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 Saran : L’envol brisé de l’Aérotrain pour Paris (Humanité)

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Saran : L’envol brisé de l’Aérotrain pour Paris (Humanité) Empty
MessageSujet: Saran : L’envol brisé de l’Aérotrain pour Paris (Humanité)   Saran : L’envol brisé de l’Aérotrain pour Paris (Humanité) EmptyLun 19 Aoû - 9:16

Cet article m'avait " échappé ". C'est Robert, un camarade du PC, qui, après en avoir discuté brièvement avec moi sur le marché local, m'a envoyé le lien de l'article. Je le retranscris donc ici, même si sa place aurait pu également être dans " Lu ailleurs "

Saran : L’envol brisé de l’Aérotrain pour Paris

Au nord d’Orléans, une ville gérée
durant trente ans
par un ex-cheminot cultive la mémoire
d’un moyen
de transport futuriste qui aurait fait du Loiret une proche banlieue parisienne.
Aujourd’hui, il n’en reste
qu’un rail abandonné traversant la Beauce.

Sur un coin de table, le petit homme secoue son cartable de cuir tout en s’agaçant. Il en sort un film, puis un livre dont plusieurs pages sont consacrées à cette passion amoureuse ­brisée. Celle de Saran et du futuriste Aérotrain. Lui, c’est Michel Guérin, maire communiste de cette banlieue nord d’Orléans (Loiret) durant plus de trente années. Pour cet ancien cheminot, le projet de l’ingénieur Jean Bertin qui aurait mis Orléans à 25 minutes de Paris n’avait rien d’illusoire. « Au début des années 1970, quand l’Aérotrain faisait son demi-tour, ça se ­passait à 500 mètres de chez moi, se souvient-il. À l’époque, la ville dont je n’étais pas encore le maire avait contracté une réserve foncière pour accueillir la future ligne qui devait aller de Saran au quartier de la Source où se trouve, notamment, le campus universitaire. »

Ce tube d’aluminium de 80 places est alors propulsé par un moteur d’avion et utilise un phénomène redécouvert par Bertin : la sustentation. Grâce à des roulettes, le train prend son envol puis progresse au-dessus du rail, jusqu’à son ­atterrissage à la gare suivante. Au cours ­d’essais ­réalisés sous les yeux stupéfaits des ­Saranais, ­l’engin bat tous les records de vitesse. Le 5 mars 1974, il ­dépasse les 430 km/h. « L’Aérotrain avait l’avantage de passer en hauteur et de ne pas faire trop de bruit, explique Michel Guérin. Encore un an de recherche, et la propulsion électrique aurait parfait le tout. » Hélas, en 1974, le ­président Pompidou décède. Aussitôt arrivé aux affaires, son successeur signe l’arrêt de mort du projet de Bertin. « Quand j’ai appris que ­Giscard y mettait fin, j’ai bondi de colère, puis, plus tard, j’ai mené mon enquête. » La ville est alors sous le choc et, rapidement, la thèse d’un complot se dessine. En 2009, Guérin ose le ­détailler dans un ouvrage autobiographique (1) :
« Un engin qui n’utilise ni pneus Michelin ni ­carburant Total et surtout pas de moteur de chez Jeumont-Schneider, c’est intolérable, ­d’autant que Mme Giscard appartenait à la lignée des Schneider… »

La mort de l’Aérotrain aurait donc été ­commandée par des intérêts financiers ? L’ancien maire en est certain  : « La SNCF avait pris des parts dans le projet de l’Aérotrain, non pas pour le soutenir, mais pour le fliquer et le couler  ! » Un ancien proche de Bertin, qui souhaite conserver l’anonymat, confirme à demi-mot  : « La SNCF n’a tendance à jurer que par ses ingénieurs. Quand le projet de ­Bertin a été enterré, ils se sont empressés de sortir leur TGV malgré d’importants problèmes de freinage. » Si Giscard et la SNCF ont gagné la première manche, Saran et Guérin exigent leur revanche. Elle passera par l’érection d’un musée dédié aux moyens de transport innovants. Et c’est en mars 1992 que l’ultime prototype de ­l’Aérotrain doit quitter son hangar de la ville voisine de Chevilly pour gagner Saran. « Nous étions un soir de veille d’élection et j’ai été ­réveillé en sursaut. Le hangar était en flammes », se souvient Michel Guérin, encore furieux plus de vingt ans plus tard. De nouveau, pour lui et de nombreux Saranais, l’intention cachée ne fait aucun doute. « 100 litres de kérosène ont été utilisés pour l’incendier, ce ne sont pas de mômes qui ont fait ça  ! » peste-t-il. L’ancien maire assure avoir recueilli des confidences de gendarmes allant dans ce sens.

Durant la campagne de la présidentielle de 2012, le rail de 18 kilomètres, dernier vestige de cette période, a reçu la visite de l’atypique candidat Jacques Cheminade. Il y voyait une démonstration de l’incapacité de la France à se projeter industriellement et économiquement. « L’Aérotrain et les travaux de l’ingénieur ­Bertin incarnaient l’esprit de découverte et ­d’innovation de l’époque opposé à la rentabilité immédiate que nous subissons depuis, pense-
t-il. Cette invention aurait permis de réduire les grandes métropoles et de réfléchir à un véritable aménagement du territoire. Imaginez, Paris-Orléans en 25 minutes… » Si depuis Giscard les présidents se sont succédé, aucun des différents ministères des Transports n’a rouvert le dossier. Et ce malgré l’insistance de Guérin. « Je m’y suis rendu quatre fois en vingt ans et, changement de ministre ou pas, je me retrouvais toujours en face des mêmes techniciens qui décident de tout. » Le coup de grâce a été donné en mars 2007 par l’abattage du rail de béton sur une centaine de mètres. Ironie de l’histoire, ce percement avait vocation à laisser passer la toute nouvelle autoroute A19.

Si le projet de Jean Bertin ne reverra sans doute jamais le jour sous sa forme primitive, de nombreuses inspirations existent au Japon, au Brésil et en Allemagne. « Je compte sur les pays émergents pour voir fleurir un nouveau projet », confie l’ancien proche de Bertin. Le créateur de l’Aérotrain n’a pas survécu à la décision de Giscard. Il a été emporté l’année suivante par un cancer foudroyant.
 
(1) Le bonheur est entré sans frapper, de Michel Guérin. Éditions Le Temps des cerises, 217 pages, 12 euros.

Quand la typographie fait forte impression

Outre sa passion pour les transports, Saran s’est doté d’un conservatoire vivant des matériels et savoir-faire du métier de typographe. Il est animé par l’association Format typographique, dont le président, Frédéric Tachot, connaît le métier. « Mon grand-père travaillait à l’Humanité du temps de Jaurès », explique celui dont les ancêtres sont typographes depuis 7 générations. L’atelier recèle deux imprimeries qui ont servi à éditer des Humanité clandestines et des France d’abord, le journal des FTP.

Joseph Korda
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