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 Eric Coquerel : " Il faut lever l'hypothèque du PS sur la gauche " (Médiapart)

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MessageSujet: Eric Coquerel : " Il faut lever l'hypothèque du PS sur la gauche " (Médiapart)   Eric Coquerel : " Il faut lever l'hypothèque du PS sur la gauche " (Médiapart) EmptySam 21 Fév - 15:04

Samedi 21 février 2015

Il faut lever l'hypothèque du PS sur la gauche

Le secrétaire national du Parti de gauche fait le point sur l'état de l'« autre gauche », alors que les départementales ont permis de nombreux rapprochements entre les écologistes et le Front de gauche. Dans la foulée de la victoire de Syriza en Grèce, il dit espérer la constitution d'un « nouvel espace commun » permettant de faire émerger une alternative de gauche à la politique gouvernementale.

Les élections départementales peuvent-elles être le point de départ d'une alternative à gauche, bien introuvable jusqu'ici ? Dans un entretien à Mediapart, Éric Coquerel, dirigeant du Parti de gauche (PG), y croit, tout en restant mesuré. Se félicitant de l'autonomie du Front de gauche par rapport au PS, ce proche de Jean-Luc Mélenchon estime que les nombreux accords avec les écologistes peuvent permettre d'« arriver à lever l’hypothèque du PS sur la gauche ». Il se félicite aussi que « la majorité du PS durci(sse) son attitude vis-à-vis de son aile gauche », car cela « crédibilise » la possibilité d'« un travail commun avec elle ».

Que vous inspire l’usage du 49-3 par le gouvernement, pour faire passer la loi Macron ?

C’est évidemment un coup de force anti-démocratique à l’image de la Ve République. Mais c’est aussi un aveu de défaite du gouvernement : cette loi n’a pas de majorité. Ce peut être un tournant car pour la première fois, les députés EELV, frondeurs et MRC s’apprêtaient à transformer leur abstention en vote contre, rejoignant ainsi ceux du Front de gauche dans leur opposition.

Fallait-il voter cette motion de censure déposée par la droite ?

Il y a des arguments pour la voter comme pour ne pas la voter. On considère qu’il fallait en lancer une de notre côté, ce que Marie-George Buffet et Isabelle Attard ont tenté de faire. Malheureusement, elles n’y sont pas parvenues. De toute façon, le groupe PCF-Front de gauche s’est toujours dit autonome et ne nous a jamais demandé notre avis. À titre personnel, si j’avais été député, je l’aurais voté. Car l’utilisation du 49-3 n’a comme seul but de faire passer la loi Macron, et que je suis contre ce texte. Et même si le texte de la motion de censure de la droite est problématique, je m’oppose avant tout à la loi Macron.

Eric Coquerel : " Il faut lever l'hypothèque du PS sur la gauche " (Médiapart) Capture_decran_2014-09-05_a_09.08.12
Éric Coquerel. © Reuters

Les listes électorales pour les prochaines départementales (22-29 mars prochain) ont été déposées ce lundi. Êtes-vous satisfait du paysage politique qui s’en dégage ?

Au Parti de gauche, nous nous étions donné trois objectifs pour ces départementales. Premièrement, l’autonomie vis-à-vis des forces gouvernementales, afin d’en finir avec les stratégies à géométrie variable des municipales. Deuxièmement, essayer de réaliser des alliances qui dépassent le seul Front de gauche, notamment avec les écologistes. Troisièmement, poser les jalons d’une implication citoyenne allant au-delà d’un cartel électoral.

Si on regarde aujourd’hui, les deux premiers objectifs sont remplis. Les endroits où le PCF fait alliance avec le PS sont très marginaux, environ 2 % des cantons, et en ce qui concerne EELV, ils ne seront alliés avec le PS que dans un tiers des cantons. Quant aux alliances du Front de gauche avec les écologistes, elles sont significatives dans un tiers des départements, auxquels il faut en ajouter sept entre le seul PG et EELV. C’est un événement. Il existe aussi pas mal d’accords avec Nouvelle Donne, parfois avec le NPA. À l’arrivée, il y aura autant de départements où le Front de gauche est en alliance que de départements où il sera candidat seul.

Quant au troisième objectif, pour nous essentiel, il n’est pas encore atteint, mais on savait que ce serait le plus difficile : pour des questions de temps, de contexte politique mais aussi, parfois, de manque de volonté. On estime à environ une vingtaine de départements où il y a eu de réelles tentatives d’implication citoyenne, comme dans le Jura, la Haute-Garonne, l’Oise, les Alpes de Haute-Provence, l’Indre, la Drôme ou encore l’Isère.

Pour autant, on sait que cette élection sera difficile. La poussée du FN va être très forte, car il n’y a pas de raison qu’il ne mobilise pas son électorat, et ce dans une marée d’abstentions. Mais sans attendre de miracle, je pense qu’on aura suffisamment de départements test pour vérifier si des alliances larges nous permettent de progresser dans la voie d’une alternative crédible.

L’objectif, c’est d’additionner vos scores ou de faire mieux ? On voit que lors de la dernière législative partielle du Doubs, dans une circonscription ouvrière, le Front de gauche et EELV restent loin derrière le PS, à 3 % chacun…

J’observe que depuis la création du Front de gauche, nous n’avons jamais réussi dans les partielles. Aujourd’hui, les gens qui se déplacent dans les urnes votent pour les listes qui ont une chance de faire un score important, voire d’être au second tour. Les partielles, par leur configuration et leur traitement médiatique, ne font qu’accroître le tripartisme. Notre message ne peut être audible que si nous bénéficions d’une visibilité nationale.

Nous abordons cette élection de façon modeste. Nous espérons repartir de l’avant par rapport aux élections européennes et franchir des caps à certains endroits en passant devant le PS. L’exemple reste notre résultat à Grenoble aux municipales. Si on sort de ces élections avec plusieurs démonstrations de ce type, ce sera une réussite.

Que répondez-vous aux socialistes qui vous accusent de diviser la gauche et de faire courir le risque d’une élimination dès le premier tour dans de nombreux cantons ?

C’est une posture indécente. Les premiers à avoir pris ce risque sont ceux qui ont imposé ce nouveau mode de scrutin favorisant le bipartisme. Surtout, on ne peut prétendre au rassemblement et à l’unité de la gauche quand on mène une politique de droite.

Dans l’entre-deux tours, entendez-vous avoir des positions communes avec les écologistes, voire les communistes, vis-à-vis du PS, alors que vous n’adoptez généralement pas les mêmes attitudes de soutien ou de désistement ?

Dans le Front de gauche, on a convenu que chaque parti reprendrait sa liberté d’appel. Il est souhaitable que dans des endroits où les assemblées citoyennes fonctionnent vraiment, ce soient elles qui décident de la position.

Quelle leçon tirez-vous de la victoire de Syriza en Grèce, comme de ses premiers pas au pouvoir et sa confrontation actuelle avec la commission européenne ?

En préambule, il faut rappeler que la situation économique grecque est plus dramatique que la nôtre et que le mode de scrutin est différent : il permet de gouverner sans être majoritaire. Cependant, la victoire de Syriza montre combien l’indépendance à l’égard des forces du système finit par fonctionner. Sans remuer le couteau dans la plaie, ça ne fait que renforcer le regret des erreurs stratégiques du Front de gauche aux municipales de 2014. L’autre leçon, c’est l’importance de toujours garder en tête l’idée de créer une dynamique qui puisse être majoritaire à elle seule, sans avoir à s’appuyer sur les forces du système.

Autre enseignement, concernant cette fois la pratique du pouvoir : la stratégie de désobéissance fonctionne. Le gouvernement Tsipras respecte son mandat en appliquant son programme puis, à partir de là, entame une négociation sur la base de ce rapport de force avec l’UE en recherchant des appuis. La Grèce ne dispose pas du poids dont disposerait, en France, un gouvernement qui appliquerait la même politique. C’est donc plus dur, mais il faut noter que le gouvernement Tsipras bénéficie d’une adhésion populaire sans équivalent en Europe.

Enfin, cette victoire montre que l’autre gauche peut gagner, même avec un parti socialiste à plus de 40 % sept ans avant, et que les choses peuvent vite bouger. Ce qui se passe en Grèce nous interpelle et crédibilise nos propres projets dans chacun de nos pays : la contagion est possible. Même si la vraie différence avec la Grèce, comme avec l’Espagne d’ailleurs, reste qu’il n’y a pas chez eux d’extrême droite aussi forte que chez nous. Dans tous les cas, la situation en Grèce, sans compter ce qui peut advenir en Espagne avec Podemos et en Irlande avec le Sinn Feinn, peut avoir des conséquences historiques. L’année 2015 peut être l’année des bouleversements anti-austéritaires.

Eric Coquerel : " Il faut lever l'hypothèque du PS sur la gauche " (Médiapart) Capture_decran_2014-12-24_a_02.14.36
Jean-Luc Mélenchon, Cécile Duflot et Martine Aubry lors des manifestations contre la réforme des retraites, en octobre 2010. © Reuters/Charles Platiau

Pour vous, le PS c’est comme le Pasok en Grèce ?

Je remarque que le Pasok était encore très fort jusqu’à la fin des années 2000. Et même s’il est vrai que nous ne subissons pas en France la mainmise directe de la Troïka, toutes les politiques menées aujourd’hui sont faites pour obéir aux injonctions de Bruxelles et de Berlin. Regardez la loi Macron, c’est un ensemble de mesures fait pour obtenir un sursis de Juncker et Merkel sur le dépassement du déficit budgétaire. Donc il y a bien un même type de soumission, qui va même jusqu’à un alignement sur l’Allemagne au sein d’un Eurogroupe qui joue la stratégie de l’ultimatum vis-à-vis de la Grèce.

Cela signifie que, d’après vous, pour faire gagner la gauche, il faut en passer par la disparition du PS ?

En tout cas, il faut arriver à lever l’hypothèque du PS sur la gauche. Mais cette hypothèque peut se lever de différentes manières. Depuis le 11 janvier, on sent l’exécutif et la direction du PS tentés de surfer sur la vague en tablant sur une posture pseudo-républicaine, oubliant au passage la question de l’égalité, et une politique libérale assumée. À partir du résultat de la partielle du Doubs, le PS peut espérer devenir le parti du système dominant, face à une droite en crise qui se ferait siphonner son électorat par le FN, et face auquel il resterait le dernier rempart. Du coup, il n’a plus intérêt à donner des gages à sa gauche. Au contraire, comme on vient de le voir avec la loi Macron, la majorité du parti durcit son attitude vis-à-vis de son aile gauche. Si cette attitude se confirme, cette aile gauche va avoir à faire un vrai choix. Cela crédibilise, enfin, un travail commun avec elle.

Est-ce que c’est facile, selon vous, de continuer à faire de la politique dans un contexte d’union nationale ?

Il y a eu une période qui a bénéficié à Hollande, où il a joué son rôle de chef d’État protecteur et a profité de la rentrée politique catastrophique de Sarkozy. Dans un premier temps, cela peut lui permettre de marquer des points mais ça ne peut pas durer. Car la réalité économique demeure et ne changera pas. Elle va le rattraper.

On a vu fleurir récemment une multitude d’initiatives, du Mouvement pour la VIe République (M6R) aux Chantiers d’espoir, comme plusieurs clubs de réflexion qui prônent une convergence politique à gauche du PS. Mais celle-ci est-elle vraiment possible ?

Dans une période de ressac, où le FN est en mesure d’emporter la présidentielle et où le mouvement social est atone et le syndicalisme en difficulté, soit on resserre les rangs sur ses fondements, on creuse la tranchée et on se prépare à hiverner, soit on cherche encore à éviter la catastrophe et on tente tout ce qui est possible pour l’emporter en 2017. Nous travaillons à la deuxième car nous nous pensons toujours dans une période de bouleversement. Les choses peuvent vite tourner.

Pour avancer nous en restons pour le moment à la stratégie du gué. Cela consiste à poser des pierres pour passer de l’ancien au nouveau monde sans être certain de la voie à prendre. On assume d’expérimenter, de voir si cela permet d’avancer, de reculer si la pierre n’est pas stable. Il n’y a aucune contradiction entre tous ces laboratoires qui, souvent, réunissent les mêmes forces, courants, personnalités, à partir du moment où chacun joue un rôle complémentaire.

Prenons le M6R : son objet est primordial puisqu’il s’agit de travailler à la VIe République au moyen d’une constituante. La constituante, c’est la traduction concrète de la révolution citoyenne. Comme on ne peut séparer l’objectif du moyen pour y arriver, le M6R travaille à l’implication citoyenne en commençant par ce nouveau cadre d’échange et de mobilisations que sont les  réseaux sociaux.

Prenons les actions de solidarité avec le gouvernement Tsipras, elles permettent de se mobiliser mais aussi de vérifier que nous pouvons porter des stratégies communes et concrètes de transformation de l’espace européen.

Prenons les Chantiers d’espoir, ils portent une ambition davantage programmatique, et vont permettre de voir si des forces alternatives, souvent ensemble lors des départementales, peuvent être en mesure de gouverner le pays. Ce cadre aussi pose la question de l’implication citoyenne avec des partis qui se mettent à son service et non l’inverse.

Cela signifie lever les divergences qui peuvent vous opposer, comme sur l’Europe, la politique internationale, la République, la laïcité…

En 2008, avant de créer le Front de gauche, on a commencé par voir si on pouvait travailler ensemble. Ensuite, on a élaboré un programme commun : l’Humain d’abord. Il n’y aura pas de raccourci : nous devons procéder de façon identique, sauf que nous sommes plus nombreux, et donc plus divers. Le nouvel espace commun, c’est le refus de la politique du gouvernement, l’antilibéralisme et la certitude que le productivisme est périmé. Ensuite, il nous faut vérifier si on est prêt à gouverner ensemble pendant cinq ans, ce qui ne veut pas dire être d’accord sur tout.

On avance par étape, on construit des jalons en vue de la présidentielle, Les élections régionales peuvent permettre un pas supplémentaire, à la condition qu’on arrive à susciter un réel engouement. C’est là l’élément décisif par rapport à 2008. Le Front de gauche, on l’a vu, ne sera pas une alternative à lui seul : il faut donc le dépasser par de nouvelles alliances. Mais si un cartel permettra peut-être de progresser, il n’y suffira pas non plus.

La solution c’est le peuple. Nous ne pouvons espérer bousculer la situation qu’en donnant envie à une part notable de nos concitoyens de se réinvestir en politique. Or si les partis restent pour moi indispensables, convenons que ce n’est pas par eux seuls que se fera cette remise en mouvement. La solution passe à la fois par l’implication citoyenne et  la création d’un mouvement bien plus homogène et cohérent qu’un Front. Regardez, Syriza et Podemos constituent bien un seul mouvement et non une coalition. On pourrait imaginer partir d’assemblées citoyennes disposant véritablement d’un pouvoir de décision avec adhésion directe. Cela a constitué le grand échec du Front de gauche mais cela reste la condition sine qua non à toute construction politique nouvelle.

Comment ne pas se fracasser sur la question d’une candidature commune à la présidentielle ? Jean-Luc Mélenchon apparaît souvent comme un obstacle de ce point de vue…

Vous verrez que cette question se règlera si nous parvenons à constituer un espace commun. C’est ce que nous avions réussi avec le Front de gauche, où les intérêts de cet espace commun étaient supérieurs aux intérêts supposés de chaque parti. La force propulsive du Front de gauche n’existe plus, donc il faut créer un nouvel espace commun d’où peut se dégager un programme.

Respectons les étapes en sachant que nous n’avons jamais posé aucun préalable. Commencer les discussions à partir du choix dans un casting, ce serait reproduire les erreurs de 2007. Nous n’avons pour notre part jamais posé un seul préalable. Ou plutôt si, un seul : notre candidat devra être la VIe République.

Stéphane Alliès
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