Monsieur le président de la République.Sachez le, il n’est pas si facile d’écrire au président de la V
ème République, car vous êtes un homme tellement puissant, capable sur votre seule volonté de déclencher une guerre ou de l’arrêter par exemple. Aussi, face à autant de pouvoir concentré entre vos mains, en raison d’une constitution
qui efface la démocratie citoyenne durant 5 ans, nous nous sentons un peu faible, alors qu’en République nous devrions nous sentir votre égal.
Mais bon, c’est ainsi et nous attendons l’avènement d’une 6e République citoyenne, sociale, écologique et solidaire avec une impatience dont vous
n’avez pas idée en vérité. Cessons là cette introduction et passons à l’essentiel. Nous sommes à l’approche de Noël et nous souhaiterions vous soumettre une petite liste de cadeaux que vous pourriez finalement faire à l’ensemble des citoyens de ce grand pays que vous dirigez du haut de vos
15% d’opinions favorables.
Surtout, cette liste nous nous permettons de vous la soumettre au regard des innombrables cadeaux que vous avez fait, durant toute cette année écoulée, au grand patronat français, tels ce désormais désastreux accord emploi compétitivité, ce détestable ANI qui implose le code du travail. Ou encore, au regard de ce vertigineux pêcher « originel » de votre tout début de mandat qui porte le nom barbare de TSCG, sans doute pour le rendre crédible et donc acceptable, et sa règle d’Or. Il s’agit là d’un cadeau incroyable fait aux marchés financiers et retraités allemands dont les pensions sont le fruit des rendements de fonds de pensions sur ces même marchés financiers. Ce faisant vous savez avoir coupé un bras, une jambe, et surtout la tête de tout le corps social français, mais vous le faites vaille que vaille. Aussi, nous semblait-il finalement opportun de revendiquer nous aussi notre dû, nous les citoyens de gauche qui avons voté pour vous le 6 mai 2012, nous les citoyens de gauche qui avons donc fait votre élection bien plus massivement que quelques centristes égarés…
Tout d’abord nous aimerions vraiment que vous reveniez sur l’allongement de la durée des cotisations retraites. Ce cadeaux fait aux organismes privés, aux assurances vie et autres produits financiers qui ne reposent que sur de la spéculation et qui s’envoleront en fumée à la
première crise massive venue, crise qui intervient en moyenne tous les 40 ans dans le monde capitaliste libéral. Ainsi, ces organismes privés qui assurent pouvoir vous reverser votre capital et ses intérêts 10, 20, 30 ans après avoir ouvert votre plan de financement retraite, ne sont même pas capables de prédire leurs survies à 5 ans. Alors que votre promesse de campagne était de sécuriser les retraites après 3 attaques massives opérées par la droite française, la droite la plus réactionnaire d’Europe, vous le savez fort bien. Pourtant, votre loi sur les retraites est pire, oui, pire que celle de Fillon de 2004 car il était possible pour certaines carrières longues de partir dès 56 ans. Avec vous c’est 60 ans, comme s’il s’agissait d’un formidable cadeau là où il est question d’une incroyable concession faite à la spéculation internationale.
Nous aimerions tellement que vous cessiez d’utiliser la sécurité, aussi bien sur le plan intérieur qu’à l’international, comme un outil d’ajustement de votre côte de popularité.
Votre prédécesseur le faisait très largement avant vous, vous le critiquiez ardemment pour cela et voilà que vous l’imitez, les mimiques en moins, la cravate de travers en plus. Surtout, ce faisant, vous le validez, lui, et sa vision d’une sécurité comme seule promesse possible, face à la rigueur et l’austérité. Une promesse qui suffirait à calmer les frustrations économiques et sociales des citoyens, une promesse qui suffirait à masquer les cadeaux largement distribués depuis plus d’une décennie aux plus grandes fortunes du pays qui dirigent les plus grandes entreprises qui sont contrôlées par les fonds d’investissements les plus agressifs. Et voilà que vous faites tellement pareil sur ce sujet aussi…
Nous aimerions également un impôt véritablement progressif, véritablement redistributif. Et non une TVA, ou autres taxes, que vous avez toujours dénoncé, en particulier lorsqu’elle était promise par votre prédécesseur. Là encore vous exécutez la promesse d’un autre, en amplifiant la logique de l’impôt le plus détestable en République, l’impôt indirect et proportionnel.
Cet impôt, rêvé par les droites réactionnaires de tous les pays, permet l’anonymat, donc de vivre bien caché et de dissimuler ses revenus, mais aussi de permettre aux riches de payer tellement moins en proportion de leur richesse que les pauvres.
Alors vite, un impôt vraiment progressif avec plus de tranches, beaucoup plus de tranches pour le rendre fin, réactif et juste. Mais aussi pour soulager les sans le sous, les précaires, les faibles et faire contribuer à leur juste capacité ceux qui sont forts, nantis, puissants. Aussi, pourquoi ne pas imaginer un salaire maximum, comme il existe un salaire minimum dans le secteur privé, à travers une tranche fiscale qui ferait réellement contribuer les très riches arrivés à l’indécence d’une rémunération inimaginable? Vous vous en étiez approché lors de vos discours de promesses de campagne avec cette tranche à 75%. Tout comme lorsque vous parliez de big bang fiscal. Mais à la place vous faites la TVA Sarkozy, vous tombez encore une fois dans la big copie…quel dommage.
Nous avons une dernière demande à ajouter à notre liste. En réalité nous en avons
encore toutes une hottes, mais n’accaparons pas davantage votre temps de monarque de la Ve République. Cette demande va vous paraître absolument vertigineuse et improbable. Peut-être même n’allez vous pas la comprendre, la concevoir même. Nous aimerions tellement que vous soyez à l’image du sigle du parti dont vous avez été le premier secrétaire durant 11 années. Donc vous connaissez parfaitement ce sigle, nécessairement, obligatoirement. C’est pourquoi nous aimerions que votre priorité absolue soit d’œuvrer en faveur des classes ouvrières, des classes populaires et non plus en faveur des plus grandes fortunes que compte ce pays. Nous aimerions tellement que vous renforciez le salariat donc, plutôt que de sacrifier les élections aux prud’hommes et de violenter aussi bien en actes qu’en paroles, au travers de la bouche de votre ministre de l’intérieur, les syndicalistes en lutte pour sauver, non pas leur richesse, mais leur gagne pain quotidien.
C’est pourquoi nous aimerions voir votre ministre de l’économie aussi convivial, aussi souriant, aussi avenant à un congrès de la CGT, de SUD ou de FO qu’à une université d’été du Medef. Tout comme nous aimerions le voir porter une hotte aussi pleine de cadeaux à l’égard du monde des travailleurs qu’à l’égard de leurs grands patrons. Nous aimerions, par conséquent, que vous développiez la sécurité sociale et économique pour tous autant que cette promesse de sécurité physique devenue un véritable refuge de l’impuissance politique à changer la vie des gens pour réellement l’améliorer. Bref, vous commencez à comprendre quelle est notre dernière demande Monsieur le Président. Nous souhaiterions tellement, qu’en cette veille de Noël, vous soyez tout simplement SOCIALISTE. Car c’est pour cela que vous avez été élu par une majorité de Français, pas pour être
une imitation de votre prédécesseur, les mimiques en moins, la cravate de travers en plus, pour un Noël en rouge, plus en bleu…
Sydne93 
