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 Financement du FN : la justice explore le maquis financier de plusieurs sociétés (Médiapart) + Financement du FN : bleu, blanc, louche (Libération) + Le FN tel qu'en lui-même (Samy Joshua)

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Vendredi 6 février 2015

Financement du FN : la justice explore le maquis financier de plusieurs sociétés

La récente mise en examen du prestataire de services du FN Frédéric Chatillon tétanise le parti d’extrême droite. Des perquisitions ont été conduites dans les bureaux d’Axel Loustau, trésorier de l’association de financement Jeanne. L’enquête a mis en évidence des virements croisés et des sorties d’argent en espèces sur les comptes de l’agence de communication Riwal.

Les enquêteurs ont mis le pied dans une fourmilière en débarquant, le 14 novembre dernier, place Léon-Deubel dans le XVIe arrondissement de Paris. Sur commission rogatoire des juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi, ils ont fouillé les bureaux d’Axel Loustau, patron d’une galaxie d’entreprises de sécurité héritée de son père, et trésorier depuis mars 2012 de Jeanne, la principale association de financement du Front national et de Marine Le Pen.

Selon les informations obtenues par Mediapart, l’enquête, déclenchée par un signalement de la commission nationale des comptes de campagne et de financement politique (CNCCFP), a révélé des flux financiers suspects entre les sociétés de sécurité détenues par Axel Loustau et Riwal, l’unique entreprise prestataire de services de l’association Jeanne. De même, d’importants retraits en espèces sur le compte de Riwal ont été notés. Pour justifier de ces flux, des conventions de prêt ont été remises aux policiers. Selon nos informations, Riwal aurait encaissé 7 millions d’euros de l’association de financement frontiste entre avril 2012 et janvier 2014. Cette société a par ailleurs perçu 150 000 euros du Front national à l'automne, sur les deux premiers millions empruntés à la banque russe FCRB, « le paiement d'une facture », selon le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just.

Fondée en 2010, Jeanne est devenue la pièce maîtresse du dispositif électoral du FN, offrant via Riwal des « kits électoraux » et des crédits aux candidats, avec le feu vert de l’état-major frontiste, et surtout de Marine Le Pen. Le 23 janvier, ainsi que l’a révélé Le Monde, 3 Frédéric Chatillon, le patron de Riwal, a été mis en examen pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d'abus de biens sociaux ». « Frédéric Chatillon n'est ni président de Jeanne, ni du FN. Il va pouvoir répondre aux questions et savoir ce qu'on lui reproche, a commenté Marine Le Pen au Monde, en précisant « qu’aucun élément » ne lui permettait « de lui retirer (s)a confiance ».

Le temps de l'enquête judiciaire, Frédéric Chatillon va devoir suspendre son activité commerciale en direction du Front national, après les départementales – un marché difficile à remettre en cause à un mois et demi du scrutin. Quant à Axel Loustau, il se plaint d'être devenu la cible du pouvoir, et du fait que ses sociétés auraient « perdu 40 % de leur chiffre d'affaires » sous la pression « des médias » et de l'information judiciaire. Toutes les sociétés de ce réseau, une vingtaine, font l'objet aujourd'hui de vérifications en marge de l'enquête des juges.

Marine Le Pen ne pouvait guère se désolidariser de ses prestataires : elle est elle-même à l’origine de ce dispositif après l’éviction, en 2007, de l’imprimeur historique du FN, Fernand Le Rachinel. La présidente du Front national est en outre une vieille amie de Frédéric Chatillon, ancien président du Groupe union défense (GUD) qui mobilise pour elle, avec l’ancien avocat Philippe Péninque, ses amis « radicaux », reconvertis à la tête de PME de service aux entreprises.

