sang et de son énergie à une vitesse finalement prodigieuse est le destin promis des prochains mois pour les pieds nickelés qui se sont mis dans cette situation d’échec total. Je vois bien que Hollande et Valls s’accommoderont de cette majorité misérable. Alors même que la procédure du vote de confiance existe pour faire une démonstration de force parlementaire, c’est-à-dire de légitimité !

Le vote de confiance est aussi une étape de vérité pour nous. Personne ne conteste dans nos rangs l’intérêt ou l’utilité de chercher à raccourcir le temps des souffrances populaires actuelles en trouvant si cela se peut une coalition des députés de la majorité élue en 2012. La différence est qu’après des mois de travail dans ce sens, je peux faire un bilan très circonstancié. Les « frondeurs » sont très divers. Mais ils ont en commun le cordon sanitaire qu’ils posent autour de nous, le Parti de Gauche, et de moi personnellement. Ce n’est pas une question de personne, compte tenu de ceux qui veulent entretenir avec moi de bonnes relations. C’est bien de la politique. Nous réclamons une rupture claire et nette avec la politique d’austérité. Aucune entente ou rapprochement ne peut se faire sans que ce préalable soit accepté. C’est le caractère tranché de cette approche dont dépend la confiance populaire qui semble faire problème. Ce point ne nous a pas échappé. De même que le fait que la méthode de la direction du PS, consistant à trouver et ouvrir une faille dans le Front de Gauche, soit reprise à la lettre par certains secteurs « frondeurs » nous interpelle. On les voit essayer eux aussi d’opposer le « gentil » PCF au « méchant » PG. Ce qui est une signature politique tout a fait évidente pour nous. Tout cela n’a ni importance ni portée. Voyez comment a la Rochelle la même salle applaudit notre camarade Pierre Laurent venu leur dire leur quatre vérités et ovationne Manuel Valls qui se réclame de tout ce que le précédent a pu dire. Ils sont paumés, perdus et totalement déseduqués, applaudissant au hasard d’humeurs et d’affections successives mais dans aucune rigueur de raisonnement politique. Comment pourrait-il en être autrement ? Ils ont perdu le goût d’en faire, trompés qu’ils sont sans cesse par des chefs qui leur mentent sans vergogne, en toutes circonstances et sur tous les sujets. Du coup, ces frondeurs ne vaudront jamais davantage que ce qu’ils sont prêts à faire. Rien s’ils ne font rien. Un peu, beaucoup, passionnément selon le degré de courage qu’ils assumeront. Nous sommes prêts à être agréablement surpris. Mais ce serait une naïveté puérile de compter sur des gens qui ne font rien pour faire soi-même quelque chose.

J’ai participé à la journée nationale du Front de Gauche le 6 septembre

J’y suis intervenu dès le matin. J’y ai passé la journée, quittant la salle le dernier ou presque. D’aucuns en furent surpris. Il est vrai qu’une intense préparation d’artillerie médiatique avait été organisée pour annoncer la fin du Front et ma responsabilité personnelle dans cet évènement. Il n’en fut rien. Une nouvelle intense batterie médiatique tira ses salves contre la mauvaise qualité des décisions prises en laissant entendre que nous aurions une responsabilité. C’est pourtant le coordonnateur politique du PG qui les présentait, Eric Coquerel. Il est vrai que la presse à ce moment-là était en dehors de la salle. Et ainsi de suite. Rien de nouveau sous le soleil. Mes amis du PG ont présenté une  proposition : les adhésions directes au Front de Gauche. Comme mise à distance on fait mieux. De mon côté, j’ai proposé le mouvement pour la sixième République. Nous avons ainsi prouvé que dans notre esprit, les deux ne s’opposaient pas. J’ajoute que si nous avons posé la question de l’indépendance a l’égard du PS dans les élections, nous avons aussi pris acte de ne pas avoir d’engagement ni de réponse avant la conférence nationale du PCF de novembre prochain. C’est pourtant la question clef dont dépend la survie du Front de Gauche. Sans faire de remarques ni manifester d’impatience sur le sujet, les animateurs du PG qui étaient là et ceux « d’Ensemble » ont montré une ferme bonne volonté unitaire. Clémentine Autain a même proposé des assises du Front de Gauche. Il n’y a pas eu d’autres propositions. Ni de réponse formelle à celles qui ont été faites. Ça viendra surement.

