Communiqué de Marie-Christine Vergiat – députée européenne Front de Gauche – membre de la commission culture et éducation- Bruxelles 26/06/2013
La présidence irlandaise a annoncé ce matin la conclusion d'un accord sur le nouveau programme Erasmus pour tous, désormais Erasmus +, regroupant tous les programmes existants sur l'éducation, la formation, la jeunesse et le sport pour la période 2014-2020. Malgré le retard pris dans les négociations pour le nouveau CFP (Cadre financier multi-annuel), nous savons déjà que le budget alloué à ce programme sera à la hausse.
Si, contrairement à la logique globale du CFP de réductions budgétaires, Erasmus+ s'en sort bien, je regrette profondément que, malgré l'opposition d'un certain nombre de parlementaires et notamment de la GUE/NGL, un mécanisme des prêts paneuropéen pour les étudiants de master intitulé Erasmus Master se voit introduit pour la première fois dans ce nouveau programme avec une part importante de 3.5% du budget total alloué au programme.
Certes, ce montant est moins important que celui initialement proposé par la Commission (5%) mais la mise en place même de ce mécanisme ne peut que nuire à terme aux systèmes de bourses, tant ceux auxquels Erasmus doit son succès, que ceux existants dans nombre d'États-membres. L'Union européenne ne tire aucune leçon de la situation des États-Unis où l'endettement des étudiants s'élève à plus d'un trillion de dollars et risque de jeter dans la misère des milliers d'étudiants incapables de rembourser leurs prêts. C'est donc un risque lourd sur le droit d'accès à un enseignement supérieur gratuit et de qualité pour tous.
Au moment même où nombre d'États-membres réduisent leurs bourses et augmentent les frais d'inscription, c'est un signal fort envoyé par l'UE que de vouloir privilégier des prêts bancaires plutôt que des aides publiques directes aux étudiants. Ce sont donc à terme les étudiants des milieux les plus défavorisés qui risquent de faire les frais de ce choix politique car ils se verront privés du droit à des études supérieures faute d'avoir accès aux prêts bancaires.