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Marine Le Pen avec Frédéric Chatillon et Axel Loustau (à droite), en novembre 2013, à Paris. Dossier Figaro Magazine (mai 2014). © Julien Muguet / IP3 Press / MaxPPP

C’est ainsi qu’Axel Loustau, ancien « gudard » lui aussi cofondateur et toujours actionnaire du prestataire Riwal, s’est vu confier en mars 2012 le poste de trésorier de l’association de financement Jeanne. Il peut comme cela voir de près les marchés qui lui valent des dividendes. Malgré son statut de « microparti », Jeanne reste étroitement contrôlée dès l’origine par l’organisation frontiste, via deux hommes : Jean-François Jalkh, vice-président du FN en charge des élections, nommé secrétaire général de l’association ; et Steeve Briois, le maire d’Hénin-Beaumont, secrétaire général du FN jusqu’en novembre, et mandataire financier de Jeanne.

« On a des prestations du sous-traitant, il est normal que la justice vérifie si elles sont réelles, ou surfacturées, commente prudemment Jean-François Jalkh. C’est un grief qu’on avait fait à M. Le Rachinel. Mais le débat sur le prix de la prestation est difficile, il faut comparer ce qui est comparable. Imprimer du matériel électoral, ce n’est pas imprimer des cartes de visite. Tout est suspect par définition, pour les policiers. Ils se demandent s’il n’y a pas un grand manitou qui est arrivé, et qui a pompé du fric sur la boîte pour faire la java à Saint-Tropez, ou filer sous la table des retours à je ne sais pas qui. »

Selon nos informations, Riwal a procédé à d'importants retraits d'argent en espèces en 2012. Et cette même année, des flux croisés, à hauteur de 800 000 euros, ont été mis en évidence entre l’entreprise de communication de Frédéric Chatillon et une société de sécurité d’Axel Loustau. « Les flux entre ces sociétés correspondent à des prêts remboursés dans les délais et avec intérêt », se justifie Frédéric Chatillon à Mediapart, qui affirme que « ce n’est pas l'objet des poursuites ». Les comptes du dirigeant de Riwal avaient déjà fait l’objet de vérifications, en 2011, au sujet de fonds reçus de la représentation syrienne, finalement justifiés par des prestations de communication en faveur de Damas.

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Frédéric Chatillon (à droite) avec les secrétaires généraux du FN, Steeve Briois et Nicolas Bay, en novembre 2011. © Capture d'écran LCP.

L’état-major de Marine Le Pen reste circonspect. « M. Chatillon fait ce qu’il veut de son argent, commente Jean-François Jalkh. S’il veut le sortir en liquide… Mais comme il est en contrôle fiscal permanent, je ne pense pas qu’il fasse la bêtise de commettre des erreurs de débutant… » « J’étais sûr que cette histoire allait nous péter à la gueule », peste de son côté un membre du bureau politique du parti.

Le conseiller officieux de la présidente du FN, Philippe Péninque, lui-même ex-associé de Chatillon, et ancien leader du GUD, juge qu’il n’y a « rien dans cette procédure ». « Cette organisation me paraît tout à fait légale, sans aucun problème, validée de toutes parts, assure-t-il. Les juges sont en train de regarder [ces flux]. On ne m’a pas demandé mon avis à ce sujet. Je connais suffisamment ces gens-là, qui sont des militants, pour savoir qu’ils n’auraient pas fait prendre le moindre risque au Front national. »

« Le Front national assume parfaitement son cousinage avec Jeanne »

Philippe Péninque, qui a fait irruption dans l’affaire Cahuzac en 2013 – il avait ouvert un compte à l’UBS pour le ministre du budget en 1992 –, est l’homme qui a permis à Marine Le Pen de faire place nette dans son organisation. En 2007, il a été missionné pour « réaliser un audit politique, administratif et financier du Front national ». Ce « rapport d’audit » va justifier le refus du parti de payer son imprimeur Le Rachinel. « J’ai donné des pistes de rénovation de la structure et j’ai mis à jour un certain nombre de dysfonctionnements et de malversations », assure le conseiller de Marine Le Pen, qui précise faire, aujourd’hui encore, « des tas de choses pour le Front national, pour Marine ».

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Philippe Péninque (cheveux blancs) pendant le discours de Marine Le Pen, lors du défilé du 1er-Mai du FN, en 2013, à Paris. © Mediapart

« M. Le Rachinel a surpris la bonne foi de l’ensemble des dirigeants du Front national dans une vaste opération financière visant à détourner à son profit une partie des actifs financiers du Front national », écrivait notamment Philippe Péninque, dans son rapport qui préconise « d’entamer une procédure civile dans un premier temps ». En réalité, l’imprimeur avait prêté 8 millions d’euros au FN pour les campagnes de 2007, et ses dirigeants se déclaraient dans l’impossibilité de le rembourser eu égard à la débâcle électorale cette année-là. Le litige, géré en partie par Marine Le Pen, est perdu par le Front national, qui doit rembourser la totalité, tandis que Le Rachinel est blanchi en 2012 au terme d’une longue bataille judiciaire.

« J’ai subi six perquisitions, 30 heures de garde à vue, deux journées d’audition, et je n’ai jamais été mis en examen, se plaint Fernand Le Rachinel. Marine Le Pen a dégagé tous les anciens et moi. À qui a profité tout cela ? À Frédéric Chatillon. »

« Il y avait un aspect politique, se souvient l’avocat de l’imprimeur, Robert Apéry, qui consistait à mettre sur la touche une partie des pro-Gollnisch, et un aspect financier : celui de récupérer des marchés. À l’époque, j’ai eu plusieurs rendez-vous avec Marine Le Pen qui répétait : “Rien ne se fera sans mon accord.” Elle montrait qu’elle tenait déjà les cordons de la bourse. »

« Le Rachinel part dans des conditions très difficiles, résume le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just. On n’a plus d’imprimeur et on le remplace donc par quelqu’un de confiance. Riwal va donc prendre de l’importance, c’est tout naturel. Chatillon était peut-être là avant, mais Le Rachinel était l’imprimeur principal et un élément essentiel du financement. L’entité qui se met à gérer les campagnes des candidats du FN, c’est Jeanne. »

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A. Loustau dans la manifestation d'extrême droite radicale «Jour de colère», le 26 janvier 2014, à côté d'un organisateur. © M.T. / Mediapart

Désormais, c’est le réseau de Frédéric Chatillon qui est dans le collimateur, à travers ses prestations facturées à l’association de financement Jeanne. Créée en 2010, celle-ci devait à l’origine servir de collecteur de fonds à l’équipe de Marine Le Pen, à l’image de Cotelec, la structure de Jean-Marie Le Pen fondée en 1988. Deux anciens de la galaxie du GUD figurent dès l’origine dans la direction de Jeanne : la présidente Florence Lagarde, femme du bras droit de Chatillon, une vieille amie de Marine Le Pen ; et le trésorier Olivier Duguet, un comptable associé à Chatillon, condamné pour escroquerie à Pôle emploi en 2012.

C'est cette année-là qu'Axel Loustau, dont la société Vendôme assure régulièrement la sécurité des rassemblements frontistes, prend le relais de la trésorerie de Jeanne. Le trésorier est pourtant actionnaire de Riwal, son prestataire. Une possibilité offerte par « une convention réglementée entre les deux structures – Riwal et Jeanne, ndlr », justifie Philippe Péninque.

« On s'est posé la question du conflit d'intérêts, mais je suis actionnaire dormant au sein de Riwal, c'est parfaitement légal », assure Loustau, qui a récemment été propulsé à la tête du nouveau cercle patronal du FN. Jeanne est elle aussi domiciliée dans les sièges sociaux successifs de l'agence de communication Riwal. En mai 2014, l'association emménage officiellement dans des locaux, 27, rue des Vignes, achetés par une SCI détenue par Axel Loustau et Frédéric Chatillon. Ce « QG » des prestataires du Front national, et de Jeanne, est utilisé ponctuellement par Marine Le Pen (lire notre enquête).

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Les locaux du 27, rue des Vignes, dans le XVIème arrondissement de Paris. © M.T. / Mediapart

Jeanne n’est pas un électron libre, comme l’explique l’un des responsables, Jean-François Jalkh : « Je me suis retrouvé secrétaire général de Jeanne, par discipline. J’étais là pour attester le fait que le Front national assumait parfaitement son cousinage avec Jeanne, sans zone de flou. C’est aussi pour cette raison que M. Briois en était, dès le départ, le mandataire financier. »

C’est en partant de l’examen des comptes des candidats du FN que la commission des comptes de campagne s’intéresse au système mis en place par Jeanne. Elle s’étonne du taux d’intérêt élevé (6,5 %) des prêts accordés aux candidats par l’association, et soulève une possible infraction au code monétaire et financier. Les « kits de campagne » facturés plus de 16 000 euros pièce aux candidats – et rendus obligatoires pour un grand nombre de candidats – sont aussi dans le viseur. En effet, le coût de la conception était imputé sur le prix à l’unité – et non pas comme un coût global porté par l’association. Grâce à ces prestations, Jeanne fait 9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012. Ce montant place Jeanne au quatrième rang des formations politiques, en termes de rentrées financières.

La commission, qui analyse la prise en charge des dépenses par l’État – les frais des candidats, y compris les intérêts d’emprunt, sont remboursés –, alerte le parquet en 2013. L’enquête, ouverte en avril 2014 sur des soupçons de « faux et usage de faux et escroquerie en bande organisée », élargie en septembre dernier pour des faits « d’abus de biens sociaux » et « blanchiment en bande organisée », porte sur les cantonales de 2011, les législatives et la présidentielle de 2012.

« Aux municipales, on a été très contents de cette organisation, se félicite pourtant Wallerand de Saint-Just. Riwal ne surfacture pas d’un centime. Chatillon a acquis une grande expertise. Je suis très content de son travail, il est très efficace. » Si la communication électorale semble de facto avoir été externalisée par le recours à Riwal, le secrétariat général du FN – Nicolas Bay et avant lui Steeve Briois – pilote toujours la conception et les commandes de matériel.

« Je connais Mme Le Pen, si elle avait le sentiment que Chatillon est un baltringue, elle ne travaillerait pas avec lui », assure Jean-François Jalkh. C’est d’ailleurs pour cette raison que Marine Le Pen pourrait être appelée à devoir répondre du bien-fondé de l’activité de Frédéric Chatillon. Sollicitée, la présidente du Front national a fait savoir que, « comme d'habitude », elle ne répondrait pas à nos questions.

Boîte noire

Après s'être rendus au siège des sociétés ayant fait l’objet des perquisitions, dans le XVIème arrondissement de Paris, nos journalistes ont été pris à partie sur la voie publique, le 30 janvier, dans l’après-midi, par plusieurs individus accompagnant Axel Loustau, le trésorier de l’association de financement Jeanne. Parmi eux, Olivier Duguet – ancien trésorier lui-même – a menacé de « tuer » notre collaboratrice. Ces menaces ont fait l’objet d’un signalement aux forces de l’ordre.

Lire ici le billet de blog de la direction de Mediapart

Karl Laske et Marine Turchi


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Jeudi 19 février 2015

« Nous allons éradiquer les dernières métastases rouges de nos quartiers ».

A Marseille le FN durcit le discours, s’en prend aux personnes. L’humiliation comme gouvernance. Et son essence l’emporte de plus en plus sur l’apparence qu’il voudrait lisse. Sans susciter de réaction à la mesure, même si une partie des quartiers populaires se mobilise.

Le FN Stéphane Ravier, élu de justesse dans le 7ème secteur de Marseille, a d’abord joué l’homme normal. Présence sur les stades du dimanche, tour des Comités d’intérêt de Quartier, inaugurations en tous genres. Attitude qui continue, d’autant que, élus de droite aidant dans les bouches du Rhône, il est depuis élu sénateur. Et qui conduit parfois à de petites sucreries à déguster sans modération, comme le choix de Ravier d’assister à l’inauguration d’une rue Aimé Césaire. Après maintes hésitations publiques, ceci concernant quand même « un militant antifrançais »… 90 minutes à avaler les déclarations à la gloire du chantre de la négritude, de l’universalité vraie et de l’antiracisme. Un délice pour les yeux et les oreilles et peut-être le pire moment pour l’élu FN depuis mars dernier.

Mais l’attitude polie ne l’empêchait pas, dès le début du mandat, de donner les signaux nécessaires à l’électorat qu’il vise. Appliquant à la lettre le manuel très détaillé élaboré par les instances nationales à destination des élus FN. S’opposer aux programmes sociaux dès que, de près ou de loin, ça concerne les Cités populaires, voter contre les subventions aux centres sociaux qui ne font pas allégeance, et bien sûr, contre les subventions qui vont à ce que le FN classe comme « associations communautaires ». Même quand il s’agit de réparer une dalle à la sortie d’une station de métro… Chacun de ces votes est assorti d’un tract à destination non évidemment de ces populations qu’on attaque ainsi, mais à celles dont on pense qu’elles seront enthousiasmées par ce courageux traitement inégalitaire. Et peu à peu la logique s’est affirmée et étendue, avec un Maire n’hésitant jamais à en livrer l’essence, celle de la « préférence nationale ». Tout en reconnaissant l’impossibilité légale de sa mise en œuvre (en leur temps les Mégret à Vitrolles y avaient perdu leur Mairie), et en la promettant pour la suite de la victoire espérée en 2017.

Mais les choses se sont brutalement aggravées en peu de temps. Le FN a chevauché les évènements de janvier avec une campagne en vue des élections départementales entièrement tournée contre les musulmans, désignés en tant que tels. Avec la bataille pour « le contrôle systématique de tous les quartiers susceptibles d’abriter des islamistes » (suivez le regard), et la dénonciation de « l’UMPS » pour avoir laissé se constituer « des enclaves étrangères hors de contrôle ». On n’en est plus aux « zones interdites », mais à des « enclaves étrangères » ! Parallèlement, Stéphane Ravier en est venu à la systématisation des attaques personnelles et aux menaces. Il n’a manifestement pas apprécié d’être pris à revers dans la guerre des symboles autour de l’installation d’une crèche dans les locaux de la Mairie[2]. Il ne voit dans la crèche qu’une manifestation chrétienne (ce qu’elle est bien entendu), mais pas les symboles évidents qui lui sont attachés : une famille méprisée, rejetée par « les bons citoyens » de l’époque, sauf par quelques Justes du village, contrainte d’accoucher dans une étable. Insulte contre symbole, voilà le rédacteur de ce billet assimilé à l’âne de la crèche, ceci s’ajoutant à l’insulte à un jeune élu UMP ramené à ses « couches culottes ». Symbolique aussi, mais encore plus parlante, la polémique à propos des naturalisations. Le Maire du 7ème secteur tonne à son habitude contre l’immigration, mais avec un pas de plus, incluant ces « naturalisations accordées à la pelle par les droits de l’hommiste », et qui (suivez encore le regard) « occupent » nos quartiers. Je me permets donc lors de cette séance de lui rappeler que sa propre mère, née espagnole, l’a été, naturalisée. Et que je m’en félicite. Ceci dit sans ironie aucune : je ne connais ni la dame ni ses idées, et un principe est un principe. Le mien est celui d’une République la plus ouverte et accueillante possible, sans demander au préalable un quelconque certificat de conformité. Justement, pour Stéphane Ravier qui y voit une attaque à sa famille (comme on peut se tromper !), il y a les bonnes naturalisations et les mauvaises. Le débat rebondit à la séance suivante. Je lui fais remarquer que nos arrondissements, les 13 et 14, comptent, selon l’Insee 8,8% d’étrangers (8.4% pour La France et 12.9% pour Marseille), et qu’en conséquence sa calamiteuse « préférence nationale » ne changerait rien pour plus de 90% de la population. Sauf à distinguer les bons français des mauvais, et d’en venir, appuyé par les complotistes théories du « grand remplacement », aux solutions de déportation évoquées par Eric Zemmour. Avec la certitude, naïve c’est vrai, que bien que tout le monde sache que c’est exactement ce qu’il pense, il ne pourrait faire autrement que tenter de démentir cet enchaînement implacable, puisque sa chef, Marine Le Pen, s’en est démarquée. Mais non, il assume et défend : « « tous les chiffres officiels sont bidonnés, on nous cache tout - Je pense qu’il y a un processus de grand remplacement par l’immigration massive, les bi-nationaux et même les gens qui ont une triple nationalité… et pourquoi pas plus ! ».

Alors les votes contre les Cités s’éclairent d’une manière encore plus redoutable. Comme le dit un des adjoints de Ravier : « Nous sommes contre tout l’argent investi dans les PRU, c’est un trou sans fond, ce sont des millions d’euros perdus pour acheter la paix sociale. Nous, nous proposons de faire des économies en les supprimant… et ainsi on n’aurait pas perdu le triple A ! ». Au point que ça finit par se savoir. A la Cité populaire de la Busserine, les habitants ont fait les comptes du refus de subventionner un stade, les programmes de rénovation urbaine, et de ses déclarations sur ces Cités où il ne reste plus que « la boulangerie et la mosquée (rires dans la salle !) ». Et ont refusé la présence des élus FN lors d’un conflit concernant leur école. La Busserine, où le Maire ne se déplace qu’accompagné en conséquence d’une escouade policière, bien qu’il n’ait jamais été menacé personnellement évidemment.

C’en est donc trop et fusent alors les attaques et menaces. Déterrant une histoire vieille de près de 50 ans, le voilà me dépeignant comme un bolchevick couteau entre les dents. Il s’agissait alors de protester contre le scandale d’une réunion publique de Xavier Vallat, ancien commissaire général aux affaires juives de Vichy, sous couvert de l’Action Française. Action à mes yeux pleinement justifiée à l’époque comme elle le serait aujourd’hui. Puis, comme si ce n’était pas assez, la suite est explicite, « Nous allons éradiquer les dernières métastases rouges de nos quartiers » a déclaré le sénateur Maire au Conseil Municipal de Marseille. Eradiquer, métastases, rouges, commissaire aux affaires juives : l’essence prend le pas sur les apparences. Avec d’autres glissements trop facilement passés inaperçus, comme cette déclaration stupéfiante à l’encontre d’un élu UMP, pourtant secrétaire général du très droitier syndicat Alliance, à la gloire de ceux qui sont « sur le terrain … ceux qui en ont dans le pantalon », propos sexistes de corps de garde, mais venant d’un sénateur de la république quand même !

Une surprise ? Non, sauf sur le rythme du dévoilement. Mais des menaces à prendre au sérieux. Lors de la première mandature de Bompard à Orange, le travail d’attaques personnelles des élu-e-s de l’opposition a été mené systématiquement, comme une politique pensée, en vue de détruire. Un grand classique de l’extrême droite dans notre histoire. Ou en vue de débaucher, ce qui fut le cas là bas venant du PS et plus encore de l’UMP. Dans le 7ème secteur de Marseille, deux élus de ce parti viennent d’ailleurs de rallier le groupe FN. Bien entendu, ça ne marche pas à tous les coups, certains (comme moi-même) étant plus qu’honorés d’être l’objet de cette vindicte personnelle. Mais ça fait système avec le violent positionnement islamophobe, antipopulaire et antisocial, sans que malheureusement la conscience claire du danger ne se développe au même rythme.

Il faut dire que vu de cette partie de Marseille, une certitude se fait chaque jour plus forte. Pas moyen de s’opposer à cette résistible progression tant que la politique catastrophique menée par Hollande et Valls ne trouvera pas une alternative décidée sur sa gauche. Une autre histoire ? Pas vraiment…

Samy Joshua [1]

[1] Elu Front de Gauche 7ème secteur de Marseille
[2] « Monsieur le Maire (FN) accueille dans ses locaux, en cette période de grand froid, un jeune couple de SDF juifs de Palestine, alors que tous les bons patriotes des quartiers chics leur ont fermé la porte, et dont la femme, enceinte quasiment à terme, porte le voile traditionnel.
Autour de la paille installée pour l’accouchement qui ne saurait tarder, les Justes parmi les voisins sont venus partager quelques nourritures et apporter leur solidarité à cette famille dans le besoin, dont un boumian dont on ne sait pas s’il est d’origine gitane ou rom. On voit aussi trois illuminés (certes en avance par rapport à l'Epiphanie) venus d’Arabie, d’Egypte et d’Afrique noire.
On peut s’étonner de cette hospitalité sans frontière digne de la patrie des droits de l’homme et regretter qu’elle ne s’étende qu’à des figurines d’argile… », Extraits d’un communiqué du FG
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