Ça me rappelle le fameux tir de barrage contre la tactique « front contre front » que j’avais appliquée à Hénin-Beaumont faute d’UMP à combattre puisque celui-ci avait disparu du paysage. Je gagnais mille voix en quinze jours par rapport à mon propre score à la présidentielle. Mais cela fut réputé mauvaise méthode. Plusieurs savants cosinus ressortirent les grimoires sacrés pour montrer mon erreur. Ils oublièrent de proposer autre chose et son mode d’emploi. Ensuite, plus personne n’en parla. Tout l’acquis d’identification et de sympathie acquis dans cette bataille fut perdu. On ne fit plus rien du tout. On s’était contenté de se démolir soi-même dans la grande tradition des petites chapelles. A présent, il va de soi que la sixième République « ne peut pas être l’unique campagne » comme c’est devenu un des refrains que j’entends dans nos cénacles. J’en suis bien d’accord. Mais je ne sais pas quelle autre campagne est proposée pour unifier et fédérer comme je crois qu’il faut le faire. Bavarder aimablement avec des frondeurs ne peut en tenir lieu. Pas davantage qu’entre nous.

Je ne crois pas que le « rassemblement sans condition » suggéré à la tribune soit non plus une idée fédératrice. Le PS est un repoussoir absolu. Je ne m’en plains pas. Pas questions de laisser croire d’une quelconque façon qu’il s’agit d’aller solliciter d’improbables rassemblements avec la chose solférinienne qui condamne à la mort lente toute la gauche. Ses marges « frondeuses » sont pour une part des révoltés de fraîche date. Pour le reste et pour certains, ils étaient avant cela très engagés dans la politique d’austérité, l’ANI et autres trouvailles social-libérales du quinquennat. Les anciens ministres ont à leur actif des moments d’enthousiasme pour le précédent budget dont le journal officiel garde un trace trop fraîche pour être publiée sans précaution. Je m’évite les citations et les rappels pour ne pas gâcher l’ambiance, ni navrer les illusions rassurantes. Mais mon analyse du peuple contemporain, de la place des constituantes dans le processus révolutionnaires de notre temps et des conséquences de la pulvérisation des statuts sociaux me semblent mériter mieux que les traditionnelles récitations de catéchisme à propos de « l’importance du social » pour captiver l’intérêt populaire, et autres resucées du trade-unionisme du 19ème siècle ! Tout de même, quel mépris pour l’intelligence populaire ! Curieux alter mondialistes, pour ne rien dire d’autres, que ceux qui ne croient déjà pas à la capacité des gens qui ont été à l’école de comprendre que la règle du jeu détermine le jeu auquel on participe ! Curieux militants que ceux qui veulent alerter et faire admettre un plan mondial contre les conséquences du changement climatique mais pensent qu’un changement constitutionnel est trop « abstrait » à expliquer…

Samedi à 16 heures dans le stand du PG à la Fête de l’Huma, comme chaque année je ferai un discours comme l’ont décidé mes amis qui dirigent le PG. Il portera sur ce sujet. On ne doit jamais faire la politique de ses moyens mais celle de ses ambitions. Peu me chaut que nous soyons tenus à distance par les importants, certains de leurs médias et leurs réseaux de copinage. Qu’attendrions nous d’eux, sinon ? Qui a envie de figurer derrière le corbillard du futur que conduit François Hollande ? Ne compte que la capacité à entrainer. Et elle ne peut se faire que sur des objectifs politiques de haut niveau. Les gens ne sont pas médiocres. Ils sont disponibles pour les grands combats. Ils ont appris à se méfier des luttes d’apparences.

