Le premier tour de l’élection législative partielle de la troisième circonscription du Lot-et-Garonne débouche sur un duel UMP-Front national le dimanche 23 juin. Le candidat du Parti socialiste, arrivé en troisième position après avoir perdu presque 15 000 voix par rapport au scrutin de 2012, est éliminé et aucun candidat de gauche ne sera en mesure de se maintenir au second tour.
Ce résultat calamiteux constitue la sanction impitoyable d’une politique gouvernementale qui démoralise et désoriente toutes celles et tous ceux qui avaient voté, l’an passé, en faveur d’un changement. Il est la confirmation qu’il y a une extrême urgence à en finir avec l’austérité et la soumission à la loi de l’argent dont Monsieur Cahuzac était le plus parfait symbole.
S’il arrive en tête de ce premier tour, le représentant de la droite ne connaît qu’une progression limitée en pourcentage, et il perd plus de 3500 voix depuis 2012. Il paie ce faisant le prix de la politique de l’UMP qui, en reprenant à son compte les thématiques de l’extrême droite et en s’affichant à ses côtés à de nombreuses reprises, a offert au Front national un brevet de respectabilité.
Le parti de Madame Le Pen apparaît donc comme le grand vainqueur de ce scrutin, progressant à la fois en voix comme en pourcentage, prospérant sur une exaspération populaire dévoyée. Il y a danger à voir ainsi grandir une force porteuse d’une idéologie de haine et d’exclusion, d’un programme de guerre ouverte au monde du travail et aux conquêtes démocratiques et républicaines les plus essentielles. Avec, à ses marges, les groupes dont sont issus les assassins du jeune militant antifasciste Clément Méric, le 5 juin à Paris.
C’est pour conjurer cette menace que le Front de gauche, à travers sa candidate Marie-Hélène Loiseau, a défendu durant toute la campagne la nécessité d’une autre politique pour la gauche et le peuple. Il franchit cette fois la barre des 5% des suffrages exprimés. Il poursuivra demain son combat pour faire émerger une alternative de rupture avec un libéralisme destructeur et rassembler à gauche toutes les forces disponibles pour aller dans ce sens et faire renaître un espoir de changement.
Pour le second tour, le choix proposé à la troisième circonscription du Lot-et-Garonne n’apportera pas la moindre réponse positive aux attentes des électeurs. La victoire du candidat du Front national représenterait même une défaite supplémentaire et aggravée pour le monde du travail et pour la démocratie, en dotant ce parti dangereux d’un siège supplémentaire à l’Assemblée nationale. C’est pourquoi, ce 23 mai, aucune voix de gauche ne doit se porter sur le Front national.