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 Dijon. Les intermittents en réflexion (Bien Public) + Intermittents : “ Nous sommes devenus un laboratoire d’expérimentation sociétale ” (Le Miroir)

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Vendredi 5 septembre 2014

Intermittents : “ Nous sommes devenus un laboratoire d’expérimentation sociétale ”

Mardi 2 septembre, sur le pont de la Péniche Cancale, prenait fin la Coordination nationale des intermittents et précaires. Nous avons profité de la présence de Thierry Decocq et de Franck Halimi, partisans de cette réflexion, pour faire le point sur la réforme du statut d’intermittent appliquée depuis le 1er juillet dernier.

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L’été touche à sa fin. L’été, c’est la saison des festivals. Quel est le bilan des actions menées par les intermittents pendant ces moments culturels ?

Franck Halimi : L’idée n’était pas tant de perturber que de faire passer de l’information partout où les intermittents étaient présents. Et comme on était partout… Des festivals phares ont fait office de caisses de résonance. Comme celui d’Avignon ou de Chalon-sur-Saône, où il y a beaucoup de monde. Quand il y a un mouvement là-bas, ça se voit et ça se sait.

Il était important aussi d’informer nos collègues. Ce texte de l’assurance chômage des intermittents est très complexe alors qu’il devrait être très simple. Les partenaires dits “ sociaux ” comme le gouvernement, s’emploient à dessein à faire des usines à gaz absolument imbitables. Beaucoup préfèrent donc jeter l’éponge plutôt que de comprendre.

Nous avons décortiqué tous ces textes qui sont imposés par l’oligarchie et qui viennent entacher notre quotidien par des mesures exclusives au lieu d’être inclusives. On se retrouve dans un système et à un moment où on nous vend une crise, une austérité, alors que nous n’avons jamais produit autant de richesses. Du coup, on stigmatise les plus fragiles, les plus précaires. Aujourd’hui, avec la sortie de François Rebsamen sur les chômeurs, Pôle Emploi devient un chasseur de primes qui va stigmatiser ceux qui ne chercheraient pas d’emploi. C’est juste honteux et scandaleux.

Si vous deviez résumer simplement le texte de loi ?

FH : On réduit des droits sociaux à un moment où il faudrait les élargir. Aujourd’hui, il y a 6 chômeurs sur 10 qui ne sont pas indemnisés en France. 86% des contrats sont des contrats courts. Nous allons tous passer par la case chômage.

Ce qu’on s’acharne à expliquer après avoir autopsié ce texte – et j’imagine que nous n’avons pas encore tout trouvé – c’est que le dossier est mal ficelé. Lorsqu’on tire au bout de chaque ficelle, on trouve un nœud qui est absolument illégal, injuste et vicieux. Nous réclamons une transparence.

Les politiques viennent tous du même moule. Soit ils sont montés en rang dans leur parti, donc ils ont dû mettre de l’eau dans leur vin, ils ont dû arrêter avec la pureté de leurs idées. Soit ils ont fait de grandes écoles ensemble, ils vont à droite ou à gauche, mais au final c’est pareil.

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Manifestation des intermittents du spectacle à Dijon, en juin |Photo Thibaut Genevet

Quelles critiques adressez-vous à cette réforme ?

Thierry Ducocq : Avant 2003, le système d’indemnisation fonctionnait avec une date anniversaire de 12 mois, date à laquelle on vérifiait si vous aviez fait vos heures. Si c’était le cas, vous touchiez vos droits. C’est lisible et simple.

FH : C’était surtout adapté aux réalités de notre métier.

TD : Ce système était juste : quelqu’un qui travaillait beaucoup ne touchait pas tous ses droits sociaux, ils étaient donc rapportés au système, et quelqu’un plus en difficulté dans sa carrière était protégé et pouvait rebondir par la suite.

En 2003, le glissement est instauré. On ne calcule plus en terme de période fixe, mais à partir du moment où les 507 heures de travail ont été faites et débloquent 243 jours d’indemnisation. Le problème, c’est qu’avec le délai de carence, on ne sait pas quand on doit se représenter pour valider les 507 heures. Ce système fragilise énormément notre condition et est beaucoup plus coûteux puisque tout le monde va consommer ses 243 jours d’indemnisation.

Une carrière artistique est devenue ingérable

Le différé d’indemnisation est évalué selon un calcul entre vos heures effectives et votre salaire. Pôle Emploi vous dit quand vous pourrez toucher vos droits. Autrement-dit on se retrouve pendant un certain temps à vivre sur ses propres économies. Ce mécanisme existe depuis toujours à Pôle Emploi, mais l’équation a changé. Avant, c’était les plus gros cachets qui subissaient le différé, désormais même les petits cachets doivent passer par là. En clair, il y a une incertitude sur le début et la fin de la période d’indemnisation. Une carrière artistique devient ingérable.

FH : C’est devenu kafkaïen, vraiment.

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Manifestation des intermittents du spectacle à Dijon, en mars |Photo Jonas Jacquel

TD : Tout cela nécessite une énorme expertise. Devenir intermittent revient à se transformer en spécialiste de l’indemnisation chômage. C’est pour cela que nous faisons un tel décryptage, pour permettre aux gens qui se retrouvent dans une telle situation de gérer au mieux leur cas.