L’extrême droite peut dire merci à bien des médias

Un sondage bidon qui lui était ultra favorable pour le deuxième tour de 2017 est paru. Le PS s’est fâché et il a réveillé l’inepte et grotesque commission chargée de les surveiller. Après bien des auditions, elle a même condamné les auteurs du sondage. Il n’en a pourtant pas moins été commenté pendant des heures et même des jours par le système médiatique. Les brillants professionnels ne s’étaient même pas donné la peine de vérifier si ce sondage était réel ! La commission prétend qu’il n’y a pas de preuve de son existence ! Le gag. Cela n’empêche aucun de ces grands esprits de dormir. « Le Monde » a repris sa série d’interviews permanentes et photos aguichantes de madame Le Pen. Bref, il restera de la période que nous vivons un fait avéré. L’une des contributions les plus directes et les plus méthodiques à la montée de l’extrême droite en France sera venue d’une partie notoire du système médiatique. Deux raisons y ont conduit : le besoin de vendre du papier, et le code génétique politique des gardiens de moutons.

Pour servir la première raison il faut voir la situation comme elle est du point de vue médiatique. Les journalistes du premier cercle des déjeuners en ville ont beaucoup de mal à renouveler l’intérêt pour la vie institutionnelle. Que faire vivre comme débat dans un monde surplombé par une uniformité voulue et martelée : une seule politique est possible ! Quelle place occuper quand des livres vengeurs captent toute l’attention et l’intérêt ? Où poser l’appât du sensationnel dans une vie politique aussi terne ? Le grand frisson venant de chez la bête immonde est tellement excitant ! Et surtout sans danger, pour beaucoup. Cet état d’esprit intervient dans un contexte qui l’aggrave considérablement. Sans même qu’ils en soient sans doute conscients, ces gens organisent un déversement permanent des ingrédients traditionnels qui font le terreau de l’extrême droite depuis la naissance de la démocratie. D’abord l’agitation sans fin du thème de la décadence du pays : c’est le rôle des déclinistes. Tout va mal ! Des dizaines d’articles centrés sur la même variété de titres « la France à la traine… », « La France lanterne rouge… », « La France a beau faire cocorico, mais… ». Ensuite, la décadence des mœurs. Ce sont alors les innombrables articles mettant en scène des faits scabreux, des meurtres abominables, des faits divers anxiogènes et ainsi de suite. Enfin, la décadence politique : une stigmatisation permanente et harassante de tous ceux qui font de la politique. Vient ensuite la fabrication d’une culture du dégoût pour la politique. Sous prétexte d’indépendance, de « refus de servir la soupe », prévaut une manière de faire injurieuse qui ne tient aucun compte ni des idées ni du programme mais seulement des aspects personnels de la lutte, du jeu des ambitions réelles ou supposées, des personnes. En fait, c’est là un pur reflet de l’ambiance pourrie de maintes rédactions où les luttes pour le pouvoir ne sont jamais sanctionnées par des votes ou par le talent mais par des intrigues de palais. Le besoin de salir est permanent. Il est considéré comme un devoir. Il s’exprime par les soi-disant « questions décalées » auxquelles s’ajoutent dorénavant les « photos décalées » qui sont autant d’offenses contre l’esprit et la dignité personnelle avant même d’être l’expression d’une arrogante stupidité gratuite. Ce qui en reste est toujours une image pitoyable et guignolesque. En ce qui concerne les questions, c’est parait-il un devoir « d’impertinence », quant aux photos ce serait de l’art… Fermez le ban. D’une façon générale il s’agit d’enseigner jour après jour, article après article, ligne après ligne que la politique est une apparence, un rideau d’ombres servant à habiller des passions personnelles viles et basses. Je sais combien ce n’est que rarement intentionnel.

