La Bourgogne a perdu 24.700 emplois entre le premier trimestre 2008 et le quatrième trimestre 2012. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Institut national des statistiques et études économiques (
Insee), rendue publique jeudi 30 mai 2013. La région se classe ainsi parmi les six régions françaises où l’emploi chute le plus.
D’après l’Insee, « plus de la moitié de ces suppressions relèvent de l’industrie. Cette contraction de l’emploi induit une forte poussée du chômage ». Il atteignait ainsi 9,7% de la population active au quatrième trimestre 2012 contre 6,3% début 2008.
L’institut détache même trois phases dans cette évolution : « Dans un premier temps, l’emploi salarié s’est effondré, surtout dans l’intérim. Dans un second temps, la Bourgogne vit au rythme d’un ralentissement des suppressions de postes alors que des signes de reprise sont perceptibles au plan national. Enfin, à partir du troisième trimestre 2011, l’emploi se contracte à nouveau ».
Le détail de ces phases est disponible ci-dessous.« En Bourgogne, 24 700 emplois sont détruits entre le premier trimestre 2008 et le quatième trimestre 2012. Plus de la moitié de ces suppressions relèvent de l’industrie. Cette contraction de l’emploi induit une forte poussée du chômage. Le taux de chômage bourguignon atteint 9,7 % de la population active au quatrième trimestre 2012 contre 6,3 % début 2008 .
La crise se déroule en trois actes : une phase aigüe à laquelle succède une période de répit puis un nouveau ralentissement de l’activité
Acte 1 : la Bourgogne décroche au travers de son industrie (1er trimestre 2008 – 3e trimestre 2009)
Entre le premier trimestre 2008 et le troisième trimestre 2009, 16 600 emplois sont supprimés en Bourgogne. La crise, dans cette première période se concentre sur les activités industrielles. Trois secteurs, très présents en Bourgogne sont particulièrement touchés : les matériels de transports, la fabrication d’équipements électriques et les autres produits industriels. Par contre, l’industrie agro-alimentaire affiche des capacités de résistance.
Acte 2 : la reprise tarde (3e trimestre 2009 – 2e trimestre 2011)
Au cours de cette seconde période, la Bourgogne est, avec la Haute-Normandie, la région française où la sortie de crise est la moins nette. Il faut attendre la mi-2010 pour que l’activité soit plus soutenue dans la région. Celle-ci repose essentiellement sur un recours accru à l’intérim (+ 4 500 emplois) alors que les suppressions d’emplois pérennes se poursuivent (- 6 900). L’industrie reste le secteur le plus fragilisé mais la crise s’étend à la construction.
Acte 3 : nouveau décrochage (2e trimestre 2011 – 4e trimestre 2012)
Le ralentissement de l’activité économique pèse à nouveau sur l’emploi à compter du troisième trimestre 2011. Le décrochage est plus net en Bourgogne qu’en France métropolitaine, et ce quel que soit le secteur d’activité.
L’intérim perd à nouveau des postes et les emplois permanents sont davantage sacrifiés. La crise industrielle est désormais moins marquée que sur la première période, mais l’écart se creuse dans la construction où les emplois diminuent trois fois plus qu’en moyenne nationale ».
Jérémie Lorand