Mais on ne parle pas que des intermittents dans ce texte. Il y a un deuxième type de travailleurs précaires : les intérimaires. Tous ceux dont la situation se trouve dans les annexes au régime général sont considérés comme précaires pour des raisons conjoncturelles ou structurelles. En 2011, les saisonniers ont été réinsérés dans le régime général, mais en réalité ils ont complètement disparu des spécificités d’assurance chômage. La réforme du 1er juillet flingue les intérimaires dans l’annexe 4, puisque ont été retirés tous ceux qui ne passaient pas par des agences d’intérim.

Dans le numéro de mai du Miroir Magazine, nous discutions avec un intermittent qui expliquait qu’à terme, tous les salariés français allaient devenir des intermittents. Est-ce qu’on va dans cette direction ?

TD : Oui, parce que le gouvernement considère que les travailleurs précaires peuvent être correctement pris en charge par le système des droits rechargeables. C’est-à-dire que le modèle d’indemnisation chômage est construit pour des travailleurs précaires… et par extension, les 25 millions de salariés français qui dépendent de l’UNEDIC sont précaires.

FH : Tout le monde va être confronté à ce texte contre lequel nous nous battons. Il est tellement exclusif qu’il va fragiliser des gens qui sont déjà engagés dans le chemin d’une précarisation accrue. C’est terrible, d’autant plus que c’est fait par quelqu’un que l’on connaît bien et par un gouvernement socialiste, c’est une réelle trahison.

Les politiques au pouvoir aujourd’hui étaient avec nous jusqu’en 2012, ils reprenaient nos recherches, notre propre travail. C’est devenu insupportable pour nous leur changement soudain d’opinion sur le sujet. Nous sommes devenus leur laboratoire d’expérimentation sociale, on teste sur nous ces droits rechargeables.

Derrière cette réforme, l’idée est-elle de faire des économies ?

FH : En 2003, les intermittents ont été attaqués parce qu’ils “ coutaient cher ”. Nous avons prouvé qu’on n’avions pas un coût, mais un prix. Une étude diligentée par le ministère des Finances publiques et le ministère de la Culture et de l’Éducation parue début 2014 montre que le secteur culturel représentait 3,5% du PIB et était le deuxième secteur d’activités qui rapportait de l’argent, derrière l’agriculture et l’agroalimentaire.

Nous sommes le modèle du travailleur rêvé par le grand patronat

TD : Ces retombées économiques se font par effet direct ou indirect. C’est-à-dire que lorsqu’il y a un festival, il n’y a pas que des artistes, mais aussi des imprimeurs, des commerçants, des hôtels qui travaillent. Nous sommes un moteur de l’économie.

FH : En 2003, les intermittents font la grève au festival d’Avignon. Les commerçants étaient verts et ont tout de suite sorti un autocollant de soutien affiché un peu partout.

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Franck Halimi lors d’une manifestation des intermittents du spectacle à Dijon, en mars |Photo Jonas Jacquel

Si ce n’est pas pour des raisons économiques, alors pour quoi ?

FH : C’est un combat idéologique. Nous sommes le modèle du travailleur rêvé pour le grand patronat : nous sommes hyper-compétents, hyper-flexibles, hyper-bon marché. On nous prend, on nous pose pour travailler deux heures et on est payé uniquement pour ces 2 heures. Sauf que ce que ne veulent pas les patrons c’est la contrepartie de la flexibilité : la sécurité, donc l’assurance chômage. Ce qu’ils font, c’est vider de leur substance les annexes et le régime général.

Nous sommes dans la réalité du terrain, dans la réflexion collective et la défense de nos droits. Mais on va prochainement contre-attaquer.

De quelle manière ?

TD : Nous sommes partis pour un marathon judiciaire monstrueux. La CGT va aller au tribunal de grande instance pour attaquer sur un point : les conditions de négociations. Au lieu d’avoir une table de négociations classique, le texte a été écrit dans les couloirs avec le Medef.

FH : Pour faire simple, le 21 mars dernier, nous arrivons à midi dans les locaux du Medef (on passera la question de la neutralité du lieu). Il y a un quart d’heure d’ouverture de séance puis elle est suspendue. Tout le monde se lève et s’éparpille. Seule la CGT reste à sa table. Et pendant 11 heures, le Medef est allé voir tous les autres syndicats un par un, puis, à minuit, tout le monde revient et signe le texte. C’est ça une négociation ?

TD : Ça donne donc cette manœuvre de la CGT pour déloyauté des négociations. Il y aura un jugement du fond de l’affaire le 30 septembre. La CGT a également attaqué au Conseil d’État, car il y a des violations du code du travail – parce qu’on ne peut pas faire des négociations paritaires sans respecter un certain nombre de règles. Le mouvement national des chômeurs et des précaires attaquent sur le fait que si vous devenez un chômeur âgé, la réforme va détruire vos revenus jusqu’à la fin de vos jours. Si vous ne retrouvez pas du travail avant votre retraite, ce sera l’enfer.

Valentin Euvrard
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