Intervention 02/07/2013 - Allons-nous franchir avec ce rapport une étape vers le respect des droits fondamentaux dans l'Union européenne ? Je l'espère, car c'est là l'enjeu qui est aujourd'hui devant nous.
Non, il ne s'agit pas de stigmatiser la Hongrie.
Non, il ne s'agit pas de voter contre la Hongrie.
Non, ceux qui voteront ce rapport ne sont pas les ennemis du peuple hongrois. Bien au contraire.
Il y a ceux qui prennent les droits de l'Homme au sérieux et ceux qui les bafouent en fonction de leurs intérêts électoraux, sur tous les bancs de cet hémicycle.
Et il ne s'agit pas de mettre en cause le droit à l'initiative législative des députés hongrois. Nous serions effectivement ridicules d'agir ainsi.
Il s'agit à partir de l'exemple, ou plutôt du contre-exemple hongrois, de savoir si l'Union européenne est capable de faire respecter les droits fondamentaux par l'ensemble de ses États-membres.
Car oui monsieur Orbán, vous avez raison. Vous l'avez souvent dit. Si on prend un par un les faits qui sont aujourd’hui reprochés à la Hongrie, il est quasiment toujours possible de trouver des violations similaires des droits fondamentaux dans un autre État Membre de l'Union européenne. Et là est bien le problème.
Car oui les droits fondamentaux sont bafoués, à des degrés divers certes, par tous les États-membres. Et cela évolue mal. Il suffit pour s'en rendre compte de regarder la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme.
Ce qui fait la spécificité hongroise : c'est l'accumulation.
Et puis par ailleurs, non il ne s'agit pas non plus de faire du jusqu'au-boutisme.
Tous ceux qui travaillent sur ces sujets savent pertinemment que l'article 7 est une bombe atomique, quasiment impossible à enclencher efficacement au vu de tous les verrous, “intelligents” dirais-je, mis en place par les auteurs du traité de Lisbonne.
Cela fait plusieurs mois que nous travaillons sur ce dossier, tous groupes confondus, pour tenter d'écrire un rapport qui soit le plus consensuel possible. Et je partage l'intégralité des propositions qui sont faites.
Et ne vous en déplaise M. Orbán, si vous avez lu le rapport, vous savez que vos "petits progrès" ont bien été intégrés dans le rapport.
Et non, ce rapport n'est ni gauchiste, ni révolutionnaire, ce n'est qu'une toute petite pierre que l'on tente de poser pour que les droits fondamentaux soient réellement respectés par les États Membres.
Je me prends à rêver, et j'aimerais, la même diligence en ce domaine qu'en matière économique.
Vous nous avez parlé de mise sous tutelle. Mais que pensez-vous de la mise sous tutelle des gouvernements grec, espagnol, chypriote, portugais en matière économique et budgétaire ? Là il y a réelle tutelle !
Alors ce rapport est un signe positif pour toutes celles et tous ceux qui veulent encore croire au rêve européen tellement mis à mal dans cette période où les politiques budgétaires font sans cesse régresser les droits économiques et sociaux.