Quel accueil pour les gens du voyage en Bourgogne ? (Gazette-Infos)

A en croire un rapport de la Cour des comptes, en matière d’accueil des gens du voyage, la Bourgogne fait figure de mauvaise élève.
 
Sur son site internet, le quotidien Libération publie ce mardi une carte de France qui met en relief les dispositions prises par les territoires pour l’accueil des gens du voyage.  Les résultats, qui proviennent d’un rapport de la Cour des comptes publié fin 2012, dénoncent de très fortes disparités selon les régions. L’accueil et les infrastructures devant être mises à disposition par les communes s’inscrivent pourtant dans le cadre légal. Promulguée en 2000, la loi Besson se voulait incitative : en contrepartie de l’obligation de création d’aires, les mairies se voyaient épaulées dans leur lutte contre les stationnements illicites.


Dans les faits, en dépit de ce texte, les municipalités bourguignonnes sont encore peu nombreuses à avoir accueillies à bras ouvert les infrastructures nécessaires. A en croire le taux de réalisation d’aires d’accueil en France au 31 décembre 2010, seules 36 % des espaces  escomptés s’étaient matérialisés. Un chiffre faible, qui range la région parmi les cancres. 30 % en Île-de-France, 35 % pour la Picardie, 41 % pour la Lorraine. Le sud-est remporte le bonnet d’âne : 30 % pour le Languedoc-Roussillon et 24 % pour la région PACA. A l’inverse, le nord-ouest semble s’être davantage mis au pas. La preuve avec la Basse-Normandie, qui décroche les lauriers, avec 93 % d’aires réalisées.
Ces disparités s’expliquent de diverses raisons, indique la Cour des comptes dans son rapport : « manque de terrains disponibles », « réticence de populations riveraines », voire « absence de volonté des collectivités sur certains territoires ».
 
Des différences sont aussi à noter, au sein même des régions, entre les départements. Pour rappel, ce sont les conseils généraux qui ont la charge de la mise en place des politiques d’accueil des gens du voyage.
 
En Côte d’Or, la Cour des comptes recensait pour son étude trois aires d’accueil, soit 99 places au total. C’est mieux que dans les trois autres départements de la région (même si la Saône-et-Loire compte une aire supplémentaire). C’est en revanche bien en deçà des prescriptions qui figuraient sur les schémas initiaux : 247 places sur 12 aires, voilà ce que devrait proposer la Côte d’Or à l’heure actuelle. Ainsi, fin 2010, le département n’était parvenu qu’à 40 % des objectifs qui lui étaient fixés.

Amandine Chauve