La plupart de ceux qui font cette sale besogne sont très ignorants des doctrines et programmes, de l’histoire politique. Leur culture générale reste aussi extrêmement superficielle. En fait, s’ils agissent comme ça et ne s’intéressent qu’à ça c’est parce qu’ils ne savent rien faire d’autre. Parfois, bien sûr, c’est vraiment intentionnel. Ainsi quand « Libération » prétend mettre en scène le débat du PS comme un retour du débat entre gauche révolutionnaire et gauche réformiste pour distinguer Manuel Valls de Christian Paul… Mais au total, cet environnement médiatique aigre et persifleur est le terreau actif, servi gratuitement et sans limite comme contribution à la bataille culturelle de l’extrême droite. Face à nous, c’est évidemment un réflexe de caste. Plus aucune obligation déontologique ou professionnelle ne tient. J’ai déjà expliqué ici comment le même phénomène de haine aveuglée prévaut sous toutes les latitudes avec les mêmes leitmotivs, bestialisant pour les hommes et davantage encore contre les femmes leader de l’autre gauche.

Chez nous cet été on aura vu l’incroyable. J’ai été mis a la retraite d’office par des gens qui n’avaient ni lu ni cherché à lire ou à entendre l’interview de moi qu’ils commentaient. Ça ne s’est pas arrangé depuis. La rentrée dans « Libération » et « le Monde » reprend l’interminable guerre que ces deux quotidiens mènent contre nous. Je me suis amusé de lire le malheureux futur livreur de pizza de « Libération » écrire qu’à force de « taper comme un sourd sur Hollande » je ne serai « plus écouté de personne ». C’est clair que ceux qui ont porté sur leur dos Hollande comme l’a fait ce papier d’emballage vont tellement bien ! Quand à moi, stable à dix pour cent dans les sondages, je viens de participer au record d’audience depuis 2012 de l’émission « C/Politique ». Je m’amuserai de cette rage impuissante contre moi, si ce n’était un signal si profond de la nécrose mentale de ce milieu qui est en train de se décomposer au profit du pire. Car franchement, quand on se dit « journal de toutes les gauches » comme « Libération » le fait à chaque crise pour retenir les lecteurs écœurés, n’y-a-t-il rien de mieux à faire avec moi, même si on ne m’aime pas, que ce pilonnage sans fin par le texte, l’image et le titre ?

Et comment ne pas voir le contexte dans lequel cette débandade s’inscrit ? Ainsi quand « Le Monde » met en danger la vie des otages de Syrie au nom de je ne sais quel devoir d’information. De quelle utilité ou urgence est pour chacun d’entre nous l’information donnée à propos de ce criminel ? De quel intérêt est celle donnée par « Libération » à propos d’un projet d’attaque du 14 juillet par le même ? Surtout sans que soit précisé s’il s’agit d’une vantardise ou d’un projet précis. Passé le moment de stupeur devant ces deux actes irresponsables de deux quotidiens appréciés par les importants, je me suis dit qu’on ne pouvait imputer la seule stupidité ou goût pour le scoop à n’importe quel prix sur n’importe quel sujet. Les deux journaux servent une thèse qui est au cœur des délires actuels dans certains milieux. La France serait remplie de dangereux islamistes tortionnaires prêts à des massacres de masse. Une manière insidieuse permanente de stigmatiser certaines populations, d’accréditer les fantasmes des autres et de les justifier. Au total, une bonne façon de plus faite à l’extrême droite.
Revenir en haut Aller en bas
https://l-humain-d-abord.forumactif.org
 
Rendez-vous à la Fête de l’Humanité (Jean-Luc Mélenchon)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Venarey-lès-Laumes. 4, 5 et 6 juillet. 5ème édition pour Vacarm le Rouge + Les pirates au rendez-vous (Bien Public)
» Discours de Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent à la fête de l’Humanité
» Fête de l’Humanité. La Courneuve au centre du monde ! + Stand du PG : Le programme + L’agora, un espace aux mille visages résolument tournés vers l’avenir (Humanité)
» Jérôme Kerviel : toute la lumière doit être faite ! (Jean-Luc Mélenchon) + " Monsieur le président, je vous fait une lettre " (Humanité) + Divers
» Loi ESS, un rendez-vous manqué pour les coopératives (François Longérinas)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'Humain d'abord - Pour une 6ème République :: Anciens messages-
Sauter vers: