Municipales Dijon. Le Front de Gauche fait campagne face aux “ lobbies ” de Dijon (Miroir Mag) + Résultats

Le Front de gauche se met en ordre de marche pour présenter sa liste, “ Pour Dijon, l’humain d’abord ”, aux élections municipales.


Isabelle de Almeida, secrétaire départementale du PCF, a donné vendredi une conférence de presse (1) pour faire le point sur la constitution de la liste du Front de gauche, qu’elle conduira à Dijon, lors des prochaines élections municipales. « Nous rendons publique notre démarche pour les municipales », a déclaré celle qui portera la liste “ Pour Dijon, l’humain d’abord ”. Elle s’adresse aux électeurs de gauche qui se disent peu « motivés pour aller voter, parce qu’ils sont déçus par la politique de François Hollande et du gouvernement. Et d’appeler à « redonner des couleurs à la gauche » à Dijon… Tout en prévenant : « Nous n’avons rien à attendre de la droite revancharde et des propositions de l’UMP à Dijon ».

En deuxième position, Denis Guvenatam (2) représente le Parti de gauche 21. Il se présente lui-même « comme un précaire de l’enseignement supérieur, un diplômé qui vit de petits boulots ». « C’est pour ça que j’ai adhéré au Parti de gauche », confie-t-il. « Avec le tram et la rue de la Liberté, Dijon a une belle image, mais tout n’est pas parfait, il y a le revers de la médaille : l’austérité et la précarité ! ».

Denis Guvenatam s’est aussi exprimé contre les délégations de service public à Dijon, pour la gestion de l’eau et des transports. « Les contribuables ne doivent pas financer les bénéfices d’entreprises privées. Les citoyens s’aperçoivent que tout ce qui était service public est passé au privé ! »

Tout repenser

Troisième position sur la liste, Noufissa Mikou, du mouvement “ Ensemble ” (Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire (3) ) qui était représentée par Jean-Louis Seuzaret. Pour lui, le fonctionnement de la démocratie locale doit être repensé : « Nos institutions donnent un pouvoir exorbitant au maire. Il faut limiter le cumul des mandats dans le temps. Il ne faut plus d’homme politique professionnel. Les comptes rendus des comités de quartiers devraient être publiés dans le bulletin municipal ».

Liste ouverte

Le Front de gauche appelle à la constitution d’une liste ouverte, qui soit un projet de résistance, de solidarité, et de citoyenneté.
“ Dijon, l’humain d’abord ”, 3, place de l’abbé-Chanlon à Dijon.

(1) À La Grande Taverne à Dijon.

(2) Il est, par ailleurs, secrétaire général du Dijon Université-Club.

(3) Il regroupe la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), les Alternatifs, Convergence et Alternative, la Gauche anticapitaliste et une partie de la Gauche unitaire.

Courriel : dijonlhumaindabord@municipales.dijon2014

Site internet : http://municipalesdijon2014.fr/

Anne-Françoise Bailly, Le Bien Public.

Le Parti communiste, le Parti de Gauche et « Ensemble » présentent une liste commune à Dijon. Le Front de Gauche ne sera donc pas sur liste de François Rebsamen. Mais appellera à « battre la droite » en cas de 2^ème tour à Dijon…


« Taper » sur François Rebsamen, le sénateur-maire PS de Dijon candidat à un 3^ème mandat, au 1^er et au (éventuel) 2^ème tour ? Ou mettre de l’eau dans son vin au 2^ème ? Telle était l’équation à résoudre pour le Front de Gauche et ses deux principales composantes, le Parti Communiste et le Parti de Gauche.
A Dijon, elle semble résolue, au regard des propos tenus par les membres de la liste « Pour Dijon, l’humain d’abord » ce vendredi, réunis à la Grande Taverne avenue Foch.
3 formations politiques se sont unies pour composer une liste de 59 noms, le chiffre nécessaire pour faire campagne. La tête de liste (PC) sera Isabelle de Almeida, le premier homme sera Denis Guventam (PG) et la 3e place sera occupée par Mikou Noufissa pour « Ensemble » qui regroupe différent mouvement à la gauche de la gauche. En revanche, aucun accord n’a visiblement été trouvé avec Solidarité 21.
Dans un contexte extrêmement particulier pour le Front de Gauche. Puisque le parti notamment popularisé par Jean-Luc Mélenchon avait appelé à voter pour le socialiste François Hollande au 2^ème tour de la présidentielle de 2012, avant de se révéler très critique envers le Gouvernement socialiste.
Dur dur donc de faire alliance à Dijon avec François Rebsamen, justement membre du cercle restreint des « amis » du Président de la République, qui déjà noué des alliances à Dijon avec le MoDem, Europe Ecologie-Les Verts, le MUP, le Parti Radical de Gauche et Cap21.


Sur le programme proprement dit de cette liste, l’accent est mis sur la démocratie participative. A travers un site internet (municipalesdijon2014.fr), par exemple, pour recueillir les doléances des Dijonnais. Les représentants du Front de Gauche ne semblant pas forcément convaincu par les conseils de quartier mis en place par la majorité de François Rebsamen.
« Les réunions d’information de la mairie, c’est bien, mais cela reste insuffisant. Autre critique, celle qui porte sur le report éternel du débat autour du droit de vote des étrangers aux élections locales et donc municipales.  « C’était pourtant une promesse de campagne de François Hollande ». « Nous, nous renonçons pas à la Gauche et nous voulons qu’elle retrouve ses couleurs ! ».


Quant au 2^ème tour, si 2^ème tour il y a, le discours est relativement diplomatique. « Dans cette élection, notre démarche est claire, il n’y a rien à attendre de la droite et de l’extrême-droite », tonne Isabelle de Almeida. En expliquant : « nous travaillerons au rassemblement de toutes les gauches ». Alors pourquoi ne pas s’allier dès le 1^er tour ? « S’il y a des divisions à gauche, ce n’est pas à nous qu’il faut poser la question ».
Faut-il la poser à François Rebsamen qui s’est allié avec le MoDem de Côte-d’Or en 2008 et à son président, François Deseille, adjoint en vue ? « Pour nous, au MoDem, il y a une confusion entre la droite et la gauche », qui pointe les « contradictions » de ce parti, qui soutient le socialiste François Rebsamen à Dijon et l’UMP Alain Suguenot à Beaune.
Mais alors, quelle(s) place(s) au conseil municipal de Dijon en cas de bon score ? « Tout dépendra du résultat et des discussions entre les deux tours », conclu Isabelle de Almeida, qui souhaite fermement que le Front de gauche « porte sa voix au Conseil municipal ».

Bruno Lédion, Infos-Dijon.

Officiellement, il s’agit de battre la droite. Pourtant on sent bien que le Front de gauche nourrit quelques rancœurs vis-à-vis de François Rebsamen. Les membres de la coalition de gauche vont bien se lancer dans la campagne pour les élections municipales.
Si l’on connaît déjà les premiers noms de la liste, le Front de gauche a tout d’abord souhaité lancer une campagne interactive et participative. Un site internet collaboratif est en ligne pour inciter les citoyens à s’exprimer sur les pistes programmatiques de la liste, mais aussi en soumettre.

Le revers de la médaille…

À la Grande Taverne, ce vendredi 24 janvier, Isabelle de Almeida affiche un sourire déterminé. Une nouvelle fois, c’est elle qui va conduire la liste du Front de gauche à Dijon. Derrière elle on retrouve Denis Guvenatam pour le Parti de gauche et Mikou Noufissa pour “ Ensemble ”, un nouveau mouvement. “ Nous nous engageons à développer des politiques de solidarité, voire à les inviter ” assure Isabelle de Almeida. La femme s’adresse particulièrement aux électeurs de gauche, “ peu motivés ”, par le scrutin.

L’une des solutions, selon eux, est la mise en place d’un atelier collaboratif virtuel. Le site internet, déjà en ligne, doit fonctionner sous forme de boite à idées : “ Toutes les idées sont librement consultables ”, explique le Front de gauche. “ Celles retenues pour le programme municipal seront distinguées ”. “ Avec son tramway, avec son patrimoine, Dijon a une belle image ”, note Denis Guvenatam. “ Mais le revers de la médaille est une réelle austérité et précarité. Nous devons remettre les Dijonnais au cœur de la campagne et le programme ne doit donc pas venir d’en haut ”.

Mais le parti ne compte pas que sur les internautes pour préparer les échéances. “ Nous allons lancer des chantiers de reconquêtes des services publics ”, lance Isabelle de Almeida. Parmi ces services, celui des transports ou de l’eau. “ La mise en régie de ces deux services n’est pas une promesse, mais un objectif ”, tempère Isabelle de Almeida. “ Les entreprises ne doivent pas financer les bénéfices d’une entreprise privée. Ces grands groupes profitent d’un besoin vital pour s’enrichir ”. En somme, il s’agit de “ reconquérir les biens communs socialement, écologiquement et économiquement ”, détaille Denis Guvenetam.

Déjà une vingtaine de propositions

Sur le site mis en ligne par le Front de gauche, on retrouve ainsi plusieurs propositions allant dans ce sens. La gratuité des transports publics est plébiscitée tout comme le développement et l’encouragement d’une production de proximité en circuit court. Plus surprenant, l’item “ Stopper la chasse aux demandeurs d’asile et Roms ”, ne semble pas faire – du moins pour le moment – l’unanimité. Il s’agit pourtant bien d’un axe fort souhaité par le parti.

Comme le justifie Jean-Louis Seuzaret pour le collectif “ Ensemble ” : “ Nous ferons la promotion d’une politique emprunte de plus d’humanité, contre les expulsions arbitraires par une administration obnubilée par la politique du chiffre ”. Dans le même ordre d’idée, il propose de remplacer la démocratie participative par une démocratie active : “ Les comités de quartier devront traduire les volontés et les souhaits des habitants ”.

Leur objectif est de “ redonner aux Dijonnais le goût de la politique ”. “ Nous avons déjà fait l’expérience de la droite à Dijon et dans le pays, notre démarche est donc très claire ”, martèle Isabelle de Almeida. “ Les Dijonnais n’ont rien à attendre d’une droite revancharde sur Dijon. Alors, pourquoi ne pas faire l’union derrière François Rebsamen ? Elle botte en touche : “ La question des divisions, il faut la poser à François Rebsamen ”. La position du Modem reste le principal obstacle.

Jérémie Lorand, Miroir-Mag.

Après demande de rectification, la liste a été correctement étiquetée :

Mercredi 19 mars


À quelques jours du vote pour les élections municipales, le Front de Gauche intensifie ses attaques face au maire sortant, François Rebsamen (PS). Principales cibles : “les lobbies” dijonnais, c’est-à-dire les différentes entreprises privées qui gèrent des services publics via des délégations. La Lyonnaise des Eaux ou Keolis pour les transports, par exemple. Le Front de Gauche propose dans ces domaines le passage à des régies publiques.
La première charge a été lancée vendredi 14 mars à l’occasion de la venue de Gabriel Amard, président de la Gauche par l’Exemple et spécialiste des questions de régies publiques.


L’eau, un “ problème démocratique ”

Depuis plusieurs mois, le Front de Gauche cherche à en savoir plus sur les contrats passés par la Ville de Dijon et la Lyonnaise des Eaux pour la gestion des infrastructures d’eau potable. “Nous avons demandé ces contrats, mais nous n’avons pas pu les consulter. La mairie considère ces documents comme sensibles et ne souhaite pas les porter à la connaissance du public”, explique Arnaud Guvenatam. “Cette volonté de cacher est un problème démocratique. Nous avons saisi la commission d’accès aux documents publics, qui nous a donné un avis favorable”.

Gabriel Amard encourage la démarche. “S’ils veulent cacher ces contrats, c’est qu’il y a des choses à apprendre, voir si ce qui a été promis à l’époque a été tenu”. Il dénonce “le caractère scélérat du racket que François Rebsamen fait aux Dijonnais sur leur facture d’eau”, considéré comme un impôt qui ne dit pas son nom. Le maire de Dijon revendique pourtant d’avoir réduit la facture d’un pourcentage non-négligeable. “Si François Rebsamen a obtenu une baisse des prix, quelqu’un devra payer. Les opérateurs privés ne lâchent jamais sur les marges”, répond Gabriel Amard. Seule solution pour avoir un contrôle sur le prix de l’eau : le passage en régie publique.

“C’est un moyen d’impliquer le citoyen dans la vie publique et de gagner du pouvoir d’achat”, renchérit Arnaud Guvenatam. Et à terme permettre de réaliser la promesse du Front de Gauche de la gratuité des premiers mètres cubes d’eau, ceux de consommation vitale.


 “Nous ne voulons pas d’une droite revancharde et réac”

Lors du meeting du 18 mars, Isabelle de Almeida a prononcé un discours aux enjeux presque uniquement nationaux, fustigeant la politique du PS au pouvoir, accusé de faire le jeu du Medef. Mais elle insiste sur l’importance du scrutin municipal : “C’est un moment important pour faire nos choix de vie. Le nom de notre liste, l’Humain d’abord, n’est pas qu’un slogan.”

Denis Guvenatam tient à clarifier les choses au sujet d’une éventuelle alliance au second tour. “On ne joue pas la deuxième mi-temps avant la première, surtout quand le match n’a pas encore commencé. Mais nous le disons, c’est à François Rebsamen de venir sur notre programme s’il veut une alliance, pas l’inverse. La liste l’Humain d’abord ne sera pas une rustine. C’est un combat contre l’opacité et les mensonges. Nous sommes les sans-culottes et on commence à frapper à la porte”.

Pendant ces deux derniers événements de campagne, le Front de Gauche n’a ciblé dans ses attaques uniquement le PS au pouvoir au niveau national ainsi que François Rebsamen pour Dijon. En fin de discours, Isabelle de Almeida évoque tout de même la droite. “Nous ne voulons pas d’une droite revancharde et réac avec son projet de régression sociale, et nous voulons réduire au maximum l’influence de l’extrême-droite, qui veut notamment amputer le budget de la Culture à Dijon”.

Nicolas Boeuf pour Le Miroir