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 Noël Mamère : « Engager à l’échelle européenne une campagne contre le Traité transatlantique » (Trait d'Union)

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MessageSujet: Noël Mamère : « Engager à l’échelle européenne une campagne contre le Traité transatlantique » (Trait d'Union)   Noël Mamère : « Engager à l’échelle européenne une campagne contre le Traité transatlantique » (Trait d'Union) EmptyMar 12 Nov - 10:05

Trait d’Union (lettre d’information de la FASE, GU, GA, CetA, Alternatifs) publie une interview de Noël Mamère, député membre du groupe parlementaire d’Europe écologie, qui a démissionné d’EÉLV en désaccord avec la participation au gouvernement de son ancienne formation. Noël Mamère se situe dans une démarche politique qui n’est pas identique à celle du Front de gauche, mais qui incite à multiplier les échanges et les convergences possibles pour faire émerger une alternative à la politique d’austérité.

Pourquoi, selon vous, François Hollande s’est-il engagé dans la mise en œuvre d’une politique centrée sur la compétitivité, la réduction des déficits publics…?

François Hollande a un projet authentiquement social libéral. Social démocrate de formation, il cherche à réformer le capitalisme en l’accompagnant. Mais à l’époque de la mondialisation financière et d’une crise globale, il n’a plus d’autre marge que celle d’appliquer une politique d’austérité et de soumission à l’ordre néolibéral. La politique suivie loin d’être efficace en termes de déficits publics et d’endettement coupe dans les budgets sociaux, casse les services publics et, au total, nous entraîne dans la récession. Sur certains points comme les retraites, elle va plus loin que celle de Sarkozy. Aujourd’hui François Hollande est le majordome des patrons.

Est-il possible qu’il se produise des évolutions au sein des forces de gauche qui pour l’instant soutiennent la politique gouvernementale ?

Des pans entiers d’EÉLV et du Parti socialiste ne sont pas d’accord avec la politique suivie. Pour autant, il faut se demander quelles sont leurs marges de manœuvre. Sortir de la majorité? Mais pour quoi faire ? Lorsqu’on voit l’état du Front de gauche et ses affrontements pathétiques à Paris notamment, la question se pose. D’autant que je récuse la théorie des deux gauches. Je pense depuis toujours que le rassemblement des gauches et de l’écologie politique est le levier qui permet non seulement de l’emporter sur la droite mais de susciter une dynamique capable de transformer toute la gauche. Aujourd’hui, cette perspective apparaît comme une illusion. J’en conviens. C’est pourquoi nous devons plus que jamais favoriser le débat entre toutes les forces qui veulent la transformation sociale et écologique du pays. Cela passe aussi par la convergence des mouvements sociaux et leur dialogue avec la gauche et l’écologie politique. Depuis toujours j’estime qu’il faut avoir les deux pieds dans les institutions et dans les luttes. C’est encore plus vrai au moment où la déconnexion de la classe politique avec la réalité sociale n’a jamais été aussi grande. La destruction méthodique par la dictature du marché et l’économie cannibale de tous les corps intermédiaires, des liens sociaux, de tout ce qui faisait le patrimoine commun des valeurs de gauche laisse la place au chaos social, à l’insécurité culturelle et sociale des classes populaire et favorise le seul parti qui en profite : le Front national. Pour organiser la contre-offensive, les « seules évolutions » pour reprendre vos termes, au sein de toutes les forces de gauche qu’elles soutiennent ou non la politique gouvernementale, c’est de produire un nouveau récit national, fondé sur un nouveau projet de société, écologiste et solidaire, une autre politique de rupture avec l’austérité, une nouvelle offre politique qui ne pourra pas seulement surgir des partis existants. L’écologie, malgré ce qu’elle représente, est à bout de souffle dans le cadre étriqué des Verts, prisonnier de ses clans qui ne songent qu’à la redistribution des miettes que le PS lui distribue. Le Front de gauche n’arrive pas à sortir de ses querelles, du culte de la personnalité et de la phraséologie de son leader et de ses vieux logiciels, et le PS est dominé par une élite sociale libérale qui a définitivement choisi son camp.

Noël Mamère : « Engager à l’échelle européenne une campagne contre le Traité transatlantique » (Trait d'Union) Mamère

Quels sont les principaux enjeux sur lesquels les forces de gauche qui ne veulent pas renoncer à la transformation sociale et écologique peuvent-ils se retrouver ?

Il y a trois combats essentiels dans la période.

• La lutte pour la défense des acquis sociaux et la conquête de nouveaux droits (retraite, revenu, temps de travail…). C’est certainement sur ce point que la démobilisation est la plus  considérable. Le chômage accentue la concurrence entre les salariés. Les batailles perdues, de PSA à Florange, pèsent. Le brouillage idéologique construit part Arnaud Montebourg sur le made in France participe de cette atonie du mouvement. La division syndicale aussi. Nous avons perdu une bataille essentielle, celle du TSCG. Les élections européennes, même si la gauche et les écologistes constitueront des listes concurrentes, devraient être l’occasion de reposer la question sociale face à une Europe toujours plus soumise au libre-échangisme. Si je suis pour  une Europe fédérale, l’Union européenne, telle qu’elle est, démissionne devant la finance et encourage la régression sociale. Une manière de dire notre refus commun de cette dérive serait d’engager à l’échelle européenne dés maintenant une campagne contre le Traité transatlantique qui va aggraver largement la situation de dépendance à l’égard des entreprises transnationales et des États-Unis.
• L’écologie. La bataille de Notre-Dame-des-landes montre que de nouvelles générations se mobilisent. Gagner contre la volonté de Jean-Marc Ayrault serait un symbole fort, celui d’un nouveau Larzac. Nous devons rester vigilants face à la volonté des lobbies de revenir sur les gaz de schiste. Enfin la bataille du nucléaire doit être relancée. Il n’est pas certain que Fessenheim soit fermée en 2017, contrairement aux engagements pris par le président de la République. Le fait de relancer pour dix ans les centrales nucléaires obsolètes est très grave. Mais sur ce dernier dossier nous devons d’abord continuer la bataille idéologique. Vous avez au sein du Front de gauche la tâche urgente d’en convaincre les militants communistes  comme nous avons celui d’en persuader les militants socialistes.
• La question identitaire : le FN se développe sur ce champ. Le slogan « On est chez nous » résume son positionnement et pose un problème à la gauche. Nous devons oser affronter le FN sur cette question en lui opposant le projet d’une société cosmopolite et métissée assumée. Il faut être inflexible face aux dérives xénophobes, voire racistes dans le camp de la gauche. Du bulldozer de Vitry aux déclarations de Manuel Valls sur les Rroms, la gauche est contaminée par ce poison. La République, et ce depuis la Révolution française, a toujours eu deux faces, celle du devoir d’hospitalité et de la fraternité, celle de la république coloniale et de la ségrégation. Sur ce terrain, il est plus facile paradoxalement de mobiliser des forces militantes qui se retrouvent dans un humanisme radical pour l’égalité des droits et la liberté de circulation.

Propos recueillis par François Calaret (GU)
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